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Citations de Marcel Pagnol (1538)


César : [...] Tu mets un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers...Bon, Un tiers de citron. Tu vois, Un BON tiers de Picon. Tu vois. Et alors, un GRAND tiers d'eau.

Marius : Et ça fait quatre tiers.

César : Et alors ?
il boit une gorgée du mélange)

Marius : Dans un verre, il n'y a que trois tiers.

César : Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
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Escartefigue : Au fond, voyez-vous, le chagrin, c'est comme le ver solitaire : le tout, c'est de le faire sortir.
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Une salle de classe à la pension Muche.
Les murs sont tapissés de cartes de géographie, de tableaux des poids et mesures, d'images antialcooliques (foie d'un homme sain, foie alcoolique).
Au dessus des tableaux, une frise de papier crème, sur laquelle se détachent en grosses lettres diverses inscriptions morales : "Pauvreté n'est pas vice", "Il vaut mieux souffrir le mal que de le faire", "L'oisiveté est la mère de tous les vices", "Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée".
Au centre, au dessus de la chaire : "L'argent ne fait pas le bonheur".
Au plafond, deux réflecteurs de tôle émaillée auréolent des ampoules électriques.
Au fond, entre une porte-fenêtre et une armoire, la chaire, sur une petite estrade d'un pied de haut.
A travers les vitres de la porte-fenêtre, on voit passer de temps en temps des enfants qui jouent, ou la silhouette minable de Mr le Ribouchon, qui surveille la récréation.
L'armoire est vitrée, et l'on voit à l'intérieur, sur des étagères, une sorte de bric-à-brac. Des pavés ornés d'étiquettes, un perroquet empaillé, divers bocaux contenant des cadavres d'animaux ou d'insectes.
Au-dessus de l'armoire, un globe terrestre en carton, un boisseau, un écureuil empaillé.
Devant la chaire, deux rangées de bancs d'écoliers séparées par une allée.
Enfin à droite, au tout premier plan, une petite armoire. A terre, à côté de l'armoire, un tas de livres en loques.
Quand le rideau se lève, M Topaze fait faire une dictée à un élève.
M Topaze a trente ans environ. Longue barbe noire qui se termine en pointe sur le premier bouton du gilet. Col droit, très haut, en celluloïd, cravate misérable, redingote usée, souliers à boutons.
L'élève est un petit garçon de douze ans. Il tourne le dos au public. On voit ses oreilles décollées, son cou d'oiseau mal nourri.
Topaze dicte et, de temps à autre, il se penche sur l'épaule du petit garçon pour lire ce qu'il écrit.
(lever de rideau de l'édition de poche parue en 1967)
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D'abord, pour aimer, il faut être deux : on ne peut pas se laisser aller à aimer quelqu'un qui ne vous aime pas.
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Si vous voulez aller sur la mer sans prendre le risque de chavirer, ce n'est pas un bateau qu'il vous faut acheter, c'est une île.
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J'entendais chanter les cigales, et sur le mur couleur de miel, des larmeuses immobiles, la bouche ouverte, buvaient le soleil. C'étaient de petits lézards gris, qui avaient le brillant de la plombagine. Paul leur fit aussitôt la chasse, mais il ne rapporta que des queues frétillantes. Notre père nous expliqua que ces charmantes bestioles les abandonnent volontiers, comme ces voleurs qui laissent leurs veston entre les mains de la police. D'ailleurs, elles se font une autre queue en quelques jours en vue d'une nouvelle fuite...
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Marcel Pagnol
Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau celle des moulins.
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Le lecteur - je veux dire le vrai lecteur- est presque toujours un ami.
Il est allé choisir le livre, il l'a emporté sous son bras, il l'a invité chez lui.
Il va le lire en silence, installé dans le coin qu'il aime, entouré de son décor familier.
Il va le lire seul, et ne supportera pas qu'une autre personne vienne lire par-dessus son épaule. Il est sans doute en robe de chambre ou en pyjama, sa pipe à la main : sa bonne foi est entière.

