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Citations de Marcelino Truong (26)


La « Diêmocratie » était certes un régime très impopulaire et parfois même honni. Mais de là à décrire le coup d'État comme une révolution ! Décidément, au Vietnam, tous nos « libérateurs » — qu'ils soient de gauche ou de droite — préféraient la voix des armes à celle des urnes.
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CAPITAINE KHÔI (au journaliste américain) : Vous avez vu ? C'est moche, hein, la guerre contre-insurrectionnelle ! Bon, dans deux heures vous serez sous la douche… Puis vous fumerez votre herbe, vous vous taperez votre petite pute vietnamienne et vous la trouverez bandante, finalement, cette guerre… Et la prochaine fois, vous ferez les photos que vous n'avez pas osé faire aujourd'hui. Et nous vous laisserons les faire. Et vos photos nous feront beaucoup de tort. Mais c'est ce qui nous distingue de ceux d'en face.
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Officiellement, les conseillers américains ne prenaient pas part aux combats. Mais sur le terrain, il en allait autrement. Les boys de Kennedy mettaient les doigts dans le cambouis et brûlaient de prendre les choses en main.
LE SOLDAT AMÉRICAIN : Take this, gook-face ! *
" RAC TAC TAC TAC TAC "

(* Prends ça, face de bridé !)
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Pour les reporters de cette époque, c'était encore une jolie petite guerre, avec juste ce qu'il faut d'adrénaline. Pour la voir, il suffisait de se présenter à l'aube à l'aéroport de Saigon.
LE JOURNALISTE : Je suis le correspondant de l'agence UPI !
LE MILITAIRE GRADÉ : Capitaine Khôi. Alors, on veut faire un peu de tourisme ?
LE JOURNALISTE : C'est quoi votre mission aujourd'hui ?
LE MILITAIRE GRADÉ : Bah, la routine : chasse aux Viêt-Cong dans le delta. Vous serez de retour à Saigon pour l'apéro !
[…]
Misant sur l'effet de surprise, les paras fondaient sur le village censé être un repaire de Viêt-Cong. Objectif : obtenir des renseignements et démanteler le réseau. Mais les VC n'accrochaient qu'en position de force. le plus souvent, ils avaient été alertés et la chasse était maigre.
LE JOURNALISTE : C'est un VC ?
LE MILITAIRE GRADÉ : Un suspect, disons. On va lui poser la question.
UN SOLDAT : … 91, 92, 93, 94, 95 !
LE VIÊT-CONG : GLOUP ! GLOUP !
LE SOLDAT : Parle, bordel !!!
LE VIÊT-CONG : AAAAAAAAAHH !
LE SOLDAT : Tu vas parler, je te dis !
LE VIÊT-CONG : GLOUP ! GLOUP !
LE MILITAIRE GRADÉ : Rares sont ceux qui résistent à la torture. Si le renseignement obtenu est vérifiable, on le fait.
LE JOURNALISTE : Et quid des prisonniers ? Oh my God !
LE MILITAIRE GRADÉ : Je n'aime pas ces méthodes. Je suis un soldat. Je préfère le combat. Mais ils l'évitent. Certains se rallient à nous. Parmi mes hommes, il y a d'anciens Viêt-Cong.
LE JOURNALISTE : Et les autres ?!!
LE MILITAIRE GRADÉ : Les autres ? Bien souvent, ils se prennent une bastos en tentant de s'enfuir. Ça fait un VC en moins. Vous allez raconter ça dans votre agence d'intellos de gauche ?
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Nos libérateurs n'étaient pas des démocrates au sens où l'on l'entend en Occident. Parti unique et tout puissant... Idéologie monolithique... Armée sanctifiée... Opposition muselée... Camps de rééducation pour les anciens Fantoches... Frontières scellées... Boat people... Surveillance policière... Privilèges pour un petit nombre d'apparatchiks et pauvreté pour les masses...
Quarante ans plus tard, le pays s'est ouvert et la vie est moins rude, mais les héros spartiates d'hier — ou leur descendance — sont devenus des capitalistes rouges dont le mot d'ordre tacite est : " Enrichissez-vous, mais ne faites pas de politique ! " La politique est le monopole du Parti. Le Parti est corrompu jusqu'à la moelle. Au diable la justice sociale. Chacun pour soi ! Fallait-il tant de morts pour en arriver là ?
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KHANH TRUONG : N'oublie pas que la Révolution communiste promettait l'indépendance, la justice, le partage des terres. Crédo irrésistible que les souffrances endurées — en un mot le martyre — sanctifient. Nous n'avions rien d'aussi romantique à proposer…
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Un jour, nous fîmes une sortie en bateau. Un vol de jonques aux ailes de chauve-souris poussait vers le large.
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On découvrait les fastes de la télé anglaise et ses séries légendaires : Danger Man, The Avengers, Doctor Who, etc. J'entends encore le générique très kraftwerkien de Doctor Who simulant un instrument étrange, le thérémin.
— EX-TER-MI-NA-TE !! EX-TER-MI-NA-TE !!
— Soupir !
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Après le cortège traditionnel, un bataillon féminin parada en armes. C'était les Jeunes Républicaines de Madame Nhu, le bras armé de son organisation féministe, le " Mouvement de Solidarité des Femmes " — le MSF — dont elle avait dessiné les tenues très Star Trek*.
[* L'épisode n°45 de la série Star Trek, intitulé A Private Little War (février 1968) est directement inspiré par les débuts de l'engagement américain au Vietnam : Mme Nhu, les Viêt-Cong, les bérets verts, etc.]
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- PUTAIN ! Elle veut se faire écraser, la niaque* ?!

