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Citations de Marie-Claire Blais (86)


Marie-Claire Blais
Tu parles ! On ne peut même plus aller en enfer tout seul, maintenant, disait Jean le Maigre.
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Avant de voir en mon fils un homme né de lui-même plus que de moi,une création séparée de mon existence,je n'avais pas cherché à savoir qui il était ni quelles pensées couvaient sous son front.(Grasset, 1971 p.28)
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[...] aucun idéal d'innocence ne peut tenir devant la torture de nos doutes et la misère de notre condition [...]
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L'Insoumise

Il y avait longtemps que j'avais observé son refus de toute soumission. J'avais la preuve maintenant qu'il ne m'avait jamais aimé puisqu'il n'avait jamais éprouvé assez de tendresse pour m'obéir. (Grasset 1971,p.72)
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[...] mais peut-être que toutes les vies étaient conformes, on naissait en se croyant libre, mais on ne l'était pas, il y avait dès le départ l'inégalité sociale et l'inégalité des sexes, et on devait se conformer, on ne pouvait faire autrement, non [...]
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Il pensait en s’écoutant que rien n’était plus mensonger que ce qu’il racontait à cet homme, car il détestait souvent se mettre à sa table de travail, la nuit, ou le matin, à sa détestation de l’écriture se mêlait un malicieux plaisir, ce qui ne concernait pas le journaliste, écrire, c’était se lever le matin dans la fébrilité de la jeunesse.
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Parfois les femmes qui mendient dans les rues, le jour, viennent cacher ici leurs enfants la nuit, des nourrissons, des bébés, le jour, elles mendient avec leur progéniture dans leur giron, tu les vois partout dans les quartiers les plus condescendants qui tendent la main vers le passant, le bébé, tout calé dans ses langes malpropres, ne sert qu’à la mendicité, et moi que l’on accusait de pervertir l’enfance, c’est là où je vois la perversion, dans le cœur de cette femme misérable qui pervertit son enfant dans la mendicité, mais est-ce sa faute, non, il faut que cette femme puisse nourrir les siens.
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...on eût dit que j’avais compris en un instant, en entendant ce cri, combien peuvent souffrir les hommes, que j’avais découvert, moi théologien et prêtre défroqué, l’essence immonde d’un mal qui nous gouverne tous, que ce fût le cri d’un Hitler ou celui d’un saint, ce cri ne serait jamais entendu, ce cri s’exhalait dans la plus grande indifférence.
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(«Pardon, mon Père, je ne recommencerai plus, je vous le promet, mon Père.» «Allez en paix, mon fils, et ne péchez plus.») Il allait en paix, et il recommençait le lendemain ou, si possible, le jour même de sa confession. Mais quel espoir de sentir que Dieu l'attendait dans toutes les églises, qu'il recevait ce pardon comme une nourriture contenant la précieuse énergie pour accomplir le mal, aussitôt qu'il en avait bénéficié.
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Bientôt l’aube éveillerait toute la pourpre du monde, mêlerait la blancheur aux ombres.
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Je les entendais fuir le confessionnal, ne savais-je pas déjà en les écoutant combien leurs secrets étaient le mien, les miens, les méprisant pour leurs aveux, car dans ces viols précoces leurs vies avaient été consommées, elles qui étaient belles s’étaient fanées, réduites dans le refus de la sécheresse, refusant à l’homme sa part de plaisir, elles étaient mères sans l’avoir voulu, et élevaient avec rigueur des enfants qui avaient aujourd’hui douze, treize ans, des enfants nés pour le viol, eux aussi, ne savaient-elles pas, ces pénitentes, combien nos liens étaient proches, ce qui était inavouable avait été avoué.
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...je l’entends encore avec les lancinantes rumeurs des trains qui partent, pendant qu’elle me regarde, elle, la femme-corbeau, l’indigne, car ce n’est peut-être qu’une indigente, elle aussi, qu’un rebut de la société, bien que dans sa noirceur elle soit implacable, me regardant de haut, je sais qu’elle est elle aussi, comme tant de femmes, porteuse d’un secret, j’entendais ces confessions de femmes très belles qui m’avouaient ne plus pouvoir aimer leurs maris, quand je leur reprochais leur infidélité, leur insoumission à leurs maris, car avais-je jamais de la compassion pour celles, pour ceux qui se confessaient à moi, derrière un grillage de bois, oh non, nulle compassion, nulle pitié, je n’avais que le souverain orgueil des prêtres confesseurs, me délectant de ce déballage de sensations, d’aveux contrits, en juge présomptueux j’écoutais ces confidences, reniflant le parfum des femmes qui me chuchotaient, je ne puis dire cela qu’à vous, oui, qu’à vous seul, je ne peux éprouver aucun contact charnel avec mon mari, disaient-elles, car à treize ans j’ai été violée, à treize ans.
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Ce n’était sans doute qu’un étranger, un exilé, un de plus, appelé par la route du hasard, au gré de son affranchissement, car cette fleur du sexe ne demandait qu’à éclore, sans limites, et partout ...
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(...) le rat était pourtant, lui aussi, malgré cette hideuse réputation dont nous le tenions coupable, un animal aussi digne d'amour que le chat, mais si le rat avait mauvaise réputation, c'était à cause de nous, parce qu'il portait notre honte et les stigmates de notre longue histoire, on l'avait toujours vu à nos côtés, partageant nos guerres, nos haines, mourant de nos maladies, comme nous il avait combattu, résisté, c'était un animal digne mais asservi à nos servitudes, il nous avait meurtris et nous l'avions meurtri, c'était désormais une part de nous-mêmes, car avec le temps et le courage que lui avaient inspiré notre dégradation et nos malheurs, il avait fini par nous ressembler, et quand on retrouvait son cadavre dans un égout, on frissonnait de peur, car on reconnaissait là l'un de nos milliers de cadavres, et on pressentait que cette vile agonie avait l'odeur de nos secrets et de notre pourriture.
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Héloïse n'apercevait de cette féerie dépravée que le pied chaste d'une jeune fille foulant une mare de crapauds, comme sur d'autres images, elle avait vu une Vierge fouler la tête d'un serpent maléfique [...] Car, en peu de temps, ne cessant de comparer sa vie à l'Auberge avec le bien-être de la vie au couvent, glissant d'une satisfaction à l'autre, comme on s'évanouit de plaisir ou de douleur dans les rêves...
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Ses vêtements étaient à peine déchirés. Mais passant la main à son cou, il sentit une marque qui brûlait encore …
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Je ne sus jamais où était l'est, et encore moins le nord, il me semblait que l'ouest se promenait autour de la maison, la tête basse, comme une personne qui s'ennuie.
- Mais rien ne presse, dit M. le Curé, on trouve toujours son chemin...
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Il faut bien qu’un homme se distraie...
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Non, je ne ferai pas un geste pour servir cet homme, pensait-elle. Il croit que j'imiterai ma fille [...]. Non. Non, je ne bougerai pas de mon fauteuil. Il attend qu'une femme vienne le servir. Mais je ne me lèverai pas.
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Paul lui-même écrivait pour rire,afin de se créer un monde plus vivant que celui qu'il rencontrait chaque jour.(Grasset,1972,p.32)
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