AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marie Alvery (37)


Marie : …
Et puis, il y a ma mère, mon incroyable mère. Nous avons tellement peu échangé autour de mon état de santé que je crois même avoir omis de lui annoncer mon diagnostic. Elle a dû savoir par mon père. Mais j'attendais de temps en temps de sa part un petit « comment va ta santé ? ». C'était en vain... Pudeur ? Indifférence ? Sujet tabou ? Sûrement un peu des trois. Dans ma famille, on ne parle pas de soi : comme dans bien d'autres familles, on cultive la jolie « pudeur » celle qui cache bien souvent une inaptitude à la remise en question. Je ne sais pas si je peux pardonner à ma mère un tel manque, une telle incapacité à appréhender les choses de la vie. "Dieu" seul peut ce que l'homme ne peut pas...
(p. 172)
Hélène : …
D’ailleurs, récemment, je suis restée très songeuse après avoir regardé un dossier sur le trouble bipolaire présenté au journal télévisé. Tout d’abord, le journaliste a présenté le trouble bipolaire comme une forme aggravée de la maniaco-dépression ! Puis, lors de ce dossier, la problématique du travail a été abordée avec l'intervention d’un responsable des ressources humaines d’une grande entreprise. Celui-ci préconisait que les personnes atteintes de troubles bipolaires se déclarent auprès de leur service des ressources humaines pour une meilleure surveillance et prise en charge pendant les horaires de travail. J'avoue que cela me laisse très perplexe. Beau « coup » de communication, ou bien cette entreprise souhaite-t-elle réellement intégrer des personnes avec un trouble qui peut se révéler handicapant ? J’aimerais croire à cette démarche responsable. À l'image d'une autre grande société d’assurance qui a récemment mis en ligne un reportage pour montrer les handicaps cachés de ses salariés atteints de maladies chroniques « qui ne se voient pas », comme le trouble bipolaire.
Dans une société méconnaissant le trouble bipolaire, il me semble plus sage de ne pas afficher sa particularité. D’ailleurs, tous ceux qui l’ont fait autour de moi se sont fait licencier tôt ou tard, voire, pour certains, sur-le-champ.
Et pourtant, je pense que le travail ou une activité non lucrative est salutaire pour retrouver un équilibre et « une normalité » sociale.
(p. 176)
Commenter  J’apprécie          40
« La seule différence entre un fou et moi, c’est que moi je ne suis pas fou », disait Dali.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai toujours l idée que mon lendemain est incertain. Je vis avec le sentiment que mon seul présent constitue mon avenir. Que je mourrais jeune, peut-être demain, qu il me faut tout faire tout de suite, sinon rien ne sera certain. Une impatience liée à un sentiment d urgence, comme la conscience d une maladie susceptible de me dérober mon futur à tout instant.
Commenter  J’apprécie          34
(Hélène)
Mes angoisses, mes crises de larmes ou d’irritabilité, lassent l’amoureux. Il n’a ni l’envie ni la force de supporter mes sautes d’humeur. Moi non plus. Je le comprends et ne lui en veux pas.
Commenter  J’apprécie          30
(Hélène)
J’ai souhaité témoigner pour démystifié l’image de la personne atteinte d’un trouble bipolaire. Parce que je ne me suis pas reconnue dans la caricature d’une personne souvent dépeinte divorcée, interdite bancaire et de jeu, en situation précaire ou avec des démêlés judiciaires. Parce que la bipolarité n’est pas forcément synonyme de crises sensationnelles. Parce que je ne suis pas réduite à une maladie et que ma vie n’est pas réduite à des crises. Parce qu’il y a autant de dérèglements de l’humeur possible qu’il y a de personnes diagnostiquées bipolaires.
Commenter  J’apprécie          20
(....), il faut remettre sans cesse le coeur à l'ouvrage pour obtenir les applaudissements du public.
