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Citation de paroles


Annette s'accommoda de la Dyane et réciproquement. Annette n'avait toujours conduit que les voitures des autres, voitures d'hommes, de son père au début, de Didier ensuite, de Paul enfin. Elle s'efforça sans tergiverser et s'appliqua ; elle sut retrouver les réflexes qu'elle croyait oubliés, enfouis, tant ils étaient liés pour elle à ces soirées noires où elle ramenait à la maison un Didier hébété d'alcool, éructant des soliloques enragés quand il n'avait pas exigé, la repoussant sans ménagement en de pataudes empoignades, d'officier lui-même, sous le prétexte que même dans cet état ahurissant, il resterait toujours meilleur chauffeur qu'elle ; il aurait pu être pilote, lui, pilote de rallye ou de moto ou d'avion ou d'hélico de bombardier de n'importe quoi, comme tous les hommes de sa famille c'était dans le sang ça s'apprenait pas il avait pas appris...
Annette savait, avait su tout de suite quand, à Nevers, en janvier, elle avait été assise pour la première fois à côté de Paul dans la lourde voiture grise, que celui-là, l'homme de l'annonce, le doux, l'agriculteur qui avait avalé tous ces kilomètres de route pour la connaître, n'était pas de cette chapelle des fous du volant.
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