Cela ne veut pas dire qu'il aimera le livre : il va peut-être, à la trentième page, hausser les épaules, il va peut-être dire avec humeur : " Je me demande pourquoi on imprime de pareilles sottises!"
...(9)
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins.
Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Il sema l'injustice, il récolte l'injure.
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CÉSAR : Vous pensez si je le connais ! Mais tout le monde le connaît, ici. C'est l'ancien bateau du docteur Bourde. Depuis, il a eu au moins quinze propriétaires !
PANISSE (Il fait signe à César de se taire.) : Allons, César, allons !
M. BRUN : Ah ! C'est curieux.
CÉSAR (goguenard.) : Oui, c'est curieux. Mais le bateau lui-même est encore bien plus curieux.
M. BRUN : Et pourquoi ?
CÉSAR (à Panisse) : Comment, tu ne l'as pas averti ?
M. BRUN : Mais de quoi ?
PANISSE (gêné.) : Écoutez, monsieur Brun. J'ai peut-être oublié de vous dire qu'il est un peu jaloux.
M. BRUN : César est jaloux ?
PANISSE : Non, le bateau est jaloux. Ça veux dire qu'il penche facilement sur le côté, vous comprenez ?
M. BRUN : Et il penche… fortement ?
PANISSE : Non, monsieur Brun. Non.
CÉSAR : C'est-à-dire que quand on monte dessus, il chavire, mais il ne fait pas le tour complet, non ! Dès qu'il a la quille en l'air, il ne bouge plus. Il faut même une grue pour le retourner du bon côté !
M. BRUN : Oh ! mais dites donc ! Et ça lui arrive souvent ?
PANISSE : Mais non, monsieur Brun. Mais non !
CÉSAR : C'est-à-dire que ce bateau est célèbre pour ça depuis ici jusqu'à la Madrague et qu'on l'appelle Le Sous-Marin.
M. BRUN : Allons, César, vous plaisantez !
PANISSE : Mais certainement, qu'il plaisante ! Il est certain que ce bateau a chaviré, quelquefois, parce qu'il n'était pas lesté comme il faut — et puis, il faut savoir s'en servir, parce que c'est un fait qu'il est jaloux.
M. BRUN : C'est curieux, parce qu'il n'en a pas l'air.
CÉSAR : Oh ! non, il n'en a pas l'air, mais c'est un petit cachottier.
M. BRUN (à César.) : Alors, vous prétendez que dès que je mettrai le pied dessus, ce bateau va chavirer ?
CÉSAR : C'est probable, mais ce n'est pas sûr. Après tout, il a tellement chaviré que peut-être maintenant il en est dégoûté. Il ne voudra plus, té.
M. BRUN : Quelle blague ! Et pourquoi chavirerait-il systématiquement ?
CÉSAR : Parce qu'il a une hélice trop grosse pour lui ; elle prend trop d'eau. Alors, si vous forcez la vitesse, au lieu que ça soit l'hélice qui tourne, c'est le bateau — et alors, il se dévire.
PANISSE : Mon cher César, tes plaisanteries sont ridicules. Ce bateau-là, monsieur Brun ne l'a pas fait faire sur commande ; et il ne l'a pas payé au prix d'un canot inchavirable. Il l'a payé 1500 francs ; c'est une occasion !
M. BRUN : Vous ne trouvez pas qu'à ce prix-là, même avec ses défauts, c'est une belle occasion ?
CÉSAR : Oh ! oui ! C'est une belle occasion de se noyer.
M. BRUN : Voyons, Panisse, vous connaissez fort bien ce bateau, et c'est vous qui me l'avez fait acheter. Franchement, est-ce que ce bateau chavire ?
PANISSE : Mais, mon cher monsieur Brun, les royaumes chavirent, les jolies femmes chavirent et nous finirons tous par chavirer au cimetière ! Tous chavire dans la nature et, naturellement, surtout les bateaux.

Acte II, Scène 3.
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Marcel Pagnol
Tout le monde savait que c'était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait.
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CÉSAR : Félix, tu as l'heure juste ?
ESCARTEFIGUE : Mais je crois que ta pendule va bien. Il est huit heures précises.
CÉSAR : Si ma pendule marchait bien, je ne te demanderais pas l'heure qu'il est. Et si ça te fait peine de tirer ta montre, merci quand même !
ESCARTEFIGUE : Oh ! mais je la tire, la montre ! Je la tire ! Eh bien, il est huit heures précises, exactement comme ta pendule !
CÉSAR : Merci !
ESCARTEFIGUE : D'ailleurs, ce n'est pas étonnant : c'est sur ta pendule que je l'ai réglée ce matin.
CÉSAR : Ô bougre d'emplâtre ! Mais où vas-tu les chercher, dis, jobastre !
ESCARTEFIGUE : Jobastre ? Mais je ne vois pas pourquoi tu m'insultes quand je me donne un mal de chien pour te faire plaisir.
M. BRUN : Tenez, César. Il est exactement huit heures quatre à l'horloge des docks.
CÉSAR : Merci, monsieur Brun. Ça, c'est un renseignement. Huit heures quatre. J'aurais dû savoir qu'il ne faut rien demander d'intelligent à M. Escartefigue, amiral de banquettes de café, commodore de la moleskine !

Acte I, Premier tableau, Scène 1.
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
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TOPAZE - Suis-je capable de diriger ?
SUZY - Pourquoi pas ?
TOPAZE - Madame, cette confiance m'honore, mais je crains que vous n'ayez une trop bonne idée de mes capacités.
SUZY - Mais non... Vous êtes professeur, monsieur Topaze.
TOPAZE - Justement, madame. Je suis professeur. C'est-à-dire que hors d'une classe, je ne suis bon à rien.
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La force et l'endurance des rêveurs sont parfois comparables à celles des aliénés.
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HONORINE: Vous savez, il y en a qui seraient bien contents de la prendre sans rien ! Nous ne sommes pas chez les nègres et elle n'est pas bossue pour que je lui achète un mari !
CÉSAR: Oh ! mais, dites, si votre fille n'est pas bossue, moi, mon petit n'est pas boiteux ! Et vous pouvez chercher sur tout le port de Marseille. Vous en trouverez peut-être des plus grands et des plus gros, mais des plus beaux, il n'y en a pas ! Il n'y en a pas ! Vous avez beau rire ! Il n'y en a PAS ! Et vous savez, ce n'est pas parce que c'est mon fils : moi, je vous parle impartialement. Il est beau mon petit... C'est un beau petit...
HONORINE: Alors, parce qu'il est beau, il lui faut la fille de Rochilde ?
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Dans le silence humide et tiède, sous la lumière couleur d'étain, au chuchotement de la pluie, le battement confidentiel de la pendule fabriquait patiemment nos minutes communes, et je sentais profondément la douceur de nous taire ensemble.
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Marcel Pagnol
"Quand on apporte une mauvaise nouvelle, personne ne pense à vous offrir à boire."
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Marcel Pagnol
Seulement les grands-mères, madame Rostaing, c’est comme le mimosa,
c’est doux et c’est frais, mais c’est fragile. Un matin, elle n’était plus là.
(Marcel PAGNOL, Naïs)
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