AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marc de Gouvenain (114)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Chacun sa vérité

Kouplan exerçait le métier de journaliste en Iran.

Réfugié en Suède, il attend ses papiers.

En attendant, il passe une petite annonce pour devenir détective privé . C'est la surprise, il reçoit très vite une réponse d'une dame, Pernilla qui lui demande de retrouver sa fillette Julia, 6 ans, enlevée dans un centre commercial.

Elle ne veut pas prévenir la police.

Nous entrons très vite dans les zones d'ombre du personnage de la jeune mère perturbée.

Les personnages de Kouplan et Pernilla sont très finement analysés, avec beaucoup d'émotion.

Kouplan nous montre la réalité d'un immigré sans papier dans une grande ville, sans cesse sur ses gardes.

Pernilla nous est livrée avec toute sa fragilité de jeune femme très perturbée.

En tant que lectrice, je me posais sans arrêt des questions. Je croyais avoir approché une vérité puis l'auteure relançait le suspense.

Le livre a reçu le grand prix de littérature policière en Suède, probablement pour les personnages que le livre nous fait rencontrer et la façon dont le thème est traité, certainement pas pour l'action qu'on est habitué à rencontrer dans ce genre de roman.

J'ai beaucoup apprécié la qualité d'écriture, l'observation des personnages et la traduction, ici par Esther Sermage.





Commenter  J’apprécie          580
Chacun sa vérité

Voilà un roman étiqueté « polar » très différent de la production scandinave actuelle.

le point de départ ? classique, une fillette a disparu, un enquêteur privé part à sa recherche à la requête de la mère.

Sauf que la mère est rapidement très étrange, refusant de signaler la disparition à la police et n'ayant jamais déclaré la naissance de cet enfant. Sauf que l'enquêteur est un Iranien sans-papier dans un Stockholm où il vaut mieux dire qu'on est allergique à la viande de porc plutôt que musulman. C'est là tout le sel du roman.

Un héros à qui la Suède a refusé le droit d'asile il y a trois ans et qui ne peut retourner en Iran où il risque sa vie. Un héros obnubilé par un repas quotidien qu'il pourra faire ou pas.

Pas facile de mener une enquête classique lorsqu'on a tout juste de quoi payer un Pass navigo, qu'on bosse avec un ordinateur préhistorique récupéré dans la rue et qu'on est toujours aux aguets dès qu'on aperçoit la police suédoise.

Du coup, rien de spectaculaire, juste une enquête en bordure, à l'instinct, ingénieuse, en errant dans ma ville à la rencontre des invisibles, des caissières de Sub15, des immigrés lituaniens, latinos ou kurdes, très loin des clichés sur la Suède dans un Stockholm bigarré et interlope.

Si le gros point fort de ce polar entre chronique sociale et roman noir est incontestablement ce personnage improbable et attachant, l'auteure mène son intrigue de façon cohérente avec une fin très surprenante ( en tout cas que je n'avais pas complètement vu venir ).

Très réussi. Et comme ce roman est le premier d'une tétralogie, hâte de retrouver le détective sans-papier Kouplan.



Lu dans le cadre du jury Prix Nouvelles voix du polar Pocket 2018
Commenter  J’apprécie          550
Chacun sa vérité

Je découvre une autre autrice venant du nord: Sara Lovestam. Suédoise et écrivaine de polars. Attention, nous sommes loin du flic ou du détective alcoolo, déprimé, combattant ses démons ou essuyant une faillitte de vie de famille . Ce que nous présente, avec beaucoup de délicasse et d'humanité, Sara Lovestam dans "Chacun sa vérité" est une Suède quelque peu répressive par sa police des frontières qui traque le réfugié, le migrant, le sans papier et Kouplan, détective privé iranien, migrant et sans papier. Kouplan seul dans un pays où tout est à apprendre: la langue, les moeurs, les gens, etc. Kouplan est jeune, petit, dans la vingtaine, mais peut facilement se faire passer pour un jeune ado, humain, travaillant fort pour survivre dans le quotidien alors qu'il n'est personne... Personnage atypique et adopté tout de suite. Ici, on parle de folie, de psychiatrie, de perception mais aussi de traite d'humains et d'esclavage sexuel. On me dit que "Chacun sa vérité" est le premier volet d'une tétralogie mettant en scène Kouplan. Je serai bien heureuse de continuer le chemin avec lui.
Commenter  J’apprécie          530
Chacun sa vérité

Stockholm,Suède.

Julia,la fille de Pernilla vient d'être enlevée.

Kouplan,sans-papiers iranien, journaliste dans son pays, propose ses services comme détective privé.

Pernilla, et c'est étrange, ne veut pas prévenir la police.Kouplan,c'est plus compréhensible, ne veut pas rencontrer les policiers non plus.

Bien entendu,les deux se retrouvent et c'est le début d'une curieuse course dans la capitale,une recherche où le "chasseur"est aussi virtuellement "chassé ".

Drôle de polar que ce polar où l'opacité de la situation va nous embrumer jusqu'à la fin.Drôle de polar qui,malgré sa lenteur va nous obliger à tourner les pages aussi vite que possible, curieux polar,oui,vraiment.....

