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Critiques de Marie-Laure de Cazotte (52)
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Le Gardien de l'inoubliable

Il y a des livres qui n'arrivent pas par hasard dans votre vie. Car certaines épreuves vous amènent ailleurs, dans des contrées aussi noires que vraies. Le gardien de l'inoubliable, le titre est déjà une petite merveille, la couverture aussi poétique que puisse l'être ce roman qui bouscule les frontières entre imaginaire et réalité.



Tristan Karadec est un jeune enfant singulier, à l'imagination débordante. Totalement incompris par ses parents dépourvus d'amour pour cet enfant étrange, Tristan va grandir grâce à des rencontres charnières. Résilience et imagination sont à mon humble avis les plus importantes armes que l'on puisse offrir à un enfant afin qu'il se construise dans les marécages de la vie.  Les souffrances de cet enfant incompris sont palpables, ses envies de rêver, de faire de ses rêves la réalité m'ont laissée songeuse. Ses refuges feront de lui le gardien de l'inoubliable.



« Enfant, les parents me disaient toqué, mais je suis certain que si je ne l'avais pas été, ils m'auraient rendu fou. Pour de vrai. »



En grandissant, dans ses études d'histoire de l'art, Tristan s'intéressera à un sculpteur Charles-Félix Lorme, mort depuis environ un siècle.



Ses recherches vont nous amener dans des contrées très complexes, sur la rive de la mythologie grecque par exemple ou encore dans des tirades des Métamorphoses d'Ovide. J'avoue que mon état actuel et ma petite concentration m'ont rendue peu encline à suivre l'enquête de Tristan.



Cette frontière borderline entre imaginaire et réalité n'a pas été toujours très simple à suivre. C'est un livre ici onirique, très poétique, initiatique certainement puisqu'on suit l'évolution de Tristan, ses amis partis trop vite mais tellement présents dans son coeur, dans sa tête, sa grand-mère qui l'accueillera et lui donnera un peu de valeur et puis son frère qui n'aura de cesse de veiller sur ce petit frère incompris.



J'ai rencontré dans ce livre des passages de toute beauté qui ont fait jaillir chez moi de fortes émotions. Certains écrivains ont cette faculté à parler de nous, petites gens avec une précision poétique spectaculaire. Marie-Laure de Cazotte en fait indéniablement partie. Je vous suggère d'aller les lire sur mon blog.



Je vous recommande ce livre si vous êtes un petit ou grand matelot attiré par les vagues, si vous vous sentez attirés par les mirages dans le murmure du vent face à une enfance piétinée, par le parfum des rêves quand ils viennent vous bercer pour vous tenir debout.



Orphée, le Minotaure, le labyrinthe de Dédale et d'autres mythes vous tiendront en attention si ces sujets ne vous effraient pas.



N'hésitez pas à découvrir ma page consacrée aux livres relatifs aux traumas de l'enfance, dans chacun d'eux, il y a peut-être un peu de vous, de votre enfant intérieur. 



https://coccinelledeslivres.be/trauma-de-lenfance/
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Un temps égaré

Si je vous dis :

Eric Meyer est un homme égocentrique, manipulateur, pervers, jouisseur, indifférent, cruel. Il collectionne les maitresses et s’en vante, il les a même invitées à la fête de son 20e anniversaire de mariage avec Isabelle. Il a provoqué une tentative de suicide chez sa dernière maitresse en date en répondant d’une manière ignoble à la lettre d’amour qu’elle lui avait adressée.

Sa femme le quitte enfin et sa fille lui a tourné le dos depuis longtemps.

Ah oui, j’ai oublié : il se drogue, également.



Vous vous exclamerez :

Quel homme abominable, un être abject ! Quel sujet pour un roman !



Et je vous répondrai:

Tout n’est pas perdu. A la faveur de cette crise majeure provoquée par la tentative de suicide de sa maitresse et le rejet de sa femme, il va se retrouver chez le psychiatre Kaplan.

Et c’est là que je comprendrai pourquoi cet homme est devenu ainsi.



Ce très beau roman, bien écrit de surcroit, nous plonge dans les couloirs d’un asile. Meyer aura plusieurs conversations essentielles avec Kaplan mais aussi avec d’autres patients.

