Promenades et conversations l'été dernier dans les Cyclades
Que nous apprennent les
civilisations anciennes dans l'évolution des cultures humaines?Ce
voyage en Grèce et plus particulièrement dans les Cycladesest
vécu comme un retour aux sources par une pléiade de scientifiques en congrès dont le biologiste René DUBOS, le professeur Marshall Mc LUHAN, le futurologue Herman KAHN, l'anthropologue
Margaret MEAD,L'historien-philosophe Arnold TOWNBEE,...
Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même la seule chose qui ne se soit jamais produite.
Si, par inadapté, nous désignons un individu qui trouble le fonctionnement normal de la société, ils ne le sont certes pas. Mais si nous appliquons ce terme à tous ceux auquel la société refuse l'expression de leurs talents particuliers, à tous ceux qui ne peuvent trouver un rôle qui leur convient, alors, sans doute, ce sont des inadaptés.
Une mère à son enfant :
Que je ne sois pas pour toi un spectre tracassier
Qui hantera tes pas quand ils franchiront
Le point où tu m'as laissée
Dans l'herbe fraîchement poussée
Tu dois être libre de choisir ton chemin
Et je n'ai pas besoin de savoir où il te mènera
Je ne brûle pas du désir de te voir prendre
La voie que j'aurais choisie pour toi
Ceux qui enferment l'avenir
Entre deux solides murs de pierre
Se préparent un semblant d'existence
Une morne vie de cadavre
Tu peux donc sans regret quitter
Ce pays familier, déposer
Un baiser sur mes cheveux
Et tenir dans tes mains tout ton avenir
Ne doutez jamais qu'un petit groupe de citoyens conscient et engagé puisse changer le monde. En Fait, ça ne s'est jamais passé autrement.
Mais le voyageur qui à quitté son village ne serait-ce qu'une seule fois, a plus de sagesse que celui qui est resté sur le pas de sa porte.
En politique, la discussion est essentiellement un moyen d'exploiter la faiblesse de l'adversaire et de se servir du moindre argument, qu'il soit bon ou mauvais, pour renforcer sa propre position.
Et voila une société où presque personne ne met en doute qu'il existe un comportement "naturel" différent pour chaque sexe, mais où personne ne sait vraiment en quoi consiste ce comportement "naturel".
Avec les migrations et l'urbanisation, nous avons abandonné tous les supports traditionnels de la famille. Amoins de les rétablir, nous mettons l'espèce humaine en danger.
(Le nouvel Obs N°627 du 15 Nov 1976)
7. « Bref, c'est dans l'enfance que les hommes doivent apprendre à vouloir engendrer, aimer et nourrir des enfants, maintenir une société où ils ne sont pas seulement défendus contre l'ennemi, mais où leurs besoins sont satisfaits. Les femmes, de leur côté, doivent apprendre à ne vouloir des enfants que dans les conditions prescrites par la société. Le petit garçon regarde son corps et celui des autres hommes de tout âge et découvre qu'il a le pouvoir d'explorer, de dissocier, de réunir, de construire, de pénétrer les mystères du monde, de se battre, d'aimer. La petite fille regarde son corps et celui des autres femmes de tout âge et comprend qu'elle va pouvoir créer, porter dans ses bras, allaiter, soigner un enfant. Pour échapper à la simple logique des "seins qui donneront du lait", il faut qu'interviennent des formes très élaborées de conditionnement social et culturel. Des filles peuvent être formées dans un milieu où chacune d'entre elles voudrait être garçon et s'irrite d'être fille, où être femme et avoir un enfant équivaut à voir son corps occupé, déformé et abîmé. Les filles peuvent certainement apprendre à ne pas vouloir d'enfants mais c'est toujours, semble-t-il, sous l'influence de la société. » (pp. 211-212)
6. « À l'aube de l'histoire humaine, une invention sociale amena les hommes à assurer la subsistance des femmes et des enfants. Il n'y a aucune raison de croire que les mâles nourriciers aient eu la notion de la paternité physique, mais il est bien possible que la nourriture apportée par l'homme ait été une sorte de récompense accordée à une femelle qui n'était pas trop inconsistante dans ses faveurs. Dans toute société, l'enfant mâle apprend que, quand il sera grand, il lui faudra, pour être un membre à part entière de la société, nourrir une femme et des enfants. Même dans les sociétés les plus simples, un petit nombre d'hommes se dérobent à cette responsabilité, deviennent des vagabonds, des propres à rien ou des misanthropes vivant seuls dans les bois. Dans les sociétés complexes, un grand nombre d'hommes peuvent fuir la responsabilité de nourrir femmes et enfants en entrant dans des monastères – où ils assurent mutuellement leur subsistance – ou en embrassant une profession qui leur conférera le droit d'être nourris : armée, marine, ordres bouddhistes de Birmanie. Malgré ces exceptions, toutes les sociétés connues reposent solidement sur ce comportement nourricier de l'homme qui est un acquis.
[…]
La répartition du travail peut se faire de mille façons : les hommes peuvent avoir beaucoup de loisirs dans telle société, les femmes dans telle autre […] ; mais le noyau demeure. […] Rien ne prouve que l'homme qui ne serait pas façonné par l'éducation sociale, l'homme animal agirait de la sorte. » (pp. 175-176)