Oui, c est un vrai travail quotidien. Quand bien même je peux me réjouir d être bien entourée, je reste seule face à mon dérèglement de l humeur. Personne d autre que moi ne peut le gérer et le prendre en charge chaque jour.
Commenter  J’apprécie          20
Moment de folie, où je suis dans l incapacité de m occuper de mes enfants, qui n ont aucune clé pour comprendre le tourbillon qui se déroule sous leurs yeux. Car c est bien là la particularité de cette maladie : personne n y comprend rien, à commencer par soi même.
Commenter  J’apprécie          20
Le drame du viol tient souvent dans ce voile noir de la honte, empêchant ainsi toute réappropriation de soi, et tout combat pour les autres.
Commenter  J’apprécie          20
Je me fourvoie ou m électrise dans des conquêtes sans avenir, mais qui flattent mon ego. J avais un manque affectif tel que j étais prête à faire n importe quoi, et cela m'a perdue longtemps.
Commenter  J’apprécie          20
L'amour plus fort que tout

Hélène : ...
Je pense qu’il est plus facile pour des enfants d'accepter un parent malade (même s'il n'est pas forcément facile de vivre avec) que pour des parents d'accepter leur enfant malade. En ce qui me concerne, vis-à-vis de mes enfants, l'idée qu'ils puissent hériter de cette pathologie m’est douloureuse. Vis-à-vis de mes parents, le sujet a toujours été tabou. Ma famille s'est habituée à mes euphories et déceptions passagères, mes emballements sur des projets abandonnés en cours de route ou qui n’aboutissent à rien. Mes parents restent toujours prudents, voire dubitatifs, sur mes dires et mes actes. De tout ce qu'ils ont pu en penser je ne leur tiens pas rigueur et leur pardonne tout jugement !
(p. 162)
...
Il nous incombe de nous soigner, mais cela est toujours plus facile quand on est bien entouré. Avec le temps, j'ai appris à bien m’entourer !
(p. 163)
...
Mais si j'ai perdu quelques amis en cours de route, je me félicite de ceux, si fidèles, qui m'ont accompagnée sans condition ni jugement. J'ai de la chance. Beaucoup d'amis bipolaires autour de moi n'ont pas cette chance. Beaucoup vivent en marge de la société et sont en rupture familiale. Pour autant, nous ne sommes pas pires ou plus fous que certains. « La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi je ne suis pas fou », disait Dali.
(p. 164)
...
informaticien, étudiant, mère au foyer, infirmier, commercial, assistant social, DRH, employé communal ou secrétaire... en activité — souvent réduite —, en arrêt ou en invalidité. Qu'importe, au-delà de leurs compétences professionnelles, ils sont en tout cas experts de leur maladie. Grâce à eux, j'ai arrêté d'avoir peur, je me suis rendu à l'évidence que le processus de rétablissement passe par l'acceptation de la maladie et qu'elle peut être mieux vécue ainsi.
...
J'ai eu — ou provoqué — cette chance de trouver tout au long de mon chemin des parents, des amis, des collaborateurs qui m'ont fait confiance et je les en remercie. En effet, qu'y a-t-il de plus beau que de permettre à quelqu’un d'être lui-même parce qu'il se sait écouté ?
(p. 166)
Commenter  J’apprécie          20
On ne peut pas demander à la folie d'être consensuelle, à la souffrance d'être partagée, à la différence d'être normative.
Commenter  J’apprécie          10
A courir après la normalité, on finit par escamoter son identité au risque de se perdre.
Commenter  J’apprécie          10
Vos vrais amis mesurent le combat, la volonté nécessaire. Les autres ne sont pas nos vrais amis.
Commenter  J’apprécie          10
Car la véritable épreuve à l'hôpital est de tuer le temps qui devient un véritable ennemi.
Commenter  J’apprécie          10
En fait, j'ignorais la définition du mot "manie", au sens d'un état mental. J'étais loin d'imaginer que ce terme pouvait recouvrir des états aussi divers qu’exhalation, énergie, délire, surpuissance, mégalomanie, euphorie, hallucination, hyperactivité...
