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Critiques de Marco Mancassola (92)
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La vie sexuelle des super-héros

"Don't judge a book by its cover".



Vous connaissez tous cet adage.



Pour d'obscures raisons, il semble toutefois que Folio et Marco Mancassola aient choisi d'opérer une piqûre de rappel avec La vie sexuelle des super-héros. Derrière ce titre polisson et cette couverture espiègle, point en effet de lecture frivole et allègre mais, bien au contraire, un douloureux reflet. Celui de notre société.



Le New York contemporain que nous présente l'auteur cristallise en fait le désenchantement du monde théorisé par Max Weber. Les super-héros, qui ont renoncé à leur mission bienfaitrice et se sont recyclés dans diverses branches, sont désormais les cibles de troublantes menaces. L'inconscient collectif, privé de modèles – symboles ? – perd quant à lui peu à peu ses repères. À travers le renoncement de ces figures démythifiées s'ébauche donc une société livrée à elle-même, une jeunesse désillusionnée et un monde dystopique en pleine mutation.



La vie sexuelle des super-héros se découpe plus précisément en cinq parties, chacune centrée sur un justicier (Mister Fantastic, Batman, Mystique et Superman) à l'exception de la troisième qui concerne, elle, le journaliste Bruce De Villa et sa famille. L'auteur regroupe ainsi les héros les plus célèbres de Marvel et de DC – aka les deux univers les plus notoires en matière de comics – choix on ne peut plus ingénieux à mon sens puisqu'il lui permet d'attirer la curiosité des lecteurs tant néophytes qu'aguerris.



Ces derniers pourront toutefois être désappointés tant Mancassola prend de libertés et se réapproprie le caractère de ces personnages. J'ai pour ma part été profondément touchée par le Mister Fantastic dépeint ici, à savoir profondément seul, assujetti à l'amour et vieillissant ainsi que par Mystique qui exploite désormais ses pouvoirs au sein d'une émission qui rappelle à maints égards celle que supervise Tina Fey dans 30 Rock. Si les chapitres consacrés à Batman et Superman ne m'ont, eux, pas bouleversée, j'ai en revanche grandement apprécié les partis pris de l'auteur qui font du premier un maniaco-narcissique et du second un sage ancestral, patriarche d'une école de super-héros.



Pétri de bonnes idées donc, La vie sexuelle des super-héros évoque également, comme son titre le suggère, les sentiments et la sexualité de chacun des super-héros, tous deux étant intimement liés à leur compétence respective. Ainsi, Mister Fantastic que l'on surnomme plus communément l'homme caoutchouc, se plie littéralement en quatre pour l'objet de son désir et se laisse plus largement modeler par l'Amour. Mystique, elle, opère des dédoublements masturbatoires. Au gré des pages, l'auteur questionne donc le corps, qu'il soit élastique, métamorphe ou encore surpuissant mais aussi les fantasmes et les frustrations des ex-justiciers.



Pour ce faire, il use d'une plume sensorielle et imagée – je salue au passage le travail formidable de Vincent Raynaud, le traducteur – qui rend compte de l'intimité des super-héros jadis adulés avec une extrême suavité. L'écriture est par ailleurs éminemment soignée : j'ai par exemple été transportée par les passages qui lient réalité et rêve et dont les transitions sont à chaque fois imperceptibles. Enfin, je me suis délectée du clin d'œil narratif de l'auteur qui a – du moins j'imagine – étiré la partie consacrée à Mister Fantastic afin que le récit soit à son image : élastique.



À cette qualité stylistique répond une finesse réflexive tout bonnement époustouflante. Ce roman-essai revisite en effet ces mythes vivants afin de mieux retranscrire les désillusions d'un monde et surtout d'une nouvelle génération en crise, incarnée ici par la famille de Bruce De Villa qui peine à joindre les deux bouts. La désacralisation des super-héros intervient également pour traduire la profonde agonie d'une société post 11 septembre dénuée de bienfaiteur et d'espoir. L'imprécation qui clôture le récit est d'ailleurs, à cet égard, significative – "Ne tombe pas" s'écrit un personnage en fixant la Terre du haut de son vaisseau spatial – et reflète notre avenir incertain.