Chercher en évitant d'être arrêté et expulsé ,voilà le pari fou tenté par ce journaliste iranien de bonne famille ,exilé et sans le sou......

Et il cherche,et il fouille et il raisonne,peu aidé par sa propre crainte, son manque de pratique et de matériel ,et le comportement d'une mère bien étrange. Pari fou mais réussi? Pari fou et manqué ?

J'ai été agréablement surpris par cette façon de traiter ce sujet. L'auteure a su mêler intrigue et vie quotidienne d'un sans -papier avec intelligence et originalité et c'est avec plaisir que je retrouverai Kouplan dans de nouvelles aventures puisque nouvelles aventures il y aura.
Commenter  J’apprécie          480
Chacun sa vérité

Kouplan, vingt huit ans, mais en paraissant quinze, est un sans papier iranien qui a été débouté de sa demande de séjour en Suède. Il était journaliste dans son ancienne vie et survit tant bien que mal en sous-louant une chambre chez Regina mère deux enfants. Mettant en valeur ses qualités d'investigation, il fait paraître une annonce comme détective privé. Très rapidement il est contacté par Pernilla Svenson, une jeune mère de famille dont Julia, la fille de six ans, a disparu la semaine précédente, près du Globen centrum, un centre commercial de Stockholm. Kouplan, accepte la recherche, non sans hésitation; en effet la jeune mère de famille semble hésitante à donner des renseignements sur sa fille...Séparée du père, elle vit avec sa fille en recluse, lui donnant ses cours à domicile, la petite n'a pas d'amie et les voisins sont tout aussi surpris d'apprendre la disparition de cette petite fille. Kouplan, comprenant parfaitement les peurs de la jeune femme, va néanmoins trouver des incohérences dans le récit de Pernilla. Malgré ces contradictions, et à force de filatures et d'interrogatoires auprès du voisinage et des lieux fréquentés par la mère et sa fille, Kouplan identifie plusieurs pistes et des suspects potentiels, notamment dans la prostitution d'enfants.



Chacun sa vérité est la première enquête d'un détective privé dont le profil est pour le moins atypique, Kouplan, iranien, est sans papier. Une entrée en scène qui plonge le lecteur dans le Stockholm, vitrine du modèle suédois de société ouverte et inclusive, dans lequel Kouplan, journaliste d'investigation dans son pays, doit se frotter aux difficultés d'une vie précaire, après avoir été débouté de sa demande de séjour. Evitant toute situation qui pourrait le faire découvrir, sa première enquête le mène vers une jeune femme avec laquelle les points communs sont nombreux, recluse, presque exclue de la société, la jeune femme fuit les autorités, de peur qu'on lui retire sa fille, toujours dans la peur d'être découverte, autant de réactions qui la font passer elle et sa fille sous les radars.

Sara Lövestam renouvelle le profil du détective privé avec Kouplan; cette première enquête, menée sous couvert et sans moyen, montre un jeune detective se retrouvant sans le sou, même pour manger, et devant arbitrer entre acheter son pass pour les transports en commun et un sandwich. Une première enquête qui m'a déroutée et dans laquelle je me perdais un peu, voire m'ennuyais, quand heureusement, dans les tous derniers chapitres, un retournement de situation, donne tout son intérêt à l'enquête et à son enquêteur.

Chacun sa vérité présente un nouvel enquêteur, qui jette un éclairage intéressant sur la condition des sans-papiers à Stockholm, prétexte à analyser la société suédoise.

Original et instructif.
Commenter  J’apprécie          430
Chacun sa vérité

Un policier suédois très différent des autres, que j'ai trouvé excellent, original!



Justement, la différence, il en est fortement question dans ce livre. Pour les deux principaux personnages, elle est ce qui les constitue et les rend solitaires, fragiles. Kouplan est un iranien sans papiers, dont la demande d'asile en Suède a été rejetée. Il est resté et survit, toujours sur le qui-vive. Il décide de passer une petite annonce proposant ses services de détective privé. Après tout, il était journaliste d'investigation, avant. Et si cela pouvait lui permettre d'avoir un peu d'argent pour manger...



Et voilà que Pernilla, une jeune femme à la mémoire vacillante ,lui demande de retrouver Julia, sa petite fille de six ans disparue. Elle ne veut pas avoir affaire à la police...



Ce ne sont que quelques postulats de départ, à vous de découvrir la suite. Je peux dire en tout cas que le quotidien d'un réfugié clandestin est fort bien retranscrit, l'auteure , comme elle l'explique à la fin, a donné des cours à des immigrés. Et Kouplan devenu enquêteur alors qu'il était plutôt proie que chasseur se révèle une personnalité très attachante.



Le livre n'est pas un policier au sens courant du terme, et pourrait ne pas plaire aux habitués du genre. Moi, au contraire, il m'a beaucoup intéressée. L'histoire est particulière, prenante, même si on comprend assez vite le problème de Pernilla. Les personnages ont leurs zones d'ombres, et la fin est très inattendue! La finesse d'analyse psychologique, l'humanité qui transparait sont les atouts majeurs de ce roman atypique.



