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3.95/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Moustiers-Sainte-Marie , le 07/11/1922
Mort(e) le : 09/12/2013
Biographie :

Marcel Scipion est né le 7 novembre 1922, au hameau de Vénascle, au pied du Serre de Montdenier, dans la commune de Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence). Il est mort le 9 décembre 2013. Il est un berger et un apiculteur des Alpes-de-Haute-Provence, un conteur et un écrivain.

Source : Wikipedia
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Marcel Scipion, apiculteur et berger
- Marcel SCIPION, invité pour parler de sa profession d'apiculteur et celle de berger : le métier d'apiculteur, qu'il exerce depuis 25 ans en Haute-Provence ; ses méthodes de travail. Il habite à Moustiers Sainte Marie. L'accident de voiture qui l'a immobilisé, le livre qu'il a écrit pendant sa convalescence : "Le clos du roi". La vie dans sa jeunesse qui témoigne d'un goût de l'effort....

Citations et extraits (10) Ajouter une citation
A la mémoire de ma mère
L'ARBRE DU MENSONGE
Je suis nė dans une ferme, nichée au creux d'une montagne sauvage.je ne suis arrivé là que vers les deux heures du matin;Mais depuis le début de l'apres-midi ,je tarabustais le ventre de ma mère.


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La fonte de la neige dans les adrets nous permit de sortir les troupeaux. Le berger Mario les avait lâchés sur le Négaou, vaste lande limitée par un profond ravin où coulait le torrent de l'Anguire et sur le flanc opposé duquel s'étageaient les bois d'Ourbes parsemés de grottes. Celles-ci servent de refuge, l'hiver, à la sauvagine qui se trouve là bien à l'abri et au sec. Elles forment en bordure du précipice un arc de cercle, accessible à ses deux extrémités seulement par des sentiers qu'ont tracés les allées et venues du gibier. Ce sont aussi ces sentiers qu'empruntent les chasseurs pour traverser cette enceinte. On appelle ce coin "les baumes de Beauferrant". Il est d'une grande sauvagerie, de surcroît très dangereux. Pour y accéder, il faut déjà franchir le torrent, ensuite un éperon rocheux appelé le pas de l'Aiguille. C'est là que nos bergers vont couper les jeunes pieds de sorbier pour faire leurs bâtons. Le gibier qui réussit à trouver ces passages y reste parfois plusieurs semaines, s'y sentant en sécurité. Après les grandes périodes neigeuses, les sangliers s'y réfugient. Souvent les mères viennent à l'abri de ces baumes, faire leurs petits.
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Pour la seconde danse, ne voulant pas être en reste, j'avisai une très grande et grosse fille qui pouvait être de dix ans mon aînée. Elle avait d'énormes seins, presque aussi gros que les cougourdes muscates. J'avais remarqué que depuis le début du bal elle était restée assise. Aucun cavalier ne l'avait invitée et pour cause. Bravement je me pointais devant elle et je hasardai un timide ; "Vous dansez, mademoiselle?"
La réponse vint, instantanée, brutale : un "Voui, Monsieur" viril et retentissant. Estomaqué, croyant m'être trompé de sexe, je portai mes yeux à l'avant sur les deux cougourdes. Il n'y avait pas à douter : malgré ses intonations masculines, c'était bien une jeune fille. Je n'eus du reste guère le temps de réfléchir : deux bras d'une vigueur sans pareille pour un sexe dit faible se nouèrent autour de mon buste et je me sentis pressé sur les deux énormes choses, assez dures il faut le dire, mais qui tout de même jouèrent entre moi et ma cavalière le rôle d'amortisseurs. Comme j'étais long à m'y mettre, les bras puissants et musclés imprégnèrent à mon corps un mouvement rotatoire que je dus suivre, sous peine d'être déséquilibré. Presque porté, sautillant, le souffle court, je fus ainsi transporté à l'autre bout du bal par ma cavalière dont la joie de danser décuplait les forces de minute en minute.
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Tant que mon père eut assez de force dans les bras, il nous fit le fameux pain de campagne, au feu de bois, au levain et à l'eau de source. Il nous fut très dur par la suite de nous habituer à manger un autre pain que le nôtre, ce drôle de pain industriel, souvent vite fait, pas très cuit, auquel il manque la saveur des choses faites avec amour.
