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Critiques de Marianne Fredriksson (39)
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Hanna et ses filles

Lecture très intimiste, avec Hanna et ses filles (Anna, Hannah och Johanna) publié en 1994 de Marianne Fredriksson. L'auteure propose un voyage dans le coeur et le corps des femmes à travers trois générations nous livrant en même temps une chronique sociale, politique et économique de la Suède du 19ème siècle au 20ème siècle.



Trois femmes, trois destins, trois chemins, trois portraits

Hanna, l'aîeule née en 1871, Johanna, sa fille née à l'aube du 20ème siècle et la petite-fille, Anna, fille unique de Johanna, née dans les années 30.



Anna au chevet de sa mère essaie d'extirper les derniers bribes manquantes pour reconstruire l'histoire familiale, son histoire.

Qui était donc cette Hannah, cette grand-mère à la vie si dure, élevée dans la région frontalière du  Dalsland et qui pensait dur comme fer qu'il ne servait à rien de se rebeller, que la vie était ainsi faite et qu'il fallait remercier Dieu et accepter son destin ?

Qui était Ragnar, cet oncle solaire, chéri par toute la famille, qui croquait la vie à pleine dents et qui étrangement ressemble à son amant et à son propre père ?



Anna qui depuis peu essaie de finir son livre, une réflexion sur les liens filiaux, la transmission de mère en fille ...

Quelle pourrait être la part de son aîeule, et donc du passé dans la trajectoire présente de son devenir ?

Un héritage impalpable, semblant indélébile qui l'enferme dans un comportement formaté sans cesse renouvelé.



Une analyse transgénérationnelle qui lui révèle peu à peu la reproduction inconsciente de mêmes schémas, et l'incite à fouiller les zones d'ombre afin de trouver les clés pour comprendre son chemin de vie. Une approche me semble-t-il qui ressemble à la psychogénéalogie prônée par Anne Ancelin Schützenberger (1919-2018).



Cependant les questionnements de l'héroïne restent universels et sont révélateurs d'une société entrant dans la modernité avec ses avancées et ses progrès, modifiant peu à peu le statut de la femme, en marche vers l'émancipation (maîtrise de son corps, de la procréation avec la contraception, liberté sexuelle) et l'accession à une indépendance sociale.



Un roman choral d'une grande féminité.

Des portraits touchants, des portraits de femmes, d'épouses, de mères et de filles à l'analyse psychologique subtile accompagnés d'une chronique sociale.



Je pensais découvrir un auteur mais en fait il s'agit de retrouvailles.

En effet dès les premières pages j'ai reconnu le style tout en finesse de Marianne Fredriksson dont j'avais oublié le nom mais pas mes impressions de lecture d'un autre de ses titres, le pouvoir des mères, qui aborde aussi les mêmes thématiques. Mais dans Hannah et ses filles c'est la transmission transgénérationnelle plus que la transmission intergénérationnelle qui est développée.



Un univers à découvrir

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Le pouvoir des mères

Le pouvoir des mères est-il plus fort que la violence des hommes ?

Dans ce récit, fille, mère, belle-mère encaissent ou ont encaissées les coups , leurs enfants en ont été les témoins impuissants.



Cela pourrait être un sombre récit mais non, au bout du tunnel, il y a la lumière et sur le chemin résilience, acceptation et espoir.



Katarina, jeune femme indépendante croque la vie et butine, collectionnant les aventures jusqu'au jour où elle s'aperçoit que sa dernière relation a porté un fruit.



Comme sa mère  Elisabeth avant elle, Katarina va faire les frais de violences à l'occasion d'une dispute avec Jack, son amant américain d'un été, après lui avoir confié qu'elle attendait un enfant de lui…

Ces coups et blessures vont lui permettre de se ressoucer auprès de sa famille, de sa mère, de sa belle sœur, Erika et de son frère : aux près d'eux, en convalescence elle trouve réconfort et soutien .



« Katarina n'arriva pas à s'endormir, Elle contemplait le plafond en pensant au peu de choses que l'on sait sur son prochain, peut-être encore moins sur ceux qui sont les plus proches, Demain, Elizabeth serait là, sa maman si ouverte et pourtant porteuse de milliers de secrets cachés. »



C'est sa maternité, la déclaration de cet heureux événement qui va permettre à Katarina de se rapprocher de sa mère et, déclenchera ainsi le temps de la transmission, de la filiation avec une série de lettres adressées à sa fille par Elisabeth.



