Citations de Marie Desplechin (438)
- Tu vas t'entraîner. Je veux que tu saches bien lire. Je veux que tu sois la plus forte à l'école.
Je ne dis plus rien pour ne pas l'énerver. Je ferme les yeux et je pense dans ma tête : " Je m'en fiche de lire. Je m'en fiche d'être la plus forte à l'école."
( p 11)
Tant que j'en aurai la possibilité, je ne veux plus vendre ma vie. Ma vie est à moi. Je préfère vendre mon travail.
Tu sais comment ils sont, dans les écoles, ils n'y connaissent rien aux enfants. Un enfant qui n'est pas protégé, ils te le démolissent.
Parmi toutes les espèces, il en existe une pourtant qui n'a pas le droit de se plaindre. Une seule. L'espèce des mères. A la rigueur, elles peuvent se mettre en colère. Mais pas gémir, c'est mal vu. Pourquoi? Parce que grâce à leurs enfants, les mères baignent dans un océan de bonheur. C'est connu.
Une amie ne vous laisse jamais complètement seule. son absence, c'est la présence de son souvenir. On pense à elle sans tristesse, et tout à la joie de la revoir bientôt.
Ecrire pour faire souffrir le diable ? cela pourrait être, en effet- et cela me convient- une définition possible de la littérature. (p. 267)
Là où tout est pareil. Mais tout est différent. Et c’est normal. En France, on était au Nord. En Belgique, on est au Sud.
j'aimerais beaucoup lire ce livre!
- Ça fera des histoires si on veut que ça fasse des histoires. Mais si on ne veut pas, ça ne fera rien du tout. Je t'assure.
Je suis de la confrérie du biais.
C'est marrant de donner à manger à Chouchou. Il attrape la cuillère en plein vol, il recrache quand il a la bouche pleine, il rigole sans arrêt... J'ignorais qu'on s'amusait autant en s'occupant d'un enfant, surtout en groupe.
Anastabotte
C'est Euphronie qui a senti venir les choses. Elle n'est pas meilleure que moi mais elle est beaucoup plus dépressive. Elle ne possède aucune défense contre ce qui est désagréable, malsain ou odieux. Elle a une sensibilité de grenouille. La peau des grenouilles est perméable, ce qui fait d'elles des indicateurs très précieux du niveau de pollution chimique. Quand les saletés sont trop nombreuses, la grenouille se ratatine et claque. Eh bien, pour Euphronie, c'est la même chose. Elle est poreuse aux saletés, ce qui explique son humeur fragile. Elle se détraque à la première alerte. Du coup, elle fait baromètre. Quand elle sort, l'atmosphère générale est saine. Quand elle s'enferme, les calamités ne sont pas loin.
Cher Papa ! Tout ce qu'il a réussi dans la vie, c'est sans le faire exprès, contre ses principes et à l'encontre de ses projets. Lui qui avait programmé un fils silencieux, impassible et pantouflard, s'est retrouvé le père d'un fils loquace, sensible et sportif.
Pauvre vieux.... Il n'avait pas imaginé, lui non plus, que nous perdrions Monique si tôt. Qu'il faudrait apprendre à faire sans elle, elle qui nous était plus nécessaire que l'eau, le pain et le sel qu'elle apportait à table. J'ai quelques raisons d'en vouloir à mon père. Mais je suis obligé de reconnaître que c'est un type qui sait se montrer solidaire dans la tempête. Il s'accroche à vous. Au point de vous asphyxier, de vous étrangler, de vous étouffer... Mais vous pouvez compter sur lui. Il ne vous lâche pas.
Quand Ursule a disparu en emmenant Verte, il n'a pas cherché à abuser de la situation. Il aurait pu. Il n'a jamais aimé Ursule. Je le soupçonne même de la détester de tout son coeur. D'autres que lui en auraient profité pour me jouer l'air du "je te l'avais bien dit...."
Il a acheté, pour nous y installer, deux appartements trop chers dans un immeuble trop prês du stade. Il a confié le déménagement à une bande de branquignoles qui m'ont perdu une armoire et cassé deux lustres. Il m'a enquiquiné tous les jours pour que je m'habille comme un pingouin, de peur que je ne me laisse aller. Tous les soirs il m'a obligé à passer à table avec lui pour avaler une blanquette trop grasse. Il m'a consciencieusement gâché la vie. Et il m'a certainement sauvé la vie. Sans lui, je ne sais pas comment j'aurais survécu à toutes ces années sans ma fille.
J'imagine que tout le monde ne se reconnaît pas dans une étoile, dans un arbre, dans un fleuve. Certains ne se retrouvent même pas dans les vivants qui les entourent. L'espace qu'ils habitent doit être très très étroit. Je le regrette pour eux.
Je ne veux pas que vous vous serviez dehors de ce que vous apprenez ici.
Le pouvoir est dangereux.
A moins de savoir s'en servir, et d'être très prudente, c'est lui le maître.
Méfiez-vous : c'est un mauvais maître, rusé, capricieux et cruel.
D'ailleurs, toutes les histoires d'apprenties sorcières finissent mal.
« – Nous avons été chassés, pendus, brisés, brûlés a dit la voix. Il n'y a pas eu un temps sans camps, gibets, tortures, bûchers, et victimes pour les alimenter. Pas un, tu m'entends ! Et pourtant nous avons gardé l'espoir. Pourquoi ? Parce que le Mal ne revient jamais seul. Il est toujours suivi d'une petite gourde aventureuse, armée d'une hache et d'une sarbacane. Elle a porté de nombreux noms au cours de l'Histoire. Aujourd'hui, pour moi, elle s'appelle Verte.
Ceux qui pensent que les sorciers sont des super-héros n'y connaissent rien. Les sorciers sont juste des sorciers. Ils sont justes capables de voir des homoncules mais ils ne peuvent rien contre la méchanceté.
Edward crèvera de n’être jamais assez riche, je souffrirai toujours de ne pas être parfaitement pauvre.
[Ma copine] Lola veut venir au baptême. Elle n'en a jamais vu. Son vieux père rivalise avec le mien en anarchisme de l'ancien temps. Il déteste Dieu, les prêtres, les églises et tous ceux qui entrent dedans. On se demande ce qu'ils lui ont fait. Du coup, Lola a une envie horrible de voir ce qui s'y passe.
(p. 103)
Salira, qu'est-ce qui est mieux ? Être bête et heureuse, ou intelligente et malheureuse ?