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Citations de Marie-Bernadette Mars (14)


Marie-Bernadette Mars
Une main qui serre la mienne et me transmet tant de choses, silencieusement, intensément.
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En écoutant Maria, je comprends que les femmes prenaient parfois des décisions importantes, mais dans l'ombre. Ce sont les hommes qui étaient propulsés en avant, en une sorte de mise en scène sociale.
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Marie-Bernadette Mars
Il y a ce que les mots disent, et il y a ce que les mots transgressent. Derrière une histoire, banale en apparence, peut se cacher un éloge ou une critique, un espoir ou un chagrin, la résignation, la vie.
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Marie-Bernadette Mars
Debout au milieu de la route, devant un mur de pierres, une femme s'est arrêtée. Elle est de profil. Un foulard noir lui entoure la tête. Elle porte un baluchon sur le dos. Elle est immobile. Sa main droite serre la courroie d'un sac de toile. De sa main gauche, elle se couvre les yeux. Son désarroi semble immense. Elle parait inconsolable. [...] Elle exprime une telle détresse.
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J'irai toucher les étoiles et je les ferai briller pour vous.
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A Asmara, il y a une femme qui me ressemble.
Elle a grandi là-bas, du ciel dans les yeux, du soleil dans le regard. Elle a cru en l’amour. Elle a été émue lorsque la vie a évolué en elle. Elle a pleuré de joie en mettant au monde son premier enfant. Un garçon. Elle l’a regardé naitre au monde, s’éveiller, sourire, se mettre debout, fier de ses mouvements. Elle a été heureuse des sons qu’il a répétés, elle s’est émerveillée de son rire qui résonnait.
(…)
A Asmara, il y a une femme qui me ressemble.
J’ai rencontré son fils. Le dernier qui est parti, le dernier qu’elle a vu disparaitre pour toujours. Et j’entrevois les sanglots, les derniers sanglots de celle qui rêvait de le voir grandir auprès d’elle, de celle qui l’aimait tant qu’elle a desserré ses doigts qui s’agrippaient à lui et l’a laissé partir en s’imprégant les yeux et le cœur de son visage qu’elle ne reverrait pas. Elle le regarde, elle n’en finit pas de le regarder, elle n’en finira plus jamais de le regarder s’éloigner.
(…)
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Il faut parler.
Il faut raconter.
Il faut nous dire.
Parce que nous n’avons pas vu les larmes que vous avez versées, les larmes de tristesse quand vous vous êtes éloignés de votre pays, les larmes de colère quand vous avez vu l’injustice se resserrer sur vous, les larmes de désespoir quand un camion vous a reconduits en une nuit au départ des mille kilomètres que vous veniez de franchir en vingt jours, les larmes d’attendrissement quand vous avez entendu la voix de votre mère au bout du fil d’une longue attente, les larmes qui coulent quand les mots ne parviennent plus à se former et s’éteignent avant d’être prononcés.
Il faut parler.
Il faut raconter.
Il faut nous dire.
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De Kaboule en peine et en deuil, seuls s'échappent les cerfs-volants de la litérature et les hirondelles volent haut en jetant un dernier piaillement d'espoir.
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Pour vous, moignons ouvrés de glaise et de métal, de marbre et de calcaire, arrachés parfois par césarienne à la matrice des siècles, je graverai ces mots, j’élèverai ces stèles.

A toi, frugalité de couleurs chapardées aux rameaux pauciflores du Temps;
A toi, femme faite fresque qui t’éclipses derrière ce qui reste des chatoyances de ta robe;
A toi, poterie qui exhibes la luxuriance noire et rouge de tes tatouages;
Cette stèle.

A toi, foule impavide dont la pupille de marbre semble aimantée par l’horizon de Dieu sait quelle éternité;
A toi, bronze dynamique, bronze tellurique qui, figure de jockey ou stature d’aurige, tiendras toujours les rênes de la vie, même statufiée;
A toi, funéraire ouvrage, soupirail derrière lequel on entendrait, tendant l’oreille, ruisseler l’Achéron;
Cette stèle.

A toi, Delphes, qui trônes sur ces monts comme tu trônas sur la Grèce, déferlement de colonnes géminées, triplées, quadruplées, prises au filet du printemps et orphelines de temple et de Pythie;
A toi, discrète Asinè à peine aperçue, note griffonnée par Homère en marge de l’Iliade;
A toi enfin, colosse, Parthénon, apostat de toutes les religions, pourfendeur de toutes les bannières, de tous les carcans, front en tous temps dressé pour regarder la Liberté dans le blanc de l’oeil;
Cette stèle.

A vous ces stèles, vous qui jamais ne vous êtes brisés sous la féroce canine des ans, et qui chargez encore de votre beauté la nappe de cette table où, tant et tant, festoya le Temps carnassier.

Félix Katikakis
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Combien de temps me réveillerai-je encore avec, soudain, comme un orage qui brusquement obscurcit tout, un chagrin profond qui m'envahit ? Les images alors défilent, m'obsèdent, des souvenirs que je croyais atténués reviennent, je revois, pendant plusieurs heures, des gestes précis, j'entends des mots que je croyais oubliés, une intensité de tristesse que je pensais endormie se réveille. Le temps, les années ne m'ont pas encore usée, je ne suis pas morte de chagrin, j'ai, vaille que vaille parfois, survécu. J'ai peu à peu retrouvé mon rire, j'ai connu encore des moments heureux, j'ai appris à vivre avec ma blessure qui jamais ne cicatrise mais fait moins mal au fil du temps. Bien souvent encore, j'ai apprécié la vie et jamais je n'ai souhaité la quitter. Mais, après plusieurs années, la précision de certaines heures, une indicible horreur, des mots, des odeurs, des gestes reviennent, intenses brusquement de douleur réveillée. (p.79)
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Nous jouons. Les dés roulent, les pions avancent, se croisent. Ce rapprochement sans conversation entre Maria et moi, ces gestes avec seulement les mots pour les mouvements du jeu induisent une chaleureuse connivence. Nous rions ensemble, nous sommes dépitées quand un pion est pris et qu’il faut recommencer le chemin. Nous jouons une part, puis une deuxième, une troisième.
Et puis, soudain, Maria me dit :
- Demain, je te montrerai la skala Vradetou.
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Les mots sont les traces de tant et tant d'instants de vie...
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Comment peut-on changer à ce point? Mais où s'en vont la vivacité, l'élégance, le dynamisme? Où s'en va la vie?
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Elle n'avait jamais eu de nom. Ou peut-être tout le monde l'avait-il oublié. On l'appelait Kilissa, la Cilicienne, à cause de son origine. Elle était arrivée un matin, fière, désespérée, humiliée. Jamais elle n'évoquait son départ de là-bas, jamais elle ne parlait de son passé, personne ne savait quel regard, quelles pressions, quel marchandage l'avaient amenée sur les rives de l'Argolide. Elle était alors au bord de l'adolescence, seule, le ventre noué, elle ne comprenait pas un mot de la langue de la région où elle avait abordé. Elle était un objet parmi d'autres. Elle avait essayé de fixer, au plus profond d'elle-même, les couleurs, les visages, les gestes de ceux qu'elle ne reverrait jamais. Elle était une esclave. Elle n'était rien. Elle avait l'impression de disparaître peu à peu.
On l'avait conduite au palais du roi Agamemnon.
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