Marguerite Gentzbittel et les "tala" (les élèves qui vont à la messe")
Marguerite GENTZBITTEL évoque son éducation dans le public, tout en étant elle même
catholique et confie son besoin de se confronter aux points de vue des autres qu'elle ne peut trouver que dans le public
On leur laisse croire qu'ils pourront transmettre tout ce qu'ils ont appris et il n'en est rien. Mille autres tâches les absorbent dans la classe.
La formation délivrée aux enseignants néglige de leur inculquer d'indispensables connaissances préalables à toute transmission de contenus. Savoir repérer le gosse qui ne supporte plus de rester tranquille, savoir qu'un jeune est désormais incapable de rester immobile durant cinquante-cinq minutes et préparer l'antidote, varier les exercices... (p.142)
Mon choix est d'agir dans , sur et par une communauté humaine. Pareille ambition induit la recherche, la conquête d'un certain pouvoir, et je reconnais volontiers que je me démène pour le rétablir chaque fois qu'il aurait tendance à m'échapper. J'en veux, du pouvoir, j'en ai, mais c'est l'instrument de mon choix, non l'essence de ce choix même. (p.98-99)
Le découpage du monde enseignant en disciplines étanches, en horaires cloisonnés, la carence de salles de réunion, l'inadaptation de l'architecture scolaire sont autant d'obstacles à l'échange professionnel, au travail collectif. (p.237)
On parle abondamment dans les circulaires et rapports, d'"équipe de direction". La réalité est plus nuancée, sinon radicalement autre : un agglomérat d'individus. (p.127)
Il faut faire très attention, dans ce métier, à ne pas coudre des pièces neuves sur un tissu usé, parce qu'il en résulte fatalement une multitude de trous. (p.59)
J'ai souhaité que le lycée se mue en lieu de parole, d'échanges. Je constate que cela marche assez bien de ce point de vue : on s'y exprime abondamment. (p.205)