Seul petit-mini-squizzy bémol : l'enquête qui parcourt La vie sexuelle des super-héros. L'action se situe en effet à New York où, d'avril 2005 à juin 2006, nos quatre super-héros reçoivent des lettres anonymes similaires à celles envoyées à Robin avant que celui-ci ne soit retrouvé mort. Or l'intrigue – plus psychologique qu'haletante au passage – s'avère quelque peu prévisible ce qui, en soi, ne m'a pas dérangée puisque le "pourquoi" m'intéressait plus que le "qui" mais malheureusement, ici elle ne répond en outre pas à toutes les questions – j'ai quelques idées qui auraient ainsi mérité confirmation. Dernier hic, purement subjectif cette fois, le formidable personnage de Nathan Quirst qui est, à mon grand dam, relégué au second plan et que j'aurais voulu davantage appréhender.



En résumé, une chronique satirique et uchronique d'une génération désenchantée, emprunte de mélancolie, sublimée par une plume virtuose qui consacre, à travers les figures policées de Mister Fantastic, Batman, Mystique et Superman – désormais à la retraite – la fin d'une paisible insouciance.



Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
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Les désertés

De prime abord, c'est une certaine incompréhension qui étreint à la lecture de la quatrième de couverture de Les désertés. Comment est-ce possible ? C'est bien l'auteur d'un ouvrage aussi brillant et stupéfiant que La vie sexuelle des super-héros, chronique de la déchéance d'un système, de la fin de l'optimisme béat et de la décadence d'une civilisation, qui revient avec un récit aussi modeste et simple dans le propos ? Mais oui, et une fois la surprise passée, il est temps de se rendre compte que Marco Mancossola est vraiment un romancier hors pair qui, sur un sujet rebattu, réussit à nous captiver et à offrir du neuf au fil d'une intrigue maligne rehaussée par un style incisif, ironique et limpide. Soit donc deux amis dissemblables comme il n'est pas permis, l'exubérant et l'introverti, en route pour rencontrer un chaman quelque part au fin fond de l'Arizona, lequel guérisseur est susceptible de leur redonner le goût de la vie et la révélation d'un moi pas si haïssable que cela. Ce qui les réunit dans cette quête erratique dans le désert ? Le dégoût d'eux-mêmes et d'une existence de coquille vide. En somme, Mancassola écrit le roman de la dépression moderne, dans un monde connecté à l'irréalité, à la consommation et à la superficialité. Qui des deux guérira ? Lequel sombrera ? En attendant, le cheminement de ces deux âmes égarées sous un ciel où planent des condors, ne manque pas de sel. Cela ferait un bon road-movie, soit dit en passant. Arizona Dream ? Ah, zut, le titre est déjà pris. Ce qui fait le prix du livre de Mancassola est sa lucidité, son acuité et sa sincérité (autobiographique ?). Son dénouement dramatique et porteur d'espérances à la fois est vibrant et émouvant. Un petit livre, si on veut, mais de ceux qui atteignent leur cible avec précision : le coeur est touché et l'âme aussi.
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La vie sexuelle des super-héros

Je vais être honnête. Je voulais m’offrir une parenthèse amusante avec « La vie sexuelle des super héros »…Eh bien… raté ! Ce livre n’a rien d’amusant. On découvre le sens du titre en cours de lecture mais on ne pas dire que cela éclaire vraiment l’intrigue.

L’avantage est que l’on s’aperçoit vite qu’il ne s’agit pas d’une farce donc, je me suis vite remis en configuration de lecteur « sérieux » et me suis laissé prendre par le début de l’histoire. Mais, peu à peu, elle traîne en longueur et je me suis parfois forcé pour continuer et atteindre le dénouement.. pour comprendre.

Malheureusement, le dénouement est arrivé et…je l’attends encore. L’intrigue est donc restée pour le moins, fumeuse. Dommage. Une fin plus explicite aurait rattrapé certaines longueurs.

Bref, je suis resté sur ma faim.

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La vie sexuelle des super-héros

En lisant ce titre je me suis vue dans des starting-blocks, prête à casser du sucre sur un dos. le contenu devait forcément être trop loufoque ou trop pathétique. Un trop quelque chose, à l'image de ce titre trop racoleur. Ou trop pute à clics, comme on dit quand on veut être dans le vent. Au vu de la facilité que requiert l'exercice de langue de pute, j'ai cliqué.



Les super-héros super-stars ne sont plus dans le vent. Fin des temps glorieux pour eux. Et leurs reconversions ne sont pas, elles, très glorieuses. L'âge n'aidant pas. Superman ne peut plus voler depuis un petit bout de temps, Namor s'exhibe en slip de bain sur les plateaux télé, et Batman n'a pas pu éviter de se faire... botter le cul.

