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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Ostende, Belgique , le 04.08.1906
Mort(e) à : Thônex, Suisse , le 27.01.2001
Biographie :

Marie-José de Savoie, née princesse de Belgique, était fille du roi Albert Ier de Belgique et de la reine née Elisabeth de Wittelsbach. Marie-José fut élevée dans une famille de culture traditionnaliste ; elle étudie la musique et se passionne pour les activités sportives.
Le 8 janvier 1930, à Rome, Marie-José épouse Humbert de Savoie, devenu roi d'Italie sous le nom d'Humbert II, du 9 mai au 13 juin 1945 ; elle devient ainsi reine consort d'Italie, surnommée " la Reine de mai ". Ils sont parents de quatre enfants.
En exil, elle s'adonne à l'histoire et écrit quatre ouvrages sur la Maison de Savoie.

Source : wikipédia, préfacier
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Bibliographie de Marie José de Savoie   (1)Voir plus

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Entrée en scène de Grandville.
A son retour d'Ivrée, le Comte Rouge, accompagné de sa femme et de sa mère, traversa la vallée d'Aoste et passa le Petit Saint-Bernard avec l'intention de séjourner quelque temps en Tarentaise. Il est probable que, le 12 août 1391, pendant qu'il se trouvait au château de Salins ou à celui de Conflans, Amédée VII fit la connaissance d'un personnnage qui, invontairement sans doute, allait servir la cause des ennemis de la Grande Contesse, et l'accabler de la plus terrible calomnie. Cet individu, nommé Grandville, se prétendait fils d'un gentilhomme de Bohême et médecin diplômé des Universités de Montpellier et de Padoue. Il se vantait d'avoir soigné l'empereur Venceslas et d'autres grands personnages. Le duc de Bourbon, qui l'avait employé lors de son récent voyage en Barbarie (Afrique), le recommanda à sa soeur.
Grandville sut s'imposer à la Grande Comtesse qui l'engagea aussitôt à la cour de Savoie. Il avait, dit Cibrario, " ce genre de conversation enjouée qui plaît tant aux dames ".
Bonne de Bourbon espérait surtout que les soins de Grandville guériraient son fils atteint d'impuissance ; son seul petit-fils, Amédé, était bien chétif, et il fallait d'autres enfants pour assurer l'avenir de la dynastie.
D'autre part, le Comte Rouge était affligé d'une calvitie précoce et son teint livide donnait de l'inquiétude à son entourage. A ces maux, le " physicien " promettait remède et guérison, et peut-être, par ses flatteries d'habile courtisan, donnait-il au prince affaibli l'illusion de retrouver des forces.
Le 13 août, Grandville, accompagné de Pierre de Lompnes, pharmacien de la cour de Savoie, se rendit à Chambéry afin de faire préparer des remèdes par l'apothicaire Bellen. Le 1er septembre, il rejoignit à Ripaille la cour de Savoie qui s'y trouvait depuis le 19 août ; il s'installa dès lors dans une des dépendances du château, non sans susciter la vive jalousie des autres médecins attachés au service d'Amédée VII.

