Destins et écrivain démiurge
« Ugolin regardait ces pieds cambrés, repoussés par la roche élastique, ce chevreau roux aussi léger que la musique, et il ne savait plus si c'était elle qui jouait cette chanson, ou si les échos amicaux l'inventaient pour porter leur danse. Il était pris dans le mystère d'une peur émerveillée : le menton dans une lavande, il entendait battre son cœur, et il sentait obscurément que cette dansante fille, encore fraîche de l'eau lustrale de la pluie, était la divinité des collines, de la pinède et du printemps. »
La danse de Manon nue au bord du torrent, Manon des sources, p.77