J'ai appris avec plaisir que Sarah Lövestam poursuivait l'aventure avec son détective si charismatique. Il me tarde de découvrir ses autres enquêtes! Je termine en citant un slogan tellement juste d'une association humanitaire que l'auteure évoque: " Un être humain n'est jamais illégal"...
Commenter  J’apprécie          413
Chacun sa vérité

Ce que j’ai ressenti:



Un Fait divers: versions multiples.

Sara Lovestam nous propose un polar nordique rafraîchissant, où les vérités et les mensonges se mélangent, et captive notre attention sur deux personnages extrêmement touchants, suite à un drame: la disparition d’une enfant. Une mère éplorée faisant appel à un détective non conventionnel, par le biais d’une étrange annonce. Pernilla et Kouplan, duo improbable lancé dans une course contre la montre pour retrouver Julia, 6 ans.



Sans doute, parce qu’elle explore toute la complexité des vérités propres à chacun, selon leurs émotions et leurs références, Sara LÖvestam va au delà d’une simple enquête, elle y apporte plus de sensibilité, une dose d’humanité pour qu’enfin, nous puissions avoir conscience de la réalité de ses personnes ombrageuses et de ses visages de l’ombre.



Chacun sa vérité, certes, mais cette poursuite pour retrouver cette enfant disparue, va emmener les personnages vers une vérité plus tangible, et nous, lecteurs, vers des vérités plus sensibles…



"-Le temps ne fait pas de pauses."



Un enquêteur singulier, en situation irrégulière.

S’il y a bien un point fort à dégager de cette lecture, c’est son personnage principal. Kouplan, jeune homme clandestin, affamé, traqué, immigré. Mais de loin, un des personnages les plus intéressants, que j’ai pu découvrir jusqu’à maintenant. Kouplan, jeune homme attachant, bouleversant, intrigant, venant de l’Iran. Il est évident que je vais poursuivre cette trilogie dédiée à ce personnage atypique dans la ville de Stockholm. Sara LÖvestam nous fait prendre conscience que la valeur d’une personne ne se mesure pas en chiffres, pas à des numéros d’identités, pas à des nombres inscrits sur des titres de séjour…



"Ingen mÄnniska Är illegal, Un être humain n’est jamais illégal."



Sara LÖvestam se place du côté des sans-papiers et des exclus, nous parle de ces peurs sourdes, menaçantes et permanentes de leur quotidien, nous transmet avec force et émotions, de la difficulté de s’intégrer dans la société. Elle soulève des sujets brûlants d’actualité, et chaque fois, que tu crois détenir une vérité au sein de l’intrigue, elle l’emmène ailleurs pour mieux te déstabiliser, te faire voir toutes les facettes du problème…



A chacun sa sensibilité, à chacun son ressenti, et à Chacun sa vérité...



La solitude comme véritable catalyseur…

C’est parce qu’ils se sentent si seuls, que Pernilla et Kouplan se retrouvent, et s’apprivoisent, fuyant chacun à leur manière une réalité trop lourde et des échecs passés pesants. Une solitude tellement grande et deux coeurs brisés qui tente de se comprendre…Une infinité de trous béants et des faces cachées à découvrir au fond de leurs yeux. Et dans la douleur, voir naître, une entraide chaleureuse…



Tant de vérités et tant de mensonges, tant de conséquences et de vérités floues, tant d’actions menées et de mensonges doux. Et c’est parce que Sara LÖvestam avait une intention noble et une expérience de vie riche, qu’elle a pu nous éblouir avec ce polar noir. C’est parce qu’elle s’est frottée à cette réalité, que sa fiction sonne plus vraie.



Je vous conseille évidemment cette lecture, histoire d’aller vous confronter à d’autres réalités et de trouver votre Vérité. Puisque à Chacun sa vérité, la mienne, est que j’ai adoré cette lecture!







« Souviens-toi que c’est là où tu te sens le plus en sécurité que tu es le plus vulnérable. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          403
Chacun sa vérité

On sait à quel point, dans la profusion de polars et d'enquêtes qui sont régulièrement publiés, il est difficile de trouver une intrigue et des personnages un tant soit peu originaux, surtout lorsqu'il est question de disparition et d'enquêtes, un sujet et des thématiques ô combien éculés.



Ce pari casse gueule, la romancière suédoise Sara Lövestam, que j'ai eu la grande chose d'aller interviewer la semaine passée lors de sa venue sur Paris, le réussit haut la main avec deux romans que j'ai eu la chance de lire coup sur coup.



En effet, "Chacun sa vérité"- qui vient de sortir en poche chez Pocket, constitue le premiers volet d'une tétralogie qu'elle a créée autour d'un personnage particulièrement singulier, Kouplan, immigré clandestin vivant à Stockholm et jadis journaliste d'investigation en Iran, son pays natal, qui se décide à devenir détective privé, tout en étant constamment aux aguets de la police, prêt à le reconduire à la frontière illico presto.



Résultat de recherche d'images pour "sara lovestam robert laffont"



Si ce défi est aussi réussi que possible, à la lecture dde ce premier tome, c'est que l'auteur sait de quoi elle parle : elle qui enseigne depuis plusieurs années le suédois à des réfugiés notamment iraniens, sait distiller son intrigue de détails réalistes qui rend particulièrement crédible les situations vécues par Kouplan.