Après la violence des coups, de la honte, de l'humiliation, du silence et de l'effroi émergeront l'amour, la solidarité, la confiance pour une renaissance qui ne sera pas exempte de peur.



Un texte en trois temps où les protagonistes rencontrent des êtres lumineux, sensibles, généreux et respectueux à l'image du peintre Viktor Emmanuel, âme apaisante et nouvel amant de Katarina :

« Leur rencontre fut douce, remplie de tendresse et de désir. Sans la pénétrer, sans rentrer dans le nid où le bébé dormait, il l'a caressa jusqu'à l'orgasme. Et elle fit de même avec lui. »



Marianne Fredriksson aborde un sujet grave, malheureusement toujours d'actualité, avec finesse et délicatesse sans aucune stigmatisation et beaucoup d'humanité et de psychologie. Elle manifeste de l'empathie autant pour les victimes que pour les bourreaux, ne portant aucun jugement, elle s'immisce dans les profondeurs de chacune des protagonistes.



Le pouvoir des mères démontre la force du lien qui unit mère et fille.

Je ne connaissais pas du tout cet auteure, c'est en chinant dans une brocante de livres, que je l'ai découverte, et ma fois, c'est une très agréable surprise.

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Hanna et ses filles

Ce roman suédois m'a beaucoup plu.A travers trois générations de femmes: Hanna, la grand-mère , violée à douze ans, vivant de superstitions paysannes, Johanna, la mère et ses mystères et Anna, la fille, qui recherche ses racines au seuil de la mort de Johanna.On a une vision à la fois réaliste et poétique des différentes époques de la Suède, et surtout un cheminement féminin intérieur très intéressant, chacune cherchant sa vérité.
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Hanna et ses filles

Hanna et ses filles conte l’histoire de trois générations de femmes : Hanna, Johanna et Anna. Cette dernière tente d’écrire le destin des femmes de sa famille et s’interroge sur le poids que les vies passées ont fait peser sur les différentes générations. Pour que les mots puissent être couchés, il est nécessaire qu’elle affronte les transmissions familiales.





La première partie déroule celle de sa grand-mère, née en 1871. Devenue mère à treize ans, à la suite d’un viol, elle est la cible de l’opprobre villageois jusqu’à ce que sa route croise celle de John, qui accepte son fils comme le sien. Hélas, lui aussi, porte en lui, une douleur très grande. Ils marient leurs souffrances et unissent leurs espoirs. Évidemment, certains gestes heurtent les femmes émancipées que nous sommes devenues, cependant John m’a touchée. Hanna a une existence difficile, elle ne se plaint pas, elle accepte les épreuves que le divin lui impose, avec fatalité. Cette partie qui est la plus longue et qui est celle que j’ai préférée, décrit, avec précision, le quotidien dans les campagnes suédoises et la condition féminine, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.





Elle est ensuite entrecoupée d’un intermède dans lequel Anna insère des éléments à son sujet. Celui-ci est suivi d’une partie consacrée à sa mère, Johanna, pour qui le silence remplace de plus en plus les mots. Ce silence est, justement, très présent, dans le livre. Les femmes endurent les chagrins, sans les exprimer et sans percevoir qu’ils sont transmis aux générations suivantes. Ils le sont de manière imperceptible, pourtant, ils influencent les choix ; ne serait-ce que celui des époux, qui, par certains aspects, se ressemblent, de même que les mères de ces derniers partagent les mêmes défauts.





Cependant, cette saga montre, essentiellement, l’évolution de la condition féminine et la transformation de la société suédoise. Alors qu’Hanna accepte le rôle que la société lui a attribué, Johanna ne veut pas reproduire les schémas et aspire à son émancipation, tandis qu’Anna, la plus indépendante, puisque née plus tard, s’interroge sur la réalité de sa liberté. Étrangement, la plus moderne est celle qui m’a le moins touchée. Elle maintient ses émotions à distance, pour se protéger, ce qui m’a éloignée d’elle. Aussi, mon ressenti a été inégal. J’ai adoré la première phase, mon intérêt s’est ensuite émoussé, puis s’est réveillé dans la dernière partie. J’ai aimé ce livre, mais pas autant que je l’escomptais. Les attentes que j’en avais ont biaisé mon enthousiasme : j’espérais un livre à l’atmosphère envoûtante, comme dans Mon Antonia. Le récit au sujet d’Hanna a comblé cette envie. Malheureusement, cette sensation s’est atténuée au fil des générations, pour se manifester, à nouveau, à la fin.