L'accident de chasse.
Dans les premiers jours d'octobre [1391], le Comte Rouge avait reçu la visite de Jean d'Avanchier, sire de la Coste, veneur du roi d'Espagne, qui lui avait amené une meute de chien ; ils avaient beaucoup chassé ensemble dans les forêts de Noyers et de Lompnès, au-dessus de Thonon. Or, il arriva qu'entre le 9 et le 11 octobre, tandis que le Comte poursuivait un sanglier, au dire des Chroniques, son cheval heurta une racine, et se renversa sur son cavalier, en lui faisant une profonde blessure au tibia droit.
" Et ainsi, comme de mal adventure, il avoit fort frappé des esperons, le cheval se leva et dressa sur les deux piedz de derrière et tumba cul par dessus teste, et fut navré le comte d'une grande playe en la cuysse, dessus ung nerf. Ses gens vindrent qui le redressèrent et de la le menerent à Ripaille, où il mist a nonchalloir sa playe et ne sen donnoit en garde aucunement, et ne pensoit que si grant mal lui advenist comme il fist. "
Le 11 octobre, arrivèrent de Chambéry toute la gamme des médicaments ordonnés par Grandville. Ces produits étaient si lourds qu'il fallut deux mulets pour les porter. Ces préparations pharmaceutiques comportaient de la colophane ou poix grecque, de l'aloës, du sang de dragon, substances que l'on employait au Moyen Age pour cicatriser les plaies ; on y trouvait encore une grande quantité de cire, nécessaire pour préparer le cérat.
A ce moment, le Comte, que sa blessure ne tenait pas alité, était surtout préoccupé de sa calvitie que Grandville soignait avec énergie. Le traitement consistait en un lavage de tête avec de l'eau très chaude (presque bouillante) mélangée à des potions qui donnaient au patient de violents maux de tête. Et pour mieux faire pénétrer la lotion, le " physicien " lui rasa le peu de cheveux qui lui restait et lui appliqua des emplâtres brûlants. Le Comte dut rester la tête emmaillotée pendant quatre jours. Cela ne l'empêcha pas de chasser dans les bois de Ripaille, les 22 et 23 octobre.
" Pour colour son teint ", le physicien " lui fit avaler des pillules très amères, rapportées de Chypre ".
Granville lui avait fait prendre aussi des aphrodisiaques qui eurent un heureux résultat puisqu'une conception s'ensuivit.
Mais, au retour d'une de ses chevauchée, le Comte dut s'aliter. Une faiblesse extrême engourdissait tous ses membres. Il ne pouvait desserrer les dents, sa langue était enflée, et il ressentait une vive douleur dans la nuque. Son ventre était si ballonné que deux personnes devaient le tenir de peur qu'il n'éclate.
Appelé d'urgence, Grandville essaya de lui faire ouvrir la bouche en lui demandant d'éternuer. " Je ferais plus facilement un autre bruit ", répondit le Comte à grand peine, " puissiez-vous être à ma place, vous qui m'avez mis en cet état " !
Après lui avoir fait prendre des électuaires, " le physicien " enveloppa la tête du Comte de cataplasme de vert-de-gris, et lui donna des coups de lancette dans la nuque, sans doute pour la décongestionner.
Le mercredi 25 octobre, Amédée VII se sentit mieux et assista même à la messe. Toutefois, à la suite de cet effort, il dut s'aliter de nouveau pour ne plus se relever. La maladie alla en s'aggravant. Depuis que la plaie de sa jambe s'était refermée, des spasmes terribles agitaient tout son corps. Persuadé qu'il avait été empoisonné par son médecin, le Comte chargea son palefrenier de s'emparer de Grandville et de lui faire avouer par la torture la raison pour laquelle il le faisait mourir.
L'état du Comte devenait si inquiétant que l'on envoya des messagers pour décommander la campagne du Valais. On tenta un dernier remède, avec l'approbation des médecins Omobono, Besuchi et Pasquali : on trempa le Comte dans un bain de sang de renard. L'un des compagnons de chasse d'Amédée VII, Pierre de Sallenove, avait été chargé de capturer des bêtes vivantes, mais celles qu'il ramena étaient mortes. Ce bain ne détendit aucunement le spasme qui contractait tous les membres du malade.
Le Comte fit alors appeler le sire de Cossonay qui était à la messe - c'était le jour de la Toussaint - afin qu'il arrêtât Grandville ; puis il dépêcha le sire d'Apremont auprès de sa mère pour recommander à celle-ci de ne plus faire confiance à ce vilain personnage. Quand la Comtesse entendit les paroles du messager, elle se mit à pleurer et s'écria : " Hélas, il fait grand péché celui qui lui met cela en tête ! " Bonne de Bourbon et ses conseillers étaient persuadés que la maladie du Comte Rouge avait été causée par sa chute de cheval et non par les remèdes du médecin. Ils voyaient dans l'accusation portée contre ce dernier un complot du parti des mécontents, représenté par la jeune cour qui entourait Bonne de Berry et supportait mal la régence prolongée de sa belle-mère.

L'agonie et la mort du Comte Rouge.
D'après Max Bruchet, le " physicien " apporta au malade, dont l'état était désespéré, le fameux contre-poison préparé avec de la poudre de licorne dissoute dans du vin. Amédée VII aurait refusé de le boire et chassé Grandville. Mais, selon Carbonelli, ce fut Bonne de Berry qui prépara l'antidote et le Comte ne put l'avaler à cause du trisme qui contractait ses mâchoires.
L'état du malade était désespéré, et, durant la nuit du 1er au 2 novembre 1391, dans d'atroces souffrances, le Comte Rouge expirait, à l'âge de trente et un ans.
Le 2 novembre, Louis de Cossonay réunit tout le Conseil, et, en présence des médecins Luchino Pasquali, Omobono et Besuchi, Grandville fut interrogé sur le traitement qu'il avait fait subir au Comte. D'après ses réponses, on attribua la mort au fait que la plaie du tibia s'était refermée trop rapidement. A l'époque, les procédés violents dont Grandville s'était servi pour soigner le Comte n'avaient rien de si étrange quand on songe aux tortures que les médecins infligeaient à leurs malades, au sang que l'on faisait couler à flots des incisions, souvent refermées au fer rouge.
Le Conseil de Régence et les médecins attribuèrent la mort d'Amédée VII, non pas au poison, mais à l'ignorance de Grandville.
Si Bonne de Bourbon eut un tort dans cette affaire, ce fut d'avoir donné sa confiance à un aventurier.

Les funérailles.
Le surlendemain du décès, la dépouille du Comte Rouge après avoir été embaumée, fut transportée à Hautecombe, accompagnée par le patriarche de Jérusalem, l'évêque de Maurienne, les abbés d'Aulps et de Filly, et par un grand nombre de barons et de chevaliers.
Atterrées par la mort de leur seigneur, les populations venaient lui rendre un dernier hommage, en prenant part au convoi funèbre avec des flambeaux dont les lueurs vacillantes éclairaient la route durant l'ultime voyage.
A Genève, tandis que le glas sonnait, la dépouille mortelle fut reçue solennellement à la cathédrale par le chapitre de Saint-Pierre et y resta toute la nuit, entourée de plus de cent cinquante cierges. Puis, elle fut conduite à Seyssel, après avoir passé quelques heures dans la petite église de Frangy. De Seyssel, des barques la transportèrent sur les eaux du Rhône jusqu'au Bourget. Le 5 novembre, elle parvenait à Hautecombe.

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