Philosophe et professeur de philosophie à Marseille, Marianne Chaillan est l'autrice de plusieurs ouvrages sur ce que l'on appelle la culture pop, notamment Harry Potter ou Game of Thrones, vus par les grands philosophes. Aujourd'hui, elle publie "Où donc est le bonheur", aux éditions Équateurs. Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
je suis convaincu qu'aller chercher les élèves sur leur terrain, c'est la condition pour les amener en philosophie
Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
Blaise Pascal
(p.85)
"Il est amusant d'ailleurs que Machiavel illustre son propos en utilisant des animaux. Et qu'ainsi, il invite le Prince à se faire renard et lion pour effrayer le loup. Bref : il faut être un Lannister (dont l'emblème est le lion) plutôt qu'un Stark (dont l'emblème est le loup). CQFD" (p. 237-238)
"(...) la série Game of Thrones se dévoile ainsi comme un laboratoire de philosophie politique expérimentale." (P. 190)
"Essayons de comprendre pourquoi Maester SARTRE reconnaîtrait qu'Ygrid a parfaitement raison de maintenir qu'elle est libre tout en étant prisonnière. SARTRE l'a d'ailleurs dit dans une phrase devenue célèbre : "On n'a jamais été aussi libres que sous l'Occupation". La contrainte extérieure ne change rien à notre fondamentale liberté : au contraire, elle la rend plus évidente et plus urgente. Sous l'Occupation, il fallait choisir : résister, se taire ou collaborer. La liberté des hommes leur était plus évidente en ce sens que le choix était plus urgent. Prisonnière, Ygrid est donc tout aussi libre qu'auparavant : libre de se résigner, libre de se débattre, libre de haîr son geôlier ou d'en tomber amoureuse. La liberté ne saurait se mettre en cage sinon par un sujet qui déposerait lui-même sa liberté pour s'en remettre à la loi d'un autre." (P. 142)
"L'épisode de sa mort (Ned Stark) a produit un effet de surprise chez tous ceux qui n'avaient pas lu les livres. Ned Stark, en effet, est une personne si forte, si solide, que nul n'imaginait que son personnage puisse être tué dès la première saison. (...) Ce que produit cet effet de surprise , ce qu'apprend au spectateur cette exécution, c'est que personne n'est à l'abri. Même le plus fort, même le plus moral, même le plus aimé, nul n'est à l'abri. C'est exactement la thèse de Hobbes. Cet épisode, et plus généralement la première saison, est une leçon de philosophie hobbesienne." (p.208-209)
Être aimé ou l'avoir été permet de ne jamais être tout à fait détruit par les épreuves à endurer.
Un livre peut changer une vie. Il peut la sauver. Amélie en était évidemment persuadée depuis longtemps. Mais découvrir que ses propres livres pouvaient avoir pour d'autres la vertu que ceux de Rilke ou de Nietzsche, par exemple, avaient eue pour elle suscitait une émotion difficile à mettre en mots.
Voilà qui paraît en effet parfaitement clair à vous entendre, Cicéron. Et nous vous remercions de votre témoignage. Souffrez désormais que nous donnions la parole à un penseur qui ne fait pas du livre d' Amélie Nothomb la même interprétation que vous. C'est à vous, Sartre ! Expliquez- nous : à vous croire, Amélie Nothomb, loin d'être stoicienne, est une philosophe de la liberté humaine.
Vivre n'est pas un rêve. Vivre ce n'est pas se mouvoir dans une réalité conforme à nos désirs. Vivre c'est assumer la perte et le manque.
♫ Il s'appelait Hugues, il était pas moche / Pas trop c*n non plus, y vivait tout seul / Il avait pas la langue dans sa poche / sinon c'est sa poche ...❓...