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Hanna et ses filles

Quand j'ai aperçu ce livre sur les étagères dEmmaüs,  déjà le titre, tout simple, m'attirait, ensuite ces trois femmes côte à côte, regardant la rivière, si proches, en pleine confidences ..... Une auteure nordique ? en principe j'aime bien ..... Alors je prends et je le lis assez rapidement après l'achat (vu la quantité de livres dans ma PAL être lu sous 3 mois est tout à fait remarquable)....



Et je n'ai pas été déçue : c'est une histoire de femmes enfin une histoire je devrais plutôt dire 3 histoires de femmes, sur 3 générations. La  narratrice, Anna, cherche à  découvrir qui est cette mère, enfermée dans son silence, dans sa non-mémoire, dans cette maison médicalisée où elle s'éteint tout doucement, loin des siens, de son mari qui lui rend visite mais lui aussi arrive au bout du chemin. Et pour cela il lui faut remonter à sa grand-mère Hannah, si mystérieuse mais le mystère est souvent révélateur de secrets, de non-dits.



J'ai peur de lui, je ne le supporte pas, je le déteste. Ce qui complique les choses c'est que je l'aime.(p26)



A la recherche de ses origines on découvre leurs vies à Hannah, Johanna et Anna : l'évolution de leurs conditions de vie, de maternité, de croyance, d'émancipation. Il y a les douleurs, les morts, les joies dans cette région au climat rude, à la limite de la Norvège. La vie y est dure, pas toujours confortable mais on ne se pose pas de questions..... Les bonheurs sont simples et durables, dans des objets, des rencontres. On découvre au fur et à mesure les règles transmises de l'un à l'autre, parfois sèchement, sans explication, on accepte, on se résigne. On n’est pas forcément heureuse mais pas non plus malheureuse. Il y a aussi le rapport aux hommes, les amitiés, les maisons, la nature. Il y a tout ce qui fait une vie.



Heureuse ? (...) Jamais plus le bonheur, pensa-t-elle, non sans irritation. Jamais plus cette chose exquise, fragile et inquiète. Qui se brise toujours en mille morceaux. On se blesse, on pose un sparadrap, on se dit qu'on guérira. (p304)



Le récit est découpé en 2 parties : une par intervenante : Hannah, puis Johanna et Anna se glisse entre ces parties pour nous relater sa propre condition, sa propre vie et l'écriture du roman.



Il y avait un bonheur muet dans le fait d'être seule.(p303)



J'ai particulièrement été touchée par la dernière partie, Anna Epilogue, qui fait la synthèse du récit et sur son impact sur l'état d'esprit d'Anna. Si juste, si vrai, si simple....



Nous ne comprendrons jamais, pensa-t-elle. Mais les détails, les petites choses nous font signe. (p305)



Une écriture limpide, directe mais pudique sur un siècle de vie de femmes, en Suède, où les sentiments ne sont pas dits mais plus ressentis, où l'on comprendre qu'il est souvent intéressant de savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va ou pour comprendre qui l'on est. L'importance de la transmission entre générations pour pouvoir se construire et comprendre.
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Hanna et ses filles

Mais quel livre! L'histoire d'Anna qui se rend au chevet de sa mère, Johanna, la secrète, qui a perdu les mots. Anna tente dans les derniers instants de sa mère de faire la lumière sur les questions en suspens, les parts d'ombre, son histoire, ses racines, de comprendre cette mère. Anna ouvrira aussi la page de sa grand-mère, Hannah. Cette femme un peu dure dont elle ne se souvient que très peu. Anna, comme nous toutes, est la fille de sa mère, elle-même fille de sa propre mère. que nous lègue nos mère et nos grand-mères? quelles traces laissent-elles sur nos propres vies? Tel est le propos central de ce roman, détaillant les vies de ces trois femmes, de façon quasi naturaliste, surtout pour Hannah. Hannah, petite jeune fille de 12 ans, vivant aux confins de la Suède et de la Norvège, région où la vie est tellement dure, est placée comme bonne dans une branche de la famille. Elle se retrouvera fille mère (putain donc, selon les termes de l'époque) suite à un viol. Dans son malheur, elle aura la chance d'être prise pour épouse par Broman, le meunier, qui adoptera son fils illégitime. S'en suivront deux fils et Johanna, qui à son tour, aura Anna.