Tout un apprentissage, pour cet homme qui ne voyait que lui et qui adorait écraser les autres. Mais à quel moment est-il devenu ainsi ? A quel moment a-t-il quitté les rives bienheureuses et verdoyantes de l’innocence pour aborder une terre sèche et aride, celle du culte de soi?



« Rien n’est plus difficile que de revenir au port. Vous savez ce que c’est, le port ? Le port, c’est notre vérité. C’est tout. Et pourtant, c’est tellement difficile, n’est-ce pas ? »

J’espère que chacun a trouvé son port, sa vérité, son essence. Le monde meilleur dépend de cela. Car quand on est en accord avec soi-même, le bonheur est là. Enfin, c’est ce que je crois.

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Le Gardien de l'inoubliable

«Si j'avais été un véritable artiste»



Dans son nouveau roman Marie-Laure de Cazotte imagine un jeune homme quittant la Bretagne de son enfance pour Paris où il se passionne pour l'œuvre d'un sculpteur. Jusqu'au jour où il relève quelques incohérences dans les documents. Un roman sur l'imagination, l'art et le mensonge.



Tristan Karadec est un garçon sage qui aime la mer et les bateaux et les vacances. La première rencontre qui va durablement le marquer est celle de Marc Kurosawa, un Japonais qui débarque dans classe et s'installe à côté de lui. Après avoir pris la défense de ce jaune, il devient vite son meilleur ami. Et puis un jour, il lui offre un livre de contes japonais dans lequel, il a écrit au revoir. Tristan va alors compenser l'absence avec un ami imaginaire sortant du livre: «J’ignorais où peut mener le manque d’un ami et, l’aurais-je su, que peut-être n’aurais-je pas cru en ce personnage en kimono qui surgit, s’installa sur mon lit et avec lequel je me mis à bavarder en l’appelant «monsieur Kurosawa». Sa présence qui devint une habitude m’éloignait de la villa Ulysse, de l’irascibilité de ma mère, de la dureté de mon père, des absences de mon frère, de l’odeur des lessives, de l’école.»

Jacob sera sa seconde bouée de sauvetage. Avec lui, il apprendra la voile et, quand il retournera en Australie, lui laissera Bel Ami, son bateau en gage de reconnaissance.

Après le passage de la tempête Lothar, le voilier ne sera que partiellement touché, mais il abrite un petit chien qui va devenir très vite un compagnon inséparable que le cancer finira par emporter. Mais grâce à son galet magique, «le gardien de l'inoubliable», il continue à converser avec ses amis.

C'est alors qu'au hasard d'une lecture Tristan découvre l'œuvre du sculpteur Charles-Félix Lorme et décide de suivre des études à la Sorbonne tout en participant aux recherches afin d'établir le catalogue raisonné de l'artiste. À la galerie d'art François Courtin, il va se plonger avec passion dans cette œuvre à travers les archives - papiers, lettres et dessins préparatoires - et finir par noter quelques incohérences.

À partir de là Marie-Laure de Cazotte va nous entraîner dans un tourbillon où le mensonge, le secret et l'art vont s'associer dans un épilogue étourdissant.


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Le Gardien de l'inoubliable

J’ai du m’y reprendre à deux fois pour lire ce roman. J’avais entamé sa lecture en faisant le choix de ne pas lire la 4ème de couverture. Grave erreur. Pour bien entrer dans l’histoire il faut savoir que Tristan est un menteur à l’imagination débordante, sinon on a l’impression que ça part dans tous les sens. Il va habiter chez sa grand-mère et étudier l’histoire de l’art à la Sorbonne et s’intéresser à l’œuvre d’un sculpteur Charles Félix Lorme.

Même si la partie « recherches » a plus retenu mon attention je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire si singulière

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Ceux du fleuve

Un grand roman qui n’a – malheureusement – pas fait beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux. Sur un fond de chaos et d’humanité, Marie-Laure de Cazotte nous entraine dans une trépidante traversée de la Loire. Cette histoire, à la fois pleine de violence et d’amour, nous invite à suivre le destin de personnages venant d’horizons différents et ayant des opinions très divergentes, mais qui partagent un objectif commun, et quel objectif ! Celui de survivre.



