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Critiques de Marguerite Yourcenar (807)
Nouvelles orientales

Résumé : Un recueil de dix nouvelles dont il serait bien difficile de faire un résumé. Il s'agit plus de fables, de contes que de nouvelles. Des contes sur l'art, la mort, l'amour. L'écriture de Marguerite Yourcenar est poétique et émouvante, mais aussi violente. Elle ne vous lâchera pas sans vous avoir profondément touché. Ce sont des nouvelles qui traitent de pouvoir : du pouvoir des hommes, des arts, des sentiments, mais surtout le pouvoir des mots !



Le mot de la fin : C'est le livre qui m'a mené à la lecture je pense, un bijou féminin avec une écriture fascinante qui transporte, fait espérer et fait rêver.
Lien : http://lesmiscellaneesdepapi..
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Comment Wang-Fô fut sauvé

Wang-Fô est un vieil artiste très pauvre qui parcours le royaume des Han avec son jeune disciple, Ling. Ils vivent au jour le jour, ne sachant jamais s’ils auront un toit pour la nuit ou un repas pour remplir leur estomac affamé, car Wang-Fô est un artiste qui ne vend pas son art, il l’offre ou l’échange contre un bol de riz. Arrivés dans la capitale, ils se font emmenés de force au palais de l’Empereur par les gardes de ce dernier. Elevé parmi les toiles de Wang-Fô, l’artiste veut le punir de lui avoir fait croire en un monde d’une beauté qu’il n’a pas retrouvé dans la réalité…



Au travers d’un texte d’une très grande poésie, Marguerite Yourcenar nous conte les derniers jours d’un peintre magicien nous conduisant au coeur même de son oeuvre magnifiquement illustrée par Georges Lemoine. J’ai été très touché par la beauté du texte et de cette histoire tragique.
Lien : http://sirthisandladythat.wo..
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Mémoires d'Hadrien

Avec Mémoires d'Hadrien, j'achève mon premier roman de Marguerite Yourcenar. Autant dire que la découverte de la prose de la première Académicienne a été extrêmement agréable ; je renouvellerai prochainement l'expérience avec l'Oeuvre au noir.

Cette lecture fut intéressante encore plus qu'agréable. La vie d'Hadrien, empereur pacifiste, est relatée de façon passionnante ; le personnage m'a beaucoup plu.
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Le Labyrinthe du monde, tome 2 : Archives d..

Marguerite Yourcenar se lance à la recherche de ses racines. Elle commence à la préhistoire avec une description géologique et géographique des Flandres Françaises. Elle se lance ensuite dans les archives familiales et plus elle se rapproche de notre temps, plus le livre devient précis. Elle réveille les personnages singuliers de sa famille en s'attardant sur leurs passions, leurs amours et leurs noblesse.



On est plongé dans un monde fascinant décrit avec une superbe plume.
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Nouvelles orientales

J'ai découvert Marguerite Yourcenar il y a déjà 4 ans, à travers un texte étudié en français. Or, depuis, je ne m'étais pas encore lancée dans la lecture complète d'une de ses oeuvres. Erreur réparée et autant vous dire tout de suite que c'est une très belle redécouverte.



En effet, le texte que j'avais dû étudier m'avait énormément plu. Je peux en dire autant de ces nouvelles retranscrites, voir réinventées par Mme Yourcenar.

J'ai tout de suite accroché au style d'écriture, à la poésie des mots, à ses personnages qui sortent de l'ordinaire, ces nouvelles mêlant les légendes et le divin.



Elle m'a conquise dès les premières pages, et a su me captiver jusqu'au dernier mot. .
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Le coup de grâce

Un petit récit d’une centaine de page qui nous ai donné par Marguerite Yourcenar. Un récit court mais qui s’avère long tout de même à la lecture. Peu de dialogues. Pas de chapitres. Un récit continuel à la première personne mais logique.



1919. La guerre a ravagé les pays Baltes. Trois personnages. Eric, le narrateur. Sophie et Conrad. Sophie est la soeur de Conrad et est éperdument amoureuse de Eric. C’est Eric qui nous raconte tout. Les détails de la guerre comme la psychologie des personnages. Il raconte le comportement de Sophie à son égard, il interprète des choses à sa façon. J’ai trouvé qu’Eric était un personnage complexe. On ne sait pas ce qu’il ressent pour Sophie. Est-il amoureux? Mais s’il l’est, pourquoi ne se mettent-ils pas ensemble? Et s’il ne l’est pas, pourquoi gifler Sophie alors qu’elle embrasse Volkmar ?



