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Critiques de Marcel Conche (37)
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche a appris à philosopher dans sa campagne de Corrèze. Ce livre raconte sans misérabilisme le parcours d'un fils de paysan. Son père, pour qui la lecture était une perte de temps en comparaison des travaux de la ferme.

A la suite d'un difficile apprentissage, il parvient à maitriser le grec ancien et il se retrouve un jour sur les bancs de l'université avec le jeune Jean D'Ormesson dont le bronzage vient de ses vacances à la neige alors que lui a les mains marrons à cause du brou de noix.

Différence de classe qui ne les empêche pas de devenir amis. Marcel Conche devient un spécialiste d'Epicure et donnera des cours à Athènes!



J'ai apprécié le cheminement de ce philosophe fortement en lien avec la nature. Il n'est pas sans rappeler parfois Pierre Rabhi pour qui j'ai beaucoup d'admiration dans le sens où il font de la philosophie appliquée.



Cette autobiographie aborde peu de démonstrations compliquées, on ne devient pas un expert "des piqûres" après cette lecture, elle met en exergue une vie sans rechercher uniquement la richesse pécuniaire mais plutôt une vie pleine et heureuse comme l'aurait recommandée Epicure.
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Épicure en Corrèze

Une petite halte philosophique, pourquoi pas ? Depuis ma lecture du très bon livre d'Irvin Yalom, "Le problème Spinoza", j'avais envie de me replonger dans l'univers des grands philosophes... Le livre de Marcel Conche est parfait : pas de grands mots ni de grands discours, pas de théorisation à outrance. Mais le récit d'un parcours personnel, d'une vie vouée à la réflexion philosophique et des éclairages qui peuvent permettre de répondre à certaines questions que tout le monde se pose.



Pour Marcel Conche, la réflexion philosophique débute dès l'âge de six ans, lorsqu'il décide de s'aventurer jusqu'au grand tournant de la route qui passe devant sa maison pour voir si "le monde continuait après" ; habile façon de ré-écrire la légende ou tout simplement de revisiter toute sa vie sous l'angle de la philosophie. Cette maison familiale dans un petit village de Corrèze, c'est là que tout a commencé et c'est aussi là qu'il a décidé de finir sa vie, au plus près de la nature qui tient une place centrale dans sa réflexion, sous l'influence d’Épicure et de Spinoza.



Sous sa plume défilent les épisodes clé de sa vie, son enfance "de paysan", son adolescence pendant l'occupation et sa farouche résolution de ne pas s'engager pour ne pas se détourner de son travail d'apprentissage et de réflexion, son mariage avec l'une de ses professeurs, de quinze ans son aînée. Mais surtout, il tente d'éclairer chacune de ces étapes à l'aune de ses découvertes et de ses cheminements auprès des grands philosophes. Le jour où il a su avec certitude que Dieu ne pouvait pas exister, par exemple. Question éminemment centrale que celle de l'existence de Dieu qui détermine ensuite tout ce qui a trait au sens de la vie : "L'humanité tout entière se partage aussi entre ceux qui croient aux droits de l'homme et ceux qui invoquent le droit de Dieu... sans reconnaître que ce "droit de Dieu" a été énoncé par les hommes". Sa conception de l'amitié, du mariage aussi, de la relation à l'autre, via le prisme philosophique, sa volonté de conserver sa singularité dans un monde où l'on tend vers "le général". Tout ceci nous offre quelques pages vraiment passionnantes d'autant plus que le discours est limpide.



On pourra en retenir quelques sages paroles venues des temps anciens mais Ô combien utiles en ces temps d'accélération et d'uniformisation, de course effrénée à la consommation, au pouvoir ou aux honneurs. Ralentir, nous disait déjà Epicure. Aspirer au bonheur, bien plus qu'à tout autre chose. Satisfaire ses besoins essentiels sans constamment s'en créer d'autres totalement inutiles. Dommage que cette sagesse fasse figure d'utopie tant elle semble en dehors des réalités quotidiennes et du monde tel qu'il avance autour de nous.