Le talent de conteuse de l’auteur nous transporte en plein dix-huitième siècles, en totale immersion dans cette guerre civile d’une brutalité inouie. Elle utilise subtilement des expressions d’époque qui font sourire le lecteur et qui le plongent totalement dans la vie quotidienne des vendéens. Il faut avouer que l’écriture est assez exigeante, et qu’elle peut rebuter certains, mais je vous avoue que moi ce côté poétique m’a fait littéralement voyager, dans l’espace et dans le temps.



Toute cette intrigue construite autour du fleuve est tout simplement captivante. Ce fleuve – la Loire – d’habitude si tranquille, si apaisant, nous rappelle qu’il est aussi un lieu dangereux, un lieu où rode la mort… Et puis, au-dessus de tout ça, le fleuve devient aussi un véritable lieu d’amour, d’entraide et d’espérance.



Un roman sur fond historique qui nous propulse en pleine guerre de Vendée, un roman poétique ayant pour fil rouge le fleuve, un roman à la fois très sombre et très lumineux. Un roman que je conseille aux curieux, à ceux qui ont envie de sortir des sentiers battus, une histoire poétique qui devrait en séduire plus d’un. Alors prêt à voguer sur la Loire ?
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A l'ombre des vainqueurs

A l'ombre des vainqueurs c'est l'histoire de Joseph , âgé de 7 ans en 1940 , qui habite dans une petite ville alsacienne.

Des habitants sont expulsés , les noms sont germanisés , le nom des rues changent , tous les livres français sont brûlés publiquement, et puis le drame personnel de Joseph , son père est fait prisonnier , son père grand blond aux yeux bleus qui ressemble si fort à ces hommes sur les affiches de propagande du troisième Reich .

6 ans après son père revient , terriblement changé , le regard fou , son fils ne peut admettre qu'il s'agit bien de son père .

Et puis la vie continue , Raoul , c'est le nom du père va se reconstruire peu à peu , se sortir de sa folie , il va essayer d'expliquer à son fils ce qui s'est passé .

Mais à 15 ans peut -on comprendre ? , il y a un fossé terrible entre le père et le fils , le fossé des générations mais aussi le conflit père - fils , c'est un veritable gouffre entre eux , l'époque a tellement changé et Joseph veut se construire comme il l'entend , avec ses propres idées , sa propre sensibilité , il ne veut pas être l'otage du passé .

Il y a aussi dans ce livre l'histoire tragique des Alsaciens , sont - ils vraiment français ?

Il y a de l'espoir comme l'histoire de ce jeune instituteur qui nie l'évidence , il n'y a pas eu de camps de concentration en Alsace , et puis qui reconnaît son erreur .

J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de ça non plus , comme je ne savais

pas non plus qu'ils y avaient des soldats alsaciens lors du massacre d'Oradour .

Faut - il oublier , aller de l'avant ou remuer le passé au nom de la justice ?

Le livre pose des questions essentielles , des questions qui sont sans réponse car il y a trop de choses que ne nous maîtrisons pas , des questions qui divisent , qui déchirent .

Vivre en temps de guerre est si difficile , difficile aussi de revenir sur cette période sombre où des hommes ont dû abdiquer leur honneur .



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Le Gardien de l'inoubliable

Tristan est un jeune garçon sensible et imaginatif, à la personnalité bien éloignée de celle de ses parents, un couple bourru et agressif, qui passe leur temps à le rabaisser et lui procure un sentiment d’abandon, de solitude et de manque d’amour. Attiré par l’art, Tristan décide de se lancer sur les traces d’un peintre nommé Charles-Félix Lorme. À Paris, il vivra avec sa grand-mère, qu’il ré-apprendra à connaître, puisque souvent dénigrée par ses parents, qui ne lui faisaient pas bonne presse aux yeux de Tristan. Passionné par son travail et ses recherches, Tristan va mettre le doigt dans un mystérieux engrenage autour de ce peintre et de son oeuvre, qui semblent être l’un comme l’autre, l’ombre d’un faussaire. Toute une enquête se met en place avec comme inspecteur préposé : Tristan.



