Marie-France Chevron

Mee est née,
à l'aube d'un matin calme,
brune comme la nuit et belle comme le jour,
ses yeux grands ouverts sur le monde alentour.

Mee est née,
entre mer et montagne,
belle petite fille
enveloppée de soie et de velours.

Durant le grand voyage,
Mee est si fatiguée qu'elle s'endort.
Or, l'étoile au fil d'or est arrivée.

Alors des mains viennent cueillir Mee,
des bras la portent,
un doux regard l'enveloppe
de coton,
de racines et d'étoiles.

Moi, mon nid, c'est ma roulotte.
[...]
Mon nid, c'est le voyage.
Mon nid, c'est le vent dans mes plumes.

Quand mémé lâche une caisse, c'est un truc de fou, un truc à déclencher des cyclones en Amérique. C'est de la bombe atomique concentrée.

Chacun habite sa place en ce monde :
Au ciel les volants, au sol les rampants...
Les uns mangés, les autres mangeant.

Cela nous désole évidemment...
Mais que faire contre cela ?
La loi est dure mais c'est la loi...

Hélas !
Où qu'il aille, il était désespérément collé au sol.
Comme le caramel dans la cuillère,
Comme le crustacé sur son rocher
Et comme la cruauté dans le coeur de l'homme.

Mee qui cherche,
Mee qui court,
Mee qui veut trouver le chemin de l'amour...
Tous les enfants viennent des étoiles,
des étoiles qu'il y a dans les yeux de leurs parents.
Ton étoile est là, Mee,
regarde et accroche-toi!

- TAPON ! TAPON !
- Héron ! Héron, petit, pas tapon !

J'ai rendu visite à des géants qui dansaient dans le vent. J'ai cru me perdre cent fois dans leurs cheveux aux reflets d'or et d'argent.

[...] Je n'emporte rien avec moi que mes rêves et mes souvenirs. Je me nourris de ce que je trouve sur le chemin. Je me nourris aussi de la liberté d'aller et venir où bon me semble.
On n'a pas besoin de plus pour vivre bien.

Il est parfois nécessaire de chercher les yeux fermés… pour ne voir qu’avec le cœur

Toutes ces émotions que je vois, je ne les ressens pas. Je suis anesthésiée. Je vis dans une enveloppe vide qui s'efface.

- [...] Il est gentil, il est juste un peu... comment dit-on ?
- Vieux.
- Non.
- Ah si, il est vieux.
- Oui, non mais c'est pas ça que je veux dire... laisse moi en placer une, bon sang !

Maman m'avait expliqué :
- Toi seul peux savoir si tu peux laisser "s'envoler" ton lapin pour qu'il soit heureux. L'aimes-tu assez pour ça ?

C'est vrai que j'aime ce qui brille et ce qui est beau.
Mais rien, rien, jamais ne sera aussi beau que mon trésor le plus précieux.
Un trésor que toutes les autres pies ne pourront jamais s'offrir.
Les diamants qui brillent dans les yeux de Manu quand il me regarde planer en toute liberté.

C'est vrai que j'aime ce qui brille et ce qui est beau.
Mais rien, rien, jamais ne sera aussi beau que mon trésor le plus précieux.
Un trésor que toutes les autres pies ne pourront jamais s'offrir.
Les diamants qui brillent dans les yeux de Manu quand il me regarde planer en toute liberté.

Les autres oiseaux gardent leur trésor dans leur nid.
Leurs petits cailloux blanc, leurs graines, leurs bouts de bois... et tout leur fourbi.
Ils pensent que je suis une voleuse.
On finit par avoir une sale réputation, nous les pies...