Rien n'empêche de s'en inspirer. En tout cas de s'en nourrir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche est né en 1922 en Corrèze dans une famille de paysans. Son enfance s'est déroulée dans les champs, dans une harmonie simple et limpide avec la nature et ses secrets. Les travaux des champs étaient son quotidien : s'occuper des vaches, arracher les pommes de terre ("Je suis peut-être le seul philosophe qui ait arraché les pommes de terre... ou du moins le seul encore vivant !" ironise-t-il à ce propos), faire les foins, s'occuper de la vigne... De ces expériences premières, il retire une sagesse millénaire : il apprend à faire les choses lentement, dans l'ordre, en temps et en heure. Ce sera sa première leçon de philosophie...



Touche après touche, Marcel Conche nous livre ici ses souvenirs d'enfance pour revenir aux sources de son amour de la philosophie. Il en profite pour évoquer les philosophes qu'il affectionne comme les grecs Héraclite, Parménide, Epicure ou l'humaniste Montaigne.



"La Nature est le Poète premier, ai-je souvent dit, et la philosophie a sa source dans la poésie."



Il réfléchit sur le temps, l'espace et le sens de de la vie, nous livrant sa sagesse avec humilité. Il souligne à ce sujet que le titre est du fait de son éditeur, lui n'aurait jamais eu la prétention de se comparer à Epicure. Avec le temps il est devenu spécialiste de ce philosophe grec souvent mal compris pour qui la recette du bonheur est de ne pas craindre dieux, de savoir que la mort n'est rien, que le bonheur est facile à obtenir, la souffrance facile à supporter si nous maîtrisons nos désirs de sorte que les satisfaire ne nous crée aucune difficulté. Ainsi vivre selon la Nature cela signifie vivre sous le signe de la limite et non pas dans un relâchement journalier.



Dans ces pages, Epicure cotoie d'autres personnalités comme la femme du philosophe corrézien ou ses amies Chaïmaa et Emilie, prouvant ainsi combien la philosophie fait partie intégrante de la vie et ne constitue pas une discipline à part. Elle donne des directions vers "la vie bonne", libre à chacun ensuite de suivre les pas de Marcel Conche qui chante la beauté d'une vie simple :



"Les fanes de pommes de terre sont assez sèches pour être brûlées... J'enfais des tas au pied desquels j'allume des torches de papier journal. La flamme s'élève bientôt, le vent la secoue dans un sens et dans l'autre ; quand son bruit de souffle s'apaise, le murmure de la Dordogne toute proche parvient jusqu'à moi, et je me sens environné d'amis. Ils sont rares chez les humains, mais la nature en est peuplée."




Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Épicure en Corrèze

Dans ce livre le philosophe Marcel Conche décrit sa vie en relation avec sa philosophie (très marquée par Épicure).

Mieux qu'une biographie, ce petit ouvrage facile et agréable à lire est doublement intéressant:

- par les itérations vie "réelle" - philosophie , ou dit autrement, comment la philosophie impacte - ou non- la vie de l'homme Marcel Conche

- par la simplicité et la franchise de l'écriture.Il ne s'agit donc pas d'un précis de la philosophie de Marcel Conche (ou d’Épicure).



Néanmoins, à l'occasion de certains événements de sa vie, certains thèmes sont développés.Il en va ainsi de l'amour.Il nous permet de découvrir un Marcel Conche qui distingue amour passion- désir (qui fut les deux fois une impasse) et attachement profond (admiration des qualités de sa femme). On ne sera de ce fait pas surpris par sa position: " au fond quoique ignorant presque tout de l'amour, je m'y intéressait fort peu; j'ai toujours pensé, et le pense encore, qu'il ne pouvait , à lui donner trop d'importance, que me faire perdre du temps. Cette relation d'amitié avec Marie Thérèse (sa femme) me convenait. J'y apprenais tant."



