Friedrich Hölderlin notait superbement : « Il faut habiter poétiquement la terre. » Rilke lui emboîtait le pas en pointant du doigt le pouvoir transfigurateur de notre perception : « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »
Cela n’est pas un concept abstrait issu des méandres d’esprits lyriques. La poésie est à l’œuvre dans toutes ces choses infimes dont nous ne nous étonnons plus, trop occupés que nous sommes à nous dépêcher de vivre, trop ensommeillés par une routine lancinante ou trop encombrés par les filtres de notre mental.