En 1948, après ses études, un jeune chimiste américain, Raymond Davis, a rejoint un des grands laboratoires nationaux américains, Brookhaven. Ayant demandé au directeur du département quelle serait sa mission, celui-ci, à sa grande surprise, lui conseille d'aller à la bibliothèque et de trouver lui-même quelque chose d'intéressant à faire ! Au passage, sachant que Davis fera une découverte considérable récompensée par le prix Nobel en 2003, c'est un épisode à méditer pour tous ceux qui pensent que la chose meilleure à faire soit de piloter la recherche de façon technocratique.
(A propos de la collision du météore de 10km de diamètre avec la Terre à la fin du Crétacé)
Les effets de cette collision dépassent de loin tous les scénarios catastrophes portés à l'écran. L'écran a en effet libéré l'énergie équivalent à 100 millions de bombes atomiques. L'onde de choc a vaporisé, liquéfié ou pulvérisé tout ce qu'elle a rencontré sur son passage. Dans l'océan Atlantique, un tsunami d'un kilomètre de hauteur s'est déclenché, balayant les côtes ; et le bolide a creusé une cavité de 40 kilomètres de profondeur dans la croûte terrestre avant que celle-ci ne se comble à nouveau. Pendant plusieurs mois, la poussière libérée dans l'atmosphère a caché la lumière du soleil avant de se redéposer.
On estime la durée de vie du Soleil à une dizaine de milliards d'années. Les étoiles les plus massives émettent beaucoup plus d'énergie que le Soleil par unité de temps ; une étoile dix fois plus massive que le Soleil émet mille fois plus d'énergie. Leur durée de vie est donc bien plus réduite, même si on la mesure toujours en dizaines de millions d'années.
"Le spectacle est apparu dans le signe zodiacal du Scorpion, en opposition au Soleil... Il s'agissait d'un grand corps circulaire, de deux fois et demi à trois fois plus grand que Vénus. Le ciel était éclairé par sa lumière. L'intensité de sa lumière était un peu plus d'un quart de celle de la Lune. Elle est restée là où elle était et se déplaçait avec son signe zodiacal... quand elle disparut soudainement."
Ainsi parle Ali Ibn Ridwan, médecin et astronome égyptien du XIème siècle, dans son commentaire au Tétrabiblos de Ptolémée, une œuvre antique d'astrologie.
Cet échange de courriels offre un aperçu passionnant du dilemme des scientifiques qui, face à des résultats inattendus et "choquants", doivent décider rapidement s'il faut les publier ou pas. S'ils ne le font pas, craignant un effet parasite ou une erreur d'analyse, ils risquent de passer à côté d'une découverte. S'ils le font, ils risquent d'être démentis mais aussi discrédités, voire couverts de ridicule si leurs résultats ne sont pas confirmés.