Un Kouplan autant, voire plus omnubilé par le fait de savoir ce qu'il va manger au cours de ses repas journaliers que de retrouver les personnes disparues pour lequel il a été sollicité, souvent par des personnes tout autant perdus ou à la marge que lui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          380
Chacun sa vérité

Chacun sa vérité est un roman d'un format plutôt court mais à longue portée. Classé dans le rayon policier, il dépasse cette classification. Sara Lövestam n'apparaît pas comme une énième plume noire venue de Scandinavie, mais s'installe avec une intrigue et des personnages singuliers.



La petite Julia, six ans, enfant chérie de Pernilla, a disparu un jour de crachin d'octobre, en plein Stockholm. Se refusant à appeler la police, elle fait appelle à un détective dont elle a trouvé l'annonce sur Internet. Quelle n'est pas sa surprise de voir se présenter à elle un garçon malingre et vêtu de seconde ou triple main, à qui elle donne au plus 14 ans. Kouplan lui certifie en avoir le double... ajoutant trois années de plus à son âge véritable pour tâcher d'augmenter son crédit. Commence alors une enquête très spéciale.



Kouplan n'est pas un détective comme les autres. Déjà parce qu'il n'est pas détective. Il travaillait comme journaliste avant. Avant de fuir l'Iran pour la Suède. Avant de quitter un milieu familial intellectuel pour la précarité toujours aux quatre cents coups des sans papier. Kouplan mène son enquête l'angoisse au ventre de se voir demander ses papiers par le moindre policier et de tomber entre les rets de la police aux frontières.

Sara Lövestam connaît bien la situation des nouveaux arrivants immigrés pour avoir enseigné la langue et les us suédois à des étrangers. C'est pourquoi son roman met plus l'accent sur la dimension sociale des clandestins que sur l'aspect polar.



J'ai d'emblée été conquise par le personnage de Kouplan, sensible et attachant. La faim, la peur, le système D, la précarité, constituent son lot quotidien, ce qui ne l'empêche pas de se battre pour s'en sortir, grâce à son entreprise de détective privé. On le voit tâtonner dans ses démarches et exercer son acuité intellectuelle pour venir en aide à une femme fragilisée par le rapt de son enfant et par son propre passé.



Deux personnages principaux qui ont de quoi intriguer le lecteur. Sara Lövestam maîtrise son récit et n'en finit pas de nous étonner.

Plus qu'une chose à dire en guise de conclusion : vivement le second tome de la trilogie Kouplan!
Commenter  J’apprécie          352
Chacun sa vérité

« Observer sans être vu, disparaître dans le décor et guetter le moindre détail, être à l'affût d'un mouvement anormal et se fondre dans la foule jusqu'à ne plus exister... c'est le comportement instinctif du chasseur, du prédateur. C'est aussi le comportement de la bête traquée qui cherche à échapper à la menace, l'attitude de l'étranger en situation irrégulière, du migrant sans papiers. »

Incipit de la préface de Chacun sa vérité. En filigrane la vie de Kouplan est ainsi résumée. Il est jeune , sans numéro d'identité en Suède mais il y est resté après un premier refus de sa demande d'asile . Comme il lui faut bien vivre il se décide à passer une annonce :« Détective privé.

Si la police ne peut rien pour vous,

n'hésitez pas à faire appel à moi. »

C'est une jeune femme ,Pernilla, qui répond à son annonce suite à la disparition de sa petite fille Julia, enlevée en plein centre de Stockholm .

Un roman noir atypique, un enquêteur atypique, une mère atypique. Réunissez tous ces ingrédients, confiez les à Sara Lövenstam , et lisez un roman que je qualifierai de polar sociétal. Sara Lövenstam explique avoir trouvé son inspiration alors qu'elle enseignait le suédois ,à l'Institut suédois , à des migrants venus de partout en attente de réponse à leur demande de droits d'asile. Avec eux elle a beaucoup voyagé, beaucoup appris et beaucoup transmis. Le regard qu'elle porte sur sa ville Stockholm est un regard différent de celui de la majorité des suédois . Elle nous parle d'une ville quasi-souterraine où beaucoup se cachent, vivent à la petite semaine, font des boulots alimentaires , survivent comme ils peuvent en attendant le sésame. Ça c'est pour le cadre du roman, l'histoire quant à elle est captivante , prenante et la dernière page tournée je n'ai qu'une envie ouvrir illico "Ça ne coute rien d'essayer" le deuxième volet de la tétralogie de Kouplan .......







