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Citations de Marie-Laure de Noray-Dardenne (19)


À l’évidence, d’un coin du monde à l’autre, on ne rit pas toujours des mêmes choses. On ne parle jamais de l’humour africain, pourtant pour les francophones gaulois, il est aussi pittoresque que l’humour belge ou canadien. On a les mêmes mots, la même grammaire, mais on ne les choisit pas de la même façon pour déclencher le rire.
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....à Bamako, parvenir à dormir relève souvent de l’exploit. Entre le chant amplifié des muezzins, le train, les véhicules sans pot d’échappement, les animaux qui s’égosillent ou qui chantent avant l’aube, les gardiens de nuit qui se croient en plein jour et les portes en tôle ou en rideau, l’isolation sonore est loin d’être optimale. Sans parler de la densité humaine, du confort sommaire de la literie, des moustiques et bêtes rampantes.
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Quand il arrive dans un endroit ,le caméléon prendra la couleur du lieu.Ce n'est pas par hypocrisie ;c'est d'abord de la tolérance, et puis du savoir -vivre.
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Un jour, Oumar lui avait dit qu’en Afrique, écrire relevait de l’exploit. Un luxe que l’on paie cher. Une excentricité, une pathologie. Un isolement social qui inquiète l’entourage et finit, au mieux, par amuser. Écrire vraiment, écrire pour écrire, par passion, par nécessité, écrire par art, par évidence. Être seul pendant des heures n’est légitime que si cette solitude est consacrée à Dieu. Mais alors ce n’est plus de la solitude puisqu’on est avec Dieu. Écrire, c’est être seul, forcément.
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Les étudiants marchent en bande, leurs cahiers sous le bras. Regardez ces deux-là, ils hâtent le pas pour rejoindre le groupe de filles là-bas. Elles vont au quartier du Fleuve, à Notre-Dame du Doux Jésus. Je les reconnais à l’imprimé de leur pagne : Saintes Vierges roses et caïmans verts. Normalement ils vont leur tapoter sur l’épaule galamment juste avant de dépasser le marché. Elles vont faire les effarouchées, comme si elles les voyaient pour la première fois. Chaque matin, même manège. À ce rythme-là, il va leur falloir plusieurs mois, à ces deux garçons, pour les conquérir. À moins que… Avec les filles d’aujourd’hui, on ne sait jamais.
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.....une femme vieille et folle, hirsute. Blanche de crasse et de poussière, un reste de pagne pendant le long de ses jambes, sans regard, sans voix, sans mouvement, elle traîne derrière elle une gamelle accrochée à une ficelle. Juste une vie intérieure que personne ne pourra jamais imaginer.
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Le grand bouboule vraiment ,c'était pour elle une surprise.D'un geste maladroit, elle l'avait baptisé de son Perrier-citron à peine entamé .Par un heureux hasard, ce n'était pas du café ,et l'air était assez doux pour évaporer la maladresse d'ici l'entrée en scène .Un large boubou trois-pièces taillé et brodé dans un basin de coton laqué bleu ciel.
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Profiter de l'instant présent, sans demander la lune quand l'heure est au soleil. Ne rien exiger et tant recueillir. S'en étonner doucement, en sourire. Le bonheur ?
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Partie découvrir l’Afrique, Ina se retrouve au Mali, à Bamako, hébergée dans la famille de son professeur de cinéma, d’expression artistique et journalistique. On suit Ina dans ses pérégrinations et ses découvertes. L’immersion se fait progressivement, la jeune femme étend peu à peu son domaine et sa curiosité est récompensée quand elle peut visiter les coulisses de la ville. Entourée de chevaliers servants, Ina croque Bamako et ses habitants par petites touches, des textes qu’elle envoie à son professeur en France. Ces fragments de vie qui ponctuent le récit principal témoignent de la réalité du Mali, du passage difficile d’un passé traditionnel au monde d’aujourd’hui.
Nous visitons Bamako par l’intermédiaire d’un personnage dont le regard est à la fois amoureux et avide de se remplir de sensations. Récit initiatique, apprentissage d’une nouvelle vie. La jeune femme se débarrasse d’une peau qui l’empêchait de voir, de sentir, de penser autrement son existence. Elle se découvre peu à peu une âme africaine et se fait adopter par son nouveau pays.
