C'est effectivement sous forme de dialogue que se présente ce livre. J'avais "rencontré" Marie-José Mondzain à l'occasion des évènements de janvier en lisant une texte que j'avais trouvé très intéressant au sujet des images et de leur impact sur nos jeunes. Mais là j'ai trouvé difficile à lire ce très long échange entre une adulte et une enfant et j'avoue avoir parcouru souvent les pages. Je pense que pour le coup des images auraient suffi.
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Une proclamation passionnée sur l’image par une spécialiste de la doctrine iconique à Byzance. Quarante-deux pages d'un livre précieux à tous les sens du terme, érudit, stimulant, luxueux. Difficile à suivre aussi, car l’auteur s’approche à petits pas en dénonçant ce qui n’est pas l’image dans « les proliférations du visible » : l’illustration, l’illusion, la ressemblance, l’imaginaire. Sa définition est oblique ou poétique : « L'anéantissement du sujet et de l'objet ne fait pas basculer l'image dans le non-être mais instaure la temporalité propre à la relation d'image. L'image n'est pas dans l'espace, elle a à voir avec le temps. Diastole et systole du présent et de l'absence. L'image se constitue dans la pulsation du réel qui nous capture et de la vie qui nous libère » (p 15) ; c’est « Le silence d'un regard posé sur la matière des choses » (p 16). La reconstruction vient dans la seconde moitié du texte, où l’universitaire revient au concept byzantin d’image vraie qui dans l’icône sacrée est « la mise en œuvre des relations du visible avec l’invisible, de la distribution de l’infini dans le fini » (p 25), à l’exemple de l’incarnation visible du Père dans le Fils. L’une de ses dernières phrases est un émerveillement simple devant la création : « La beauté des choses n’est peut-être que la visibilité du respect que nous devons à la vie ».
Lire pour mieux comprendre son ouvrage plus conventionnel : Image, icône, économie, les sources byzantines de l’imaginaire contemporain (1996)
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Si le thème de cette exposition a été présenté au pluriel ce n'est pas par hasard.
Car le soulèvement c'est le fait d'être porté vers le haut mais c'est aussi une agitation ou un mouvement collectif et massif de révolte.
Alors ce beau livre des « Soulèvements » permet d'apprécier des oeuvres très variées présentées au jeu de paume à Paris du 18 octobre 2016 au 15 janvier 2017.
Ce sont des images qui accrochent, celles des forces qui nous soulèvent, physiques, corporelles, sociales. Les images et les mots nous entrainent dans une sorte de tourbillon. C'est surprenant et assez original mais ce que j'ai préféré, ce sont les images d'insurrection : La grève de Sergueï Eisenstein ou les marches de résistance des mères et des grand-mères à Buenos Aires.
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Au début, l'image chrétienne était un repère réconfortant; on lui vouait un culte et une admiration considérables. Les croyances, valeurs et mentalités de l'homme ont évolué à travers le temps. Au fur et à mesure l'image est devenue plus présente et facilement accessible; son apparition brutale et même si son contenu n'est pas violent, c'est l'absence de parole qui nuit et le manque de distance et de symbole qui lui donnait tout son charme... Le danger n'est-il pas de laisser la banalisation s'installer dans nos foyers par le biais du grand écran TV qui hypnotise les plus jeunes?
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