On l'aura compris , Marcel Conche est un philosophe que rien (ni amour, ni romans policiers...) ne saura détourner... de la philosophie. Il met en avant la valeur suprême du bonheur comme Épicure. Mais il insiste très particulièrement sur le fait que le désir de philosopher (auquel il associe l'amitié car philosopher ne peut avoir lieu sans discussion, en solitaire) "est aussi naturel et nécessaire pour l'eudémonia, c'est à dire pour le bonheur".

En résumé , ils ne sont pas nombreux ces essais ou un philosophe accepte d'examiner sa vie à l'aune de sa philosophie: à lire!
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Épicure en Corrèze

J'ai découvert Marcel Conche grâce à ce livre offert par une personne proche. Je n'avais jamais entendu parlé de Marcel Conche bien que je m'interesse à la philosophie et ses principaux auteurs. Une découverte donc ! Découverte au travers d'un de ses derniers livres qui vous plonge dans la vie d'un homme simple, travailleur, philosophe proche de la Nature et influencé par les pensées et écrits d'Héraclite, Epicure et Montaigne. Un philosophe et un homme soumis aux passions irrationelles, même si elles se transforment en " étreinte amoureuse spirituelle". Un homme dont les honneurs et le pouvoir indiffèrent. Un regard sur la vie d'un homme de pensées agé de 93 ans, son regard, son analyse, sa vision à postériori. Comment il compose avec Dieu, la mort, l'amour, l'environnement politico historique. J'ai aimé ce livre et j'ai envie d' en savoir plus sur Marcel Conche. Je lirai la série des " Journal Etrange".
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Vivre et philosopher

Trente questions pour tenter de cerner la vie et l’œuvre de Marcel Conche, voilà le pari de cet essai, initialement paru en 1991. Le philosophe examine chaque question, y répond à sa manière, sans être relancé, comme souvent dans des livres qui sont la transcription d’entretiens, ce qui n’est donc pas le cas ici.



La variété des questions est indéniable. Elles attendent parfois des réponses biographiques, ailleurs elles prennent quasiment la forme d’un sujet de bac philo : « à quel âge, à quel moment, la philosophie vous est-elle apparue comme la « passion intellectuelle » de votre vie, votre vocation ? », « l’illusion est-elle une condition de la vie ? », « le bonheur est-il possible ? »…



Personnellement j’ai été captivé par sa réponse à la question « quel philosophe est, selon vous, le plus énigmatique ? ». Il cite et analyse les cinquante premiers vers du « discours de l’être » de Parménide, dont je n’avais pas entendu parler jusque-là, et qui est en effet un objet spéculatif tout à fait fascinant.



La variété même des questions donne toutefois une impression de dispersion. Mais la vérité de l’homme qu’est Marcel Conche m’a semblé présente dans cet essai. Il n’y fait pas d’effort pour paraître exemplaire, et d'ailleurs une certaine forme de vanité transparaît parfois, qui est probablement la caractéristique d’un homme libre de ses opinions

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De l'amour : Pensées trouvées dans un vieux cah..

De beaux passages à lire, à réfléchir aussi, pour ceux qui ont l'âme romantique.
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Montaigne ou la conscience heureuse

La lecture, par un non philosophe mais en tant qu'ouvrage philosophique, des Essais de Montaigne, n'est pas simple et peut même se révéler un peu décourageante. Même en faisant abstraction de la difficulté de la langue (qu'on peut résoudre de différentes façons), cette somme peut apparaître comme désordonnée, décousue, fourmillant de détails, de temps en temps contradictoire, irrémédiablement personnelle.



En une centaine de pages et grâce à une analyse transversale, Marcel Conche restitue le contenu de l'œuvre, c'est-à-dire la pensée de Montaigne, décantée, filtrée, réorganisée selon quatre strates qui traduisent une progression logique : misère de l'homme sans la sagesse, science et sagesse, la philosophie comme apprentissage de la sagesse, la sagesse comme art d'être heureux.

