AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marie Hélène Poitras (43)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Griffintown

Western urbain, règlements de comptes dans le far-ouest des rues de Montréal.



Ce ne sont pas tout à fait des cowboys, mais le monde particulier des calèches qui offrent aux touristes une visite guidée du Vieux-Montréal. Pas tout à fait des cowboys, mais quand même des hommes et des femmes de chevaux, qui vivent dans un monde où parfois les choses se règlent parfois à coup de révolver.



Ce n’est pas un roman historique, c’est juste une histoire, mais qui rappelle un moment de l’Histoire, celle où les chevaux régnaient sur la ville et où les hommes faisaient boire leurs montures avant de franchir les portes battantes du saloon.



Une écriture légère, un livre qui nous amène ailleurs, même si on a l’impression de connaître la ville.

Commenter  J’apprécie          250
Griffintown

Avec le printemps, Griffintown s’anime. Ce quartier de Montréal, situé dans le Far Ouest et tout droit sorti d’une autre époque, se repeuple dès qu’arrivent les beaux jours. Gueules cassées, anciens vétérans, vagabonds reviennent, sous les traits de cochers fatigués, profiter de la saison touristique pour balader dans le Vieux-Montréal, au bord de leurs calèches, des voyageurs en quête de souvenirs atypiques.





Sous la direction de Paul Despatie et sous la bienveillance de Billy, le palefrenier, les anciens retrouvent leurs vieilles habitudes. John, Alice, Lloyd et l’Indien sont au rendez-vous cette année-là, de même que la Mouche et le Rôdeur, tandis que bien d’autres manquent à l’appel. Ils formeront les pieds-tendres, comme Marie, ces nouveaux venus attirés par un travail dont ils ignorent encore toute la difficulté et l’exigence. Nul ne se doute alors qu’il passe son dernier été à Griffintown et que le corps sans vie de Paul, retrouvé dans le ruisseau troué par deux balles, est annonciateur d’une terrible menace qui plane sur toute leur petite communauté…





Habituellement peu amatrice de westerns, je me demandais depuis un moment ce qui pouvait bien se cacher derrière ce titre ayant reçu le prix France-Québec en 2013... « Griffintown » est la preuve que la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut et je suis ravie d’avoir pu faire cette étonnante découverte ! Marie-Hélène Poitras fait habilement cohabiter monde moderne et héritage du passé dans ce western spaghetti survolté dans lequel on retrouve tous les codes du genre. Violence, solitude, désirs de vengeance, absence de morale et soif de pouvoir sont au cœur des intrigues qui se nouent.





L’écriture est incisive, brute et sans fioritures pour décrire toute l’âpreté de ce monde essentiellement masculin. Les femmes, d’anciennes prostituées bien souvent plus rudes que les hommes, apportent néanmoins une touche de douceur et de tendresse grâce à la jolie Marie notamment, dont l’initiation se terminera tragiquement… Les personnages, pour le moins marginaux, sont bien campés et apportent une réelle identité au roman. Il y a beaucoup de poésie, d’émotions et de finesse dans le récit de ce monde qui court à sa perte de manière inéluctable. Une histoire à couper le souffle, parfaitement maîtrisée et dont personne ne ressortira indemne.... Alors préparez votre revolver et votre monture si vous voulez avoir une chance de réchapper au conflit qui oppose ces deux univers antagonistes qui ne parviennent plus à cohabiter !
Commenter  J’apprécie          200
La désidérata

« Celui qui nous observe d’en haut et nous tient en joue jusqu’au dernier moment sans jamais relâcher sa surveillance. » Les personnages de La Désidérata, dernier roman de Marie-Hélène Poitras, évoluent sous le poids de regards tapis dans l’ombre. Au domaine de la Malmaison, le père Berthoumieux et son fils Jeanty chérissent le souvenir de Pampelune, épouse et mère bien-aimée, morte il y a fort longtemps dans des circonstances obscures. Appréciés et respectés des villageois de Noirax, les deux hommes récemment réunis, s’évertuent à redonner vie et prospérité à leur domaine ainsi qu’à leur communauté. Mais Victoire la bougresse, servante de la famille, pressent que ce bonheur tranquille tire à sa fin avec l’arrivée prochaine d’une femme aux desseins mystérieux et inquiétants.

