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Il ne me reste que deux parties de son corps, deux parties que je peux encore toucher : ses seins et son sexe.
Une main sur le sein gauche, une main sur le sein droit et ne pas déborder.
Je les malaxe délicatement et je sens ses petits tétons vibrer.
Ces seins-là sont parfaits et le temps qui passe n’y change rien.
Son sexe aussi a gardé sa fraîcheur et surtout le même goût.
Bien sûr, j’ai davantage de difficultés pour lui écarter les jambes et contempler son sexe béant et rosé, comme je l’aime.
Mais je la mets sur le dos — position qu’elle supporte difficilement — ou sur le ventre ou sur le côté et je goûte son sexe pendant des heures. Des heures qui n’en finissent pas de s’enrouler sur elles-mêmes. Comme elle, d’ailleurs, qui a tendance à se recroqueviller de plus en plus en position de fœtus. Elle doit vouloir soulager sa colonne vertébrale.
Tout le reste de son corps est ordure.
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"Rouge" de Marie Delvigne par Frédéric VIGNALE

"Faire l’amour à une mourante... Lentement le narrateur nous entraîne dans ce labyrinthe où l’amour et la mort, parfois, parviennent à parler la même langue." Ainsi est résumé ce livre en Quatrième de Couverture.
"Rouge", le premier roman de Marie Delvigne, professeur de Lettres et Photographe, sent le souffre, a un parfum de scandale car il touche à un immense tabou, l’amour tout court, l’amour total, "physique" jusqu’à la mort. L’amour conté avec force de détail, de manière quasiment chirurgicale, les sentiments et les sensations en plus des visions anatomiques, des caresses et des envies "naturelles" de l’autre.
A quoi sert la Littérature si elle ne provoque ni n’émeut le lecteur, même jusqu’à la nausée ?
Ce court roman de 69 pages est un séisme intellectuel, un tremblement littéraire, un irruption syllabique. Un roman extra-ordinaire à ne mettre que sous les yeux de lecteurs initiés à l’Art qui savent lire l’épouvantable nature humaine sans se voiler la face.
"Rouge" est bien plus et bien autre chose qu’un roman nécrophile. Ce serait trop simple...

D’abord la couverture, superbe, élégante, d’une beauté plastique épurée inouïe. Un fond blanc, le titre en rouge superbe et un l’oeil droit beau, mélancolique, mystérieux d’une très belle femme entre deux âges.
"Rouge" est une prouesse romanesque, un happening artistique, un roman inventif, audacieux, écrit au millimètre de la pensée de la plus saisissante. Une force rare.

Marie Delvigne raconte de manière chirurgicale, l’amour absolu, physique, sexuel d’un homme pour une femme malade, vieille, mourante. Une femme qu’il a connue belle et qui, quinze après, se meurt.

Une passion dévorante qui ira jusqu’à la vision cadavérique de l’amour qui s’en va en quittant son enveloppe décomposée, définitivement.

Il y a une énergie terrible tout du long de ce roman inclassable, dérangeant, fascinant. Une force qui prend aux tripes, à l’âme, qui chamboule nos habitudes.

Ce livre nous intérroge sur ce qui est véritablement gênant, révoltant, même si on peine à l’admettre ; le tabou du désir sexuel hors norme avec un corps malade ou bien l’insupportable déchéance physique qui attend tous les corps amoureux un jour ou l’autre.

Pourquoi ne pourrait-on pas désirer jusqu’au bout, dans la douleur, la putréfaction, la vieillesse et de décrépitude ? L’amour fou devrait être de cet ordre même si cela frise l’inacceptable et le tabou.

Dans ce livre, le narrateur va simplement au bout de son amour fou, sans se soucier des conventions, du regard des autres. Il ne renonce pas à la jouissance, à l’acte sexuel, à la pénétration même si la mort guette ou sonne son glas.

Nous sommes dans la plus pure tradition littéraire, à peine modernisée.
Les relations entre l’amour et la mort sont fréquemment utilisées depuis la nuit des temps comme expressions artistiques, notamment chez les romantiques. La tragédie de "Roméo et Juliette" de Shakespeare se termine avec les deux jeunes amants unis dans la mort.

Marie Delvigne renouvelle ce genre de manière très personnelle, ne se limitant pas à expliquer ou commenter mécaniquement un acte avec un corps usé qui devient cadavre à la fin. Elle décrit un mouvement, une montée crescendo vers la mort mais qui n’est pas finalité mais simplement fatalité que le narrateur refuse jusqu’au bout du bout.

La nécrophilie chez Delvigne est une suite logique, presque normale à un amour, à un désir au-delà de la réalité physique, un attachement bien plus spirituel que charnel.

On peut juger le texte obsène mais ce serait restrictif, l’obsénité serait plus certainement un mauvais regard porté sur le sujet et une incompréhension du travail de l’écrivain.

Nous sommes dans une reconstitution littéraire d’un mécanisme de pensée, dans une epxloration syntaxique sémantique d’une histoire humaine, d’une obsession. Nous sommes dans la catharsis des mots, des gestes, des douleurs seculaires les plus intimes et trop peu révélées.

Un livre fascinant. Le mot est juste.
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