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4.2/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : La Corogne , le 21/11/1922
Mort(e) à : Alloue , le 22/11/1996
Biographie :

Maria Casarès (María Victoria Casares Pérez) née le 21 novembre 1922 à La Corogne, morte le 22 novembre 1996 à Alloue (France) est une actrice de cinéma et de théâtre d'origine galicienne.

Elle était la fille de Santiago Casares Quiroga (La Corogne 1884 - Paris 1950) avocat de profession, Premier ministre de la seconde République espagnole et contraint de démissionner le 18 juillet 1936 lors de l'éclatement de l'insurrection militaire ; sa mère s'appelait Gloria Pérez, décédée à Paris en 1945. Sa famille quitta l'Espagne et arriva à Paris le 20 novembre 1936, la veille de l'anniversaire de Maria. Elle y rencontre l'acteur de nationalité espagnole Pierre Alcover. Celui-ci aide la famille Casares et pousse Maria à faire du théâtre.

Au Conservatoire, elle fut remarquée par Jean Marchat et Marcel Herrand qui montèrent pour elle de 1942 à 1944 Deirdre des douleurs de Synge, Le Voyage de Thésée de Georges Neveux, Solness le constructeur d'Henrik Ibsen et Le Malentendu d’Albert Camus.
André Barsacq lui fait jouer Roméo et Jeannette de Jean Anouilh avec, pour la première fois, Jean Vilar au Théâtre de l'Atelier en 1946.
Elle a été par la suite avec Jean Vilar au TNP, l'une des premières à donner au Festival d'Avignon ses lettres de noblesse.

Elle entretient une passion physique et intellectuelle avec Albert Camus de 1944 à 1959 traduit notamment dans une volumineuse correspondance – 865 lettres, réunies dans un volume de 1300 pages – publiée en 2017 par Catherine Camus aux éditions Gallimard.

Elle achète le 10 juin 1961 le manoir et les terres de la Vergne situés sur la commune d'Alloue. Elle épouse le 27 juin 1978 un ami de longue date, André Schlesser, décédé à Alloue en 1985.

Vaincue par le cancer, elle repose à côté de son mari dans le cimetière de cette commune.
Pour remercier la France d'avoir été une terre d'asile, Maria Casarès, sans descendance, fit don à sa mort à la commune d'Alloue de son manoir de La Vergne situé sur la rive droite de la Charente, en amont du village.

La quasi-totalité de sa filmographie est constituée de films français.Certains vont jusqu'à la qualifier de « monstre sacré », expression habituellement réservée à des acteurs ayant une plus grande notoriété que celle de Maria Casarès. Plus objectivement, les cinéphiles s'accordent « en général » à retenir en priorité les quatre rôles marquants tenus dans les années 1940 : Les Enfants du paradis, Les Dames du Bois de Boulogne, La Chartreuse de Parme et Orphée (Cocte
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Extrait d'une pièce du dramaturge italien Vittorio Alfièri