Ce roman nous livre donc la vie de ces trois femmes, différentes mais reliées par les liens du sang, mais aussi de leur héritage (psychologique ?). C'est passionnant, en immersion, sans concessions (que la vie de l'époque était dure...), dur. Certains propos ou réflexions portent à réfléchir sur la condition des femmes, selon leur époque. C'est fin.

ce roman est un vrai coup de coeur
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Hanna et ses filles

"Hannah et ses filles", c'est en fait l'histoire de Hannah, de sa fille, de sa petite fille, et de ses arrières-petites filles, une histoire sur un peu plus de cent ans, de la fin du 19ème jusqu'à la fin du 20ème siècle. Elle nous raconte la vie de ces femmes, leurs amours, leurs blessures et leurs déceptions, leurs enfants, leurs espoirs.

Ce livre ressemble beaucoup au "Cent ans" de Herbjorg Wassmo: son sujet mais aussi son décor, cette Europe du Nord (Suède et Norvège), où la vie est dure, comme son climat et ses habitants. Le souffle est un peu moins puissant que dans les romans de Wassmo, mais c'est un beau récit, et j'aime beaucoup cette littérature nordique. Car sous l'apparente froideur, les passions couvent, les personnages sont flamboyants, forts et terriblement attachants.
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Hanna et ses filles

Fresque historique retraçant l'évolution d'une famille sur trois générations portée par ses figures féminines, Hanna et ses filles est une oeuvre pleine de délicatesse doublée d'un roman passionnant sur la condition des femmes suédoises depuis la fin du XIXe siècle.



Tout commence par une visite d'Anna, une journaliste et universitaire d'âge mur, à sa vieille mère Johanna. A chaque visite, Anna sait qu'elle tient l'une des dernières occasions de poser toutes les questions qu'elle a sur le coeur à cette femme dont la mémoire décline encore plus vite que le physique. A chaque visite, elle se heurte à un espoir rapidement déçu, la rencontre se soldant à chaque fois par le silence de l'une et l'incompréhension de l'autre. Anna sait qu'il existe dans sa propre histoire des stigmates de celle de sa mère et plus loin encore de celle de sa grand-mère Hanna. Elle sent dès lors comme une nécessité de faire toute la lumière sur ce passé familial dont elle est malgré tout bien loin de soupçonner l'ampleur des drames et des tragédies qui l'ont émaillé. L'écriture d'un livre sur les femmes de sa famille lui donnera l'élan nécessaire pour chercher à lever le voile sur ses origines maternelles.



C'est en 1871 que débute finalement cette histoire par la naissance d'Hanna. le lecteur fait sa connaissance dans cette campagne suédoise où le labeur occupe tout le temps disponible et où la vie n'est qu'austérité. Depuis Hanna enfant jusqu'à Hanna mère de Johanna puis grand-mère d'Anna, toute l'histoire de cette lignée de femmes est déroulée comme une pelote de laine entraînant dans son sillage petits bonheurs et grands malheurs. Au fil des pages, l'auteure fait évoluer ses figures féminines au même rythme que les mentalités : l'émancipation des femmes est en marche ! Et pourtant l'histoire va tendre à se répéter, pas de façon criante mais de manière si subtile qu'elle peut facilement passer inaperçue. Pourtant c'est bien connu que le diable se cache dans les détails comme dans les choix que l'une ou l'autre pensera faire en pleine conscience : le choix d'un mari, le rôle occupé au sein de son foyer, la manière d'éduquer ses enfants…



