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3.67/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chambourcy , le 15/06/1917
Mort(e) à : Poissy , le 30/10/1986
Biographie :

Marc Toledano est un résistant et écrivain français.

Il étudie à l'École libre des sciences politiques. En juin 1940, lieutenant après avoir été aspirant à Saumur, il est fait prisonnier par les Allemands et interné en Allemagne ; il réussit à s'évader.

Par la suite, il se rend au siège de la Gestapo de Bourges pour demander des nouvelles de son frère Yves, arrêté comme résistant. Il est lui-même arrêté, torturé à plusieurs reprises et finalement emprisonné dans la prison du Bordiot.

C'est là qu'il est secouru par le frère Alfred Stanke (1904-1975), moine franciscain allemand, affecté comme gardien-infirmier à la prison ; ce dernier apporte son aide en cachette aux prisonniers et gagne la reconnaissance de nombreux résistants de la région.

Marc Toledano est finalement libéré, faute de preuves de son implication dans la Résistance.

À la fin de la guerre, il s'engage dans l'armée du général de Lattre de Tassigny. Après la guerre, Marc Toledano entre dans les affaires. Il se marie en 1948 et a trois filles et un garçon.

Il raconte son histoire dans "Le franciscain de Bourges" (1967). Ce récit, porté au cinéma par Claude Autant-Lara, en 1968, assure la célébrité du frère Alfred.

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Source : Wikipédia
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Le Franciscain de Bourges (1968) - Bande annonce HD