Commenter  J’apprécie          290
Chacun sa vérité

Je suis un peu en difficulté pour noter ce roman. La première moitié m'a un peu ennuyée.L'action comme les personnages manquaient à mon goût de piquant. Le jeune Koplan s'improvise détective privé et se voit confier la recherche d'une fillette qui a diisparu.Sa situation de sans papier entre en écho avec le statut particulier de cette petite fille "sans identité" et la situation de sa maman tenue à une certaine clandestinité. J'aurais apprécié que cette trame soit davantage exploitée, que les portraits soient plus creusés, que le fond social soit plus développé. La seconde partie du roman a cependant ravivé mon intérêt par un tournant auquel je ne m'attendais pas du tout. Le lien qui va s'instaurer entre Koplan (le détective) et Pernilla (la maman), les indices qui vont le mener progressivement à construire "sa vérité" sont originaux. Le croisement de deux histoires qui ont contribué à créer la confusion chez le lecteur est plutôt bien vu. Une dernière surprise nous est offerte à la dernière ligne...Pourtant, je reste quand même avec le sentiment que l'auteure n'a pas vraiment exploité totalement le sujet qu'elle tenait en main.
Commenter  J’apprécie          267
Chacun sa vérité



Mon premier polar scandinave ... n'en n'est pas vraiment un.

Dans la préface signée Marc de Gouvenain, on apprend d'ailleurs que les intentions de la suédoise Sara Lövestam étaient autres : écrire un roman sur des gens en marge de la société. Comme elle l'avait déjà fait dans Différente, dans lequel l'héroïne était amputée des jambes. Et pourtant, Chacun sa vérité a bel et bien reçu le prix de l'académie suédoise des auteurs de polars.

Au final, il y a deux lectures de ce roman. Une enquête certes, même si on est loin des stéréotypes en la matière, et surtout une rencontre : celle de deux êtres blessés et exclus par la société.



Le héros est détective. Il se fait appeler Kouplan. D'origine iranienne, il est réfugié en Suède où il attend désespérément un titre de séjour, des papiers d'identité. A l'inverse d'autres détectives célèbres, il n'a aucun contact avec la police. Il ne travaille ni ne collabore avec elle. Kouplan, la police, il l'évite, il la fuit, il en fait des cauchemars. En particulier la police des frontières.

"Son propre destin lui apparaît, inconcevable, irréel : né dans un pays chaud, de parents tous deux diplômés, il en est aujourd'hui réduit à fuir la police, dans le froid glaçant d'un mois d'octobre suédois tel un vulgaire hors-la-loi."

Quant au métier qu'il exerce, ça n'est pas une vocation. C'est davantage son idée de reconversion, lui qui est ancien journaliste. Parce qu'il doit bien gagner sa vie, et un clandestin n'a pas un large éventail de choix. Et il faut bien qu'il paye son loyer, qu'il mange ( rarement à sa faim ) et qu'il s'habille.

Autre particularité de l'enquêteur Kouplan : la génétique lui a joué un bien mauvais tour. Il a vingt-cinq ans mais les gens lui en donnent entre douze et dix-huit grand maximum. Son visage juvénile empêche parfois les autres adultes de le prendre au sérieux, mais il sait très bien convertir cette particularité en avantage quand les circonstances s'y prêtent ( "On peut en vouloir à la génétique, ou l'utiliser à ses fins.", "Physiquement, tu as plutôt l'air d'en avoir douze, mais mentalement, on dirait que tu en as cent." )

Il passe donc une annonce, se proposant de résoudre des énigmes pour les personnes préférant ne pas pas avoir affaire aux forces de l'ordre. C'est Pernilla qui va le contacter, le second personnage abîmé du roman. Sa fille Julia, six ans, a été enlevée. Elles se promenaient dans la rue, toutes les deux, et quelques secondes d'inattention seulement auront suffi. Julia a disparu depuis plus d'une semaine désormais et sa mère ne peut contacter la police. En effet, tout comme Kouplan, sa fille n'a aucune existence officielle en Suède. Sa naissance n'a jamais été déclarée. Pernilla avait accouché seule, sans aide extérieure, pas même celle du père qui ne voulait déjà plus entendre parler ni d'elle ni de sa fille. Il faut dire aussi que les services sociaux avaient décidé de lui enlever sa fille dès la naissance.

Deux fantômes administratifs, sans réelle existence. Et le premier doit donc se lancer à la recherche du second.

On comprend mieux l'existence d'associations telles que Ingen människa är illegal, "Un être humain n'est jamais illégal", citée dans les remerciements.



On a bien un aspect policier dans ce roman. Qui se situe à la croisée des chemins entre le roman psychologique, policier et social. Mais l'enquête menée par un immigré clandestin nous éloigne fortement des clichés habituels. Malgré l'intelligence de Kouplan, s'improviser détective n'est pas si facile et donne lieu à une enquête inhabituelle, parfois maladroite ( "Jusqu'ici les méthodes d'investigation de Kouplan se sont révélées parfaitement inopérantes." ). Les armes de Kouplan, pour résoudre cette énigme, ce sont google, ses relations au kebab du coin, ses capacités de déduction, de manipulation ou de physionomiste. Ses interrogatoires ressemblent souvent davantage à des questions indiscrètes posées par un enfant à d'éventuels témoins. Il met à profit sa connaissance de quatre langues, parmi lesquelle le suédois ( appris en regardant des films ) ou le persan. Ses pistes l'emmèneront vers un réseau de trafic de filles d'Europe du Nord, un pasteur qui a des choses à cacher sous couvert du secret confessionnel ou vers le père indigne de l'enfant, Patrik. Sans omettre sa cliente elle même, qui semble lui cacher des choses.