Quand la police doit venir au secours de ces figures héroïques obsolètes, et quand les errements de l'évolution de notre société sont dépeints sans indulgence, pute borgne, ça donne un bouquin drôlement bien monté. Et c'est bien plus excitant que de lire la vraie vie sexuelle des super-héros. du moins quand on accepte l'idée que des super-pouvoirs puissent être détournés à des fins allégoriques. Et quand on accepte que les valeurs véhiculées par les personnages originaux soient poncées de leur vernis de perfection.

Moi, je suis cliente et friande de ces procédés.

L'écrivain, qui en a joué brillamment et de façon singulière, m'a beaucoup surprise. Je m'attendais à du superficiel, j'ai eu une parodie sombre.

Si tous mes clics d'origine racoleuse pouvaient me faire le même effet...
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La vie sexuelle des super-héros

Une chose est sûre je ne m'attendais pas DU TOUT à ça en commençant ce livre ! Cependant après une première déception, j'ai quand même eu envie de savoir ce qui allait se passer ! Ce livre est assez dur et il y a des passages très osés (j'avais peur que la personne à côté de moi dans le train lise par-dessus mon épaule) ! Pour finir, la fin m'a un peu laissé sur ... ma faim.



Découvrez l'envers du décor : entre la perversion, les ego surdimensionnés, la soif de reconnaissance et la lassitude, bienvenue dans le monde fantastique des super-héros vieillissants. Et comme si leurs propres problèmes ne suffisaient pas, quelqu'un décide de les éliminer les uns derrière les autres.





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La vie sexuelle des super-héros

« Plus personne ne s'intéresse aux super-héros, et pourtant tout le monde veut savoir ce qu'ils fabriquent quand ils sont au lit. »

Marco Mancassola partait d'une démonstration intéressante mais malheureusement, sa prose lancinante et répétitive n'a pas livré la marchandise. Il est vrai que c'est sans grand enthousiasme que j'entamais cette lecture, mon mari l'ayant abandonnée avant la moitié. Et ce qui devait être pour moi un roman pétillant, plein d'humour vacharde et un tantinet subversif s'est avéré un flop.

Nos super-héros vieillissants en ce début du 21e siècle sont menacés de mort par un groupe anonyme prêt à tout pour les éliminer. Après Robin, Batman et Mister Fantastic, c'est au tour de Mystique, la mutante rebelle, d'être la cible de ces assassins sans visage. Et défilent alors des pages et des pages de redondances sur le temps qu'il fait, sur d'obscurs rêves rattrapant la réalité et sur une enquête interminable, prétexte à l'apparition de personnages secondaires sans aucune substance. Bref, décevant sur toute la ligne, même avec l'infime espoir d'un rebondissement, s'amenuisant sans cesse jusqu'à la toute fin.
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La vie sexuelle des super-héros

Robin des bois avait déjà du plomb dans l'aile, cela fait déjà un moment que ce sont les riches qui volent les pauvres. Et voilà que les super-héros de notre jeunesse, Batman, Superman et autres, ceux qui s'élançaient du haut des buildings pour aller tuer les méchants, ont des soucis. Et nous aussi, nous surtout. Car s'il n'y a plus de super-héros, il va nous rester qui, pour nous sauver?

Hélas, ils ont vieilli, et abuser de super pouvoirs, ça use. Comme le public s'en souvient encore, ils sont devenus des "people"et chacun a cherché à se recaser à sa manière. Et même cela va leur être difficile, car un serial killer spécialisé en super-héros ( ben, si, ça existe, bien sûr!) cherche à les éliminer les uns après les autres. Déjà Robin a été retrouvé mort dans des circonstances assez glauques, mais c'était il y a longtemps. Là, cela se précise, les lettres d'avertissement se multiplient, Batman va y passer à son tour de façon encore plus sordide , deux frères , un journaliste et un policer , les suivent de près ...



C'est un roman noir, triste, désabusé ..et par ailleurs irracontable , que j'ai finalement beaucoup aimé. D'abord parce que l'auteur a le talent de nous faire croire à ces héros rocambolesques et à leur histoire personnelle. Ensuite à cause d'un long chapitre en italique qui raconte une autre histoire, très belle, celle des deux frères. Et puis, et surtout, parce qu'émerge de tout cela une vision juste d'un monde qui n'a plus d'utopie ni de rêve . Les super- héros ont une vie sexuelle qui n'est pas toujours simple, c'est tout ce qui leur reste, et elle causera leur fin.