Ce roman nous renvoie à notre société qui ne sait pas comment accueillir l’autre, l’intégrer. Ici l’étrangère est française et la migration se fait dans l’autre sens. Tout n’est pas idyllique, Ina se frotte à des vraies questions, mais elle est armée pour y répondre et ne pas se laisser piéger. Elle s’intègre sans se compromettre, lutte contre les préjugés, marque sa différence, son individualité par rapport aux européens qui habitent Bamako. Le pays qui reçoit les émigrés a en face de lui des êtres uniques et ne doit pas céder à la généralisation, à la caricature. L’esprit d’ouverture des habitants de Bamako nous rappelle comment on doit recevoir les étrangers.
Les éditions Yovana nous transportent sur un autre continent sans céder à la tentation du livre de voyage. Marie-Laure de Noray Dardenne est une spécialiste du Mali. Elle a écrit ce roman avec ses émotions, ses sentiments sans montrer son savoir scientifique mais avec rigueur et une grande prédisposition à l’observation. Bamako, là est au carrefour des pistes, il raconte une histoire en donnant au lecteur suffisamment d’informations pour qu’il sente la poussière, la chaleur et la vie de la capitale du Mali.
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Le plaisir de ces moments intenses ,l'harmonie sans faille ,se voilèrent d'une nostalgie traversée d'un manque vif, presque douloureux.
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Les quelques mots de bambara qu'elle a assimilés lui permettent de répondre aux gens qui la saluent sur son passage.
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La première fois qu'elle l'a vu en boubou ,c'était lors d'un passage éclair au bistro rue Keller.
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C'est fou comme une peau blanche en Afrique noire pèse lourd. Mais une peau noire en Europe doit, elle aussi, peser trois tonnes, surtout avec les doudounes et autres pelages artificiels dont il faut s'accoutumer pour résister aux intempéries.
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Sur la colline au grand galop, Ina a parfois envie de mourir. Là, à cheval, en pleine ivresse. Elle en a parlé avec Aldo, histoire de lui livrer l’une de ses pensées. Ce n’est pas une idée noire, en tout cas ne la perçoit-elle pas ainsi. Mais à l’évidence, elle a déçu son ami, son fragile poète. Elle a touché un sujet tabou, en a été gênée puis intriguée. Des circonvolutions obscures de son compagnon de lecture, elle a retenu qu’à l’exception du geste guerrier qui consiste à se donner la mort plutôt que de se rendre à l’ennemi, le suicide est perçu comme une grande faiblesse, un comportement ignoble, au sens premier, voire un luxe indécent.
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"Le corps humain se nourrit de céréales et d'eau; mais l'âme humaine vit quant à elle de trois choses : voir ce qu'elle envie de voir, faire ce qu'elle a envie de faire, dire ce qu'elle a envie de dire" (adage malinké)
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Une de ses peurs les plus ancrées, les plus tenaces, est de ne pas sentir qu'on l'influence, ou de s'en apercevoir trop tard. Presqu'une phobie. Il ne s'agit pas de craindre les influences, non. Il s'agit juste de pouvoir les choisir, de les vivre pleinement, quitte à s'y abandonner.
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- Qu'un tronc d'arbre a beau séjourner des années dans un marigot, il n'en deviendra pas pour autant un caïman.
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Ce pays la calme, mais ce n’est pas un calme sage, ni même serein. Une simple absence d’angoisse et de souci. Profiter de l’instant présent, sans demander la lune quand l’heure est au soleil. Ne rien exiger et tant recueillir. S’en étonner doucement, en sourire. Le bonheur ? Elle ne sait pas. Oui, c’est peut-être ça. Cela n’a pas d’importance. Plénitude de l’instant. Paix. Paix avec soi-même et, de fil en aiguille, avec le monde entier. A Paris, il avait l’habitude de lui demander « Ah… Tu m’as attendu ? En as-tu profité pour ne rien attendre ? » Cette question la surprenait, au moment où elle attendait plutôt un mot d’excuse, n’importe lequel, juste par politesse. Non, il continuait en ligne droite. « Si tu n’attends rien, tu vois venir des choses extraordinaires. Si tu n’attends rien de toi, si ce n’est d’être toi-même, alors tu pourras te surprendre. Et avec un peu de chance, te surprendre à t’aimer, et ça te rendra heureux. Et tu voudras partager. » Il lui avait dit cela deux fois. Non pas une répétition de négligence, mais une répétition volontaire. Il voulait graver ce précepte dans son univers de pensées chaotiques.
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En tout cas, elle a le temps. D'ailleurs, pour l'instant elle ne sait pas ce qu'elle peut en faire, de tout ce temps, et ce point d'interrogation l'amuse.
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