"Impossible de fonder une analyse sérieuse sur des données aussi peu fiables que les récits de Pernilla.", "Elle cache quelque chose, une corde sensible, un souvenir pénible, une douleur."



Les thèmes abordés sont graves : Enlèvements d'enfants, meurtres et prostitution infantile, clandestinité, racisme ("C'est grâce à nos impôts que les gens comme vous ont de quoi vivre." ), difficulté de trouver une place dans une société aux règles préétablies. Et pourtant, la dimension tragique d'un livre qui pointe du doigt certains malaises de société est à relativiser, j'ai ressenti une forme de nonchalance et d'innocence dans l'écriture, dans la façon dont les évènements nous étaient racontés et dans la maladresse et la gentillesse des deux personnages principaux. Peut-être pour mieux retranscrire que pour eux, ces conditions d'existence sont juste à accepter, faute de mieux.

L'enquête est aussi l'occasion de nous faire visiter un Stockholm méconnu, l'enlèvement d'une fillette étant un clin d'oeil au syndrome bien connu de cette ville.

L'auteur utilise avec parcimonie quelques trompe l'oeil pour désorienter son lecteur.

La vérité se devine cependant bien avant la fin, et pourtant, l'intérêt du roman se poursuit d'autant plus que Sara Lövestam réserve encore quelques belles surprises qui valent la peine de continuer.



Peut être pas un roman dont je me souviendrais toute ma vie, qui aurait gagné en dramaturgie pour mieux faire passer ses messages, mais une histoire originale, sensible, inclassable et hélas particulièrement d'actualité, que devraient lire certains politiques. Les meilleurs citoyens ne sont pas toujours de la nationalité requise.



"Etendue de tout son long par terre, cette femme blonde d'une petite quarantaine raconte en son âme et conscience ce qu'elle a vécu. Mais à chacun sa vérité."

Commenter  J’apprécie          232
Chacun sa vérité

La grosse originalité de ce récit repose sur son enquêteur qui à l'opposé des enquêteurs dans les polars modernes ici c'est Kouplan qui est un sans-papiers d'origine iranienne.



Il décide de mener des enquêtes pour les personnes qui ne peuvent pas solliciter la police pour diverses raisons personnelles.



Pernilla va faire appel à Kouplan car elle est à la recherche de sa fille disparue qui se nomme Julia depuis une semaine. Il est question ici d'enquête bien sûr mais le sujet va bien plus loin que cette simple recherche de Julia. Kouplan doit constamment être sur ses gardes afin de ne pas croiser les forces de l'ordre et se faire arrêter, il doit également tout calculer avec l’acompte donner pour cette enquête, le budget nourriture, habillement, transport etc...



Ce style peut cependant dérouter les lecteurs assidu de polars mais si on aime être dérouter ou surpris cette lecture est une bonne pioche.



Une plongée intéressante dans la Suède moderne et j'ai très envie de continuer à suivre Kouplan.





Commenter  J’apprécie          220
Chacun sa vérité

Un polar suédois OK

Écrit par une femme OK

Grand prix de littérature policière OK bien

La disparition d’une petite fille OK OK

Un détective atypique Ouais, bon OK



Des bouquins comme ça, j’en ai déjà lu cinquante. Disons trente. Vingt pour être honnête.

Ce n’est pas que je n’aime pas, ne me faites pas dire ce que ..., mais j’etais un peu réticente pour celui-ci. J’avais tort, parce que :



Pas trop de violence.

Ni beaucoup de sang. Ni de cadavre.

Une construction patiente et fondée.

....Mais sur des illusions.

Des solitudes.



L’enquête démarre par une situation intrigante. Filatures, attentes, questions aux éventuels témoins, Kouplan est sur la piste, un peu comme un « Tintin reporter au pays des boulettes de rennes « 

C’est bien mais là n’est pas le but du livre, je crois.



Kouplan est un sans papier, un clandestin. On en entend parler, on en frôle dans les transports, on voit des reportages. On oublie qu’ils ont une histoire, un passé et un présent qui consiste surtout à rester invisible. Un étranger en situation irrégulière doit se confondre parmi les autres.

( On notera la semantique floue et variée pour les qualifier )

Survivre dans ces conditions est réellement difficile. Acheter, même le strict nécessaire peut être compliqué voir dangereux si on se fait remarquer.

Il faut donc être malin, observateur, logique, patient et discret.

Toutes qualités indispensables pour exercer aussi le métier de détective...Donc malgré sa peur, comme c’est un bon gars, il va aider une paumée à retrouver sa fille. Il va devoir côtoyer pas mal de gens.

Il y a de ça chez Sara Lövestam. Le regard d’un jeune Iranien obligé de se débrouiller dans une société pas du tout évidente pour lui. Le climat, la bouffe, la musique, les vêtements, les loisirs.

C’est toujours intéressant de noter comment un étranger perçoit les habitudes des gens lorsqu’il est dans un pays étranger. Et j’imagine que les lecteurs suédois, par un effet miroir, ont été étonnés de l’image qu’ils renvoyaient. N’oublions pas non plus le fossé culturel pour lui qui vient d’un milieu cultivé et doit côtoyer des personnes socialement défavorisées et cabossées par la vie.