Marguerite Yourcenar joue sur beaucoup de sentiments : l’amour, l’amitié, la haine, le désir. Ça m’a beaucoup plu de découvrir son style malgré ses phrases longues par endroit. La quatrième de couverture parle d’une tragique histoire d’amour, c’est dans les dernières pages que cela s’avère exacte. J’ai adoré la fin car elle est comme je les aime : triste, tragique, sombre, choquante. Difficile de faire plus noir.



Ce n’est certainement pas la grande oeuvre de l’auteure mais j’ai apprécié cette lecture. Une lecture qui marque. Je retenterai Marguerite Yourcenar.
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Mémoires d'Hadrien

Alors, qu'en ai-je pensé? Je dois dire que je ne savais que penser de ce livre, même si je commence à en entendre de plus en plus parler, surtout qu'il m'a été proposé dans ma folie inspirations babelionautes pour ma liste ABC. Par son caractère un peu classique, je craignais de détester ce livre, mais je fus ravie dès les premières pages car je trouvais que ça se lisait mieux que je pensais. Or, ce n'est pas le cas pendant tout le roman. Malheureusement.

Il y a même des endroits où j'avais le goût d'abandonner si ce n'eût été que ce livre était une lecture commune avec Marmotte, l'organisatrice du challenge Classiques au coin du feu et qu'il était multi-challenges. Cependant, je crois que le style faisait que je lisais moins vite qu'à l'habitude, gâchant un peu mon plaisir. Je dois dire que lorsque je commençais à lire une partie, j'aimais bien, mais après une vingtaine de page, je trouvais parfois la lecture lourde, à cause des théories un peu philosophiques que YOURCENAR nous glisse à travers les Mémoires d'Hadrien. De plus, j'avais parfois l'impression de me perdre dans l'Histoire, car elle ne me semblait pas aussi accessible que je l'escomptais, bien que j'aime l'époque romaine. Même chose pour l'histoire, car il ne m'a pas semblé y voir une grande intrigue; donc c'était dure d'être captivée par moments. Par contre, je ne peux nier que YOURCENAR a une belle plume, malgré ses longues phrases. Elle est également bien documentée et il est intéressant de voir certaines citations où elle fait le parallèle avec notre époque contemporaine telle que:



« Nos faibles efforts pour améliorer la condition humaine ne seraient que distraitement continués par nos successeurs ; la graine d'erreur et de ruine contenue dans le bien même croîtrait monstrueusement au contraire au cours des siècles. »



Également, la citation suivante ravira certainement les amateurs de livres que vous êtes:



« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été des livres. [p.43]»



et les amateurs de français (surtout les enseignants):



« Les méthodes des grammairiens et des rhéteurs sont peut-être moins absurdes que je ne le pensais à l'époque où j'y étais assujetti. [...]»



De plus, ayant lu ce livre dans le cadre du challenge Au coeur de la Rome antique, je ne peux passer outre la citation qui m'a inspiré le titre de ce billet, vestige de vérités:



« [...]J'accepte avec calme ces vicissitudes de Rome éternelle. »



Voilà pour moi! D'ailleurs, en lisant d'autres critiques, je me rends compte qu'il n'y a pas de véritables critiques négatives, mais que plusieurs regrettent d'être passés à côté. Je crois que je fais partie de ceux-là.



Aussi, en voulant m'assurer que YOURCENAR était Française pour le Tour du monde (J'ignore si ce challenge est d'actualité, quelqu'un le sait?), j'apprends qu'elle est plutôt Belge, me permettant de l'inclure dans le challenge Littérature belge. Somme toute, cette lecture ne fut pas que dans ces challenges. Voici donc les logos des challenges cités et des autres:
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Extraordinaire. Un style d’écriture pour le moins époustouflant et c'est dire que l'on s'en doutait un peu sachant que l'auteur est Marguerite Yourcenar. N'est-ce pas ?

Alors déjà, avec Alexis, j'ai voyagé. Je trouve que ce livre véhicule la justesse des sentiments humains. Je n'aime pas ces livres où les personnages sont parfaits et alors irréels, idéaux. Non. Ce n'est pas la réalité et M. Yourcenar arrive très minutieusement à le transmettre à travers cette œuvre littéraire.