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
La Galice, cette veuve qui chante doucement avec la pluie sa nostalgie de "l'ailleurs" dans les climats tempérés du Gulf Stream.
(...) Le ciel recule, la lumière bascule, l'arc-en-ciel se cambre pour embrasser la terre et au loin apparaît la ligne pure des vastes plages, énormes coquillages d'or accrochés à l'extrême limite des terres, enchâssées dans l'ocre sombre des rochers éclatants de sel et de pluie, peints par les amas iodés d'algues, par la multitude crayeuse des chapeaux chinois qui les couvrent, l'agglutinement bleu des moules, les rayons pâles et roses des étoiles de mer, le miroitement blanc des flaques salées et les trous d'ombre des grottes--- Au-delà --- le père --- l'océan du Finistère--- se retire en ressac rageur, en colères blanches, grogne sa tendresse et s'attarde en caresses que seule la force peut inventer sur cette grève étendue qu'il quitte avec peine, doucement ; fauve soumis, il suit lentement le soleil dans sa course, l'horizon saigne l'heure du couchant et des marées basses----- et le jour finissant chante ses noces avec la nuit.
p 27-28 (livre de poche)
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Je n'ai rien pris à personne. Dans ce domaine on ne peut prendre que ce qui est libre ou libéré ; et il ne m'est jamais venu à l'esprit dans la passion dépassée et l'amour régnant de me formaliser des liens nouveaux qui pouvaient l'attacher (Camus) à quelqu'un d'autre ; comme, de son côté, il n'a jamais cherché à combattre ceux que je nouais avec d'autres que lui. Et s'il est vrai aussi qu'à ce moment-là, nous nous sentions si assurés l'un de l'autre que rien ne pouvait nous faire douter et que, sûrs d'être élus l'un par l'autre, tout devenait possible, il n'empêche que pour en arriver là, l'un comme l'autre nous avons dû vaincre en nous, pour dépasser la période risquée et tourmentée de l'épreuve, toute idée conventionnelle du monde où nous nous mouvions et qui était en nous, toute tentation de possession abusive, tout ce en quoi. la vanité peut se déguiser, et le plus difficile, l'orgueil qui nous tenait l'un comme l'autre et qui criait chez l'un comme chez l'autre sa soif intarissable d'absolu. p 355-356, Livre de poche
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... comme les prêtresses qui entretenaient le feu sacré dans le temple de Vesta étaient condamnées quand elles manquaient à leurs voeux à être enterrées vivantes, le comédien -- lui -- chargé au théâtre d'entretenir la flamme de vie, se condamne à être embaumé vivant s'il cesse de souffrir la vie. Là, plus qu'ailleurs, dans cette patrie qu'est pour nous le monde de la fiction, dans cette terre vive qui tire ses lettres de noblesse de la vie même -- représentée, grossie, multipliée -- pour révéler, dénoncer, échapper et se retrouver, pour mettre le roi à nu et vêtir de rêves le mendiant dans ce rendez-vous de la frayeur, de la pitié, de la fête, des larmes et du rire--- la plus grande faute, le dernier des crimes est de s'assoupir, de se distraire, de se détourner de la vie. Là, plus qu'ailleurs, il faut se tenir en état de veille. Dans le pari que le théâtre engage contre la mort, la mise est la vie elle-même, et les risques encourus et les pièges enfouis sont ceux-là mêmes -- multiples, subtils, inattendus, retors -- que l'on rencontre dans la vie. Comme dans la forêt vierge, chaque pas est un danger, et la constante attention et la remise en question même peuvent à leur tour, par des chemins troubles, se changer en manies pour fixer leurs tics en grimace, quand le flux de vie tarit. p 507-508 Livre de poche
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... la vitalité, le goût de vivre de maman, qu'elle m'a d'ailleurs légués, suffiraient à me la rendre chère si tout en elle ne m'était déjà si cher, si tendrement aimé ; car s'il m'arrive de parler plus souvent de mon père, c'est que ma mère a toujours été en moi comme moi-même ; elle fait partie de ma chair au point que je ne sais plus si le sentiment que j'ai pour elle est filial ou maternel.
Maintenant, en 1940, nous voilà toutes les deux, nichées dans notre pigeonnier (elles habitent au 6ème étage d'un immeuble sis au coin de la rue de Vaugirard et de l'Impasse de l'Enfant Jésus dans le 15ème), seules, ensemble, aux prises avec l'exil, la guerre, notre situation, et la vie que, toutes deux, nous voulons mordre à belles dents, moi pour la prendre, elle, déjà, pour ne pas la perdre. Alors, tout est prétexte à voir, connaître, partager, espérer, s'amuser, s'enthousiasmer, séduire, conquérir, rire et même pleurer, puisque pleurer veut dire aussi vivre. p 248
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A Ronda en Andalousie, en compagnie de ses parents, après une bronchopneumonie :
C'est là que j'ai réappris à vivre, au coeur de cette magnificence de couleurs, de senteurs, à l'extrémité de cette petite ville blanche grillagée de fer noir ; carrelée de blanc, bleu, jaune et noir dans la fraîcheur des patios ; chuchotante de fleurs, de fontaines et de jets d'eau. Ce bijou suspendu depuis je ne sais plus quel siècle au bord de l'abîme ; un goufre où la lumière se perdait en jeux d'une richesse telle que les peintres, venus pour travailler, restaient là, les bras ballants ---- je me souviens ---- si beaux eux-aussi dans leur contemplation ---- devant ses teintes qui s'engouffraient dans l'ombre ; cette ombre enfin, qui semblait paradoxalement rassembler en elle, jusqu'au noir, toutes les couleurs du prisme solaire reflétées par le pur miroir du ciel --- dense et bleu de tant de vide --- qui dessinait les crêtes escarpées en gueule ouverte autour du regard. p 131
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C'est vrai ; un mot exactement employé - inventé, trouvé ou retrouvé - peut m'émouvoir aux larmes ou me faire rire de plaisir. C'est pourquoi j'ai toujours aimé au théâtre parler le langage des poètes et c'est pourquoi , placée devant un texte riche de fruits, une de mes plus dangereuses tentations sur une scène est celle qui me porte trop souvent à m'attarder sur une expression savoureuse ou à trop mettre en évidence des mots dont le sens, l'esprit, et la musique vibrent pour moi en parfait accord. C'est pourquoi, malgré une latente envie d'écrire qui est venue toujours fracasser mes rares moments de loisir, écartelée comme je le suis entre deux langues qui me narguent en se camouflant l'une l'autre, châtrée d'un vrai langage, j'ai préféré me rendre à l'authenticité - par l'interprétation - ou l'interpénétration - des trouvailles parfois divines créées par d'autres.
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A propos de son père décédé le 17 février 1950 :
Réduit depuis longtemps à ne plus occuper dans l'existence que la place réservée à l'observateur ou au témoin, il rassemblait toutes ses forces vitales pour guetter l'ultime approche et -- coupé comme il était de toute divinité et de toute croyance -- pour témoigner, seul, jusqu'au bout, de la dignité et de l'intégrité de l'esprit ironique qui était le sien.
Fidèle à lui-même et ses pères, sans une plainte, sans un cri, sans le moindre signe d'amertume ou d'envie, sans abandons ni complaisance aucuns, propre et net d'esprit et de corps, conscient de la vanité de son combat mais galvanisé par la volonté de rester jusqu'au bout entièrement présent au monde et à lui-même, portant comme seules armes l'humour et le sens de la "représentation", il ressemblait plus que jamais à une épée, forgée à même la lucidité pour me présenter le plus glorieux spectacle qu'un homme ait pu me donner.
p 486 Livre de poche
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Maria Casarès
J'attends le miracle toujours renouvelé de ta présence.