J’ai bien aimé cette histoire racontée de façon originale. Je me suis attachée à Koupan et,cerise sur la boulette, à l’avant dernière page une révélation incroyable à son sujet. J’ai lu et relu : je ne capte pas ...??? Si quelqu’un veut bien eclairer la nunuche que je suis ? En MP bien sûr pour ne pas gâcher le plaisir aux nombreux - j’espère - futurs lecteurs.





Commenter  J’apprécie          210
Chacun sa vérité

Belle surprise que ce livre. Sur la couverture : grand prix de littérature policière. J'étais méfiante, les prix littéraires et moi...

Sara Lövestam est considérée comme une nouvelle auteure suédoise à succès. Et bien, je peux vous dire qu'on peut lui laisser sa chance. Parce qu'avec Chacun sa vérité, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Ce livre est classé dans les polars malgré le souhait de l'auteur de sortir un roman, mais peu importe l'étiquette, non ?



Kouplan, un détective au passé flou, malgré sa très grande jeunesse (il n'a pas 25 ans), se lance à la recherche d'une fillette disparue, dont la mère refuse de faire appel à la police. D'emblée, beaucoup d'interrogations sur les deux protagonistes et c'est avec fébrilité que j'ai littéralement avalé ce livre. J'ai eu peur pour Kouplan, j'ai douté de Pernilla, la tension est palpable. C'est bien ficelé, ça se lit vite, le dénouement est surprenant.

Seul bémol : la fin qui ouvre une fenêtre du "mystère Kouplan" m'a laissé un peu perplexe.

Mais, comme c'est le premier volet d'une tétralogie, je suis malgré tout impatiente de connaître la suite.
Commenter  J’apprécie          210
Chacun sa vérité

Marre des polars classiques et convenus ? Plongez dans l'univers de Sara Lövestam et laissez vous agréablement emmener là où vous ne vous y attendiez pas.



Dans Chacun sa vérité - traduit par Esther Sermage -, on découvre Kouplan, détective atypique appelé à devenir récurrent. Et il le faudra car Sara Lövestam distille au compte-gouttes les indices de son passé iranien, entre le savoir de son père, la psychologie rassurante de sa mère et le mystère de son frère.



Aujourd'hui émigré sans papiers et crève-la-faim à Stockholm, Kouplan se persuade que le bon journaliste d'investigation qu'il fut autrefois peut aisément devenir un acceptable détective privé. Voire, qu'il peut aider sa première cliente Pernilla à retrouver sa fille Julia qui a disparu. Même si enquêter tout en se cachant n'est pas chose facile, les couronnes de Pernilla aident au moins à bouffer. Et à rechercher une fillette et une vérité qui semble s'obscurcir au fur et à mesure que les indices tombent.



Une intrigue atypique, un "privé" qui ne l'est pas moins mais qui devient vite attachant, une écriture rythmée juste ce qu'il faut et qui sait digresser juste quand il faut : Chacun sa vérité est une jolie réussite !

Commenter  J’apprécie          210
Chacun sa vérité

Sara Lövestam signe ici un polar sortant de l’ordinaire. Non par le thème abordé, une disparition d’enfant mais par le personnage de l’enquêteur qui n’est même pas flic et qui, de plus, les évite autant qu’il peut. Et pour cause, Kouplan est un sans papier ayant fuit l’Iran où son métier de journaliste d’investigation était incompatible avec le régime. En Suède, il essaye de nouer les deux bouts, toujours préoccupé de ce qu’il pourra manger le soir et sans autre moyen numérique qu’un ordi récupéré sur une poubelle avec lequel il rame tant et plus pour charger ce qui pourrait devenir un renseignement intéressant pour qu’il tienne la promesse qu’il a faite à Pernilla, retrouver son enfant.

L’histoire est bien ficelée, les personnages ont leurs complexités, leurs densités même si les 300 pages se lisent aisément. Le fil des recherches intrigue jusqu’à son dénouement, un nouveau personnage est né au monde du Polar, Kouplan, détective sans-papiers.

Ce qui ne gâte rien, c’est la crédibilité qu’on peut accorder aux détails qui taillent Kouplan. Pas étonnant, l’autrice, Sara Lövestam a enseigné le suédois à des immigrés. Elle s’est imprégnée de ce qu’ils lui racontaient, de leurs parcours, de leurs difficultés et de leurs ressentis. Kouplan en est une symbiose. Une fois de plus l’imaginaire prend ses racines dans la réalité et c’est tant mieux. Au détour d’un polar, il n’est jamais interdit de se laisser toucher par une problématique bien réelle que nous vivons de si près dans nos pays européens : l’accueil et l’intégration des immigrés.

Commenter  J’apprécie          200
Chacun sa vérité

Le titre "Chacun sa vérité" (Sanning med modofikation) nous fait un petit clin d'oeil à la pièce de Pirandello..Ce roman policier a reçu le prix de l'Académie suédoise des auteurs de polars 2015. C'est le premier volet d'une tétralogie dont le deuxième volet vient de sortir "Cela ne coûte rien de demander" et qui met en scène le détective privé Kouplan, d'origine iranienne, immigrant "illégal" en Suède, dont la demande d'autorisation de séjour a été rejetée. Kouplan était journaliste d'investigation dans son pays d'origine, l'Iran.

