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Citation de Nastasia-B


LE CHAUFFEUR : Chaque fois que le facteur passe là-devant sans s'arrêter, c'est une scène de tragédie. Oui, monsieur Brun, de la tragédie. Il devient pâle comme la mort. Et quand il n'y a personne dans le bar, il vient regarder ce chapeau.
PANISSE : Oui, le chapeau de Marius.
LE CHAUFFEUR : Il est resté là depuis le départ. Il lui parle, il lui dit des choses que ça vous met les larmes aux yeux. C'est vrai que moi je suis beaucoup sensible…
PANISSE : Peuchère ! Et la petite Fanny, c'est la même chose !
LE CHAUFFEUR : Oh ! elle, elle va sûrement mourir d'estransi. Té, ils vont mourir tous les deux !
ESCARTEFIGUE : C'est curieux tout de même que son fils ne lui ait pas encore écrit.
M. BRUN : Mais non, capitaine, c'est tout à fait naturel. Il est parti sur un voilier, et leur première escale, c'est Port-Saïd. Il est donc logique de penser que sa première lettre…
LE CHAUFFEUR : Attention, le voilà…
M. BRUN : Cet homme-là va certainement mourir de chagrin.
PANISSE : Écoutez, monsieur Brun, il ne mourra pas, non. Mais si cette lettre tarde encore quinze jours, il deviendra fada. Tu verras ce que je te dis.
ESCARTEFIGUE : Oh ! je le crois ! il va de plus en plus pire. Moi, j'en ai connu un comme ça, que son cerveau se ramollissait… Ça se fondait tout, là-dedans… Et à la fin, quand il remuait la tête, pour dire « non », eh bien, on entendait « flic-flac… flic-flac… ». Ça clapotait.
M. BRUN : Voilà un cas extrêmement curieux.

Acte I, Premier tableau, Scène 2.
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