Je ne m’attendais à rien de spécial en commençant cette lecture, mais j’ai quand même été déçue, puisque les quelques avis que j’avais lu étaient tous plutôt positifs. Je n’étais peut-être pas forcément dans un état d’esprit adéquate pour découvrir ce roman : le fait est que je suis passée à côté de l’histoire. C’est un livre qui se laisse lire, assurément, mais avec lequel je n’ai pris aucun plaisir. Je n’ai trouvé aucun intérêt à l’intrigue, que j’ai trouvé bien peu rationnelle et je n’ai pas accroché aux personnages, hormis un peu de tendresse ressenti envers Tristan et sa grand-mère, vilains petits canards aux yeux du reste de la famille en raison de leur originalité d’état d’esprit et de pensée.



Car Tristan est quand même touchant : il vit dans son propre monde, aux côtés d’un ami imaginaire qui l’épaule, le conseille, le suit dans ses aventures ; les souvenirs d’amitié passées ; et son défunt chien, à qui il pense souvent avec tendresse. Entre rêve et réalité, le jeune garçon est constamment balancé entre deux mondes qui l’assaillent et font de lui un être parfois distrait, qui peut sembler benêt mais qui souffre d’être incompris aux yeux des autres. Heureusement, sa grand-mère est le pilier qui manquait à sa vie, présente pour le soutenir, l’aider dans tout ce qu’il entreprend et lui redonner confiance en lui.



De la Bretagne à Paris, un voyage initiatique qui navigue entre rêves et réalités, que je n'ai pas réussi à apprécier à sa juste valeur. Un protagoniste sensible et touchant, mais une histoire qui manque de saveur et de profondeur.
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Un temps égaré

La descente aux enfer de cet homme qui ne respecte rien ni personne, même pas lui-même est assez plaisante au début de cette histoire. Une maîtresse tente de se suicider, son épouse le quitte, sa fille le laisse tomber. Seul son associé et ami depuis longtemps le soutient en lui donnant de mauvais conseils. Il se drogue également depuis des décennies et le traitement médical prescrit par le psychiatre lors d’un premier rendez-vous, en privé, mélangé à ses drogues journalières va créer une sorte de burn out ou plutôt une overdose. Bref, dans un réflexe de survie il se traîne jusqu’à l’hôpital où exerce le psychiatre et lui déclare qu’il va le tuer. Il est admis dans le service de psychiatrie en observation. Éric, puisque qu’il se nomme ainsi va faire connaissance avec les autres malades, qui lui paraissent vraiment fous, avec le système de fonctionnement et les frustrations mises en place par l’équipe médicale. La suite est une remontée en enfance, une prise de conscience et un sevrage assez efficace. Pouvoir se regarder dans un miroir après une vie de “camion-poubelle” est peut être une renaissance. Le milieu hospitalier psychiatrique est bien décrit, le prise en charge aussi. Un récit qui se lit d’une traite avec des ressentis qui changent au fur et à mesure des pages.


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Un temps égaré

C'est le premier roman de l'auteur. Je suis impressionnée car ce roman est délicieusement abouti. Et nous procure une multitude d'émotion. Le personnage principal, Eric Meyer, est un type odieux, exécrable, abject ..On peut trouver une ribambelle de mot qui le défini. Et pourtant, malgré tout lorsqu'il se retrouve brisé, qu'il laisse paraître l'enfant qu'il était, on se dit que personne de mérite d'être détesté à ce point. Voila, ce livre parle d'une blessure camouflée sous une carapace de haine d'autrui, d'une confrontation aussi entre un psychiatre et son patient. Tous les deux ont une façon différente de réagir face à l'héritage de la seconde guerre mondiale. Oui, je parle bien de la guerre qui a toujours des effets sur les enfants, petits enfants de déportés. Même s'ils n'ont pas connu à proprement parlé les horreurs, ils subissent le devoir de mémoire.
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Le Gardien de l'inoubliable

Tristan est un incompris. Cet enfant à l’imagination débordante est grondé, houspillé, brimé par des parents indifférents, qui le traitent de menteur, lui qui ne fait que vivre dans son imaginaire.



Bien sûr il y a les voisins, la famille Kurosawa avec qui il s’entend si bien. Mais un jour ils quittent la ville et Tristan se retrouve seul.