"Je veux dire: c'est fini, non, le temps du... comment ça s'appelle? Du romantisme. A force de parler d'histoires de sentiments, on finit par ne plus parler que de soi. De son cas personnel. On parle tous sans arrêt de notre histoire comme si elle était importante. Comme si on était tous des personnages d'Hollywood. Ce n'est plus le moment, plus maintenant, répéta-t-il en secouant la tête, un air sombre sur le visage. Oh, je sais que vous êtes assez célèbre. Je ne vivais pas encore dans ce pays, mais je sais que des gens comme vous étaient importants. Bien sûr, des super-héros, capables de maîtriser le destin avec plus de force que les autres. Mais, vous voyez.." Il se laissa distraire un instant et surveilla les mouvements d'un taxi qui essayait de les dépasser. Puis, d'une voix qui tremblait encore, en proie à une obscure émotion, il reprit: " Aujourd'hui, personne ne croit plus vraiment qu'on peut maîtriser son destin. Parlez-en autour de vous. Parlez-en avec les autres. Tout le monde est fataliste. Les gens ne s'étonneraient pas d'être balayés demain par un ouragan, d'assister au débarquement d'extraterrestres ou je ne sais quoi d'autre. Ce sont des bêtises, juste des bêtises. Mais c'est le destin. Quoi que ça puisse être, plus personne ne s'inquiète de le contrôler. Vous voyez, le destin ne fait pas dans le détail, nos plans, il s'en fout, nos histoires particulières, nos..comment on dit? Nos " egos romantiques". Pour le destin, on est tous minuscules."

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Les désertés

Quand le monde va trop vite, quand ceux qui n'arrivent pas à suivre sont laissés sur le bas-côté, eh oui! la machine capitaliste ne prend que ceux qui sont performants, alors beaucoup d'individus peuvent perdre pédale et s'enfoncer dans un silence et un isolement que l'on arrive difficilement à casser.

Mancassola, auteur de ce présent livre, évoque deux Milanais venant de rompre avec un système qui ne leur convient plus. Il les appelle '"les désertés".

L'un, le narrateur, vit depuis plusieurs mois près de son frère Rudi, entré dans les ordres d'un monastère à Big Sur (Californie). Sans ambitions, sans projets, cet ancien attaché de presse s'accroche en ce lieu loin des vicissitudes de ce monde.

Sauf qu'un jour, Rudi apprend que le meilleur ami du narrateur, Danilo, est sur le point d'arriver aux États-Unis et souhaite l'embarquer voir un chaman dans le désert.

Danilo est un comédien sur le déclin, dont la vie privée va à vau-l'eau. Il souffre d'une dépression qu'aucun médecin ou guérisseur n'a réussi à soigner, d'où son souhait d'aller à la rencontre de cette ultime aide qu'est Anselmo le chaman.

Danilo emmène, donc, notre narrateur "ermite" vers l'Arizona. Le problème sur la route, c'est que ce n'est pas la joie. Le comédien mène le bal (il roule comme il veut, s'arrête s'il veut) et écoute peu son ami.

Chacun vit dans ses propres soucis.

Le désert apportera-t-il des réponses à ces deux égarés de la vie, vivant isolément leurs problèmes?

On verra dans le récit que les choses s'empirent ou s'éclaircissent. Même si l'on va dans la même direction, deux êtres peuvent vibrer de façon différente.

En tout cas, j'ai bien aimé ce roman simple en lecture, et qui s'étoffe au fur et à mesure des pages.
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La vie sexuelle des super-héros

Très bon pavé de presque 600 pages. Où malgré un titre racoleur, accrocheur mais qui fait peur sur le contenu, on découvre les affres du quotidien de certains super-héros de l’écurie Marvel, et comme quoi le contrat est rempli, un peu ou beaucoup de leur vie sexuelle … Même si certaines pratiques peuvent sembler « limite », le style permet d’éviter l’écueil du sordide. En fait, la force de ce livre réside dans la trop grande humanité de ces super-héros, en montrant leur misère sexuelle, leur dure reconversion d’après super-héros, leur rancœur, les contraintes de la vieillesse, leurs petites faiblesses quotidiennes en regard des aspirations pures et éthérées de leur jeunesse… En trame de fond se déroule une enquête policière dans un New-York ayant un ver dans la pomme, où les anciens super-héros sont les cibles de mystérieux assassins …

Un livre qui se lit de plus en plus vite, facile d’accès et qui laisse le champ à de multiples réflexions.
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La vie sexuelle des super-héros

Les super héros vieillissent…hé oui, Super Man prend du ventre……….mais bon, ils sont connus, ont rentabilisé, capitalisé leurs capacités, sont devenus des vedettes du petit écran….Des petits nouveaux, aux petits talents tentent bien de prendre leur place, mais sans succès.

