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4.34/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Germont, commune de Chamberet,Corrèze , le 02/09/1925
Mort(e) à : Germont , le 06/02/1998
Biographie :

Marcelle Delpastre est une auteure limousine de langue occitane et française.

Elle est écolière à Surdoux puis à Saint-Léonard-de-Noblat en Haute-Vienne avant de rentrer au collège de Brive-la-Gaillarde où elle obtient le baccalauréat philosophie-littérature. Elle fait ensuite un passage à l'Ecole des Arts décoratifs de Limoges.

En 1945 Marcelle Delpastre retourne vivre dans la ferme familiale de Germont où elle sera paysanne tout le restant de sa vie. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, alors que ses cahiers de poèmes et de notes commencent à s'entasser, Marcelle Delpastre envoie des textes à quelques revues et anthologies de poésie.

Au début des années 1960, Marcelle Delpastre constate avec douleur la mort de son petit village de Germont et avec lui de toute la civilisation paysanne pourtant millénaire en Limousin. C'est à ce moment que la Marcela (comme l'appelle ses amis en occitan) commence à beaucoup s'intéresser aux contes, proverbes et traditions de son pays limousin.

Dans les années 1970 Marcelle Delpastre fait deux rencontres importantes, celles de Michel Chadeuil et de Jan dau Melhau, deux jeunes auteurs en langue limousine. Elle participera régulièrement à leur revue Lo Leberaubre.

Poète , conteuse, romancière et ethnologue, Marcelle Delpastre est aujourd'hui reconnue comme l'un des dix plus grands écrivains occitans du XXe siècle.

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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcelle_Delpastre
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Bibliographie de Marcelle Delpastre   (18)Voir plus

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Vidéo de

[Son uniquement] Un podcast de Paméla Ramos pour la Librairie Une Page à Ecrire Le poète, comédien et conteur Fred Pougeard lit un choix de textes sur la poésie (Borges, Ted Hugues, Marcelle Delpastre, Pascal Adam, Ludovic Janvier). Paméla Ramos présente et lit quelques extraits de Via Ferrata de Fred Pougeard, un recueil de poésie paru en 2021 aux éditions Thierry Marchaisse. Captation de la lecture de Fred Pougeard le samedi 18 juin 2022 à la librairie Une page à écrire, à Janville (28). Retrouvez également un entretien écrit que l'auteur nous a donné à ce lien : https://www.unepageaecrire.fr/entretien-fred-pougeard/

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
L'oiseau né dans sa cage

L'oiseau qui est né dans sa cage a des ailes de soie, plumes
étincelantes ! L'oiseau qui est né là ne heurte pas les arbres ni
l'herbage, les murs de sa cage, le ciel de l'été.
L'oiseau qui est né là s'étonne de ces ailes dont il n'a rien à
faire et qui lui pèsent sur le corps. Se souvient-il de son père
libre ? De sa mère au milieu des forêts ?
Non. Il ne sait pas l'eau vive et la feuille donnant sont son parfum.
Il ne sait pas la chasse et la poursuite de la proie. Il ne sait pas le
goût du sang sauvage, ni l'odeur.
Jamais il n'a touché à la fontaine vierge, il n'a jamais cueilli
le grain qu'on arrache à la tige et qui tient. Il n'a pas mesuré
l'espace de l'un jusqu'à l'autre rivage,
de l'un à l'autre bord du champ. Mais il sent bien ces ailes
comme un germe battant sur le rythme du cœur, et comme le
ferment d'un rêve éblouissant, l'éclosion du soleil.

15 novembre 1967
p.44
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De même que celles de noisetier, les aiguillades de vergne et de sorbier sont très fastes. Et plus encore celle de sorbier, s'il se peut. Puisqu'il suffit d'avoir du sorbier derrière la porte de l'étable pour que l'on soit à l'abri des sorciers.
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Le poète debout

Le poète est debout sur la haute colline.
Il regarde ― mais quoi ? ― Ce qu'il regarde ? ― Et ce qu'il voit ?

De la forêt, de la rivière et de la ville au loin,
de l'horizon ni de la mer, du sable ni du ciel ?

( Et la mer se devine aux figures de ciel, aux ombres des nuées,
la montagne à l'odeur de la neige ).

Ni le ciel ni la mer qui soient la mer, qui soient le ciel.
Ni l'horizon ni la forêt. Et ni ce qui ressemble

au sable, à la rivière, à l'ombre des forêts.
Ni dans le ciel les signes des oiseaux,

à grands bruits d'ailes, à grands bruits d'eau
( et la mort se devine à l'ombre des oiseaux ).

Ce qu'il voit lui traverse les yeux, lui traverse le cœur,
passe à travers son âme, au travers de son corps.

La neige, la montagne, le sable et la mer ;
les figures sans fin des nuages.