Cadeau d'anniversaire, ce livre est une découverte avec l'auteur. J'ai aimé. Vraiment. Un petit bijou de la littérature française, à lire sans modération.
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L'Oeuvre au noir

C'est étrange quand parfois l'on prend des livres qui viennent à point dans ce que l'on vit . Sans commune mesure avec le parcours du héros mal dans son époque , je me suis délecté à suivre ses pérégrinations en Europe dans une époque sombre alors que je traversais moi-même une période peu reluisante de mon passage terrestre ....pour finalement me convaincre que je vis à une époque et en des lieux bien luxueux et insouciants .
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Mishima ou La vision du vide

Comme l'écrit à juste titre Marguerite Yourcenar, il est très difficile de juger un grand écrivain qui appartient à une autre civilisation que la nôtre. Pourtant cette biographie permet de mieux cerner Mishima et tout ce qui a fait de lui un représentant d'un Japon occidentalisé mais marqué par des caractéristiques immuables.

Après une longue évocation de ses origines familiales, où nous découvrons un grand-père gouverneur d'une île, une grand-mère sortie d'un univers de samouraïs, qui vivait recluse dans ses appartements et qui y confinait le petit Mishima, nous suivons le parcours littéraire de Mishima. Ses livres les plus importants, notamment les "Confessions d'un masque", son premier succès, sont resitués dans l'actualité de l'époque.

Marguerite Yourcenar nous entraîne dans le cheminement intellectuel de Mishima et consacre un long moment à cette fin tragique qu'il a choisie de se donner..

Une biographie courte mais qui va à l'essentiel et qui nous donne envie de lire aussi les oeuvres moins connues de Mishima.

Un beau moment de lecture.
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L'Oeuvre au noir

Je viens d'achever "L'Oeuvre au Noir" et même si je n'y ai pas trouvé le souffle unique qui est celui des "Mémoires d'Hadrien", je ne saurais faire autrement que de recommander la lecture de cet ouvrage (qui peut paraître austère, je n'en disconviens pas). La langue y est toujours aussi superbe, bien qu'un peu moins naturelle que dans les "Mémoires" où, tout en conservant sa richesse un peu précieuse, elle semble couler de source.



"L'Oeuvre au noir" nous conte le destin de Zénon, fils bâtard d'un jeune prélat italien et de la soeur d'un riche banquier flamand. Abandonné par son père (qui meurt il est vrai un peu plus tard) et délaissé par sa mère (qui ne le supporte pas), le jeune Zénon développe très tôt un esprit indépendant et avide de liberté. Périlleuse revendication dans le monde perclus de guerres religieuses qu'est celui de l'Europe du XVIème siècle.



En définitive, Zénon se fera médecin tout en tâtant, comme nombre de ses confrères à l'époque, de ce que l'on appelle encore l'alchimie. De sa Bruges natale jusqu'au Paris de Catherine de Médicis et à la Pologne des Wasa, il cherche, cherche inlassablement une vérité qui n'est pas de ce monde et dont ce sceptique avant la lettre se demande même si elle peut avoir droit de cité en ce bas-monde.



Fin, révolté et intelligent, Zénon se commet bien entendu dans la rédaction de certains traités que l'Eglise aussi bien que les Luthériens considèrent avec la plus grande méfiance. En d'autres termes, eût-il vécu de nos jours, que Zénon aurait probablement été un grand défenseur de la laïcité et de cette liberté d'expression qu'elle seule autorise.



Mais dans cette Europe qui s'enferme pour longtemps dans la Contre-Réforme, Zénon doit fuir et se cacher. Avec les ans, il revient dans sa ville natale, sous le nom d'emprunt de Sébastien Théus (le jeu de mots sur "Théus" est savoureux). Tout s'y passe d'abord assez bien et puis ...



Et puis, les hommes et leur ignorance supersticieuse étant ce qu'ils sont d'habitude, tout finit mal, vous l'aurez deviné.



Mais - et cela, c'est le message du livre - pas un seul instant, Zénon ne faiblit. Pour s'éviter d'ailleurs la faiblesse ultime de la chair devant la torture et le bûcher, il s'évade par le suicide, un suicide dans la grande tradition de ces Anciens qu'il admirait.



Un roman brillant, prix Fémina largement justifié en 1968.