Dans leurs grands bureaux, nos sexagénaires s’emmerdent, ils n’ont plus de rêves, leurs exploits sont repris dans les livres d’école et surtout, ils sont seuls. Ils attendent la fin en tentant de retenir leur jeunesse. Ils sont devenus inoffensifs.

Mais alors pourquoi ces assassinats ? Qui veut les éliminer ? Et quand viendra mon tour ? Car oui, à 15 ans, je devenais un super héros, j’allais sauver le monde, venir en aide « à la veuve et à l’orphelin »….et puis, le temps a passé, j’ai oublié, j’ai pris du bide……..et….hé ben non, je ne m’emmerde pas…encore……..mais qui a tué Jaurès ?

Je me suis bien amusé à cette lecture, un peu abracabrantesque quant à la sexualité de nos héros, mais bon rigolo

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La vie sexuelle des super-héros

Des longueurs mais une découverte intéressante.



Tout d’abord, je pense que les lecteurs qui s’attendent à retrouver l’univers des comics ne devraient pas se lancer dans cette lecture, il est fort à parier qu’ils hurleront que les personnages sont trop écornés, que les habitudes sexuelles sont galvaudées ou manquent d’originalité (fantasmes vus et revus). Faut pas donner le bâton pour se faire battre. Ce n’est pas parce qu’il y a super-héros dans le titre qu’il faut sauter dessus sans savoir à quoi on s’attend, de même pour les amateurs de livres érotiques ou coquins. J’ai bien aimé une trame un peu polar mais attention, se n’en est pas un au strict sens du terme.



On est loin d’une lecture détente, d’une parodie, d’un livre érotique ou d’un polar. Le genre de ce livre est à part. Vous êtes « prévenus » ;)



J’ai beaucoup aimé ce roman même s’il est inégal et que certains passages sont trop longs. Il y a beaucoup de très bonnes idées, de messages passés par l’auteur comme le changement, la perte de l’insouciance, la nouvelle génération, la « peoplisation », la surconsommation, les désillusions, les faux espoirs… c’est donc d’autant plus dommage qu’il y ait des longueurs qui font qu’on peine un peu à la lecture. Cependant, je pense qu’il faut s’accrocher parce que le rythme change un peu ensuite et la lecture devient plus facile.



Ce livre est découpé en 5 parties, la première concerne Red Richards, Mister Fantastic, la deuxième : Bruce Wayne/Batman, la troisième: le journaliste Bruce De Villa, la quatrième : Mystique et la dernière : Superman. C’est la première partie qui est la plus longue et où se trouve une grosse partie des longueurs, il y a beaucoup de descriptions et on est bien dans l’esprit de l’homme caoutchouc.

Cependant, cette partie est cohérente avec le ressenti de Mister Fantastic et de sa vie. C’est symbolique de la lenteur du temps qui passe et de la vie sans saveur de cet ancien super-héros, ses journées sont rythmées par le boulot, et une discipline rigoureuse. Il est seul, désespéré, sa vie est vide, il se désintéresse de plus en plus de ses responsabilités et de ses amis, seule son obsession pour une fille beaucoup plus jeune va mouvementer un peu sa vie.



Ensuite on apprend à connaitre Bruce Wayne et ses habitudes notamment, il est vrai, sexuelles. Sa relation avec Robin, comment il se voit et comment il souhaite être perçu par les autres. On découvre ensuite l’histoire du journaliste Bruce De Villa et surtout de sa famille, lui et son frère Dennis, fans des super-héros quand ils étaient jeunes, leur vie modeste, et le secret terrible de leurs parents. Enfin, on suit Mystique quelques semaines plus tard (après Batman), sa nouvelle vie de vedette de la TV, une vie solitaire pourtant. La partie concernant Superman est courte, Clark Kent est vieux, fatigué mais optimiste; on apprend qu’il tient un centre pour « jeunes super-héros aux intensions sérieuses ».



Il est difficile de parler des 600 pages de ce roman, tant l’auteur a voulu nous livrer de messages et que le contenu est dense. La psychologie des super-héros est poussée et travaillée. Dans certains livres, on n’a pas assez de détails sur les personnages, ici, ça n’en manque pas (surtout dans la première partie) de ce qu’ils prennent aux petits déj’ à leurs vies intimes. On découvre ce que ressent un être différent après avoir tant reçu et tant donné. On apprend aussi qu’avoir une caractéristique, un super pouvoir, c’est épuisant et troublant, que c’est difficile psychologiquement, et qu’en plus, en vieillissant, il évolue.