A aucun moment, il n'exprime un avis personnel et toujours se contente de présenter, expliquer, reformuler, inévitablement interpréter, insérant opportunément et sans excès, des citations au service de sa propre composition.

C'est alerte, resserré, homogène, bien articulé, plaisant, et inspire confiance.

Il propose aussi un choix de textes issus des Essais, illustrant, dans l'ordre qu'il a conçu, les thèmes indiqués ci-dessus

Deux remarques pour terminer:

- il n'y a pas d'intérêt à ce que je dise ce que j'ai compris que Conche avait compris de la pensée de Montaigne

- pour ce type d'ouvrage, les citations sont problématiques car le lecteur ne sait pas toujours d'évidence qui parle, ni à quel titre



En résumé, un bon plan, avant d'attaquer (éventuellement) Les Essais, ou après, pour faire le point...

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Lucrèce et l'expérience

Un philosophe nous explique un philosophe.



Lucrèce éclairé et disséqué par la méthode lumineuse et l'analyse rigoureuse de Marcel Conche, philosophe contemporain.



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Lao Tseu - Tao Te king

Bon d'accord j'étais convaincu par avance mais la rencontre de M. Conche avec le Tao (qu'il traduit !!!) est impressionnante de justesse pour un occidental comme moi
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Lao Tseu - Tao Te king

Chute de météorites,

sous la poussière, la vie s‘obscurcit

obscurcir cette obscurité,

Voila la porte de toute subtilité 

Séisme volcanique,

sous les flots, une civilisation engloutie.

des milliers noyés, l’innocence perdue.

tous ces accrocs au tapis du billard infini

ne sont pas ces mots, ils sont le verbe du destin

que nos mots dissimulent pour tenter d’apprivoiser

ce que nous ne savons pas nommer.

Au delà de l’émotion et de la conscience,

avant le passé, après le futur

l’inconscient est la fontaine des idées -

la prescience est la fleur

Mais aussi le commencement de la bêtise. 

Les pensées travestissent les idées,

le verbe habille les pensées,

les mots déguisent le verbe,

le mot est les autres mots,

le mot est un sens démodé

le verbe est démoté

la pensée hait l’idée,

l’idée n’est plus.


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Fragments recomposés présentés dans un ordre rati..

"On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve" et la pensée en éclats des présocratiques en est un, comme le suggère Marcel Conche dans sa préface. La baignade y est jouissive pour le chercheur qui peut passer toute sa carrière à fantasmer la reconstruction de la pensée perdue de mille manières différentes, comme les archéologues et préhistoriens les sociétés anciennes à partir de poussières de pierre et d'os... Comme la pensée en aphorismes de Nietzsche (qui en est quelque part une imitation), les fragments d'Héraclite amènent le lecteur - comme le chercheur - à se faire enquêteur - ou mieux praticien de l'archéologie expérimentale de la sagesse - pour se mettre à la place du penseur, imiter les mouvements de sa pensée pour essayer d'en rebâtir la splendeur... Or, se couler avec effort dans un moule de pensée étranger à soi, c'est avoir bientôt l'impression d'avoir élaboré soi-même cette pensée, avec intelligence... Une technique rhétorique revendiquée par les symbolistes et décadents de la fin du XIXe cultivant volontiers l'obscurité de la pensée… (cf. L'Idéalisme, de Remy de Gourmont)



Rompant avec les habitudes de classement scientifique, ainsi qu'avec la prudence et le détachement de la posture de chercheur, Marcel Conche se fait continuateur et co-penseur. Ses commentaires se présentent comme des explications ou raisonnements développés qu'aurait pu apporter Héraclite (s'il parlait avec la voix et l'univers de pensée de Marcel Conche) à la suite des fragments qu'on a gardés de lui, ceux-ci agissant dès-lors comme des titres ou sentences coup-de-poing (qui continuent de passer quelque chose de l'attitude d'Héraclite de conquérant impitoyable de la pensée), condensant le trésor de pensée dans de petits coffres poétiques que le disciple Conche a simplement ouverts. Sa parole, sans circonvolutions jargonnantes ni dogmatisme, présentant uniquement et simplement une lecture possible, n'étouffe jamais celle du maître et laisse place à d'autres errements interprétatifs.