Il plane sur le récit une aura fantastique rappelant les contes anciens que les comptines enfantines et les chansons aux origines médiévales complètent à merveille. Marie-Hélène Poitras déploie sa plume agile et imaginative au service d’une histoire qui m’a beaucoup plu dès les premières phrases. Cependant, les personnages une fois installés dans un décor champêtre des plus invitants, l’intrigue s’est dispersée dans plusieurs directions, n’offrant plus de fil conducteur, pourtant présent dans la première moitié du livre. À ce titre, légère déception mais qui n’altère en rien le plaisir ressenti à la lecture.

Je remercie Masse Critique de Babelio pour m’avoir donné l’opportunité de renouer avec l’écriture sublime de cette autrice, découverte avec le roman Griffintown.

Commenter  J’apprécie          150
Griffintown

La récente parution du dernier roman de Marie-Hélène Poitras (Desiderata) m’a rappelé la sortie de son précédent, Griffintown, il y a déjà une bonne dizaine d’années. La critique avait été favorable, tout comme pour son premier (Soudain le minotaure). J’avais retenu les titres mais les avait délibérément ignorés à l’époque, préférant plutôt me concentrer sur la littérature étrangère. Mais je n’avais pas oublié et ayant plus de temps libre maintenant à consacrer à la lecture, je me suis donc empressée de rattraper Griffintown avant de commencer Desiderata.

L'action de Griffintown se déroule à l'ouest de la rue Berri à Montréal, au bord du canal Lachine, où se situe la dernière écurie de chevaux de calèches. Pressé de toutes parts par les promoteurs immobiliers, le propriétaire Paul Despatie résiste aux assauts jusqu'à ce que Billy, son vieux palefrenier, retrouve son corps criblé de balles dans le ruisseau d'à côté.

Marie-Hélène Poitras fait revivre avec chaleur et vivacité l'industrie des calèches touristiques, disparues depuis peu du Vieux-Montréal. On sent, dans les mots et qualificatifs choisis par l’auteure, un réel attachement pour ces bêtes en fin de carrière qui ont longtemps servi les humains aux siècles précédents, tout comme envers ses personnages de cochers bourrus à l’allure de cow-boy, pressentant la disparition imminente de leur petit monde enclavé dans la ville tentaculaire. Quelques apartés historiques s’insèrent avec justesse dans le récit, lui donnant du même coup un relief plus intéressant, car l’intrigue elle-même se révèle un peu mince.

Bref, une lecture franche et plaisante.

Commenter  J’apprécie          140
Griffintown

Western urbain. Histoire d'amour. Histoire de meurtre. C'est pas complétement juste ça, mais ça l'est quand même... Une lecture atypique, du moins, pour moi... Je n'ai pas souvenir d'avoir lu un livre de ce genre. Poitras nous amène dans le monde des promeneurs de touristes assis confortablement dans une calèche ; univers qui devient fascinant par la plume de l'autrice. C'est également l'occasion pour elle de nous raconter un quartier, populiste, presque disparu, régit par ses codes, ses règles, ses bandes, sa pègre... Ce livre pourrait faire office de document historique... Mais c'est de la fiction, n'est ce pas ? J'ai passé un super moment de lecture, qui a passé trop vite, grâce à la plume saccadée, imagée, olfactive, vive, incisive, rythmée et sans complexe de Poitras... Je ne regrette absolument pas ma lecture...
Commenter  J’apprécie          140
Cherchez la femme