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Avec cette eau-de-vie, on fabriquait aussi un sérum très efficace contre les morsures des vipères et ce, d'une façon bien simple : en février on visitait les talus vipéreux et, dès que l'on voyait une de ces bêtes se chauffer au soleil sur une pierre plate, doucement on plaçait par-devant, couchée sur le sol, une bouteille de verre sombre. On faisait alors un léger bruit par-derrière la vipère qui, effrayée, rentrait dans le premier trou venu, la bouteille, qu'il fallait refermer très vite. Ensuite, on versait dessus l'eau-de-vie, que qui faisait dégorger la glande à venin. En cas de morsure, il suffisait de scarifier l'endroit mordu, puis avec un coton imbibé, passer cette liqueur. On a guéri ainsi une centaine d'animaux à la ferme.
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Vers onze heures trente, tout était prêt à cuire. On fit le compte. Il y avait un gros oiseau et quatre rigaous (rouge-gorges) pour chacun. Il nous fallait donc autant de tranches et de gousses d'ail que d'oucéllous (oiseaux).
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Mon père n'était pas comme moi né à la ferme de Vénascle. Il avait vu le jour dans un autre pays, beaucoup plus haut, derrière le serre du Montdenier, juste au pied du Mourre de Chanier. Sa ferme natale s'appelait "le Pré du Chai". Je n'ai jamais su pourquoi elle avait un tel nom, car de pré, point ; au contraire, elle était implantée sur un vaste cailloutis, et ne possédait pas non plus de cave à vin. Mais dans cette partie du globe, on appelle souvent "chais" les hommes qui aiment un peu trop la bouteille. On pouvait donc présumer que le lointain bâtisseur, en mourant, avait légué à sa bâtisse le nom de son péché mignon, cela pouvant lui valoir, qui sait, un allègement des peines au tribunal de l'Eternel.
C'était donc dans une de ces chambres, tout en pierres sèches, que mon père avait bu son premier bol d'air et de lumière.
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- Alors, si tu me le donnes,moi,je le prends.
--Eh bé, prends-le - toi,tu me feras faire l'économie d'une cartouche!
J'ai passé très doucement une cordelette au cou du chien et,souhaitant le bonsoir à Joseph,je suis parti.
Le chien avait compris que je lui avais sauvé la vie, et aussi qu'il changeait de maître.Il me suivait sans se faire tirer. Au bout de cent mètres, voyant cela ,je l'ai détaché .Et vlan !encore trois trous de gruyère !Belette,ma chienne truffière, s'est précipitée pour lui en bouffer un.Sans rancune ,il le lui a laissé prendre;puis ils se sont un peu rapprochés l'un de l'autre et regardés dans les yeux en se frottant la truffe.Le chien a alors allongé son museau en direction de la queue de la chienne;Mais celle-ci lui a fait comprendre ,dans son langage à elle ,que ça ,ce serait pour plus tard.Pour l'instant ,on travaillait ,on 《 rabassiait 》 .Faut pas mélanger, semblait - elle lui dire ,en frėtillant légèrement de la queue.
Vu ce qui avait failli lui arriver J'ai débaptisė Pompon sur -le champ et décidé de l'appeler Cartouche.En prononçant son nouveau nom,je lui ai lancé encore un carré de gruyère en guise d'eau bénite. Remuant la queue il m'a fait comprendre que ce nom lui convenait et qu'il l'acceptait.
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Le capitaine s'avança, blême. S'adressant à tous, il dit, des larmes dans la voix :
"C'est à la boucherie que je vous envoie. Nous y allons tous ce soir. J'en suis très conscient. Ce n'est pas de gaieté de coeur que je vous lance à l'attaque mes petits. Si on en revient, tous on se rappellera ce 25 septembre 1915. Soyez courageux, les gars, mais soyez humains. Abrégez d'un coup de pistolet entre les deux yeux l'ennemi touché à mort. Ce sont nos ennemis certes, mais comme nous, ce sont des hommes qui ont mères, femmes et enfants. Chacun doit faire son devoir, tout son devoir, rien que son devoir. La France nous regarde. Mettez baïonnette au canon et à mon commandement poing levé, vous bondirez en silence derrière moi."
Il ajusta la jugulaire de son casque, fit quelques pas de long en large, consulta sa montre. Enfin, il leva le poing et bondit sur le bord de la tranchée.
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Quatre ans plus tard éclata la guerre de 14.Sur les vingt ribottins dix-sept restèrent sur les champs de bataille.
En mourut aussi ,le village de mon père, Chateauneuf-les-Moustiers.
Ferme de Venascle
Moustiers -Sainte -Marie,
1èr avril 1980.
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