À l'école communale, en France, j'avais appris que le français, qui était ma langue, était la plus belle langue du monde, que les Français étaient le peuple le plus courageux, qu'ils avaient toujours vaincu leurs ennemis [...]. Arrivé à Bucarest, on m'apprend que ma c'est le roumain, que la plus belle langue du monde ce n'est pas le français mais le roumain, que les Roumains avaient toujours vaincu leurs ennemis [...]. Heureusement qu'un an plus tard je ne me suis pas rendu au Japon.
Je pleure, monsieur. Je me déteste de ne pas être un dieu de ne pas pouvoir sauver la France ; anéantir ses ennemis. C'est tellement tristement idiot de ne pouvoir faire que des phrases, de n'offrir que des larmes, que de l'impuissance. (Lettre à Alphonse Dupront, 1940)
Tout jeune médecin envoyé sur le front russe, il mourut dans l'explosion d'une mine. Eugène Ionesco répétait souvent avec tristesse : "Personne ne saura jamais qu'il y a eu un Petre Bubu." Parmi les amis morts jeunes il y eut aussi l'écrivain Anton Holban, le peintre Bob Bulgaru qui fit plusieurs portraits de Rodica Burileanu puis de Ionesco.