Sous la direction d’India Desjardins, ce sont une quinzaine d’écrivains et d’écrivaines qui se sont prêté(e)s au jeu d’écrire une nouvelle sous le thème de la FEMME. Bien que ces nouvelles soient plutôt inégales en termes de longueur et de qualité, j’ai somme toute passé un bon moment en compagnie de ces auteurs. Presque tous les sujets y passent : Eve dans son Jardin d’Éden éprise de liberté et d’indépendance, la maternité, l’amour décliné à toutes les sauces, les femmes carriéristes, les femmes au foyer… Mention toute particulière à Marie-Julie Gagnon, avec sa nouvelle d’une fille qui mène une double vie technologique. Je n'avais lu de Gagnon, et j'ai de suite accroché à son style. Dommage que sa nouvelle ait été si courte. À Marie Hélène Poitras aussi, avec une écriture sans censure sur deux destins tragiques et écorchés qui finissent par se trouver. Mais mon coup de cœur est sans surprise : la nouvelle signée par mon chouchou Patrick Senécal… un monde de femmes bouleversé par l’arrivée d’un homme. Un brin surréaliste, mais avec une signature propre : meurtre et sang, bien évidemment ! Un vrai petit bijou de nouvelle et je salue l’audace de Desjardins de l’avoir mise dans ce recueil.
Commenter  J’apprécie          140
Griffintown

Je viens tout juste de terminer la lecture d'un roman absolument fascinant de la jeune romancière québécoise, Marie-Hélène Poitras. Il s'agit du roman "Griffintown" qu'on peut presque qualifier d'historique puisqu'il nous fait découvrir le monde fascinant et quelque peu déroutant des caléchiers.



Il s'agit aussi d'une sorte de polar qui se déroule dans l'atmosphère glauque d'un quartier de l'ouest de Montréal en voie de disparition, un quartier où la pègre et la finance y est joyeusement entremêlée. (Griffintown est un ancien quartier ouvrier du Sud-Ouest de Montréal. Le quartier est situé entre la rue Notre-Dame, la rue McGill et la rue Guy. Il est situé aux alentours du Canal de Lachine. )



J'ai aussi adoré l'écriture vivante, inventive, saccadée, et presque olfactive de Marie-Hélène Poitras. OUI, vous sentirez le "cheval" au fil des pages du bouquin mais, rassurez-vous, les autres ne peuvent le percevoir.
Commenter  J’apprécie          100
Griffintown

Griffintown , un lieu incroyable , hors temps , hors norme , y vit par intermittences tout un peuple d'exclus , d'individus pas dans la norme des border-line qui vivent tant bien que mal avec leurs blessures.



A chaque printemps , ils reviennent travailler comme cocher et promener les touristes dans Montréal . Dans un quartier insalubre et hors loi survivent une écurie et un saloon qui fournissent travail, détente et famille . Le travail est dur , les conditions de vie difficiles et les relations humaines rudes mais ça tient ....



Sauf , que l'écurie de Griffintown n'est plus au gout du jour . L'immobilier invente de grands et beaux projets qui n'ont pas vocation à côtoyer cette verrue malpropre et envahissante ! Il va donc falloir pousser ce monde anachronique et faire place aux complexes immobiliers ...



Une écriture fine , tout en dentelle pour décrire des taiseux , des rustres, des gens cassés et abimés par la vie , pour y parler aussi des chevaux et du lien qui unit les deux , le fond de l'histoire est couru d'avance mais chaque personnage est ciselé et c'est ce que chacun a d' humain que l'on voit apparaître phrase après phrase...


Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          80
Griffintown

Je ne savais pas grand chose sur ce roman avant de le commencer : la couverture prête à conjectures, sommes-nous dans un western, à quelle époque se déroule-t-il ? Mais s’il apparaît tout de suite que l’époque est résolument moderne, le milieu des cochers qui promènent les touristes dans des calèches dans le Vieux-Montréal semble appartenir au passé. L’opposition entre le monde des cochers et la vie urbaine moderne est immense, deux mondes se côtoient sans presque se rencontrer et c’est ce qui rend si savoureux ce western.

