Je perdais peu à peu toute confiance en ma mère, mais sans savoir pourquoi. J’étais partagée entre le besoin de lui plaire, et le sentiment, qui s’immisçait en moi, que je ne pouvais survivre qu’en m’éloignant d’elle.
Cependant, durant des années, j’ai vécu dans une
souffrance secrète. Le berceau s’est tissé peu à peu dans
mon enfance, non pas par un seul événement traumatique,
mais par une succession de petites choses, parfois
anodines, mais assez percutantes pour laisser des traces
indélébiles, qui ont fait de moi une adulte incertaine,
parasitée de peurs, souvent plongée dans une souffrance
qui m’engluait et dont je ne parvenais pas à me défaire.
La maltraitance, ce n’est pas «que» des coups ou des violences physiques, c’est aussi le regard des autres, l’humiliation répétée, la honte que l’on vous oblige à porter quand on est enfant, la culpabilité; ce qui vous donne envie de mourir à 8 ans… et vous poursuit toute une vie.
Higelin, dans une interview sur France Inter, le 12 octobre 2015, disait : « Si je dois garder un souvenir de l’enfance, c’est l’amour. L’amour de mes parents, l’amour de mes grands-parents… » Je n’ai aucun souvenir de ce genre de douceur.
Reçu aujourd'hui et lu dans l après-midi. Un roman biographique qui m.à fait passer par toutes les émotions et qui m.à fait un bien fou.