Et aussi, en ces temps où l'obscurantisme religieux redresse son profil d'hydre de Lerne, un réquisitoire posé mais impitoyable contre ceux qui refusent aux hommes la liberté de leur conscience. A lire absolument.;o)
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Nouvelles orientales

Défi ABC 2023 2024 : Y.

De Yourcenar j'avais lu le roman historique les Mémoires d'Hadrien, et apercevant ses Nouvelles Orientales en bibliothèque (je connaissais uniquement la première nouvelle, Comment Wang Fo fut sauvé), je m'y plongeai avec plaisir. Le style de Yourcenar, épique par ses épithètes homériques, très imagé, faisant appel aux sens, à la nature, à la nature humaine, se lit avec délice, sa lente prose montre davantage qu'elle ne raconte. Les récits sont en effet simple et sauraient être des arguments de ballet, la chute de la Veuve Aphrodissia, notamment, m'a marquée. La Veuve Aphrodissia et la nouvelle sur le Prince Genghi, "passage manquant" du Dit de Genghi, ce classique japonais.

J'en viens à mon second point, outre le style : l'érudition que l'on trouvait déjà dans les Mémoires d'Hadrien. Le Post Scriptum exprime les sources d'inspiration de l'autrice. Par exemple, le nom Notre Dame des Hirondelles donné à une chapelle, fait écrire Yourcenar au sujet du syncrétisme religieux (rencontre entre des Nymphes et Marie en personne). Le court récit de la déchéance de Kali, déesse indienne, s'inspire de la matière indienne, ainsi que de sa philosophie. Ainsi, dans le Post Scriptum, Yourcenar indique que sans cela, ce serait un exotisme occidental à la "Inde Galantes". Ces nouvelles nous évadent, nous dépaysent, pour autant Yourcenar ne tombe pas dans les facilités d'un exotisme un peu cliché.

Matthieu Golay écrit que ces nouvelles sont une chapelle dans un vaste palais (c'est à dire l'œuvre globale de Yourcenar) : si les mémoires d'Hadrien sont un monument, ces nouvelles sont un petit lieu charmant.



J'ai été convaincue et recommande ce recueil.







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Nouvelles orientales

Une dizaine de nouvelles inspirées de contes, fables, légendes orientales ou faits divers situées en Europe de l'Est, Balkans, Grèce ou extrême Orient. Contes philosophiques, nouvelles fantastiques, l'écriture est travaillée, riche, poétique. Dans presque toutes, la mort, violente de préférence est au rendez-vous.

Recueil publié une première fois en 1938, remanié en 1963 et enrichi d'une dernière nouvelle "La mort de Marco Kraliévitch" en 1978.
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Nouvelles orientales

Nouvelles orientales / Marguerite Yourcenar

Les dix nouvelles de ce recueil paru en 1938 se situe entre mythe, conte et fable ou encore légende, en tout cas au delà du réel. Elles expriment clairement la tentation de l’Orient ressentie par l’auteure, mise à part la dernière qui a pour cadre la Hollande.

Dans comment Wang-Fô fut sauvé, est retracée la vie de ce sage artiste peintre chinois accompagné de son fidèle serviteur Ling. Lors d’une rencontre avec l’Empereur « Dragon Céleste », lui est reproché dans ses peintures d’embellir la laideur du monde. Il est condamné mais auparavant doit peaufiner une peinture qui pour l’Empereur n’est pas aboutie. Par fines touches picturales, le sage se fait magicien en donnant vie à son tableau et naissance au réel à partir d’une image pour échapper à la cruauté du Dragon Céleste. Cette nouvelle s’inspire d’un apologue taoïste de la vieille Chine. Le peintre aime l’image des choses et non les choses elles-mêmes.

