Les trompe-l’œil de la Rome antique furent copiés, en Italie surtout, au cours du Moyen Age, mais c'est à la Renaissance que cette technique se diffusa le plus. Avec la codification des règles de la perspective, il devint possible de représenter avec une fidélité extrême des constructions architecturales ou des enfilades de colonnes qu'il était auparavant impossible de peindre de façon réaliste. Pendant la Renaissance, des artistes -parfois célèbres- furent appelés à décorer ainsi des palais et des châteaux, et le style de ce type de peinture resta longtemps influencé par le goût des décorateurs italiens.
Ce n'est qu'au XVIIe siècle, avec l'essor et la propagation dans toute l'Europe de la culture française et du baroque avec elle, que des motifs propres à ce dernier style commencèrent à figurer dans les trompe-l’œil aussi.
Vers le milieu du XVIIIe siècle, le début des fouilles de Pompéi permit de mettre au jour les édifices de cette ancienne cité romaine, dont les décors muraux furent finalement décrits dans le traité Specimen of Ancient Decorations from Pompei édité à Londres en 1825. A la suite de ces découvertes et des publications qui les firent connaître au public, il devint à la mode d'orner l'intérieur des maisons de grotesques inspirés par les peintures murales pompéiennes, usage qui persista pendant tout le XIXe siècle. Du reste, aujourd'hui encore, les décorateurs ne s'inspirent-ils pas des peintures des siècles précédents pour recréer des atmosphères et des décors anciens ?
La Brêche verte antique. Ce marbre ancien d'origine grecque fut employé par les Romains pour réaliser des éléments décoratifs et même des colonnes, du fait de sa grande compacité. Son imitation prend beaucoup de temps mais, pour la préparation du fond, une sous couche à l'eau suffit. Le résultat final est assez spectaculaire ; il est toutefois déconseillé d'employer ce décor sur des surfaces trop importantes, à cause de la complexité de son exécution.