Heureusement, il y a ce cailloux trouvé au bord de la mer.

Il y a cet ami, apparu lorsque les voisins sont partis, ce monsieur Kurosawa qui est son confident, son guide, son ami intérieur.

Il y a le pouvoir de l’imagination, la puissance de résilience dont Tristan est capable pour continuer à vivre a vie normalement, loin de ces parents mal-aimants qui infligent des souffrances dont ils ne semblent même pas être conscients.



C'est décidé, il quitte la ville pour étudier l’art ; il part à Paris travailler dans la galerie qu s’occupe d’un artiste mystérieux dont l’œuvre l’a totalement subjugué. Chance inouïe, tenter de comprendre la vie et l’œuvre d’un artiste. Il y passe ses journées avec un bonheur évident.



Là, à la rencontre d’une grand-mère qui l’héberge, la seule qui le comprend, il se lance sur la piste de l’artiste…. mais n’est-ce pas plutôt sur une fausse piste que le galeriste souhaite l’envoyer ?



Et de fil en aiguille, ou plutôt d’enquête en suspicion, c’est sur la piste d’un faussaire que le jeune Tristan s’embarque !



Un brin de fantastique, pas mal de poésie, une piste artistique savoureuse, et quelques notion de japonisme, voilà un roman qui fourmille de références à l’art sous toutes ses formes.



Si l’intrigue attendue se fait parfois attendre, si les notions artistiques foisonnent mais sont un peu noyées sous les références mythologiques, c’est malgré tout une lecture tout à fait intéressante, en particulier sur la notion de maltraitance des enfants par leurs parents. Et pour cette approche de l’art et des faussaires très bien présentée ici.



https://domiclire.wordpress.com/2023/06/22/le-gardien-de-linoubliable-marie-laure-de-cazotte/
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Le Gardien de l'inoubliable

Bretagne. Tristan n’a pas eu une enfance facile, étant constamment malmené par des parents brutaux. Il ne peut compter que sur son frère. Lorsque le jeune homme décide d’aller à Paris pour faire des études d’Histoire de l’art, il doit trouver un logement. C’est alors que son frère lui propose de se rendre chez sa grand-mère, bien qu’il ne l’a presque jamais vue. Lors d’une visite à une exposition, Tristan va faire connaissance avec l’univers de l’artiste Lorme. En menant des recherches, il va s’apercevoir que l’artiste a disparu sans laisser de traces. Tristan débute alors une enquête.



C’est un beau roman que propose ici l’auteure. Malgre quelques pages pour que l’histoire se mette totalement en place, une fois que cela a été chose faite, c’est avec plaisir que j’ai découvert l’aventure de Tristan, personnage sensible et différent et qui m’a beaucoup touchée.



J’ai trouvé que l’auteure a créé un personnage principal empli de nuances et particulièrement réussi, avec ses forces et ses faiblesses. Le lecteur suivra son parcours tout au fil des pages.



Pour apprécier pleinement ce roman, il faut se laisser porter par l’histoire. C’est très déroutant au départ, et je dois dire que j’ai pris quelques pages à m’accoutumer à l’univers proposé par l’auteure, mais cela a été une bonne découverte littéraire.



La plume de l’auteure est tout en douceur. Avec des descriptions bien dosées mêlées à des dialogues assez présents, l’auteure réussit un subtil mélange qui rend la lecture très fluide.



Un roman très original. À découvrir.
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Un temps égaré

Roman que j’ai relu une deuxième fois à mon plus grand plaisir. Ne vous fiez pas au résumé, ce roman est une vraie réussite. Il existe bien des personnes narcissiques et toxiques faisant écho au personnage principal. Cela engendre bien des dégâts pour celui qui ose s’en amouracher. Rares sont les narcissiques odieux capables aussi de changer sa vision d’esprit.