Ce roman aborde avec beaucoup d'intelligence les thèmes de la transmission inconsciente et du déterminisme social qui font qu'une universitaire de la fin du XXe siècle sera finalement bien plus proche qu'elle ne le pense de la paysanne du siècle précédent. Par quel ressort du passé, un choix de vie a priori éclairé et assumé n'est en réalité que la traduction d'un renoncement et d'un auto-dénigrement hérités de ses aïeules ? Pour qui s'intéresse à la psycho-généalogie, ce roman est une illustration parfaite de l'héritage familial que l'on peut se traîner comme un fardeau sans en avoir la moindre conscience. Pour que l'histoire arrête de se répéter il convient de briser les chaînes et donc d'identifier ce qui agit comme un carcan. Je me suis pris d'une grande affection pour ces trois femmes que la vie a parfois malmenées mais qui ont su faire front avec courage et ténacité. L'écriture élégante et toute en retenue de Marianne Fredriksson a participé pour beaucoup à ce très grand plaisir que j'ai éprouvé en lisant Hanna et ses filles. Si vous aimez les sagas familiales au charme légèrement désuet, ne manquez pas ce roman qui vous amènera sans doute à vous poser les bonnes questions sur votre héritage et votre transmission. A prendre comme un cadeau que seule la littérature est capable de nous offrir.


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Le pouvoir des mères

Ce roman nous raconte l'histoire de plusieurs femmes en Suède : Katarina, sa mère, et sa belle-soeur principalement. Katarina, enceinte, vient de quitter le père de l'enfant après qu'il l'ait frappée. Sa mère a elle même été victime des coups de son mari. Sa belle-soeur semble plus heureuse en apparence, mais a dû elle aussi renoncer à ce qu'elle souhaitait vraiment pour son mari. Toutes semblent finalement victimes des hommes, mais elles avancent et tracent leur chemin malgré tout. Pourtant je n'ai vraiment compris où l'auteur voulait nos emmener et je termine ce livre sans savoir quoi en penser avec l'impression d'être passé à côté de l'histoire.
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Hanna et ses filles

On suit l'histoire de trois femmes de la même famille, en Suède, à des périodes différentes.

On commence par la grand-mère, Hanna, au tempérament de fer, qui a vécu une enfance difficile où elle est tombée enceinte très jeune. Puis Johanna, sa fille, et enfin Anna. Sur trois générations on assiste aux réflexions de ces femmes, sur leur vie, l'amour, les enfants. Souvent les mêmes réflexions semblent revenir mais traitées différemment suivant le contexte.

Honnêtement j'ai lu ce livre facilement, et j'ai beaucoup apprécié la partie sur Hanna, la grand-mère. Les paysages décrits, la simplicité de la vie à cette époque m'a émue. Mais aussi la résilience de cette femme. J'ai moins savouré les deux autres parties. J'ai trouvé ce roman très nostalgique, et même très triste, c'est peut-être pour ça que je ne l'ai pas tant apprécié que ça, sur la fin. J'avais comme un poids sur le cœur, et j'étais parfois révoltée de la facilité qu'avaient ces femmes à pardonner à leurs maris leurs innombrables indélicatesses.

Je n'étais peut-être pas dans la bonne humeur pour le lire car j'y trouve de belles qualités d'écriture, mais il m'a rendue... nostalgique. Et je n'aime pas cette sensation !
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Hanna et ses filles

A travers trois générations de femmes, Fredriksson dresse le champ gravitationnel de ce qui se noue dans le silence et pourtant le partage entre une mère et sa fille, et les échos qui peuvent se prolonger encore et encore d’une grand-mère à une petite-fille, arrière-petite-fille, etc. En lisant ce livre, je repensais à cette phrase du film Mémoires d’une geisha: « C’était comme ça, dans ce petit monde de femmes ».



Car il s’agit bien là d’un petit monde de femmes à travers trois générations (du milieu du XXème à nos jours quasiment), à travers les dissonances et résonances, et surtout de frappantes ressemblances, des échos précisément parce que ce sont des femmes, et pas forcément parce que ce sont des femmes de la même famille. Se teinte en toile de fond toute en douceur le portrait également d’une société et d’une histoire: la place de la femme bien sûr, par rapport à l’homme, mais surtout par rapport aux autres femmes, celles qui jugent et qui croient être en droit d’imposer des codes qu’elles n’ont elles-mêmes jamais questionné ou réfléchis.



Car « C’était comme ça, dans ce petit monde de femmes », un monde finalement plus brutal et dur que celui des hommes, parce qu’il est nimbé de silence. C’est surtout ce qui m’a frappé au fur et à mesure de ce récit, cette vérité vérifiable dans notre vie quotidienne: ce silence qui entoure les femmes, parce qu’il faut finalement être plus endurcie qu’un homme, parce que c’est souvent à la femme qu’il revient d’être forte pour toute la famille dans ces époques-là.