Et la célébration secrète, les obscures noces,
les noces cachées, de la parole avec la bouche.

4 décembre 1972
p.62-63
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Le petit peintre japonais

Sur la branche du mirabellier l'oiseau s'est posé. Le petit
peintre japonais voudrait peindre l'oiseau. Il a pris ses par-
chemins, ses pinceaux. Il s'approche et l'oiseau s'envole.
Le petit peintre japonais attend que l'oiseau revienne, et
l'oiseau revient. Mais le peintre ne voit pas bien juste à l'endroit
près du bec où trois plumes jaunes s'ouvrent sur six plumes
rouges. Il s'approche encore, et l'oiseau s'envole.
Le peintre a dessiné la branche du mirabellier. Il a posé
l'oiseau parmi les fleurs demi-ouvertes. Il a peint les ailes, le cou,
et le petit duvet doré sous le jabot. Mais il voit mal trois plumes
jaunes qui tremblent sur six plumes rouges, à l'angle du bec. Il
s'approche et l'oiseau s'envole.
Alors le peintre japonais s'est fait tout petit, tout petit,
comme un oiseau il s'est posé sur la branche du mirabellier.
Lorsque l'oiseau est revenu, il l'a bien vu, mais à peine à-t-il pris
ses pinceaux que l'oiseau a peur et s'envole.
Alors le peintre japonais s'est fait plus minuscule encore, il
est entré dans une fleur de mirabellier, il s'est caché dans la
corolle, et il a peint l'oiseau, même les plumes jaunes à l'angle du
bec, contre les plumes rouges.
Or l'oiseau a vu remuer la fleur, il a pensé c'est un moustique,
il a tendu le bec, et clac ! il avale le peintre. Il n'y a plus de petit
peintre japonais. Mais le parchemin est tombé à terre, avec le
portrait de l'oiseau dessus, même les plumes jaunes et les plumes
rouges.

30 avril 1963
p.16-17
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La pluie qui commence

La pluie qui commence arrache à la terre une odeur sauvage
et forte comme le plaisir.

Viendront les jours, les jours de brume, les jours d'ombre.
Viendront les jours mouillés de la pluie.
Pesants de pluie. Noyés de pluie.
Et le temps monotone des jours comme de vagues automnes,
où le vent pleure les feuilles mortes
parmi les guenilles du ciel.

Qu'importe. La pluie qui commence fait naître à la terre une
odeur violente et forte comme l'amour.

1er mai 1980
p.85
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Le merveilleux voyage

Enfant – je voudrais être enfant pour t'aimer comme font les
enfants, sans honte et sans calcul.
Et qu'un sourire me suffise, et qu'un regard me dise tout
l'amour.
Je voudrais être enfant pour t'aimer sans honte et sans
remords. Et pour faire avec toi le merveilleux voyage.
Ferme les yeux. Le merveilleux voyage.

9 avril 1976
p.70
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La lune

Couteau de sel, lame d'argent,
la lune est blanche à l'horizon.
Que sais-tu de la lune ?
Lame de cuivre, goutte de sang,
la lune est rouge à l'horizon.
Que de fois je l'ai vu e sur le sillon noirci
luire comme une eau vive, et sur les feuilles des tilleuls.
Frange de sel, vague d'argent,
La lune est blanche à l'horizon.
La lune et la nuit se ressemblent.
Plume de givre, flaque de sang,
la lune est rouge à l'horizon.
Que de fois je l'ai vue au milieu de l'étang
plonger sa face endolorie, comme un noyé, comme un pendu
pour quel supplice méconnu,
quelle figure et quelle solitude,
quel symbole et quelle similitude.
Couteau de feu, face d'argent,
la lune est blanche à l'horizon.
Lame d'acier, face de sang,
la lune est rouge à l'horizon.

3 février 1973
p.63-64
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Je mélange!
Il y a dans mon corps de la merde et du sang.Il y a dans me tête du ciel, de la fange et du vent. comme la tourbe des bas-fonds, est-ce poison-- est-ce mélange? Non! Mais il y a de très secrètes connivences et de contacts constants, à cause de l'équivalence et des nécessités du nourrissement.....
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L'homme célèbre

Il se croyait si grand
qu'en regardant à terre il avait le vertige.
Un jour il est tombé, de toute sa hauteur.
Au fond du précipice, on n'a jamais retrouvé son nom.

12 février 1973
p.64
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Même le feuillage, les feuilles, figurent parmi les herbes de la Saint-Jean, pour faire les bouquets aux portes et aux fenêtres des bâtiments, et pour être passés, neuf fois, dans les flammes du feu de Saint-Jean. Après quoi, on les garde et il suffit d'en brûler quelques brindilles quand l'orage approche pour fondre les nuages de foudre.
Les nuages disparaissent sans que l'on voie où ils sont passés, et le tonnerre cesse de gronder.
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