- C'est fou, ils se croient encore en pays conquis !!

* Déformation dépréciative du terme nhà quê (campagne) signifiant campagnard.
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Il y avait autrefois, en terre d’Annam, une petite fille qui s’appelait Fleur d’eau. Ses parents, Océan et Reflet de Lune, confectionnaient des lampions avec du bambou et de la soie.
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Notre histoire est sans fin, la douleur et la mort laissent toujours place au renouveau.
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Mon vieux, j'agis selon notre adage: "S'arrondir dans une gourde. S'allonger dans un tuyau!" (p.232)
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Différentes raisons nous font tomber amoureux des femmes. Certaines se frayent un chemin jusqu'à notre âme. Elles sont gentilles, loyales et aimantes à la manière d'une mère.
Parfois elles sont simplement belles et vous ne maîtrisez pas plus le désir que vous avez d'elles que vous ne choisissez vos rêves, la nuit.
Et puis il y a la fille un peu étrange, qui surgit dans votre existence. Elle vous tient compagnie aux frontières indécises du sommeil. Ses vêtements ne lui vont pas.Son rouge à lèvres est mal assorti. Elle serre son sac contre elle comme un bouclier.
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Tous les vietnamiens avaient des proches dans le maquis. Mon cousin Ai, par exemple, il était Viêt-Cong et toute la famille le savait !
L'un des frères ainés de ma grand-mère paternelle avait épousé une femme très fortunée. Leurs trois fils furent élevés dans le luxe. Le cadet, Ai, était toujours flanqué d'un domestique. Ce domestique lui brossait les dents, il l'habillait, et le portait sur son dos pour tout déplacement dépassant quelques mètres.
En 1945, séduit par les idéaux égalitaires de la révolution, Ai s'engagea dans le Viêt-Minh et ne réapparut que trente ans plus tard, à la fin de la guerre, avec l'uniforme de chef de bataillon dans l'armée populaire du Vietnam.
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Il est facile de faire plaisir à maman. Il suffit de lui prendre la main, de la faire rire ou de lui chanter des chansons. Elle adore aussi les chocolats.
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Impossible de me mettre au service d'un homme qui emploie une brute comme Kayama. Cet homme est un valeureux combattant, mais il ignore la compassion. or, un guerrier sans compassion ne vaut pas mieux qu'une bête sauvage. Un seigneur qui choisit un tel homme ne peut faire un bon maître...
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Un jour de décembre 61, je flânais avec Chu Ba, quand nous vîmes surgir un énorme porte-avions américain. Le U.S.C.V. Core nous livrait à domicile le cadeau de Noël de Kennedy : du matériel sophistiqué pour muscler notre armée. Un plan d'aide nommé "Project BEEF-UP". Les hélicos "bananes" - revêtus d'une enveloppe protectrice - avaient l'allure d'étranges chrysalides. L'hélico était considéré comme la panacée en matière de lutte contre la guerilla.
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Pour les reporters de cette époque, c'était encore une jolie petite guerre, avec juste ce qu'il faut d'adrénaline. Pour la voir, il suffisait de se présenter à l'aube à l'aéroport de Saigon.
— Je suis le correspondant de l'agence UIP !
— Capitaine Khôi. Alors, on veut faire un peu de tourisme ?
— C'est quoi votre mission aujourd'hui ?
— Bah, la routine : chasse aux Viêt-Cong dans le delta. Vous serez de retour à Saigon pour l'apéro.
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Un beau matin, Pierre ouvre la barrière du jardin de sa maison et s'en va dans les prés verts. Il y rencontre un oiseau, un canard et un chat.
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