Maria Casarès à Albert Camus
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Chargé de sève fraîche, chaque interprète peut alors choisir librement ses personnages et ses textes quand il n’est pas choisi par eux. Quoi qu’il joue alors, par le seul fait d’exister sur scène, il fait exister les autres et le monde. Il faut seulement qu’il existe. La seule voie qui au théâtre peut le frapper d’interdit est celle qui l’y présenterait vide, concave, creux, singeant la vie ; parce que alors il n’y a plus de théâtre ; et pour ne pas tomber dans cette impasse où il s’annihile avec le théâtre, il lui est interdit, dans son existence même, de se détourner de la vie et, dans la vie, des malheurs comme des joies qui la fécondent.
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Maria Casarès
Le bal de la Voilette
J'avais été entraînée à cette soirée de bienfaisance par Gérard Philipe.
En grande tenue, je me tenais là, incrustée auprès de lui à une table où se serrait le Tout-Paris du spectacle afin d'attirer dans les lieux la clientèle riche et charitable des bienfaiteurs; une table où l'ai cru que plus jamais nous ne pourrions nous extirper. Vers 2 heures du matin, pourtant inquiété par une pâleur et des gouttelettes de sueur sur mon visage, Gérard m'en arracha une première fois pour m'emmener danser et nous nous sommes retrouvés enlisés dans une masse d'autres couples que la de l'espace consacré à la danse secouait de mouvements infimes, d'imperceptibles saccades, nous faisant tous tourner en tas, à tout petits pas, dans un couloir qui entourait- comme l'anneau entoure Saturne - une montagne cauchemardesque de reste de nourriture froide, chaude, tièdes - sauces figées- poulets amputés -entremets mis à sac fruits exotiques crevés. Avant que le "slow" n'eût atteint ses langueurs dernières, profitant d'un trou dans l'amas, nous avons quitté la "piste" piur retourner à la "table".
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L'histoire commence à Lyon, devant le 89 montée de l'Observance, "c'est donc ici, devant chez lui qu'il s'est fait tuer (...) le 3 juillet 1975, à 2h42 du matin. (...) " dit l'un des personnages faisant référence au juge...............?............ surnommé "le Sheriff".

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