On partage alors à la vie d’anciens super-héros, leur existence devenue presque « pathétique », après tant de gloires passées et après avoir tant fait rêver les gamins des années 70/80. Après tant d’exploits, la chute semble dure, à la retraite, ils se sont plus ou moins perdus, du moins pour les super-héros qu’on suit dans le roman. Soit ils misent sur leur ligne de conduite exemplaire quitte à perdre le gout de la vie et être nostalgique de la belle époque et des exploits passés (Mister Fantastic), soit ils sont narcissiques et égocentrés, ne misant plus que sur l’aspect et l’image qu’ils renvoient d’eux-même aux lecteurs des journaux people (Batman); soit, ils « retournent leur veste » et amusent le téléspectateur au lieu de combattre le système comme autrefois (Mystique) ou d’aider les gens (Namor). L’auteur nous évoque un système décadent, la fin d’une ère optimiste. La fin du rêve américain symbolisée à la fois par la fin des super-héros mais aussi cette famille italienne qui n’arrive pas à faire face aux dépenses et qui est obligée d’user d’autres moyens.

Pour moi, l’auteur n’a pas cherché à dénaturer ou choisi de « détruire » le symbolisme des super-héros uniquement pour le plaisir de s’en prendre à des mythes avec des clichés déjà vus et revus; ou à gagner de l’argent avec un titre racoleur, mais bien de faire passer des messages : la fin du rêve américain, une civilisation décadente, une société en crise et déprimée, …



Ce n’est pas un livre parodique ou une farce, les messages passés sont beaucoup plus profonds. J’ai l’impression qu’on a voulu nous montrer qu’il n’y a plus d’amour, plus d’espoir, en gros, qu’il n’y a plus de « sauveurs ». Les Etats-Unis ne sont plus héroïques, ce n’est plus l’époque de la vie facile et insouciante. C’est une vision très sombre de notre civilisation, de l’humanité actuelle qui nous est livrée dans cet ouvrage.



Pour marquer les esprits, les images et les habitudes que l’auteur donne aux super-héros sont très fortes, violentes, teintées de désespoir et de perversion parfois, elles sont là pour choquer le lecteur, qu’il ait un électrochoc, qu’il se dise « bien sur que non, on ne laissera pas notre civilisation agoniser comme « agonisent » les super-héros ». S’en prendre aux super-héros, c’est s’en prendre à l’Amérique, on se doit de redonner de l’espoir au peuple, de croire en la jeunesse, au renouveau, d’où la jeunesse qui mise en valeur à la fin du récit (fin symbolique et belle). On doit faire face, connaitre le danger, se battre, se créer de nouveaux symboles. Messages passés d’autant plus forts qu’on nous présente l’auteur comme ayant écrit après le 11 septembre 2001, dans un monde qui lui semble en proie aux doutes, au désespoir, à la peur. Pour lui, il semble qu’actuellement, il n’y ait plus de héros, de symboles, de personnes qui se battent vraiment pour améliorer les choses (économie, environnement, guerre,…), mais majoritairement des gens superficiels, qui se complaisent à s’intéresser à des choses superficielles comme « La vie sexuelle des super-héros » par exemple. Un livre « à scandale », sorti après la mort de Mister Fantastic et Batman, où un docteur fait des révélations sur ses patients super-connus aux pratiques étranges. Dans notre « monde », on pourrait presque remplacer super-héros par « stars »…



Il y a pas mal de descriptions de New-York ou plutôt de son atmosphère, ses couleurs, sa frénésie et sa diversité. Mais aussi des évolutions, des changements. NY c’est un peu un personnage à part entière, blasée, paranoïaque, paumée, mais vivante et en pleine évolution.



J’ai vu que pour certains lecteurs, c’était le pire livre qu’ils aient jamais lus… pas pour moi. Je suis d’accord pour dire qu’il est inégal. Il est perturbant, il s’attaque à des mythes, à des symboles virtuels, il y a des longueurs mais, le « cri de désespoir » passé par l’auteur et son envie d’un monde meilleur dominent par rapport aux défauts du roman. Mais je peux comprendre, ça n’est pas une lecture « facile ».