L’écriture est fluide, profonde, impossible de s’ennuyer avec ce roman. L’histoire tient la route et résonnera à ceux et celles qui ont un jour rencontrer un tel personnage. Je me réjouis de lire le second roman de cette auteur. Je lui reconnais une très belle plume et bien du talent.
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Le Gardien de l'inoubliable

Tristan est un petit garçon sensible dont les parents tentent de brider l’imagination. Ils ne supportent pas sa personnalité rêveuse et l’accusent de mentir ; seul son frère, son aîné de douze ans, lui apporte de l’affection. Quand il est âgé de huit ans, un nouvel élève arrive dans sa classe : il s’appelle Marc et est japonais. Auprès de lui, Tristan vit de belles aventures. Mais un jour, son copain lui offre un cadeau et ne revient plus à l’école. C’est alors que son ami intérieur, Monsieur Kurosawa entre dans sa vie. Il sera rejoint par Jacob, un vieux marin. Ensuite, il rencontre Sultan, un chien, qu’il peut adopter grâce à l’appui de son frère.





Une autre figure bienveillante lui permet de traverser l’adolescence : Marc-Antoine Donnadieu, un psychiatre. Le docteur est le seul à entendre ses confidences et ses silences. « Je suis devenu psychiatre pour ne pas mourir de mon enfance. » (p. 55) Auprès de lui, Tristan peut être lui-même. Il perçoit que ses parents ne l’acceptent pas. Il ne reçoit pas d’amour, que des critiques et de la maltraitance physique, psychologique et matérielle. Son monde intérieur lui permet de survivre. « Enfant, les parents me disaient toqué, mais je suis certain que si je ne l’avais pas été, ils m’auraient rendu fou. Pour de vrai. » (p. 68)





Après son bac, contre l’avis parental, Tristan entame des études de l’histoire de l’art. En visitant une exposition, il découvre les œuvres d’un artiste disparu en 1913, parti sans laisser de trace. Ébloui par les œuvres de Charles-Félix Lorme, le jeune homme décide de percer ce mystère. Il se fait, alors, engager par le galeriste qui travaille à la publication d’un catalogue raisonné. C’est « un ouvrage rassemblant l’intégralité de l’œuvre d’un créateur et la documentation s’y afférant. » (p. 81) Sa maîtrise de l’onirisme l’entraîne dans les pas d’un étrange faussaire.





Pour lire ce roman, il faut accepter de se laisser porter. Il faut déposer les armes, oublier la rationalité et être prêt à un voyage entre rêve et réalité. En effet, la frontière entre les deux n’est pas marquée, les deux s’entremêlent et créent un nouvel espace : celui dans lequel évolue Tristan. De nombreuses fois, nous nous demandons si sa perception est réelle ou imaginaire : chacune empiète sur l’autre ; chacune livre les souffrances de l’enfance de Tristan et ses repères pour résister. Il tire ses forces auprès de personnes bienveillantes : certaines existent, d’autres naissent dans son cœur. Ses recherches le confrontent à des décisions qui oscillent entre mensonges et vérités, entre enfance et âge adulte. Le gardien de l’inoubliable est un voyage initiatique et onirique qui oblige à lâcher prise et à se questionner. Il est différent de mes lectures habituelles, mais je l’ai beaucoup aimé.




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Ceux du fleuve

Le fleuve : il est celui qui protège, qui nourrit, qui noie, qui cache, qui révèle, qui emmène ou qui entrave.





1793. Pierre vit aux abords du fleuve, en solitaire. Seul son ami, Philippe, un prêtre réfractaire qui n’a plus le droit d’exercer son ministère, lui rend visite. Les combats de la guerre de Vendée font rage, poussant les populations à l’exil. Henri est un enfant qui a vu son village détruit et ses parents tués. C’est à la suite de ces événements qu’il trouve refuge aux abords du fleuve et qu’il rencontre Pierre. Ce dernier le recueille et découvre qu’il peut ressentir des sentiments. Isabelle, elle aussi, traverse le cours d’eau. Issue de la noblesse, elle se sauve avec sa servante, Marie, et elle aussi, se lie à Pierre. Il y a, également, ceux qui fuient les Républicains : des hommes, des femmes et beaucoup d’enfants.





La guerre de Vendée oppose des catholiques et des royalistes à des soldats républicains. Les Français s’entretuent. Le fleuve et la fuite… deux personnages à part entière du roman. Autour de ces deux éléments, la solidarité et l’entraide s’articulent. Il faut sauver le maximum de vies. La mort ne choisit pas : elle prend aussi les innocents. Il y a également l’acte de celui qui va au-delà de la mort, pour sauver les autres : il est celui qui joue jusqu’au sacrifice, celui qui bouleverse. Au milieu de la violence des combats, chacun se révèle et les sentiments se dévoilent.