Outre la forme poétique et rhétorique, Nietzsche a clairement repris cette attitude d'Héraclite, farouchement individualiste et hargneux, aristocrate de la pensée, et sa critique radicale de la morale comme obstacle à la recherche de la vérité (cf. Par delà le bien et le mal). Héraclite fut sans doute un initié de l'école pythagoricienne. S'il lui reste une certaine culture de la langue énigmatique, de la vérité difficile d'accès qui doit se mériter, il est clair qu'il rejette violemment le mysticisme, l'aspect sectaire et religieux du groupe, et tout encombrement de la préoccupation morale dans la quête de connaissance et dans la cosmogonie. On le dit disciple de Hippase de Métaponte, pythagoricien renégat (aurait révélé certains secrets de la secte) qui lui aurait soufflé le principe du feu. C'est sans doute par ce réseau pythagoricien et anti-pythagoricien que sa pensée aurait circulé, en dépit de son attitude. Héraclite rejette quelque part le côté collectif de Pythagore, au profit de l'individuel. Sa cosmologie sans dieu, son temps sans raison morale, son rationalisme radical, conservent quelque chose de fondamentalement moderne qui se retrouve dans l'épicurisme, lequel renoue en revanche avec la convivialité de l'école pythagoricienne, comme communauté de partage, la philosophie comme mode de vie, recherche de l'éthique, régime alimentaire...
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Épicure en Corrèze

Quand il écrit ce livre, Marcel Conche a presque 92 ans. Il peut donc se permettre de parcourir ses souvenirs et de les commenter. Né en Corrèze au sein d'une famille paysanne, il perd très tôt sa mère et va vivre avec sa grand-mère "Maman Marie" et ses deux tante Alice et Gabrielle. Élève doué, il va (malgré la guerre) devenir agrégé et docteur en philosophie. Son oeuvre abondante est multiforme : ouvrages de philosophie, d'histoire de la philosophie, traductions des philosophes grecs (notamment d'Epicure dont il est un spécialiste), essais, réflexions, analyses , articles de presse...

Épicure en Corrèze (qui n'est pas son dernier ouvrage !) relèverait davantage de l'autobiographie. Bien qu'il se défende d'en avoir choisi le titre - ne pensant pas devoir se comparer à ce philosophe qu'il révère comme un maître - Marcel Conche a adopté un style de vie frugal, proche de la nature tel que l'enseigna Épicure.



La vie quotidienne du petit Marcel est celle d'un enfant de paysan : surveillance des vaches, arrachage des pommes de terre, récolte des noix et ... lecture "en cachette". Car dans une famille de cultivateur, lire ce n'est pas travailler. De cette enfance paysanne Marcel conservera outre l'amour de la Nature, "l'humilité de la condition de paysan". Dans son école de village, il apprend peu de choses mais quand il découvre le lycée c'est la révélation. A tel point qu'en première, il énonce à propos de son professeur de français "au bout de quelques temps, j'ai senti qu'elle avait été créée pour moi", elle a quinze ans de plus de que lui et deviendra son épouse et la mère de son fils. Ce couple singulier et complice ne partage pourtant pas les mêmes convictions, lui est un athée convaincu, elle, une catholique pratiquante. C'est une des première femme agrégée de littérature et il appréciera toujours ses conseils de lecture et son avis. Plus tard, à un âge ou l'on attend pas ce genre de chose, il rencontrera Émilie. Elle a 30 ans, lui 86 et elle l'invite en Corse pour qu'il lui apprenne le grec. Mais il n'y a pas que les philosophes et l'amour, la guerre de 40 laissera aussi des traces profondes dans les souvenirs de Marcel. S'il évite le front grâce à ses études, il perd des amis et découvre le mal absolu de cette guerre. Pour ces raisons, il conservera une culpabilité de survivant . Il évoque assez brièvement son attrait pour le Parti communiste mais n'oublie pas ses voyages en Grèce. La quête de l'ami idéal semble être une préoccupation sincère mais sans vrai résultat.



