Citations de Margherita Gabbiani (80)
Je me suis longtemps considérée comme une fille sans histoires. Ma vie, sans être monotone ou ennuyeuse, a rarement été ponctuée de revirements inattendus ou d'aventures rocambolesques.
L'amour a ses raisons, que la raison ignore.
Le secret attise le désir.
Ce qui se passe entre nos murs n'a rien d'une banale prestation érotique remunérée. Ce que nos hôtes et hôtesses vendent, ici, c'est du rêve. Du fantasme. Du désir, sublimé au rang d'art.
En tant que femme, on attend de nous que l’on traque le moindre bourrelet, que l’on exhibe des plastiques parfaites et peu importe si pour ça, on doit s’affamer. Mais chez un homme, ces mêmes rondeurs sont à peine remarquées, ou ne sont qu’un signe de bonne santé et d’appétit pour la vie.
Mon coup de foudre pour Margaux n’a été qu’un signe de plus du destin… Car je ne peux pas me voiler la face plus longtemps : je suis complètement fou de cette fille. Ma collègue.
Les larmes perlent au coin de mes yeux. Je m’efforce d’ignorer les palpitations de mes cicatrices sur mes avant-bras et mes poignets. Ce soir, elles me semblent plus vives que jamais, comme si je me les étais infligées hier, et non des années auparavant.
Peut-on vraiment parler d’amour, quand la souffrance de l’autre vous laisse totalement indifférent ?
Je suis d’accord pour souffrir un peu, si c’est ce qu’il faut pour t’avoir près de moi.
Tu veux que je t'aide ou pas? Parce que si je te saoule avec mes conseils, t'as qu'à le dire, je me casse. Et tu te débrouilles avec monsieur Mode ici présent pour ta soirée. Après, tu ne viendras pas te plaindre si t'es le seul mec en smoking Babou à faire la fête au Ritz.
Je me rends alors compte que contrairement à ce que j'ai toujours cru, j'ai bien un "type de mec". Et il se tient actuellement devant moi...
Je me compose un sourire de circonstance et essuie une légère goutte de sueur qui perlait sur ma tempe. Entre les bulles et mon trac, j'ai les moins moites comme lorsque j'avais quatorze ans.
Au début d'une histoire, on veut plaire à l'autre, on fait des efforts. Là, j'ai l'impression qu'il considère que notre relation est acquise. Que JE suis acquise.
Elle est coincée dans ma tête comme une mélodie, elle n’en sort pas. Mais si avant elle était une chanson pop aux notes sucrées et entraînantes, maintenant elle ressemblerait davantage à un blues déchirant.
Je suis d’accord pour être mêlé à tout ce que tu veux, et même pour souffrir un peu, tant que je peux encore te voir.
Ses beaux traits expriment une souffrance dont j’ignore tout, mais qui me prend aux tripes comme si c’était la mienne.
— Mais j’en suis très heureux ! Écoute-moi bien, nous deux, ce n’est pas juste une histoire sans lendemain. Après tout ce qu’on vient de vivre, tu le sais toi aussi n’est-ce pas ?
Elle se lève à son tour en entraînant la couette pour recouvrir son corps nu. Elle se plante devant moi, tout sourire.
— Tu es fou, murmure-t-elle. Mais je t’aime, moi aussi.
On ne se rend pas compte à quel point c’est douloureux jusqu’à ce qu’on se retrouve à jouer le premier rôle de cette pièce infernale.
J’ai l’impression qu’Adam ne se contente pas de me regarder : il me voit, vraiment.
Quand je pense que Jean oublie la moitié de ce que je lui dis dans les cinq minutes qui suivent ! Gabriel est différent, c’est toujours un plaisir de bavarder avec lui, quel que soit le sujet. Je peux aujourd’hui affirmer que nous avons tissé des liens d’amitié, lui et moi.