Ceux du fleuve relate les premiers mois des guerres de Vendée. L’humanisme des six protagonistes s’oppose aux corps semés, le long des routes. C’est un livre exigeant, en raison de son écriture poétique. J’ai vécu ma lecture en trois temps. La première partie m’a emportée, alors que je faisais connaissance avec les personnages et le contexte. La deuxième, m’a semblé plus difficile, car j’ai eu la sensation que l’écriture l’emportait sur l’histoire. Enfin, la troisième a été celle des émotions. Deux épisodes m’ont ébranlée. Le semeur de vie n’est plus…




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Le Gardien de l'inoubliable

L'enfance de Tristan n'a pas de quoi réjouir, ce petit garçon connaît la solitude, la maltraitance de ses parents. Heureusement pour lui, il peut toujours se réfugier dans un monde onirique et compter sur son grand frère. Il a beaucoup d'imagination et s'est créer un ami imaginaire japonais. Il vit aussi de belles aventures avec un chien perdu. Entouré par ses tuteurs, il grandit dans la rêverie, en travestissant bien souvent la vérité. Plus tard, il étudiera à Paris l'histoire de l'art et sera accueillit par sa grand-mère aimante. Enfin un peu d'amour apparaît dans ce récit et c'est touchant de voir que ces deux là possèdent de nombreux points communs. Un personnage primordial pour Tristan et fort réconfortant pour le lecteur. En travaillant auprès d'un galeriste, il se passionne pour un sculpteur disparu Charles-Félix Lorme et pour ses œuvres pourtant certains détails vont le mettre sur la piste d'un faussaire. Commence alors une enquête que Tristan va s'attacher à mener jusqu'au bout avec toute la passion qui le caractérise.

Un roman qui offre aux lecteurs la possibilité de larguer les amarres et de se laisser aller à vivre une expérience qui transcende les frontières de la conscience ordinaire et explore les profondeurs de l'imagination. C'est un périple où les frontières entre ce qui est réel et ce qui est imaginé deviennent floues, créant un état intermédiaire où les deux se mêlent. Le personnage de Tristan est magnifique de courage et de résilience. J'ai aimé cette lecture toute en poésie comme un voyage initiatique. L'auteure même son personnage et sa quête dans une histoire fabuleuse, remplit de péripéties mais qui ne verra son dénouement qu'à la toute fin pour notre plus grand plaisir. Bonne lecture.
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Ceux du fleuve

Bonjour et bon samedi à tous aujourd'hui je vous parle d'eau, d'un lieu de vie d'échanges grâce au livre "Ceux du fleuve" de Marie-Laure de Cazotte aux éditions Éditions Albin Michel.

Un roman sur fond historique puisque nous sommes au début de la guerre de Vendée en 1793. Une histoire liée au fleuve, aux habitants vivant sur ces berges et vivant de la richesse de l'eau. Nous suivons la vie de quelques personnes dans le malheur, la guerre mais aussi l'amour le partage. J'ai eu un peu de mal à entrer dedans mais une fois les premières pages passées, j'ai dévoré le reste. Un pan méconnu de l'histoire pour moi.

Quatrième de couv.1793. Un jeune orphelin, un prêtre comédien, un pêcheur reclus sur une des îles de la Loire, un évêque défroqué et deux femmes en déroute sont confrontés à la folie des temps, à l'enfer des combats, à la fuite éperdue des populations.

Le fleuve, lieu de l'entraide, de l'amour, du sacrifice et de l'exil, est le passage révélateur de leur nature profonde.

Avec Ceux du fleuve, Marie-Laure de Cazotte, nous livre une épopée humaniste aux accents féeriques qui éclaire d'un jour nouveau l'histoire si méconnue des premiers mois de la guerre de Vendée.
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A l'ombre des vainqueurs

Voilà un livre qui cache bien son jeu !

Derrière un titre et une couverture façon « roman terroir » se cache un excellent livre d’Histoire et de réflexion sur l’Alsace et surtout les Alsaciens dans la première moitié du XXème siècle.