Le récit de sa vie entre mêle presque à un même niveau ses professeurs, amis, collègues... et Sophocle, Montaigne, Malebranche, Kant ... Comme si au fil des années, les vivants, les morts, les contemporains et tous les autres finissaient par former une grande famille chaleureuse hébergée dans l'âme et la maison de Marcel.
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Confession d'un philosophe : Réponses à André Com..

le maître et le disciple : fabuleux
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche, en fervent épicurien, raconte son enfance corrézienne et son appropriation de la philosophie comme mode de vie.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Lao Tseu - Tao Te king

Ce livre n'est pas comme les autres.



C'est le livre d'une philosophie existentielle orientale : le Taoisme.



Il est difficile de comprendre une telle philosophie quand on est occidental car elle est très liée à son écriture, les idéogrammes chinois et aussi à la culture de ce peuple.

C'est la raison pour laquelle il y a plusieurs interprétations possibles de ce que Lao Tzeu a écrit.



J'ai choisi de lire ce Tao Te King, non dans sa version seule, mais dans sa version expliquée par Marcel Conche, un philosophe français.



Ce livre, je l'ai lu "pas à pas", un chapitre chaque jour, pour "m’imprégner" de ce qui était écrit, ce qui fait que la lecture de ce livre m'a pris plusieurs semaines et mois.



Il est impossible de faire une critique d'un tel ouvrage, je me peux qu'inciter à le lire.

En effet, il a été pour moi enrichissant.

Ce sera peut être différent pour d'autres.



Pour ceux que la lecture du Tao Te King rebuterait, je peux conseiller de juste lire les réflexions de Marcel Conche en fin de livre. Ils trouveront la quintescence que ce philosophe tire de ce livre.



Bonne lecture.
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La nature et la beauté

Tentons tout de même de trouver une unité de pensée au travers de la fluidité de la sensibilité. Tout ce que crée la nature est beau et bon affirme-t-il car fait pour vivre (et mourir). Un mouton à 5 pattes ne serait pas viable. Un crocodile qui ne ferait pas crac ne survivrait pas, il serait croqué. La beauté de chaque être fait partie intégrante de lui, structure, forme, fonction, symétrie, harmonie. Ce n'est pas une qualité surajoutée ni une qualité en lien avec le regard de l'observateur. L'observateur peut évidemment savourer, apprécier cette beauté, s'en émerveiller, à condition d'être dans la contemplation, sans visée utilitariste, genre chasseur, pêcheur, paysan. Cette beauté émerveillante ne peut être appréciée que par l'homme, être pensant, pensant et accueillant dans l'Ouvert. Les animaux, les végétaux sont dans leur monde, fermé, leur umwelt. Ces mondes ne communiquent pas entre eux. Cette incommunicabilité des mondes va jusqu'au monde singulier de chaque animal. Il y a le monde de l'araignée qui n'est pas celui du serpent. Il y a le monde arachnéen de cette araignée, son for intérieur, inaccessible à telle autre araignée et à l'observateur. Devant cette impossibilité de comprendre ces mondes, l'attitude juste, humaine est la bienveillance. On sort délicatement l'araignée qui s'est nichée dans un coin. La bienveillance intègre le respect de la vie. Marcel détestait le boucher venant égorger le cochon dont les cris le faisaient pleurer ou garde un très mauvais souvenir de l'anguille jetée vivante dans l'eau bouillante et dont les cris, les pleurs, la douleur étaient poignantes pour lui, pas pour son père, pêcheur ni pour sa tante, cuisinière.