Dès le début, la disparition de Paul, le patron des cochers plonge tous ces hommes dans le désarroi, et provoque des réactions diverses. Le personnage de Marie, une jeune femme qui veut s’initier au métier de cocher et qui nourrit une passion sincère pour les chevaux apporte un peu de féminité et de douceur au texte, donnant lieu à de très belles descriptions animales. Le style mélange avec allégresse une légère abondance d’adjectifs avec des mots un peu surannés ou des expressions québécoises.

Pour faire bref, c’est une jolie découverte, surtout pour l’univers très particulier, le voyage au Québec, et la voix nouvelle… A mettre dans votre escarcelle si vous en avez l’occasion !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          70
Griffintown

À Montréal, chaque jour d’été, des promenades en calèche sont proposées aux touristes. Bucolique ? Pas pour les cochers, rude petit microcosme placé sous le joug de Paul, le patron incontesté de l’écurie. Et quand ce dernier est assassiné, tout l’équilibre du quartier de Griffintown est rompu.



C’est un roman à part que nous propose la québécoise Marie Hélène Poitras. Un western avec ses cow-boys usés surpris par la détermination de la jeune Marie, la « Rose au cou cassé », nouvelle venue à Griffintown. Mais aussi un texte très noir, avec meurtres et luttes pour le pouvoir, ancré dans un vieux quartier ouvrier de Montréal. Le tout se mêle étonnamment bien dans une intrigue parfaitement ficelée, aux personnages fascinants. L’auteure parvient à éviter la caricature en soignant son style, poétique sans jamais être artificiel.



Au final, un roman étonnant qui joue habilement avec les genres mais ne rentre dans aucune case.

Commenter  J’apprécie          70
Soudain le minotaure

J'ai rencontrée l'auteur au SDL Porte de Versailles, l'année où ma soeur partait s'installer au Québec, c'est donc un peu hypnotisée que je me suis dirigée vers le site, où se trouvaient les auteurs québécois.



Elle était là, douce, gentille, à l'écoute, à nous parler avec affection des romans qu'elles venaient défendre. Elle était jeune, fraîche et pourtant la gravité du sujet de son premier opus est là!



L'auteure alterne un chapitre sur 2, la vision du coupable et de la victime de la même histoire.



Je vous laisse découvrir ce bijou, qui se lit vite. Et qui laisse songeur ? sans juger pour autant.



Une très belle découverte
Commenter  J’apprécie          70
Griffintown

Il était une fois au Far Ouest de Montréal un quartier nommé Griffintown.

C'est un vieux quartier maintenant livré aux promoteurs et jadis occupé par les premiers arrivants Irlandais.

L'intrigue nous raconte l'histoire de la dernière écurie où chaque été cochers et chevaux s'assemblaient. On accède à la culture singulière des cochers d'une autre époque et de leurs règles propres; dans ce milieu, on règle les problèmes soi-même.

Les hommes à chevaux sont des personnages intrigants et ont tous une vie secrète souvent assez glauque. Vous aimerez la cavalière Marie et le personnage John.

Aujourd'hui Griffintown est livré aux « bobo ». Ne cherchez plus les cochers et les chevaux. Terminé le pèlerinage des touristes voulant découvrir en calèche le Vieux-Montréal.

L'argent s'en fout et les promoteurs aussi. Dommage.

Ce livre est assez court et se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          50
Griffintown

Un genre de "western urbain, de western poétique" dit la quatrième de couverture ... Et c'est tout à fait ça. L'auteure a été cochère dans le vieux Montréal (Griffintown est l'un des plus anciens quartiers ouvriers de la ville) et s'est servie de cette expérience pour écrire son livre. D'une écriture originale, M H Poitras nous raconte une histoire originale, celle des cochers, des conducteurs de calèches pour touristes; et c'est tout un monde ! En parallèle à la vie de l'écurie, de son responsable Billy et de celle des différents chevaux - qu'elle aime, ça se sent - elle retrace l'histoire de Marie, une belle jeune fille, qui devient cochère. Et puis Paul, le patron de l'écurie, est assassiné, stocké en attendant mieux dans un congélateur; et il semblerait que "ceux de la ville" aient de grands projets pour le secteur du "Far Ouest" ...