Elle arriva donc, par un jour de mars tout bleu, et jamais je n’aurais cru que ce serait si difficile. Comme de parcourir un long chemin à travers une douleur insupportable pour accéder enfin à la mort miséricordieuse lorsque l’anesthésiste effaça tout.



Le travail avait duré plus de vingt-quatre heures.



Bien des années plus tard, je regardais encore toutes les mamans avec surprise en pensant : « Toi ! Et toi aussi, et toi plusieurs fois ! ».



C’est incroyable, ce que les femmes endurent. Et à quel point on en parle peu, à quel point la plupart d’entre elles préfèrent se taire, comme s’il s’agissait d’un secret. Mais ensuite, il en alla pour moi comme pour les autres, ce fut une joie sans limites. Qui valait n’importe quelle souffrance. (p. 235-236)

Fredriksson étale donc sur plus d’un siècle, tout en nuance, les multiples problématiques qui peuplent la vie des femmes de toute génération. Pas seulement le silence, pas seulement l’enfantement, pas seulement les pertes et les absences, mais un peu de tout cela aussi, sans vraiment l’expliciter mais simplement en représentant la vie de trois femmes dans leur plus grande trivialité tout autant que dans leur plus profonde intimité. Disparité des voix également et des modes, passant du « il » au « je » ou l’écriture d’une lettre permet d’accéder à l’intériorité du personnage, la technique stylistique est elle aussi d’une grande maîtrise.



« Car les souvenirs sont des fragments que le cerveau assemble en mosaïques. Qu’il adapte en fonction d’une image cristallisée très tôt, qui n’est pas nécessairement en rapport avec des évènements qui se seraient réellement produits. Il y a tant de choses que le petit enfant comprend mal, qu’il entrepose sous forme d’images, et celles-ci en attirent d’autres, qui les confirment et les renforcent.



Puis elle songea que ce qui n’avait pas eu lieu pouvait très bien être plus « vrai » que ce qui avait eu lieu effectivement. Plus parlant, plus riche.



Elle avait renoncé à ordonner ses fragments. Tels quels éparpillés, en vrac, ils lui offraient le seul accès qu’elle pût jamais avoir à son passé. Par instants seulement, certes, par éclats brefs. » (p. 162)

Bien au-delà de toute considérations sociales et/ou féministes, il s’agit aussi et avant tout de mémoire, de temps, et de vieillesse. Hannah et ses filles se parsèment d’un grand nombre d’éclat de vérité comme celui-ci, de réfléxions sur ce qui nous animent tous de plus en plus au fur et à mesure des années: le passage du temps, si rapidement, et l’oubli, tout aussi rapide.



En tout cas, une belle découverte faite par hasard sur les étagères de mon libraire. Entre Fredriksson et Hustvedt, la littérature suédoise n’a rien à envier, elle mériterait d’ailleurs qu’on s’y arrête un peu plus souvent…



Références: Fredriksson, Marianne. Hannah et ses filles. Paris : J’ai lu, DL 2002. 316 p. Traduit Anna, Hannah och Johanna du suédois par Anna Gibson.
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Hanna et ses filles

Trois générations de femmes scandinaves, à travers des vies en tous points différentes, ayant chacune évolué au gré de son environnement politique et social. Trois enfants, trois jeunes filles devenues mères et restées femmes ou non... Un regard délicat et fin, sans concession, sur la condition féminine, ses joies, ses peines, ses secrets, dans une Suède pas toujours connue.
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Hanna et ses filles

Ce roman est une histoire de femmes.

Ce roman nous parle du lien mère/ fille sur plusieurs générations.

Ce roman nous parle d'Hanna, sa fille et sa petite fille, mais aussi de sa propre père, de sa belle mère, de la belle mère de sa fille, de sa petite fille. Toutes les relations mère/ fille sont mentionnées.

Ce roman est une ode à l'amour, le maladroit, le non nommé, le discret, le débordant.

Ce roman vous fera vous questionner sur votre propre relation avec votre mère, votre fille, votre grand-mère.

