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Citations de Maria Poblete (29)


Mon père se plaint de la France. Il déteste son nouveau travail. Je le comprends. Guichetier dans un parking souterrain, il y a mieux pour réaliser ses rêves. Surtout quand on a été un brillant journaliste dans un grand quotidien national. Est- ce l'obscurité dans laquelle qu'il est plongé toute la journée qui le rend si gris? Est- ce l'exil qu'il déteste? Est- ce la nostalgie de son ancienne vie? Est- ce son pays qui lui manque ? Je ne le saurai pas. Il ne parle pas.
Mon paternel serait-il devenu muet avec l'arrivée de la dictature? Je me le demande parfois. J'ai confirmation de son mutisme.
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La chasse aux criminels nazis continue! (...) Ce sont désormais des vieillards... qui essaient de faire oublier leurs crimes. Mais les chances de les arrêter un jour s'amenuisent. Ils sont rattrapés par le temps et la vieillesse.... à défaut de l'être par la justice des hommes.
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Les adultes ont décidé de ce qui était mieux pour nous, les filles ? Et ils n’ont pas imaginé une minute les adultes, qu’on n’aurait peut- être pas envie de laisser notre maison, nos parents, nos jouets ? Une semaine ou deux, ça signifie quoi au juste ? J’ai presque 9 ans, mais subitement je perds la notion du temps. Une semaine ou deux, ça fait combien de dodos sans maman ?
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Les premiers mois de mon existence me posent un réel problème. Tous les enfants, tous les adolescents peuvent feuilleter un album de leurs premiers temps sur terre. Ces images sont des preuves qu'ils ont existé à un endroit. Elles nourrissent l'histoire d'une famille, un peu comme si elles fondaient une mythologie. Les photographies alimentent le souvenir et cimentent les débuts de l'existence. Elles marquent, mettent de l'ordre et jalonnent la vie de récits, d'anecdotes, d'événements, d'épisodes et d'aventures. Dans les familles "normales", on s'exclame devant l'image de l'enfant déguisé, on rit devant in visage barbouillé de confiture. Je ne dispose de rien de tout cela. Strictement aucune image de moi nourrisson ne m'a été transmise. Je ne sais même pas si je suis un beau bébé ou un affreux jojo, un poupon sage ou un gone pleureur. Seules sont consignées dans le carnet de santé quelques informations froides, médicales - taille, poids, périmètre crânien, état général. C'est bizarre. Très étrange. Sans photo de moi bébé, j'ai l'impression d'avoir perdu la mémoire de mon arrivée dans le monde et l'inscription du début de ma vie. J'étais là sans y être. Sans ancrage.Sans racine. Je ne me souviens pas du sourire de ma mère.
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Je n'oublie pas les mots du chorégraphe Hamid Ben Mahi.
- Le passé doit rester où il se trouve, dans ta mémoire; en vouloir à ses parents ne sert à rien, leur en vouloir, c'est se faire du mal à soi.
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Comment un élève peut-il être attentif lorsqu'on lui impose tout, qu'on lui donne des ordres ?
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Délaisser un enfant n'est pas autorisé. Un bébé a besoin de soins, d'avoir un endroit où vivre, d'être nourri, d'être porté, d'être éduqué, d'être une personne à laquelle on s'adresse. Ce sont les droits des enfants.
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Personne ne bouge, personne ne respire. Entre mes mains d’enfant de presque 9 ans, la poupée ne s’anime pas. Elle ne parle pas. Ses petits bras de plastique restent le long de son corps. La petite fille ne coiffe plus ses cheveux blonds et soyeux. Le temps s’est arrêté là. C’est la guerre. C’est la dictature. La poupée immobile et ce visage en sont la preuve.
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Le sol brille, les murs sont blancs. Des militaires patrouillent. Leurs visages sont maquillés de noir. Nous sommes en pleine dictature. C’est l’été de ce côté du monde, il fait très chaud. Et moi je commence à me sentir glacée.
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-Vous venez d’où ?
-Du Chili.
-Où ?
-Du Chili, c’est un pays qui se trouve en Amérique du Sud.
-Waouhh, vous venez d’Amérique ?! C’est trop bien !
Je ne veux pas les contredire. Elles pensent que nous débarquons des Etats-Unis d’Amérique, les gringos, les Yankees, les riches quoi. Alors que nous venons d’un pays sous- développé. D’un pays où en plus règne la dictature. La honte. J’ai honte parce que je ne suis pas comme elles.
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« Pourquoi suis-je donc revenue
et seule au détour de ces rues ?
J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche.
Pourquoi suis-je venue ici,
Où mon passé me crucifie ?
Elle dort à jamais mon enfance. »
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Quelle est la différence entre une femme et un homme qui se retrouvent derrière des barreaux ? Les menus détails de la vie quotidienne : une détenue guette dans la cour de promenade la fille qui a les jambes les plus lisses, avant de négocier discrètement avec elle l’emprunt de la pince à épiler (interdite) qui lui permettra de se présenter comme elle le souhaite devant son homme au parloir. Une autre repère celle qui arbore les cheveux les plus raides pour lui demander de lui faire un brushing. Pour le reste, toutes les prisons se valent et les réflexes sont les mêmes partout.
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Au tribunal islamique de Mossoul, les femmes et les filles sont prises en photo. Des images des sabayas sont accrochées aux murs sales. Les prix des esclaves sont affichés. Plus les filles sont jeunes, plus élevé est le coût. Elles sont enregistrées comme du bétail. D'où viennent-elles ? Sont-elles mariées ? Ont-elles des enfants ?
L'enregistrement des esclaves obéit à des règles strictes et élaborées. C'est un archivage méthodique, organisé. Rien n'est laissé au hasard, ni leur provenance, ni leur âge, ni leur virginité, ni l'état de leur dentition. Elles ne valent pas plus que des bêtes, des animaux, des objets. Elles ne sont plus considérées comme des êtres humains.
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Ne jamais se laisser impressionner.
Tenir le coup, rester droite et digne.
Même dans les camps.
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Je déteste les adieux. A peine commence-t-on à s’attacher qu’il faut se détacher. C’est comme ça depuis la nuit des temps, depuis mes premiers souvenirs.
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Personne ne dit un mot. Nous posons sur nos épaules le manteau du silence.
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-Nous aurons leur peau, la liberté l'emportera sur la barbarie!
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Madame la ministre,

Lorsque le président de la République vous a nommée au gouvernement, j'ai appris que vous aviez survécu à Auschwitz.
Je m'en suis réjoui pour vous-même, votre famille, votre mari et vos enfants. Désormais, je le regrette. Oui, j'en suis navré
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Tranquilles, c’est le mot à la mode. Tranquilles pour ne plus être embêtés par les militaires. (….) Tranquilles pour apprendre le français, étudier, travailler, s’intégrer. Entre le verbe ‘s’intégrer’ et toutes ces démarches administratives, je ne vois pas le rapport, le lien, le fil.
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Je ne sais pas encore que rien n’oblige personne à aider plus pauvre ou plus démuni que soi. Rien à part une certaine idée de l’accueil, de l’hospitalité…
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