Dans la douleur, l'homme est capable de cracher un venin qu'il n'imaginait pas enfoui en lui. (...) Dans sa souffrance, il ressemble à un animal blessé. Capable de s'arracher un bras ou une jambe pour se défaire de la douleur dans laquelle il est.
Echapper à la Faucheuse décuple votre envie de mordre la vie à pleines dents. Surtout ne pas perdre une minute, une seconde. tout voir. Etre curieux. Profiter, découvrir. Vivre dans l'urgence le temps présent. Regarder devant et prendre à bras le corps son destin. Ne pas oublier de dire aux gens qu'on les aime. Leur dire quand on les hait.
Du chaos naissent les étoiles.
Mon Dieu que j’aurais aimé qu’il existe un mode d’emploi !
« Comment réussir sa vie en quinze leçons après la perte d’une sœur, sans délaisser son mari, sans haïr son père qui a quitté le foyer pour se reconstruire et qui laisse une mère éplorée qui s’occupe seule de son fils de dix ans et de centaines de malades avec leur famille mais pas vraiment de sa fille aînée ? »
Eh bien tu te démerdes, on n’a pas ça en rayon.
Je suis tellement optimiste qu'au début mon mari pensait que j'étais naïve. M'en fiche ! Je préfère être traitée d'optimiste naïve que de défaitiste blasée.
Parce qu'au fond, pour quelques déceptions, c'est quand même plein de bonheurs quotidiens que la naïveté m'offre. Et pour peu que les gens qui vous entourent vous ressemblent, la vie se transforme en arc-en-ciel...
La souffrance ne se quantifie ne se qualifie. Elle naît au plus profond de nous et un jour elle s'apaise. En attendant l'apaisement, la déchirure et la brûlure sont un passage obligé. Pour comprendre, pour avancer. Et cela mérite le respect, le temps de trouver les outils, les clés.
La souffrance ne se quantifie ni ne se qualifie.
Laurette fera partie de moi l'infini, aussi longtemps que je n'aurai pas fini de compter les étoiles. Ces fameuses étoiles qu'elle m'a demandé de surveiller.
Alors à la vie, à l'amour, à la mort... et même après !
Dans sa souffrance, il (l'homme) ressemble à un animal blessé. Capable de s'arracher un bras ou une jambe pour se défaire de la douleur dans laquelle il est.
Je pense que ce qui est le plus angoissant dans la vie, c’est quand l’ordre établi vacille, vous emportant dans un tsunami de doutes et de craintes. Quand « l’Autorité » responsable n’est plus capable de vous rassurer, de vous répondre.
Quand les gardiens du savoir n’ont pas les solutions.
Pour nous ce fut quand, vers la fin, le professeur qui s’occupait de Laurette nous répondit à ma mère et à moi qu’« ils » ne pouvaient pas enrayer l’hémorragie dont elle souffrait car il n’y avait plus assez de plaquettes. Et que les rares poches qu’ils détenaient étaient réservées aux urgences.
Nous n’avions donc pas le même sens de l’urgence !
Ma sœur n’était-elle pas aussi importante que n’importe quel inconnu qui aurait été amené là, à moitié mort, après avoir percuté une voiture ou même tué une famille innocente en roulant sans permis ?
Je n’oublierai jamais la façon dont le professeur a détourné le regard en voyant notre stupeur, désolé pour nous, impuissant pour elle.
Quand ceux qui peuvent n’ont plus les moyens, le sol se dérobe sous vos pieds. Si eux ne peuvent pas, alors qui ?