Ce roman vous émouvra parce qu'il n'est qu'amour et tendresse.
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Hanna et ses filles

J’ai été très vite séduit par le résumé de Hanna et ses Filles qui promettait la découverte d’une saga familiale et d’une fresque sociale des plus intéressantes et pertinentes à découvrir de par son cadre spatio-temporel qui m’offre l’opportunité de partir à la conquête de la littérature suédoise. Malheureusement et malgré sa bonne appréciation, il m’a manqué l’étincelle et le déclic pour être totalement subjugué par ce audacieux roman social.



La faute à une plume et un style qui m’ont semblé assez froids et distants par moments. Sans pour autant ne pas l’avoir appréciée, je m’attendais à une narration plus sensible, douce et touchante. Finalement, j’ai suivi les parcours de ces trois femmes avec intérêt malgré une passivité ayant parfois fait que je me suis ennuyé. Néanmoins, j’admets avoir pris beaucoup de plaisir à découvrir les contrées ainsi que le mode de vie de ce pays scandinave et ce sur une importante et intéressante période. Sans pour autant parler de dépaysement, il est indéniable que ce voyage s’est dévoilé déroutant et surprenant devant tant de dureté et de rudesse quant au peuple suédois et leur culture. Je ne connais que trop peu l’histoire et les traditions de ce pays pour juger de la véracité des faits mais Marianne Fredriksson a le privilège de me faire goûter à cette étonnante littérature et à me pousser à en découvrir davantage sur celle-ci. En ce sens et malgré ce léger manque, j’ai été sensible à la singularité de la plume de l’auteure que j’ai trouvé des plus accessible malgré sa certaine délicatesse dans le traitement des nombreux et variés sujets évoqués, en particulier celui qui touche à l’héritage familiale. En effet, à travers ces étayés portraits, l’auteure dépeint à merveille la présence et l’importance de celui-ci au sein d’une famille. Adorant l’Histoire dans sa globalité, je suis amateur de généalogie – que j’ai moi même réalisé – et j’apprécie que cette oeuvre mette en avant ce schéma culturel et héréditaire présent et construisant chaque individu formant cette complexe sphère familiale.



Ainsi et comme cela a déjà été scientifiquement démontré, il n’est ni anodin ni étonnant que chacune des descendantes de notre doyenne, Hanna, répète les mêmes schémas que cette dernière. Ainsi, il n’est pas surprenant que chacune des histoires dévoilées à travers nos héroïnes finissent par se croiser et finissent par être intimement et étroitement liées. En ce sens, j’ai trouvé les personnages de ce roman d’une extrême finesse et d’une parfaite construction. Chaque portrait dévoilé se dessine des plus attachant malgré la dureté de ces femmes de présence qui s’impose grâce à leur force de caractère, leur charisme ainsi que leur détermination et courage sans faille. D’autant plus que la vie ne les épargnera nullement et c’est dans les dures épreuves de celle-ci que Hanna, Johanna et Anna ont grandit et se sont construites. C’est pourquoi, leurs relations fondées sur des secrets se dévoilent remplies de non-dits et de mutisme se sont dessinées des plus exaltantes et intéressantes à parcourir. J’ai apprécié découvrir au fil des évènements quel être se cachait derrière chacun de ces sombres et mystérieux personnages. J’admets que par moments il m’aura fallu m’accrocher pour rester totalement ancré et présent dans ma lecture tant le moindre détail finit par avoir son importance sur cette fresque féminine.



En bref et sans être une parfaite réussite, il est clair que ce roman est parvenu à me bousculer et me percuter grâce au fin et délicat croquis de femmes fortes et charismatiques dépeint à la fois avec délicatesse et dureté par Marianne Fredriksson. Je regrette de ne pas m’être autant investi que je l’aurais voulu, la faute à un léger manque d’étincelle me concernant. Néanmoins, je suis content de mon incursion littéraire suédoise pour sa singularité qui ne manque nullement d’intérêt.
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Simon et les chênes

