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Citations de Margaux Fragoso (38)


Tes instincts - souviens-toi qu'ils ont presque toujours tort. Ceux qui ont raison pour ce que tu dois faire, ce sont tes amis et ta famille, ils sont de bon conseil ; et même le premier venu dans la rue, qui ne sait rien de rien sur toi : raconte-lui où tu en es, et son avis sera bien meilleur que tout ce que tu pourras penser, la tête dans les mains, à ton propre sujet.
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J’ai commencé à écrire ce livre l’été d’après la mort de Peter Curran. J'ai rencontré Peter quand j’avais sept ans et j’ai eu une relation avec lui pendant quinze ans, jusqu’à ce qu’il se suicide à l’âge de soixante-six ans.
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Le secret : voilà ce qui a permis au monde de Peter de s'épanouir. Le silence et le déni sont exactement les forces sur lesquelles comptent tous les pédophiles pour que leurs vrais mobiles restent cachés. [...] Les prédateurs sexuels cherchent des enfants de foyers perturbés, comme était le mien, mais ils peuvent aussi tromper des familles ordinaires en leur faisant croire qu'ils sont tout à fait ordinaires eux aussi, ou même des membres éminents de la communauté. Les pédophiles sont maîtres en tromperie parce qu'ils excellent d'abord à se tromper eux-mêmes ; ils s'illusionnent à croire que ce qu'ils font est inoffensif.
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C’est comme si les pédophiles vivaient dans une sorte de réalité fantastique, et ce fantastique contamine tout. Comme s’ils étaient eux-mêmes des enfants, mais pleins d’un savoir que les enfants n’ont pas.
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" J'invente des histoires pour ma fille, tout comme mon père l'a fait pour moi quand j'avais son âge. Je cultive certaines traditions familiales; les autres doivent disparaître avec moi."
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Vivre avec lui,"c'est" un film d'horreur, dit Maman.
Non,vivre avec lui, c'est une "chaîne" de films d'horreur.
Sans coupure pour la pub." Je plantai ma paille dans la colline de sel et soufflai tous les petits grains.
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Ses yeux étaient pleins de larmes, et quand j’essayai de le toucher, il repoussa ma main. « Quand je me lève le matin, quand je me couche le soir, c’est toi ! Ma première pensée quand je me lève c’est de boire un café, de fumer une cigarette, et d’écrire une lettre à Margaux ! Regarde tout ça ! » Il montrait une caisse qui contenait tous les classeurs de ses brouillons de lettres. « Ma chambre, c’est un mausolée ! »
C’était vrai. Tout ce qui était moi était conservé dans cette pièce. Sans Peter pour me voir, pour m’adorer, comment pourrais-je exister ?
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Je ne me lève pas en attendant du soleil qu'il se lève, et, quand il le fait, je prends ça comme un cadeau.
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On ne peut pas avoir ce qu'on veut, dans la vie. Mais on peut être soi-même, avoir fait des choses courageuses, avoir vaincu ses peurs, et regarder sa jeunesse avec fierté : on peut être ce genre de personne-là.
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-Huit ans est le plus bel âge pour une fille, dit Peter quand j’eus ouvert mes cadeaux. Mais ça me rend triste de te voir grandir.
Ça me rendait un peu triste, moi aussi. Quand j’avais quatre ou cinq ans et que les gens me disaient que j’allais grandir, je ne les croyais pas. Je ne pouvais pas croire que mes pouvoirs d’enfant ne dureraient pas toujours – me cacher sous les tables, loger mon corps entier sous une chaise ou dans des recoins minuscules. Je chérissais cette souple liberté animale, la joie de plier entièrement bras et jambes sous moi, de trouver dans les barrières une brèche où me glisser, une fente entre un tronc d’arbre géant et un mur de pierre ; c’était là ma gloire.
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“Il était essentiel pour moi, aussi, d'y mettre la forme, d'écrire mon histoire davantage comme un roman que comme une confession. de réussir à user d'une force lyrique et poétique afin de donner un sens à la nature inarticulée du désespoir.”
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"Je me disais que Karen était trop jeune ; Peter n'en voudrait pas. Il avait dit que huit ans était le plus bel âge pour me demander ce truc spécial qu'il voulait. En plus, il m'aimait d'une autre façon que Karen ; j'étais certaine qu'il la voyait comme sa fille. C'était moi qui avait le potentiel d'être sa femme et la mère de ses enfants, parce que j'étais tellement mûre pour mon âge ; j'avais certes une fois failli à son attente, mais j'étais à peu près sûr qu'il m'avait pardonné maintenant." Ed Flammarion page 96
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Je voulais voir un homme faire à un autre homme ce qui semblait ennuyeux ou même avilissant quand c'était à une fille. J'avais besoin d'être rassurée sur le fait que les hommes et les femmes n'étaient pas si différents. Les films de Peter laissaient entendre que le monde entier était fait de femmes se soumettant à des hommes, et je savais que ce n'était pas vrai.
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Peter me remboursait souvent pour le sexe [...]. Je craignais, si je faisais quoi que ce soit sans l'échanger contre au moins un petit truc, qu'il croie que j'aimais ça ; qu'il ne comprenne pas que je payais, moi, au prix fort.
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Cette cave sombre, crasseuse, pleine de toiles d'araignées, m'avait pris toute ma vie. C'était l'endroit où j'avais renoncé à moi, c'était là où je détruisais pour lui ma propre volonté ; et maintenant il n'y en avait plus...
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Tu as laissé dans ma boîte à lettres une enveloppe contenant dix lettres de suicide et plusieurs testaments sur des pages à carreaux tirées d’un carnet : tu me donnais ta voiture. Tu as dessiné un plan pour moi, pour que je puisse trouver ta Mazda noire et que je n’ai pas à payer les frais de fourrière. Tu m’as laissé un double de la clef dans une enveloppe. La clef d’origine, tu l’as laissée sur le contact de la Mazda. J’avais vingt-deux ans, tu en avais soixante-six.
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Le silence et le déni sont exactement les forces sur lesquelles comptent tous les pédophiles pour que leurs vrais mobiles restent cachés.

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J'invente des histoires pour ma fille, tout comme mon père l'a fait pour moi quand j'avais son âge. Je cultive certaines traditions familiales ; les autres doivent disparaître avec moi.
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Elle voulait savoir si Peter m'avait jamais touchée ; elle posa cette question de plusieurs façons différentes, et répétait : "Tu es sûre ?" à chacun de mes non. [...] Elle en vint à me dire des choses comme "il te revient de protéger d'autres filles". Quelle blague. Je protégeais déjà d'autres filles. Je lui donnai ce qu'il voulait, en fantasme. Il n'avait pas besoin de faire du mal à de vraies petites filles.
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Je vais t'expliquer. La vie se déroule par étapes, comme des échelons. D'abord, tu es une enfant qui joue à la poupée. Ensuite, tu es une pré-ado, tu commences à t'intéresser aux garçons. Et puis tu deviens ado et tu sors avec des garçons, et tout ça. Mais pour toi, ces échelons ont été sautés. Ce que nous devons faire, c'est retourner en arrière et réparer l'échelle. Pour ce faire, nous devons arrêter le sexe, tout le sexe. Arrêter net, point barre. Notre amour doit être entièrement pur et spirituel. Je serai ton père.
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