Bande annonce de la série italienne "I delitti del BarLume", adaptation de la série de roman "Massimo, barista du BarLume" dont les tome 1 et 2 ont été traduits en francais : "La briscola à cinq" et "Un tour de passe-passe"
- C'est que, cher délégué, je ne sais rien foutre. Pardonnez-moi la vulgarité, mais je suis sur le point de devenir plébéien et il convient que je m'adapte. Je n'ai jamais travaillé un seul jour de ma vie, et même si je voulais j'ignore comment on fait. Hier j'étais poète et futur baron, me voici aujourd'hui un crétin bon à rien et sans le sou.
Le code du savoir-vivre du noble bien éduqué, par exemple, n'expliquait pas du tout de quelle manière se comporter quand on tire sur un de vos parents par traîtrise à travers une haie. Il est pourtant vrai que ce code examinait de très nombreuses situations dans lesquelles quelqu'un pouvait avoir le droit de tirer sur quelqu'un d'autre, comme par exemple lors d'un duel au pistolet. (...) Par contre, se mettre à fusiller quelqu'un en se dissimulant derrière une haie, c'est digne d'un bouseux. Pour tout dire, ça ne se fait pas. C'est grossier. Par conséquent le code du savoir-vivre du noble ne daigne pas contempler cette possibilité.
Parce qu'il avait adhéré à la Giovine Italia et qu'il était fervent mazzinien, notre bon moustachu de Romagne était d'accord avec les principes qui animaient le docteur. Mais en tant qu'homme qui a vu bien des choses dans sa vie, il savait que les idéaux en question sont tellement élevés que l'homme qui regarde vers le haut pour les suivre, souvent ne voit pas où il met les pieds.
C'était peut-être vrai. D'abord, Amidei était plutôt le genre d'homme à faire peur, lui. Grand, gros, des mains comme deux pelles, avec une façon de vous regarder droit dans les yeux qui était une menace permanente. Le régisseur.
Celui qui faisait tout marcher.
Aujourd'hui on appelle ça le manager et, en général, il fait tout le contraire.
(...) la conception que Lapo avait de la façon dont il faut se comporter avec les autres êtres humains était simple et sans détours. Si c'était une femme: belle, on la baisait; laide, on en baisait une autre. Si c'était un homme, on allait au bordel avec lui.
Au premier abord, il trouva l'aéroport décevant et un brin provincial. Les quelques boutiques du premier étage étaient laides ; le restaurant-pizzeria-cafétaria ainsi que les deux bars qui se disputaient le droit de nourrir le voyageur, peu engageants.
Et pourtant, cet endroit lui plaisait.
Koichi appréciait le calme évident des Italiens et le sourire avec lequel l'agent de police avait contrôlé ses papiers et lui avait souhaité un bon séjour dans un anglais bien mauvais pour quelqu'un qui travaillait dans un aéroport ; il appréciait l'inexplicable et pourtant manisfeste satisfaction du barman auquel il avait commandé un café, comme si commandé un café à cette heure de la journée et dans ce bar précis était la meilleure chose à faire pour un homme civilisé. Enfin le café, sombre et concentré, servi dans une petite tasse réchaufféé, était excellent.
D'autres détails, en revanche, lui avaient déplu. Les toilettes, par exemple. Il avait entendu dire que les Italiens sont le peuple le plus propre d'Europe ; de toute évidence, avait-il pensé, ces toilettes étaient conçues par des Allemands. Vastes, certes, mais au sol invraisemblablement mouillé, crasseux, et dotées d'un robinet sans demi-mesure qui, ouvert à moitié, délivrait une misérable goutte à des intervalles de deux ou trois secondes, et, ouvert un peu plus, vous donnait l'impression d'avoir percé une digue. Et puis, la lunette non chauffée. A Tokyo, dans toutes les toilettes publiques, la lunette était chauffée.Italie et Japon ne s'entendaient pas sur la nature des cuvettes à réchauffer ou pas.
Le choléra, le typhus, les inondations et autres colères de Dieu peuvent bien survenir, tant qu'on déjeune à midi et qu'on dine à sept heures, le monde, pour Pellegrino Artusi, est un endroit où il n'y a pas de préoccupation digne de vous ôter le sommeil.
Mais pourquoi ceux qui cuisinent bien sont-ils toujours aussi sympathiques qu'un coup de fourchette dans l'œil ?
[…] nous sommes en 1895. Pour l'opinion publique, à cette époque, c'est à peine si une femme a une âme.
Massimo éclata de rire. Pilade avait raison : le brainstorming des petites vieilles était redoutable, et pas un seul villageois n'échapperait dans les jours à venir aux élucubrations de prétendues Miss Marple occupées à téléphoner à toutes leurs connaissances.