En croisière en Méditerranée sur un paquebot, un Français raconte à ses deux amis la légende du héros serbe Marko. « Le sourire de Marko » parle de trahison et de vengeance, et surtout du courage de Marko qui nouait des relations secrètes avec des pays infidèles. Il va résister à toutes les tortures jusqu’au moment où il trouve son maître…

En croisière en mer Adriatique, Jules Boutrin raconte à son compagnon de cabine Philip Mild une histoire, alors que le jeune français questionnait l’anglais en lui demandant s’il savait ce qu’est une bonne mère. Et celui-ci d’ajouter que ce n’est plus que dans les légendes des pays à demi barbares qu’on rencontre encore des créatures riches de lait et de larmes dont on serait fier d’être l’enfant. Et voici l’histoire légendaire : trois frères construisent une tour du côté de Raguse (aujourd’hui Dubrovnik en Croatie), laquelle s’effondre régulièrement. Les villageois leur expliquent que pour que la tour reste debout, une personne doit être sacrifiée et emmurée dans la construction. Ne voulant pas sacrifier une personne au hasard, ils décident que ce sera une de leurs épouses, celle qui apportera le repas du lendemain midi. L’aîné espère que ce sera sa femme, car il ne l’aime pas. Le second a l’intention de prévenir sa femme pour qu’elle se cache. Seul le troisième garçon est soucieux car il ne veut pas trahir sa parole en prévenant son épouse. La suite montrera ce qu’est une vraie bonne mère. Une nouvelle qui nous laisse abasourdi tant la situation est injuste et dure et pourtant poétique de par le beau style de l’auteure.

Ces deux nouvelles précédentes s’inspirent de ballades balkaniques du Moyen-Âge.

« Lorsque Genghi le Resplendissant, le plus grand séducteur qui ait jamais étonné l’Asie, grand poète et calligraphe, eut atteint sa cinquantième année, il s’aperçut qu’il fallait commencer à mourir. » Genghi a perdu sa femme la princesse Violette jadis et sa troisième épouse l’avait trompé avec un jeune parent. Il distribua ses biens, pensionna ses serviteurs et partit finir ses jours dans un ermitage qu’il avait fait construire au flanc de la montagne. Le sevrage est dur pour Genghi lui qui avait connu une vie orageuse en amour. Une de ses anciennes maitresses lui envoie des lettres en lui proposant de venir partager sa solitude. Genghi ne donne pas suite après seulement quelques visites nocturnes… Mais cette femme a plus d’un tour dans son sac et va user de multiples stratagèmes pour tenter de parvenir à ses fins d’autant plus facilement croit-elle que Genghi devient peu à peu aveugle. Le thème de cette nouvelle est emprunté à un grand texte littéraire japonais du XIe siècle qui relate les aventures d’un Don Juan asiatique.

Dans une ile grecque, Panégyotis, le fils d’un des paysans les plus riches de l’île, rencontre les Néréides en cherchant un vétérinaire pour soigner ses moutons. Les Néréides, ces fées belles et nues, rafraichissantes sont très dangereuses car les regarder rend muet et idiot. Panégyotis se laissera-t-il séduire ? Une aventure qui peut mal finir.

Le moine Thérapion décide d’éliminer les nymphes Néréides qui ont pris l’habitude d’emmener les enfants danser au bord des précipices et les bloque dans une grotte où elles vont se transformer en hirondelles… Notre Dame des hirondelles est le nom d’une chapelle en Grèce et cette histoire fait partie de la mythologie grecque et en même temps chrétienne. Le but du moine est d’éliminer les nymphes qui représentent le paganisme antique dans le domaine du mal, ce qui n’est pas le point de vue des paysans qui voient en elles des fées bienfaisantes…

Kostis est le nom d’un bandit de grands chemins. Des paysans parviennent à le capturer et l’égorgent. Aphrodissia a eu son mari, le pope du village, assassiné par Kostis et remercie les paysans pour cette vengeance. En vérité, Aphrodissia est veuve deux fois car Kostis était son amant à l’insu de tous. Et sur le bras de Kostis est tatoué le nom de sa maitresse. Aphrodissia doit donc récupérer le corps et le cacher afin d’éviter la lapidation…

Kâli allie la beauté à l’horreur et suscite le désir tout autant que l’effroi et va provoquer la colère des dieux…

Marko Kraliévitch est un homme juste et bienveillant en apparence, mais en réalité un infidèle à son peuple et l’affrontement avec un sage vieillard va le conduire au pire… Cette nouvelle n’a été ajoutée au recueil qu’en 1978 et vient d’une ballade serbe.

La dixième et dernière nouvelle de ce recueil évoque la vie d’un peintre qui peint sur commande. Cornelius Berg peint pour gagner sa vie, mais se faisant vieux, il n’a plus le cœur à l’ouvrage et ne trouve plus rien de beau à peindre… Cette dernière nouvelle vient comme un écho à la première, celle concernant Wang-Fô : alors Cornelius touche les objets qu’il ne peint plus…

Ce recueil forme un édifice à part dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, le réel s’y faisant changeant et le rêve et le mythe apparaissant comme un nouveau langage, le tout dans un style dépouillé, concis mais toujours flamboyant.