La famille Muller (ou Müller selon que l'Alsace est française ou allemande) vit dans un village alsacien lambda. Les parents ont, en 30 ans, changé 4 fois de nationalité, le grand-père s'est battu dans l’armée allemande en 14-18, le père dans l’armée française en 40, puis a été arrêté comme "résistant" et intégré de force aux armées allemandes après l’armistice.

Le fils, Joseph (Josef), est le narrateur de l'histoire qui commence en 1940 alors qu'il a 9 ans. Il vit, sans tout comprendre, les exactions des nazis qui germanisent les noms, interdisent de parler alsacien ou français, ferment les lieux de culte, brûlent les livres, expulsent les indésirables, pourchassent les « résistants », exercent le chantage sur les hommes en âge de combattre pour qu’ils s’engagent dans l’armée, voire dans la Waffen SS s’ils correspondent aux canons du parfait arien.

Après la libération, il vit pleinement le mépris de la France qui voit les alsaciens comme des allemands francisés, des lâches n'ayant pas voulu résister aux nazis, qui dénie jusqu’à l’existence des « Malgré-Nous » et des camps nazis de "discipline" en Alsace.

Tout cela amène le questionnement de Joseph, devenu adulte, sur son identité lorsqu’il comprend que ce qui intéresse ces deux pays, c’est la possession du territoire, mais qu’ils n’ont rien à faire des alsaciens. Est-il Allemand, Français, Alsacien ou est-il tout cela à la fois et au-dessus un citoyen du Monde ? Il fera son choix : La Paix.



A travers ce roman historique, l'auteur raconte l'histoire de ces alsaciens vivant "à l'ombre des vainqueurs" quels qu'ils soient, et aussi de ces "Malgré-Nous", qui furent envoyés sur les fronts les plus durs, celui de l’Est en particulier, où beaucoup furent fait prisonniers par les soviétiques et envoyés dans des camps qui n’avaient rien à envier aux camps nazis. Après la victoire ceux qui revinrent, revinrent au compte-goutte et le dernier ne revint qu'en 1955, 10 ans après la fin de la guerre !



Un superbe livre, justement récompensé en 2015 par "Le prix du roman historique des Rendez-vous de l'Histoire".

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A l'ombre des vainqueurs

Ce beau roman mérite toute votre attention : c'est le témoignage poignant de la situation tragique des Alsaciens annexés par l'Allemagne nazie, qui ont cumulé les problèmes par rapport aux "français de l'intérieur" occupés. Tragédie des incorporés de force, les "malgrés nous", dont certains envoyés sur le front russe, le pire, d'autres en camp de concentration : Schirmek et le Struthof (en territoire alsacien ! ).L'auteure parcourt le passé douloureux de 2 générations qui ont changé plusieurs fois de nationalité dans leur vie, à travers la vie quotidienne dans un petit village : situations qui dressent certains contre leurs concitoyens, divise les familles….Roman d'une famille, relations père-fils, mère-fils, conflits de générations d'après guerre, exacerbés par les évènements que les très jeunes ne peuvent comprendre, et que ceux qui l'ont vécu adulte veulent soit oublier, soit en perpétuer la mémoire. C'est aussi le récit d'héroïsmes individuels, déroulés avec tendresse, humour parfois. Un très beau roman, qui a le mérite de rendre justice à nos concitoyens alsaciens, viscéralement attachés à la France, et qui malgré cela ont pu être suspectés de collusion avec l'Allemagne nazie, entre autres à l'occasion du procès d'Oradour sur Glane.
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Un temps égaré

Blessure de la vie, blessure d'enfance. Les blessures, conscientes ou inconscientes ont toujours des conséquences sur nos vies. En voilà un très bel exemple dans un style attachant et vivant.
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Mon nom est Otto Gross

Très bon livre. Pas besoin d'être un grand spécialiste de la psychanalyse ou de l'époque pour se plonger dans cet ouvrage et ne relever la tête que lorsque on a dévoré jusqu'à la 4ème de couv.

J'ai beaucoup appris sur Otto Gross et son époque, j'ai aussi appris sur moi-même.

A lire et à offrir.
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