Fredric, William et l'Amazone de Jean-Marc Lainé et Thierry Olivier aux éditions Comix Buro.
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Grecomania de Emma Giuliani et Carole Saturno aux éditions Les Grandes Personnes
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Dans son silence de Alex Michaelides aux éditions Livre de Poche
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Le corps pendait à l’envers, complètement nu, les jambes écartées et les pieds transpercés par de gros crochets de bouchers. Ses membres supérieurs avaient été arrachés au niveau des épaules, libérant une quantité de sang impressionnante, à présent figée en une mare noire et épaisse.
Un des bras avait ensuite été enfoncé dans la bouche de l’individu, la main disparaissant jusqu’au poignet au fond de sa gorge. L’autre bras, lui, avait été introduit dans son fondement, si profondément qu’il ne dépassait d’entre ses fesses que depuis le coude.
Mais l’horreur ne s’arrêtait pas là.
La peau de son ventre avait été découpée sur un large demi-cercle partant de la base du pubis au nombril et pendait sur sa poitrine. De ce fait, on pouvait voir la main ressortir à travers les intestins déchirés, comme si elle essayait de vous saisir pour vous plonger dans les entrailles du défunt.
Il ne se faisait plus guère d'illusions quant à leurs chances de démasquer l'assassin grâce à leurs investigations. Celui-ci connaissait trop bien les méthodes de police et possédait trop de sang-froid pour se faire attraper à cause d'une vulgaire empreinte ou trace, et encore moins d'un banal témoignage. Nul besoin de céder à la paranoïa et de s’abaisser à prétendre que le tueur était membre des forces de l'ordre. Depuis plus de dix ans, les films, séries et reportages décryptaient si bien leurs techniques d'investigation que n'importe quel adolescent boutonneux aurait su se montrer invisible et effacer toutes traces de son passage.
C'était ça le boulot de flic, aller d'espoir en espoir, de désillusion en désillusion. Mais il ne fallait jamais lâcher.
Le serveur, un adolescent au visage couvert d’acné, leur apporta d’un pas pressé deux monstrueuses pizzas. Terrifié après s’être fait admonester deux fois sur la lenteur de son service, il déposa les assiettes encore brûlantes d’une main tremblante. Accro de romans d’heroic fantasy, il avait l’impression d’incarner un garçon de salle dans une auberge moyenâgeuse en train de servir leur pitance à un ogre et un assassin. Que penser effectivement de cet homme à la corpulence comparable à celle d’un fût de bière, à la voix forte et de méchante humeur, et de cet autre lui faisant face, silencieux comme la mort, le visage couturé de cicatrices et au regard de démon.
tu ne peux pas. Personne ne le peut. La seule personne qui puisse te répondre est le tueur lui-même. Lui seul connaît le mal qui l'habite. Il l'écoute et lui obéit. Il l'aime même, parce qu'il fait partie intégrante de lui. Il faut voir le mal comme une entité propre, capable de choix délibérés et possédant une volonté entière. Et ce mal, comme tout un chacun, évolue, change, grandit. Il a ses besoins, ses envies, ses humeurs. Alors il essaie, il teste, il goûte, puis compare. Il change, encore et encore. Il varie. Il varie ses victimes, ses méthodes, ses approches, les armes qu'il emploie. On pourrait le nommer ainsi: la variation du mal. ( Maxime)
– Merde, il n’est plus là !
Elle se retourna pour voir la réaction de son frère, et elle constata que ses mots venaient de résonner dans le vide. Maxime avait disparu.
Voilà comment tout avait commencé. L'immonde mégère lui servant de mère l'avait plongé dans un univers insoutenable où ne devaient régner qu'horreurs et cruautés. Un monde coupé du nôtre, sans surveillance, sans barrière, où les travers de ces futurs pervers avaient pris naissance et pu s'alimenter de l'innocence et des peurs d'un être rendu fragile par le délaissement d'une marâtre indifférente.
Ténneguin s’élança et son partenaire se retourna vers le corps immobile de Maxime. Il avança vers lui l’oeil malveillant, inquiétante promesse des tortures à venir.
Maxime n’avait rien raté de l’échange entre les deux hommes. Il feignait l’inconscience. Le temps mis à profit lui avait permis de retrouver pleinement ses capacités. Il avait également préféré laisser partir Ténneguin pour rester seul avec son agresseur. Celui-ci lui avait asséné un coup si puissant qu’il le devinait d’une grande force. Ténneguin possédait lui aussi une musculature imposante, et il ne voulait pas prendre le risque de les affronter simultanément. Tout ce qui comptait à ses yeux, c’était de sauver la jeune femme. Le reste lui importait peu.
Se faire ainsi malmener avait eu une autre incidence, celle de réveiller une colère à peine endormie. Des besoins primaires hurlèrent en lui. La violence et le sang l’appelaient......
Vous pouvez pleurer jusqu'à vous effondrer. Vous pouvez être en colère et cogner pour vous défouler. Vous pouvez vous saouler à vous rendre malade, hurler jusqu'à vous briser la voix, peu importe. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de réagir à la perte d'un être cher.
La part de ténèbres qu'il y avait en lui reconnaissait le mal lorsqu'elle le côtoyait.