Cette vision des mondes animaux et végétaux correspond-elle à ce que la science nous décrit aujourd'hui, des arbres en particulier, des échanges souterrains et aériens entre eux, même espèce ou espèces différentes. Je suis porté à croire qu'il y a des inter-relations, des inter-connections, des échanges complexes, subtils entre les mondes soi-disant fermés. Le monde végétal, tel que décrit par Emanuel Coccia, m'en semble la preuve, monde profondément lié au soleil (héliotropie nourricière) et à la terre comme sous-sol (également nourricier). La pollinisation est de ce point de vue, un phénomène de toute beauté et de toute nécessité (de transfert, de transport, de transformation). L'écologie met l'accent sur les connexions, les liens, les inter-actions en chaîne, chaînes alimentaires de prédation et dévoration, chaînes de coopération; la notion d'éco-système met en évidence que chaque élément dépend des autres, agit sur les autres. Je pense donc que la vision des mondes proposée par Marcel ne correspond plus à ce que nous apprend la science et que savaient déjà les permaculteurs, apiculteurs et autres praticiens respectueux et connaisseurs empiriques du fonctionnement de l'environnement. Aujourd'hui, on a pris conscience des dégâts provoqués par l'activité humaine industrielle sur l'environnement (océans, eaux terrestres, air, sous-sols, climat... avec les risques d'effondrement, de collapse, d'ailleurs en cours). Et ce que la collapsologie montre, c'est l'effet domino, enchaînement des effets provoqués par l'hubris masculin..

La beauté contemplée par Marcel, du cerisier, de la rivière, des différentes lunes, du vent, de l'araignée est source d'émotions, elle mobilise la sensibilité, favorise l'apaisement, sollicite l'imagination, propose des comportements en lien avec une éthique (refus de la viande, de l'alcool, de la cigarette, rituel de la dégustation de la figue) et une morale, la morale universelle des droits de l'homme, étendus, universalisés à tout ce qui vit. Peut-elle être dite, décrite, exprimée ? ou suffit-il de la vivre, de la ressentir ? Marcel ne s'aventure pas sur le terrain du dire, de l'expression sauf deux poèmes mais cela ne vaut pas les merveilleux vers de Rimbaud (Sensations par exemple ou Les chercheuses de poux). Dire la beauté de la nature, c'est l'affaire sans doute de certains artistes et de certaines pratiques, musique, peinture et poésie. Marcel n'évoque pas ces prolongements artistiques.

Dans l'essai Septembre 2019, pages 91-92, Marcel apprend avec 7 ans de retard, le suicide, le 8 octobre 2012, à 44 ans, de Bibiane, professeur de philosophie suisse qui l'avait invitée et accueillie à Saint-Maurice dans le Valais, les 15 et 16 septembre 2007, pour une conférence sur La Beauté et sa signification. Depuis Le Revest, j'étais allé chercher Marcel à Treffort dans l'Ain et nous avions embarqué un de ses amis, philosophe italien. Voyage dans des paysages somptueux à allure modérée pour profiter des paysages et de mes compagnons. Visite de Saint-Maurice. J'ai filmé la conférence. On y voit Bibiane. Retour vers Treffort puis redescente en solo vers le midi. J'ai dû chanter tout au long de l'autoroute. Paix à Bibiane.
Lien : http://les4saisons.over-blog..
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Orientation philosophique

Ce livre pose les bases de la pensée et de la philosophie de l'auteur puis les développent.

Ainsi sont posées les questions de l'apparence, l'athéisme, de l'acosmisme etc... Un peu aride mais bien.

.
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Le Sens de la philosophie

Un livre de philo tranquille, accessible à tous. Plein d'humanité, de pudeur et de tendresse, loin de la philosophie universitaire, prétentieuse et ampoulée. Un voyage initiatique qui vous emporte vers des rivages qu'on souhaite ne plus quitter.

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Lao Tseu - Tao Te king

Traduction recente et modernisée... A connaitre mais lire d'autres traductions...
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