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Citation de NMTB


NMTB
28 septembre 2015
Enfin, elle vida son cœur, et voici ce qu’elle dit : « J’ai assez de ton Paris qui mange, qui dévore, qui vomit tout ; les maisons sont remplies de femmes qui meurent et d’hommes qui les exploitent ; tous les hôtels sont de terribles repaires ; tous les cafés sont des antres où quelque bête vous guette. Quand on s’amuse, on a du bois peint ou du gaz sur la tête ; quand on rit, on éclabousse sa poudre et on fait craquer sa peinture ; quand on pleure, on n’a pas d’endroit où on puisse poser sa tête sans entendre un ricanement. Si vous êtes malade, vous trouvez l’hôpital avec ses lits blancs qui ont déjà l’air de linceuls. Vous êtes salie avant d’avoir aimé ; et si vous aimez, une autre vous trahit. Les rues sont pleines d’affamés de pain et d’amour. On vole partout, ici. On vole dans votre poche et on vole dans votre cœur. Personne n’a rien d’assuré ; rien n’est solide, même pas les vêtements (elle mettait son costume en lambeaux). Personne n’a pitié de vous ; ni les hommes qui rient, ni les femmes qui vous en veulent, ni les terribles enfants, plus cruels que tous. J’ai vu une femme, par une nuit d’hiver, sous une porte cochère, avec une troupe de jeunes gens qui la raillaient, et la malheureuse pleurait, pleurait. On n’a pas le temps d’avoir pitié. À peine si on a le temps de faire pitié. On passe du salon d’un café au trottoir de la devanture, et puis au tas que les balayeurs enlèvent le matin. C’est très vite fait : trois ans, quatre ans — à la hotte, tout ça !
« Je veux m’en aller. Je retournerai chez nous, à la campagne. »
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