Le style de l’auteur m’a bien plu, malgré les longueurs. J’avais envie de savoir: que va-t-il arriver aux super-héros ? Qui leur envoi des lettres anonymes ? Qui se cache derrière les meurtres ? Et pourquoi ? Et puis, il y a des passages super bien écrits, où on ne sait plus si on est dans la réalité ou dans le rêve. Les transitions nous aident à nous repérer et aussi à porter notre attention sur les choses qui vont nous être révélées, l’importance de telle journée, de tel événement,…



J’avais un peu « tiqué » sur l’ordre de « passage » des super-héros. Mais le choix de l’auteur s’explique au fur et à mesure où l’on va nous donner des réponses aux questions soulevées par les meurtres et par l’envoi des lettres. Symboliquement, j’aurai placé Mystique avant Batman mais ça n’aurait pas fonctionné dans la trame de l’histoire. Finalement avec le recul, les parties sont agencées, elles doivent l’être.



Voilà pour mon ressenti, j’ai aimé ce livre pour ses messages, pour ses réflexions, parce qu’il m’a amené à réfléchir aussi et parce que malgré des défauts, il est plus abouti qu’il n’y parait. Une critique de notre civilisation teintée de doutes, de désespoir,… et d’espoir.
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La vie sexuelle des super-héros

Beaucoup d'avis mitigés probablement dus au titre accrocheur qui ne reflète pas vraiment le ton du livre.

Je suis vraiment contente de m'être accrochée et d'avoir poursuivi la lecture après le très long et très lent premier chapitre, au rythme (mortel) de la solitude et du désespoir de Mister Fantastic, l'homme de caoutchouc, meublant sa vie quotidienne, désormais dénuée de sens, d'une indifférence forcée, à peine menacée par l'obsession pour une femme.

La plume de Mancassola est très belle, saisissante dans sa capture de la fin d'une ère symbolisée par les super-héros et leur lutte pour une cause ou une autre, une ère en noir et blanc, une ère avec un espoir.

Que ce soit donc l'incompréhension du nouveau monde de Mister Fantastic, l'égocentrisme narcissique de Batman, le sacrifice d'une héroïne inconnue d'une part d'elle-même, la solitude de Mystique, on découvre un monde insensible, sans compassion et voyeur, qui se rince un œil indifférent des détails sordides de la vie privée de figures publiques et de la fin de symboles universels qu'elle soit triste, dans l'ignorance totale du reste du monde, grotesque, déchirante ou apaisante...

Les deux frères De Villa restent aussi mystérieux qu'étranges et les laisser en suspend sans même sous-entendre leur sort va, ma foi, très bien avec tous les non-dits sur le chemin des super-héros (hormis Robin vu à travers les yeux de Batman) jusqu'à leur fin.

Tant à trouver dans ce livre d'une mélancolie poétique.

Et en parlant de fin, elle est parfaite. Alors, fin d'une ère, fin du monde?
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La vie sexuelle des super-héros

Je l'avoue, j'ai un peu honte mais j'ai abandonné ce livre. J'ai lu la première partie, et je me suis beaucoup ennuyée. Les héros sont vieillissants, les corps ne suivent plus mais les désirs sont toujours là... blablabla.

Visiblement, il s'agit d'une enquête policière: Batman est déjà mort au moment où commence le livre, puis on assiste à la vie du vieux Monsieur Elastique... Impossible de m'y intéresser, le ton est trop atone.

Je passe peut-être à côté de quelque chose, une réflexion post-moderne sur la société américaine, allez savoir !
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La vie sexuelle des super-héros

Je me méfie des livres aux titres racoleurs mais je me suis laissée convaincre par des critiques positives des magazines et les premières lignes prometteuses.



Que dire de ce livre? Et bien, pas grand chose.



Jolie plume, bonne traduction et après?



Si vous voulez lire les délires d'un auteur sur les turpitudes sexuelles des super-héros, allez-y. Mais franchement pour le reste, il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Une intrigue tirée par les cheveux et pas franchement captivante.



Qu'a voulu exprimer l'auteur par le biais de cette histoire? Le malaise de notre société? Le besoin du public de connaître la face cachée des célébrités? Je cherche encore.

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La vie sexuelle des super-héros

ABANDON PAR KO ! J'ai essayé, j'ai persévéré mais j'ai pas pu y arriver... Après un peu plus de 130 pages, j'ai jeté l'éponge! Pourtant ce n'est pas mon genre ( je crois d'ailleurs que c'est la première fois que ca m'arrive de laisser tomber un bouquin en cours)..