Commenter  J’apprécie          10
Mais je parle, je parle, je parle... J'ai un besoin effréné d'entrer en contact avec les gens. Parfois, j'achète, j'achète, j'achète. Evidemment rien dont je n'ai besoin.
Commenter  J’apprécie          10
En fait, j ignorais la définition du mot"manie" au sens d un état mental. J étais loin de m imaginer que ce terme pouvait recouvrir des états aussi divers qu exaltation, énergie, délire, surpuissance, mégalomanie, euphorie, hallucination, hyperactivité...
Commenter  J’apprécie          10
Je venais de vivre les symptômes d une maladie que l on diagnostiquerait plus tard : une phase maniaque aiguë liée à une grande surexcitation, puis une très grande phase déprimée.
Mais aucun médecin ne mit de nom sur mes maux. Je vivais comme avec une maladie orpheline, dans l incompréhension absolue de ce qui m étais arrivé.
Commenter  J’apprécie          10
(...), mon tempérament soupe au lait monte tout en épingle et fait de chaque détail un événement.
Quelques éclaboussures par terre après la douche, un plat brûlé, un objet mal rangé, un mot déplacé et c est le coup de gueule assuré ! Coups d éclat qui me mettent hors de moi et se terminent souvent en crise de nerfs et de larmes la seule façon que je connaisse de désamorcer cette spirale inflationniste dont je ne peux m extraire et qui m entraîne jusqu'à l épuisement.
Commenter  J’apprécie          10
Un équilibre professionnel forgé à la force du poignet
Marie : ...
Il va sans dire que, professionnellement, le trouble bipolaire est une maladie qui rend les choses compliquées. Le stress, notamment celui lié aux exigences d'une grande entreprise, est contre indiqué. Aussi, j'ai eu un parcours chaotique
(p. 177).
...
Lorsque j'étais à l'hôpital, mon entourage professionnel n'est pas venu me Voir. J'y avais pourtant de bonnes amies. Mais l'entreprise et l'hôpital sont deux mondes incompatibles. L'image est trop importante dans le monde de l'entreprise. De plus, celle-ci fonctionne encore trop souvent selon des paradigmes binaires et parfois archaïques tels que forts-faibles, dominants/dominés et la maladie n'entre pas dans cette grille de lecture.
(p. 178)

Hélène : ...
J'ai compris que vivre, c'est accepter mes limites, lâcher prise et admettre que le monde ne s'écroulera pas pour autant. C'est aussi accepter que les choses ne peuvent être réalisées immédiatement à la vitesse à laquelle je les pense. Qu'il n'y a rien d'urgent ou rien de grave. « Ce n'est pas grave, il n’y a pas mort d'homme », me dis-je toute la journée.
Voilà avec quoi je dois lutter toute la journée. Des angoisses que je ne m'explique pas. Des pressions inutiles que je n’arrive pas à rationaliser, même si j’en prends conscience. Parfois, je ne peux me débarrasser de ces emportements émotionnels qu’une fois que l'angoisse a gagné les limites de mon cerveau et que je pète littéralement un plomb. Il faut l'implosion et l'épuisement physique et psychique pour désamorcer le processus. Des réactions émotionnelles intenses face à des situations ordinaires que je n’arrive parfois plus à maîtriser.
Je sens physiquement que ces réactions modifient mon état de conscience et font des dégâts irréparables au niveau neurologique. C'est peut-être difficilement compréhensible, mais je ressens physiquement que mon cerveau est affecté et modifié par mes emportements et qu'à chaque « pétage de boulons », je détruis quelques cellules supplémentaires.
(p. 191)
« Ce n'est pas à la partie attentive que nous devons faire attention, mais précisément à ce qu'il y a d'inattentif en nous. »
Samael Aun Weor - "Introduction à la Gnose"
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marie Alvery (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
113 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}