À chaque occasion de le contempler qui se présente à moi, je crève d’envie de me jeter sur lui et de lécher sa peau, de m’en repaitre, de remonter depuis son nombril jusqu’à nicher mon visage au creux de son cou.
Et mes pensées continuent l’histoire, sans moi.
Tome 2
J'ai toujours tendance à croire que chacun d'entre nous recèle un peu de bon au fond de lui. Et même s'il m'a fait les pires des trucs, consciemment, qu'il m'a menti, trahi; humilié... Je sais, et lui aussi le sait, que s'il trouve les bons mots, je vais revoir mon jugement et lui accorder le bénéfice du doute, chose que je ne désire absolument pas. Il serait capable de me faire culpabiliser pour ses propres décisions. C'est un beau parleur, il pourrait vendre des lunettes à un aveugle. Et d'une certaine manière, je suis aveugle. Donc, apte pour me faire avoir une fois de plus.
J'embrasse son cou, encore, parce que la tentation est trop forte. Mon érection se colle à ses fesses à travers les multiples épaisseurs qui nous séparent. Mais je n'en fait pas davantage. J'aurais envie de tout. Mais rien, c'est peut être encore plus grisant. Parce qu'il en a envie, et parce que moi aussi. Parce que respecter, attendre et désirer, c'est déjà un peu plus aimer...
Je prie pour qu'en ce moment précis, il ne voit pas juste quelques cicatrices et des tatouages, mais un homme qui vibre sous son regard et ses attentions. Un coeur qui bat un peu plus fort qu'il ne le devrait, et qui aime se trouver là, avec lui. Je le supplie intérieurement de ne pas s'arrêter aux barrières et voir tout ce qu'il y a à voir. Pas uniquement la surface. J'ai l'intense désir qu'il me découvre, moi.
L’amour n’est pas toujours rose. Mais plus dur est le chemin, plus beau est le retour...
La soirée bat son plein derrière nous.
Devant, le jardin, fatigué de sa journée ensoleillée, soupire sous la fraîcheur de la nuit qui s'éparpille entre les bosquets. Mon esprit divague en nous imaginant disparaître entre les ombres qui s'emparent du parc, tandis que lui comme moi restons silencieux, immobiles, vibrant en secret de la présence de l'autre.
- Une petite visite des espaces verts me semble sympathique, proposé-je, tendu comme jamais à l'idée de me faufiler contre lui.
Parfois il est inutile de lutter... L’amour reste le seul maître.
Je devrais m'en vouloir. Mais non. Chacun ses défauts. Lui, ne fait jamais aucun effort pour se montrer aimable. En deux mots, c'est un sacré connard et il le revendique. Moi, je n'ai aucun scrupule à me servir de n'importe quel prétexte pour arriver à mes fins et enfin apprendre à le découvrir.
Un point partout, la balle au centre.
Je le veux alors que je le prends déjà. J'ai faim de lui alors que je m'en repais. Je l'attends alors qu'il ne peut pas se trouver plus près de moi.
Il est parti dans son truc, s’en fout totalement de nous et s’accompagne en chantonnant sur la musique qui remplit désormais la pièce, annihilant toutes mes peurs et mes angoisses, celles-là mêmes que je m’efforce d’écarter de mon esprit depuis une bonne demi-heure. Le pouvoir de la musique. Il ne chante pas comme un dieu, sa voix n’est pas parfaire, elle est rauque et faible, presque timide. Mais une telle passion habite ce mec qu’il rend ce morceau divin. Intemporel. Et pour mon cas, salvateur. Un pansement sur mon âme torturé et définitivement trop sensible. J’accueille ce moment de grâce avec l’honneur qui lui est dû. Je ferme les yeux et laisse le baume musical me sauver de mon esprit torturé. Un morceau qui semble chanté par un ange, répondant à mon appel venant me soulager.