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La rue Michel-de-Bourges, à deux pas de la majestueuse cathédrale Saint-Etienne, est une rue étroite et courte. Je n'eus pas de mal à trouver le siège de la Gestapo : une sentinelle S.S. au visage dur, mitraillette à la hanche, était en faction devant la porte. L'aspect rébarbatif du bâtiment aux fenêtres armées de barreaux, la présence de chevaux de frise à chaque bout de la rue, constituaient déjà un indice suffisant. Je n'ai pas l'impression que beaucoup de Français soient venus de leur plein gré, et sans appréhension, sonner à cette lourde porte de fer.
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Tout avait commencé dans les derniers jours de ce chaud été 1943, à Bourbon-l'Archambault, station thermale sans curistes en ces temps d'occupation et oasis de paix où aucun Allemand n'avait mis les pieds depuis la débâcle. Et on arrivait encore à s'y nourrir sans tickets, dans ce coin d'une France démunie de tout.
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Quel homme, ce Franciscain! Il n'a pas besoin de parler; de toute façon, quand il parle, je ne comprends rien de ce qu'il raconte, mais ses yeux, ses yeux bleus, agissent comme les mots ne sauraient le faire.
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Il n'a pas été dans mes intentions, en écrivant ce récit, de dépeindre la cruauté et la sauvagerie des hommes de la gestapo, ni de m'étendre avec complaisance sur les tortures et les sévices que mon frère Yves et moi-même avons endurés à la prison de Bourges. D'autres que nous les ont subis au centuple et, souvent, ont payé de leur vie leur patriotisme.
Tant il est vrai que le bon grain et l'ivraie sont intimement mêlés, que les fleurs des champs poussent au milieu des chardons et des orties, le même uniforme peut aussi bien habiller un tortionnaire qu'un homme pur. Mon propos est de faire ressortir ici ce qu'un humble moine franciscain allemand, Alfred Stanke, a pu accomplir au péril de sa vie, par charité chrétienne et par simple humanité, pour mon frère, pour moi et pour des centaines d'autres français emprisonnés.
Cela me permet ainsi de m'acquitter envers lui d'une lourde dette de reconnaissance...
(extrait de l'avant-propos inséré en début de volume)
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Mais le temps des regrets pour mon frère et pour moi est révolu, et c'est à mes parents que je pense. Depuis septembre 1939, ma mère tremble pour ses trois fils. Mon frère aîné Guy est toujours prisonnier en Allemagne et, alors qu'Yves et moi nous nous en étions sortis, voici que nous allons à nouveau plonger dans l'inquiétude - et quelle inquiétude - mes pauvres parents. Si Yves et moi sommes fusillés, Maman en mourra, c'est sûr. Quand mes parents vont apprendre mon arrestation, de la bouche d'Alfred, ce sera affreux. Pourvu qu'ils ne prennent pas ce dernier pour un agent de la Gestapo!
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Autre tragédie : celle des puits de Guerry, un des crimes les plus gratuits de la dernière guerre. Au début de juillet 1944, la ville de Saint-Amand-Montrond fut libérée prématurément par les F.F.I., les Allemands contre-attaquèrent, et se rendirent à nouveau maîtres de la localité. Pour punir la ville de sa passivité, les Allemands, aidés de la Milice, décidèrent de faire une rafle monstre parmi les Israëlites alsaciens-lorrains réfugiés à Saint-Amand depuis 1940.
La Gestapo de Bourges, sous le commandement de Hasse, et avec Basedow, Winterling, Emmerich, et l'ignoble Paoli, comme exécutants, fut chargée de l'opération : soixante et onze Israëlites, dont vingt-sept hommes, trente-cinq femmes et neuf enfants, furent entassés dans des camions et dirigés sur le Bordiot, le 28 juillet.
Le "Kommandeur" de la Gestapo d'Orléans donna l'ordre de tous les "liquider".
Chargés à nouveau sur des camions,les Israëlites mâles furent dirigés vers un coin isolé du Polygone, près de la ferme de Guerry. On les fit sortir par groupe de six des camions, Winterling les fit chacun se charger d'un sac de ciment solidifié, et les malheureux furent amenés au bord de puits profonds. Les bourreaux de la Gestapo les poussaient l'un après l'autre dans le puits, et le suivant, avant de faire le grand saut, devait jeter son sac de ciment sur celui qui le précédait, et qui barbotait déjà au fond du puits. Vingt-huit hommes furent ainsi assassinés le 28 juillet, et huit femmes furent massacrées de la même manière, dans un autre puits à Guerry, quelques jours plus tard, le 8 août. Seul, un commerçant israëlite, Charles Kraméïsen, de Bouzonville, réussit à s'évader et put raconter les circonstances de cette épouvantable tuerie. Il fut témoin à charge au procès Paoli (page 187 - note de bas de page).
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Ma faculté de raisonner était engourdie et, mon ingénuité frisant alors l'inconscience, j'avais encore des illusions.
Pauvre de moi !
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- Remarque bien, mon cher Marc, me dit Alfred en souriant, que moi aussi j'ai fait de la prison. C'était en 1936. J'ai été arrêté par la Gestapo et emprisonné à Coblence. Je n'étais pas le seul; ce même jour de mars 1936, les S.S. ont réquisitionné les maisons et les biens des religieux, ont arrêté les moines de mon couvent et je me suis retrouvé pendant dix jours en cellule, en compagnie d'un souteneur et d'un assassin. Personnellement je n'ai pas été brutalisé, ou presque pas, mais j'ai pu voir comment la Gestapo opérait avec d'autres, en un raffinement de sadisme et de violence qui m'a édifié; de cette époque date ma haine du nazisme : j'ai appris à le juger et à connaître ses méthodes.
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Je n'arrive pas à me mettre debout. Mes jambes sont si enflées que mon pantalon fait corps avec elles, avec des morceaux d'étoffe collés sur la peau tendue, éclatée sous les coups d'Ernst et de ses acolytes. Je me traîne jusqu'au seuil de la cellule, mais mes forces me trahissent ; les entraves de mes poignets m'empêchent de me rattraper, et je m'écroule sur la tinette avant que le Franciscain ait pu faire un geste. Je me relève péniblement, et je vois passer sur son visage un sourire d'une telle tristesse que, soudain, s'éclaire pour moi la signification ineffable du mot compassion, dans son sens étymologique latin : le Franciscain souffre réellement avec moi (page 79).
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Je baignais dans le silence, dans l'obscurité et dans l'humidité.
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