Lecture par l'autrice accompagnée du duo Namoro
« de quel côté était la vraie vie ? À quel bout des rails ? Ou dans quel ailleurs ? »
Fin des années 80. Rose et Solange sont voisines et amies inséparables depuis toujours. Rose voudrait croire à son amour pour Christian (ou bien Marcos ?) et à ses études de psycho. de son côté, Solange ne croit plus en Arnaud (l'enfant qu'elle a eu à l'âge de 15 ans est-il de lui ?) et s'accroche à son destin de comédienne. du coeur de l'adolescence à l'âge adulte, les parallèles s'éloignent imperceptiblement, même si l'on s'efforce de garder le contact a minima. D'un trait rapide, haletant, très malicieux, Marie Darrieussecq nous livre leurs deux versions des faits, successivement : comment Rose et Solange vont passer de jeunes filles à femmes, souvent l'une sans l'autre mais toujours en compagnie des hommes, et donc de tout ce qui va avec
À lire Marie Darrieussecq, Fabriquer une femme, P.O.L., 2024.
À écouter Namoro, Balaclava, No more reality, 2023.
Son : Jean-François Domingues
Lumière : Iris Feix, assistée par Hannah Droulin
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Claire Jarlan
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Prendre conscience que nos sens ne nous permettent qu'une version du monde. Que ce que nous voyons n'est qu'une possibilité.
In, CHARLIE HEBDO n° 1191, du 20 mai 2015.
Comment est-on passé de ce mot des années 1990, "sans-papiers", mot juste, descriptif, à ce mot de "migrant", qui maintient les exilés en l'air, en suspens, au participe présent, quand les émigrés, au participe passé, peuvent enfin se poser ?
-Nouvelle- intitulée " Rencontres différentes avec des voyageurs forcés différents" et publiée dans " SOS MÉDITERRANÉE"- Gallimard 2022- Folio - p101 -
Virginia Woolf souligne dans Un lieu à soi que l’éducation des filles consiste à les habituer à mettre de côté leur égoïsme pour s’occuper d’un plus égoïste. Que ce « plus égoïste » soit ici une nourrissonne ou un mari n’y change rien.....
Je pense que je pense que je pense que je pense. Ici, ici, ici, une vis s'enfonce dans mon front...maintenant, -nant, -nant, une scie me débite en morceaux du présent... (...) Pas de brèche où se fuir soi-même: je suis je, et je voudrais tant être une autre, celle qui dort... Délestez-moi de ma conscience, l'atroce conscience de l'insomnie...
En 1900, Kathleen Kennet, une étudiante anglaise, écrivait avec une certaine ironie : « Dire qu’une jeune fille de vingt ans était partie étudier les beaux-arts à Paris revenait à dire qu’elle était irrémédiablement perdue. »
C’est une chose qu’on a ou qu’on n’a pas, en psycho : le goût de l’atmosphère de l’autre. Si vous ne l’avez pas, faites autre chose. L’atmosphère de quelqu’un. Comme en amour. S’y plaire. S’y baigner.
Et surtout ne pas trop travailler : " Ça rend stupide. Les gens ne sont pas fait pour travailler tout le temps mais aussi pour goûter la vie, afin de rester frais et réceptifs."
Rilke pense que les peintres savent vivre, toujours. L'angoisse, ils la peignent. Van Gogh à l'hôpital peint sa chambre d'hôpital. Le corps des peintres et des sculpteurs est actif. Leur travail est à ce mouvement. Lui, poète, ne sait que faire de ses mains. Il ne sait pas être vivant. (p. 34)
Le plus difficile à comprendre, à accepter, à gérer pour un cerveau humain, c’est l’absence de transition.
Ils filent vers Munich, et pour finir, Dachau. Dachau sonne aujourd'hui comme une curieuse destination de lune de miel. Mais la ville était alors connue pour sa colonie d'artistes, une des plus importante après Worpswede.