Ce livre qui a reçu le prix France - Québec 2013 est très bien écrit et raconte une belle histoire, un peu policière, un peu sociale; une histoire assez dure, d'hommes et de femmes courageux, faisant un métier difficile, et qui n'auront que peu de chance face aux entrepreneurs et aux hommes à chapeaux noirs.
Commenter  J’apprécie          50
La désidérata

La désidérata, mais quel récit singulier!! Un conte étrange ou le lieu et l'époque sont inconnus, un mélange d'ancien et d'actuel. Conte un brin magique quoique assez lourd ou il est question d'une génération de pères entretenant des liaisons qui se finissent mal avec les femmes travaillant au domaine. J'ai particulièrement apprécié le choix du vocabulaire et la tournure des phrases qui m'ont fait penser au vieux français 16e-17e siècle. Et que dire des passages chantants de nos vieilles comptines, miroitant un côté sombre, c'était tout simplement exquis! J'ai adoré!
Commenter  J’apprécie          40
La désidérata

Difficile de décrire ce roman de Marie-Hélène Poitras. La désidérata raconte l'histoire de divers personnages qui vivent des difficultés. Je ne peux pas vraiment être plus précise pour ce qui est d'un résumé car je referme ce roman en n'ayant rien compris. Même les phrases (pas toutes mais plusieurs) n'ont ni queue ni tête autant dans leurs structure que dans leurs sens. Mais moi qui aimes les phrase qui font rire par leur absurdité, je me suis régalée. Mais malheureusement, je ne crois pas que c'était l'effet recherché par l'auteur.

Ne mettons pas toute la faute sur les épaules de Poitras et de la désidérata. Comme je ne saisissais pas ce qui s'y passais et que j'ai été occupée dans les derniers jours, je ne me suis pas casser la tête a recommencer depuis le début pour lire plus lentement. J'y aurais peut être gagner mais comme j'avais aussi été déçue par Griffintown, j'en suis seulement venue a la conclusion que je n'étais pas la première fan de Marie Hélène Poitras.
Commenter  J’apprécie          40
Griffintown

Ce livre ne m'a pas convaincu du tout; une tentative de pseudo western urbain où tout est esquissé mais rien n'est achevé. À preuve, en refermant le livre, je me questionne encore sur l'intention de l'auteure. Nous présenter divers personnages dont les vies sont à la dérive pour différentes raisons? Élaborer une fable urbaine aux allures de far-west mythique? Nous mettre en garde contre les périls du développement urbain? Nous faire partager le microcosme du monde des calèches à Montréal? Nous instruire sur les chevaux? Il y a un peu de tout cela ici, mais 200 pages c'est trop peu pour tout cela. Et ce n'est pas en renommant de la bière en « pisse de cheval » ni les aspirants cochers en « pieds tendres » que l'on induit vraiment l'esprit du vieil Ouest... Bref le contexte est intéressant mais mal exploité; à vouloir tant en faire en si peu on bâcle inévitablement.
Commenter  J’apprécie          40
Griffintown

Griffintown, ou l'Histoire d'un monde à l'agonie.



Ce livre raconte la vie d'hommes, de femmes et de chevaux qui se retrouvent au printemps - début de la saison de travail - au cœur du quartier de Griffintown réservé aux cochers.



On va ainsi apprendre à connaitre chacun d'eux, leurs liens, leurs passés troubles, leurs démons au fils de ce qui va être la dernière saison d'activité de cette écurie.



Ne vous fiez pas à la taille de ce livre : court mais puissant, on peut même dire qui prend aux trippes tant les personnages sont attachants.

(p16) : "Comme les cochers, les chevaux qui échouent à Griffintown traînent plusieurs vies derrières eux. On les prends tels qu'ils sont. C'est pour eux aussi, bien souvent, le cabaret de la dernière chance."

Chacun d'eux, abîmé par la vie, essaie de survivre, de panser ses plaies, claudiquent, boitant, mais toujours debout.