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Mémoire d'Hadrien - Carnets de notes de mémoire..

Un de ces livres dont on a beaucoup entendu parler, en bien. En fait, je ne sais quoi penser de ce livre. Très belle écriture, mais toute la partie historique (formidablement documentée, et fruit d’un immense travail, je n’en doute pas) laisse un peu le lecteur (moi en tous cas) sur le bord de la route. J’imagine que les personnes intéressées par l’histoire latine puiseront directement aux sources, notamment auprès du facétieux Paul Veyne qui vient lâchement de nous quitter. Et puis pour le volet philosophique on lira directement Marc-Aurèle l’empereur-philosophe. Voilà. Une expérience littéraire à tenter, de toutes manières.

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Nouvelles orientales

De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, Marguerite Yourcenar nous transporte à travers des contes et légendes au-delà des époques.

10 nouvelles éminemment passionnantes.

La plume de l'autrice m'a subjuguée. C'était beau, captivant et ce fut un très agréable moment de lecture. J'ai beaucoup aimé.

Un véritable coup de cœur.


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Feux

La plus classique, la plus virile de nos écrivains n’a pas écrit que des chefs-d’œuvre. Feux, qu’elle décrit comme des poèmes d’amour et dédicace à Hermès (oui, le messager, dieu des voyageurs et des voleurs) est un livre décoratif, désordonné, à mi-chemin du décadentisme et du surréalisme, jouant sur le baroque et l’anachronie : « Antigone seule supporte les flèches décochées par la lampe à arc d’Apollon, comme si la douleur lui servait de lunettes noires » « Elle marche sur les morts comme Jésus sur la mer ». Quelques trouvailles aussi : « Un cœur, c’est peut-être malpropre. C’est de l’ordre de la table d’anatomie et de l’étal de boucher. Je préfère ton corps ».
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Un très beau texte sous forme épistolaire qui donne envie de noter énormément d’aphorismes.

Pas de fioritures, pas de déchets, et une portée universelle pour un texte qui constate avec dignité, lucidité et pudeur le non-amour entre deux êtres.

A offrir à : - un jeune couple qui se sépare après avoir tout essayé.

- soi-même, en préambule à l’œuvre parfois ardue de Marguerite Yourcenar





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L'Oeuvre au noir

Un livre rechapé de bien des aventures ! Récupéré dans une boîte à livres, les pages gondolées d’humidité, plein de pollens, orné de craboutchas et renfermant un pétale de rose en son sein, l’objet en lui-même était en phase avec ce récit médiéval.



A travers la vie de Zenon, né à Bruges au XVIe siècle, on découvre un Moyen Âge tout en contraste : les fastes des puissants, la rudesse de la vie du petit peuple, les lumières des savants comme Vesale et Galilée, les ténèbres des guerres de religion.



On sourit en constatant que les choses ne changent guère au fil des siècles. Les ouvriers luttent contre la mécanisation qui leur vole leur travail et se font rouler par des employeurs avides de profit. L’Eglise juge et condamne en oubliant de balayer devant sa porte. Les ports s’ensablent. Les hommes instruits s’inquiètent de l’exploitation des ressources. Les médecins repoussent les limites en expérimentant.



On voyage d’Italie en Finlande, Zenon utilisant le latin - langue internationale de l’époque - pour converser avec les étrangers.



Et puis surtout, on s’interroge sur les religions, les dogmes, le Bien et le Mal et bien d’autres choses grâce aux réflexions de cet alchimiste épris de liberté.



Un classique qui mérite de l’être.
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Nouvelles orientales

Le style magistral de Yourcenar opère dans chacune des ces nouvelles/fables/contes présentées en miroir dans le recueil et qui nous font voyager depuis la Chine lointaine jusqu'aux champs de tulipes de la Hollande de la Renaissance, en passant par l'Inde mystérieuse et les tumultueux Balkans. Ses mots nous transportent comme sur les eaux d'une rivière qui doit sûrement être un affluent du Styx et au cours de laquelle des vies magiques se déroulent et s'achèvent en se noyant dans la nostalgie de ce qu'elles ont été.
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