Simon est un enfant introverti qui vit dans une famille d’accueil de la classe ouvrière suédoise, aux convictions de gauche, au bord de la mer près de Göteborg. Il ignore que ce ne sont pas ses parents véritables, du moins il n'en a pas conscience. Sa mère biologique Inga est la soeur de sa mère putative Karin; Simon est le fruit d'un printemps d'amour entre une suédoise et un violoniste juif disparu à Auschwitz. A l'école il a su vite faire disparaître les quolibets sur son ascendance sémite et sur sa brune apparence au milieu de ces enfants blonds, en faisant jouer les poings, comme Erik, son père adoptif lui a enseigné. Il y rencontre un petit camarade juif, d'origine allemande, Isak, dont le père est un riche éditeur. L'enfant a beaucoup souffert à l'époque à Berlin; les chemises brunes l'ont maltraité alors qu'il n'avait que quatre ans; il en garde une profonde fêlure psychique; alors quand des situations éprouvantes surgissent, sont esprit perd le contact avec la réalité, il se laisse gagner par la prostration. Il faut dire qu'il a sa mère internée dans un asile d'aliénés; lorsque les allemands envahirent la Norvège elle perdit irrémédiablement la raison. Une partie de la famille de sa mère à été exterminé, mais il lui reste une cousine rescapée de Bergen Belsen. Ainsi une belle amitié se crée, qui unira les adultes soudés autour des deux enfants.



A la lecture des premières pages, on peut trouver le style de Marianne Fredriksson sans saveur, parasité par des formulations faciles, des clichés rebattus. Néanmoins une impression de douce nostalgie, de pudeur se dégage du texte; le lecteur est plongé dans l’ambiance, dans une société suédoise assez rigoriste durant la deuxième guerre mondiale et la décennie qui l'a suivit, d'une certaine culture du silence, de préjugés qui ont la vie dure. On ressent quelquefois une atmosphère de vieille légende nordique, de paganisme mystique, de temps immémoriaux qui sourd entre les pages. Le roman présente une belle réflexion sur la filiation, la découverte de soi, l'introspection, les capacités de la résilience chez l'homme; on y découvrira de belles pages sur les merveilles de la nature suédoise. Certes ce roman n'est pas le fruit d'une grande styliste, cela étant dit, la lecture aérée par de nombreux alinéas et paragraphes est aisée et courante, et le texte se laisse lire. Pas une oeuvre inoubliable certes, mais d'une particularité suffisamment intéressante pour qu'on la lise.
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Hanna et ses filles

🇸🇪 Une magnifique réédition d’un roman sorti en 1994, nous dévoilant une partie de la vie en Suède entre le 19ème et le 20ème siècle.



⏳ J’ai entièrement dévoré ce roman en 48h. Un magnifique roman comme une chorale. Découvrir l’histoire de Hannah, sa fille Johanna et sa petite fille Anna m’a complètement happée ! J’ai beaucoup aimé suivre leurs vies, découvrir leurs questionnements, leurs secrets, leurs amours.. J’ai vraiment aimé voir l’évolution du contexte et de la vie des femmes en Suède sur une centaine d’années. Des évolutions sociales, aux évolutions politiques.



❄️ Un livre dur, dont le froid nordique vient figer les émotions.



J’ai adoré ce roman de la littérature suédoise qui aborde avec beauté les liens transgénérationnels. Anna m’a touchée dans cette envie d’en découvrir davantage sur son histoire, dans cette période où les femmes s’engagent doucement mais avec convictions vers l’émancipation.

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Hanna et ses filles

Je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce roman dépeignant la vie de trois femmes suédoises sur trois générations, de la fin du XIXème siècle à nos jours. L’autrice précise que ce n’est pas un récit autobiographique. Cette fiction est assez plate et sans saveurs. On voit bien la dureté de la vie de la grand-mère, Hanna, et on voit la Suède changer et se moderniser à partir de l’époque de la mère, Johanna, puis surtout avec la fille, Anna. Pour ma part je n’ai pas été emportée par cette fresque présentée comme féministe.
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Hanna et ses filles

J'ai lu ce livre en un éclair, tout est juste, l'écriture, le récit de ces trois vies de femmes,de mères, de grands-mères.

Un vrai bijou de littérature suédoise.

Un bonheur rare.









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Hanna et ses filles

Un de mes livres favoris je crois

J'ai adoré suivre les différentes génération de femmes de la famille

Une beau tableau de la Suède a différentes époques qui m'a fais voyager

Un très bon livre
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Hanna et ses filles

Histoire de 3 générations de femmes du nord de la Suède, près de la frontière norvégienne, la rudesse de la campagne à la fin du 19e siècle et du 20e siècle. Ce beau roman, très bien écrit, m'a permis d'apprendre un peu l'histoire de la Suède et aussi de la Norvège.
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