Les liens se tissent; les rivalités s'attisent sur fonds de guerre de territoire moderne.

C'est le combat inégal d'un monde perpétuant la tradition contre celui de la modernité qui n'hésite pas à raser tout sur son passage pour édifier le Griffintown de demain.



Tous les ingrédients sont présents dans ce petit livre : Amour, haines, trahisons, meurtre, vengeance.

Livre dense en émotions, vous quitterez à regret ces hommes et femmes qui se sont battus jusqu'au bout pour l'amour des chevaux.

Une histoire d'hommes et de femmes riche de leurs trajectoires personnelles.



Commenter  J’apprécie          40
La désidérata

Ce n'est pas seulement un roman, c'est une œuvre d'art en soi.

L'auteur y réinvente la manière d'écrire d'une plume très personnelle, sensuelle, poétique, dans un univers qui mêle les âmes et la nature de manière indistincte.

Parfois délicat comme le parfum d'une rose, parfois brutal comme une proie qui tombe sous les dents du prédateur, ce roman nous plonge dans le mystère d'un village et de ses désidérata, femmes énigmatiques tant adorées que haïes.



Une très belle découverte !
Commenter  J’apprécie          30
Griffintown

Ouvrir un livre québécois est toujours une aventure parce que le livre est écrit en français mais un français qui peut nous surpendre à tout moment, comme ça, au détour d’un paragraphe.



Dès l’incipit de Griffintown on est ailleurs : "Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance."



Quelques mots sur l’histoire : Billy le lad s’occupe toute l’année de l’écurie, Paul le patron est plus un gestionnaire. Cette écurie se trouve à quelques centaines de mètres du métro à Québec mais c’est déjà un autre monde : le monde des calèches et des cochers, dont le métier est de « promener les touristes » dans Québec (à mi-chemin donc entre des cow-boys et des attrape-nigauds). C’est un monde dur que décrit Marie-Hélène Poitras, un monde de laissé-pour-compte qui ne vivent et ne travaillent que six mois dans l’année, au contact de ces fameux chevaux et qui le reste du temps essayent de survivre à l’hiver.



Dans les premières pages on sait que le patron de l’écurie va mourir, assassiné. Par qui ? pourquoi ? c’est un peu le sujet du livre mais pas tant que ça, le sujet est surtout de décrire ce monde au bord de la disparition, un monde où il n’y a pas réellement de lois.



On a liquidé le patron. L’ordre des choses, jusque-là immuable, vient d’être renversé. Il y aura des questions d’honneur à soupeser, peut-être une vengeance à orchestrer et probablement un message à décoder. Les hommes de chevaux vont devoir rétablir la justice ou s’en fabriquer une et l’imposer. En règle générale, les policiers ne viennent pas au Far Ouest ; les autorités laissent les hommes de chevaux régler leurs affaires entre eux, en autant que leurs histoires ne débordent pas les frontières du territoire. Ce qui se passe à Griffintown reste à Griffintown ; il en a toujours été ainsi.



Le meurtre du patron n’est pas à l’avant de la scène, plutôt même un prétexte : on suit surtout les débuts professionnels de Marie, jeune femme naïve, qui veut vivre au contact des chevaux et de la nature. Elle se lance, pleine d’enthousiasme, dans sa première saison en tant que cochère.



En conclusion : frais et rude à la fois, dépaysant et plein d’humour, une réussite.
Commenter  J’apprécie          30
Griffintown

une peu déçue à la lecture de ce livre. Son grand intérêt réside dans le fait que l'auteur a été cochère et qu'on apprend beaucoup sur la difficulté de conduire une calèche en ville. L'histoire pseudo policière qui sert de fil conducteur est trompeuse et pas très intéressante; la description des transformations de ce quartier de Montréal en est presque oubliée.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marie Hélène Poitras (216)Voir plus

Quiz Voir plus

Ces objets dont le nom est un prénom.

Hachisch en VF.

Marie-Louise
Marie-Madeleine
Marie-Jeanne
Marie-Laure

20 questions
387 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}