Livre acheté au départ parce que c'était un coup de cœur de mon libraire (dont les conseils sont toujours très éclairés) alors que de prime à bord je le sentais pas .. J'aurais du franchement suivre mon intuition sur ce coup-ci!!!



C'est " chiantissime" à souhait, je me suis jamais autant ennuyée avec un livre... Après 130 pages, je cherche toujours j'intrigue, l'histoire, la trame, en fait n'importe quoi qui me donne l'envie - aussi minime soit telle - de continuer la lecture. Le "héros" de la première histoire, Mister Fantastic n'a absolument rien d'attachant. Il est juste pathétique et énervant.



Bref, même si abandonner lâchement un livre en cours me donne mauvaise conscience, quand je regarde le nombre de livres qui attendent dans ma PAL + tous ceux que j'aimerais qui atterrissent un jour dans ma PAL, je me dis que j'ai mieux à faire que de persévérer avec un livre que je traîne comme un boulet...



Peut-être que la suite du livre s'améliore... je n'en sais rien mais si c'est le cas prévenez-moi que je le reclasse dans ma PAL pour un éventuel deuxième essai.. qui sait?!
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La vie sexuelle des super-héros

Fini. Le livre mais l'histoire ? Non, l'auteur nous laisse en plan. Dans cette fin de roman, de civilisation, de fin du monde ?

Derrière cette mélancolie, ces meurtres comme des suicides, l'auteur nous embarque dans sa propre vision d'une fin de monde. Les super héros sont vieillissant, nous et notre monde moderne aussi. Qui croit encore aux super gentils, à la gentillesse toute simple, à la bonté, à l'honneur ?

Même les passages pornographiques ne font que renforcer cette lente décrépitude, triste et pleine de doute.

Certains passages sont vraiment très beaux.



J'ai beaucoup aimé.
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La vie sexuelle des super-héros

C'est long, très long....Après avoir exploré le moindre repli du nombril de Mr Fantastic, l'homme caoutchouc, c'est Batman qui se complait dans sa sénescence. Courage, plus qur trois super héros après celui-ci
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La vie sexuelle des super-héros

Ayant acheté ce livre en pensant rigoler, j'ai été profondément déçue. Ce livre est longé. L'histoire de meurtre qui aurait pu être intéressante ne l'est pas du tout, il passe au second plan par rapport au fantasme sexuel de l'auteur (qui sont en passant très lourd). Bref, je ne le conseille pas du tout.
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La vie sexuelle des super-héros



Un groupe mystérieux menace de mort Batman, Mister Fantastic et Mystique. Ces super héros n'ont plus rien des héros qu'ils ont été, ils sont à la retraite. Bruce Wayne vit toujours de ses rentes, Mister Fantastic est un homme important dans la communauté scientifique, Mystique est la vedette d'une émission de télévision parodique. Les détails de leurs vies intimes seront déballés dans un livre à succès par le médecin que tous consultaient. En révélant ces secrets , il révèle aussi la plus grande part d'humanité de ces super héros. Quant aux menaces qui pèsent sur eux, l'inspecteur Dennis de Villa mène l'enquête tandis que son frère Bruce devenu journaliste, mène la sienne de son côté.

A mon avis, c'est là que le bât blesse, on reste sur notre faim car la veine policière n'est pas assez exploitée, l'enquête est bâclée, pour quelles raisons sont-ils tués ? On ne le sait pas vraiment...

Les détails trash sur le comportement sexuel des protagonistes s'accumulent, démystifient les super héros dans ce monde décadent, banalisant la célébrité, le sexe et le terrorisme. On est tout de même touché par la profondeur que Mancassola donne à ses personnages principaux : la solitude de Mystique et Mister Fantastic en amoureux dépassé. On retrouve aussi Superman, le super héros ultime à la fin du roman, directeur d'une école pour les jeunes avec des « intentions sérieuses »de super héros, pour sauver un monde qui selon Mancassola ne mérite peut-être pas d'être sauvé ?
Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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La vie sexuelle des super-héros

Petite déception en refermant ce livre! En lisant ce titre si attractif je pensais me plonger dans un univers loufoque et fantastique. Malheureusement rien de tout cela et surtout beaucoup trop de pages (593 p. en poche) pour finalement tourner un peu en rond.

Je ne comprends pas vraiment l'intérêt d'utiliser un thème fort tel que les "super-héros" et de ne pas se faire plus plaisir. Un peu d'imagination mince!

Bref, un livre inégal et un thème à exploiter différemment pour que ça fonctionne.
Lien : http://blogvonnaoko.blogspot..
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