Il va enquêter pour le compte de Pernilla, dont la fille de six ans a disparu, probablement enlevée. Pernilla est également en marge de la société: ayant été dans le passé jugée instable psychologiquement, elle n'a pas déclaré sa fille et a accouché seule chez elle, de peur de se faire retirer la garde de sa fille par les services sociaux.

L'enquête va mener Kouplan dans le Stockholm underground, loin des images touristiques. Immigration illégale, enlèvement d'enfants, prostitution, tous ces thèmes difficiles seront abordés au travers de l'enquête.

Avec une fin pour le moins inattendue.

A la fois roman policier, roman psychologique et sociologique, ce livre témoigne du talent de Sara Lövestam qui voulait ici décrire la poursuite d'un ravisseur par un personnage qui ne comprendrait qu'à la fin du récit que l'intrigue n'était pas ce qu'il croyait.

L'auteure s'est servie également de son expérience d'enseignement du suédois à des immigrés.

Un bon roman qui nous donne une peinture intéressante de la Suède d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          200
Chacun sa vérité

Un bon roman tient beaucoup à la qualité de ses personnages. Même une histoire qui pourrait paraître rebattue s’en trouve sublimée lorsque la caractérisation des protagonistes est réussie, au point qu’ils en deviennent inoubliables.



Chacun sa vérité de Sara Lövestam m’a fait cet effet-là. Son personnage principal, Kouplan, est aussi original que mémorable, aussi étonnant qu’attachant, aussi mystérieux que lumineux.



L’auteure suédoise explique qu’elle n’avait pas l’impression d’écrire un polar. Pourtant ce livre a obtenu le prix de l’Académie suédoise des auteurs de polars 2015. Paradoxal, mais c’est vrai que ce roman est un polar sans en être vraiment un. Il est à l’image de ce Kouplan qui est un détective privé sans vraiment l’être.



Pour preuve, c’est un iranien vivant de manière clandestine en Suède. Oui, un sans-papiers qui trouve une manière originale de s’intégrer dans une société qui l’a pourtant rejeté. Un sujet parfaitement d’actualité.



Kouplan n’est personne, il n’existe pas. Et pourtant il va se mettre à exister à travers cette enquête.



« En Iran je n’avais pas de vie. J’ai eu une enfance et une famille. Après, j’y ai passé du temps (…). Et puis je suis venu ici, j’ai presque eu une vie dans le sens où… Mais maintenant, j’y passe du temps. »



Ce personnage et le contexte dans lequel il (sur)vit touche directement à l’humanité du lecteur (il vaut mieux avoir un minimum de sens de l’empathie pour apprécier ce livre). Pas seulement lui d’ailleurs, parce que l’autre personnage principal (la suédoise de pure souche qui fait appel à Kouplan car elle ne peut pas aller voir la police) est également particulièrement touchant.



C’est autant leur relation (où une sorte d’étrange affection se dessine entre eux-deux), que le contexte qui donne aussi le sel de cette histoire. La raison de l’enquête touche à l’indicible. Le mystère autour d’eux laisse planer une ambiance pleine de questionnements (on ne fait pas appel à un détective aussi particulier sans raison, et on ne devient pas un tel enquêteur par hasard).



Et l’histoire dans tout ça alors ? Grâce à ces deux protagonistes, le sujet banal prend une autre dimension. L’histoire assez quelconque en devient émouvante, à la fois sombre et pleine de lumière. Le style est sec, les phrases courtes, et pourtant paradoxalement Sara Lövestam arrive à faire passer de l’émotion à travers ses mots. Une économie de moyens qui fait que c’est un livre plutôt court (280 pages), mais qui sait faire le plein de sensations. Jusqu’à une fin doublement surprenante (même s’il est aisé d’en deviner une partie). C’est ça le talent d’un conteur.



Chacun sa vérité est le premier volet d’une tétralogie mettant en scène ce personnage formidable qu’est Kouplan. Ça tombe bien, il est hors de question que je quitte cet étonnant détective sans-papiers. Il fait dorénavant partie de mes proches, et je sens bien qu’il a encore énormément de secrets à révéler sur lui-même.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          200
Chacun sa vérité

Excellent, incroyable, chacun sa vérité, j'ai pleuré, j'ai été surprise, j'ai refermé le livre, j'ai repris aussitôt ma lecture, pour savoir, comprendre... mais finalement chacun sa vérité. Un polar noir intriguant et tellement bien mené, mon roman policier de l'année ! Vite la suite !!
Commenter  J’apprécie          191




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marc de Gouvenain (483)Voir plus

Quiz Voir plus

Des titres colorés

De quelle couleur est la Dame qui rend visite à Oscar dans le roman d'Eric Emmanuel Schmitt ?

Bleue
Blanche
Rouge
Rose

12 questions
6189 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature étrangère , couleurCréer un quiz sur cet auteur

{* *}