Chapitre 1 :
Samedi 5 juillet
«...Je suis vilaine… et j’adore ça !
— Ah heu, oui… hin hin hiin… et sinon donc, tu n’es jamais sortie avec Bruno c’est ça ?
Je pince les lèvres pour retenir un sourire en la voyant tenter de se dépêtrer de son embarras.
— Samuel, je corrige.
— Oui Samuel, et donc tu n’es pas sortie avec lui ?
— Non, elle a fait mieux.
Nous sursautons toutes à la voix grave dans mon dos et j’écarquille les yeux en découvrant son origine.
Une origine d’un mètre quatre-vingts, blond comme les blés avec deux yeux turquoise qui me fixent, rieurs, et qui prend le temps de s’accroupir à côté de ma chaise, un sourire en coin, la main négligemment posée sur le dossier et l’autre sur mes cuisses.
— Elle a accepté de m’épouser.
Je souris de toutes mes dents en le voyant à côté de moi.
— Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais que ton rendez-vous allait durer toute la journée.
Il frotte son nez contre mon épaule avant d’y déposer un baiser léger comme une plume.
— Le client a dû partir précipitamment, alors on a décalé toutes les présentations à ce matin pour boucler avant midi. Ce qui veut dire que je suis officiellement à toi pour le reste du week-end.
— Tu es fiancée ?
La voix de Lily me sort de ma contemplation et je tourne vers elle. Mais je n’ai pas le temps de répondre que Samuel le fait à ma place.
— Mariée, et ça fera un an demain. Samuel Craven, je suis son mari.
Il tend la main vers Lily et elle la serre avec mollesse avant de me regarder, ahurie.
— Mais… mais tu n’as pas de bagues !
J’en reste pantoise. Je n’ai même pas pensé à regarder sa main gauche et elle a vu tout de suite que la mienne était nue.
— Oui d’ailleurs j’aimerais savoir aussi pourquoi, grommelle une voix à côté de moi en soulevant la main fautive.
Je prends un air candide et contrit avant de répondre.
— Il fait chaud et mes doigts ont gonflé… Si je les gardais c’était mon annulaire ou les bagues.
— Ça m’aurait fait mal que tu perdes ton annulaire…
— Qui te dit que j’allais garder les bagues ?
— Après tout ce temps à chercher LA bague de fiançailles, j’espérais un peu plus de reconnaissance de ta part.
— C’est ton choix, mais un doigt en moins à ma main c’est un doigt en moins pour…
Je ne finis pas ma phrase et je pince les lèvres quand je réalise que nous ne sommes TOUJOURS pas seuls...»