AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Marie Léonor Barral   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chapitre 1
Brouillard
La photo



Avril 2011
J’ai entre les mains une photo carte postale en noir et blanc, achetée par hasard chez un bouquiniste lors d’une promenade sur les quais de Seine à Paris.
Vous vous tenez debout dans un coin de pièce qui ressemble à un atelier de peinture. Les toiles derrière vous paraissent si petites. Les murs gris de l’atelier sont tristes, une lampe métallique d’aspect biseauté en forme de jupe est suspendue au plafond par deux fils électriques. Au sol reposent un sac à dos en toile ouvert, une boîte de couleurs en bois, une bouteille de vin vide, quelques papiers froissés. Une petite table en fer blanc vous sert de palette où sont posées vos couleurs, un couteau à peindre.
Les mains dans les poches d’un pantalon noir à pinces d’une belle coupe, vous portez une chemise blanche avec élégance aux manches retroussées à hauteur de coudes. Votre tête s’incline à gauche vers le photographe, vos yeux fixent l’objectif, hésitants, si sombres. Votre visage émacié est long, fatigué, vos cheveux châtains coupés courts forment une houppette sur le dessus de la tête. Votre regard semble ailleurs, parti très loin.
Votre style vestimentaire paraît actuel. Malgré tout, l’aspect vieillot de la photo m’incite à penser que ce cliché a été pris il y a longtemps, c’est étrange. Qui êtes-vous ? Je l’ignore encore.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai entre les mains une photo carte postale en noir et blanc, achetée par hasard chez un bouquiniste lors d'une promenade sur les quais de Seine à Paris.
[...]
J'observe la photo de plus près. La peau de vos avant-bras, qu'on aperçoit sortant de votre chemise, est vivante, les veines saillantes transportent votre sang agité ; je vous sens nerveux, à fleur de peau, cassé à l'intérieur. Pourquoi cette lumière éteinte dans vos yeux m'attire-t-elle comme un aimant ?
Je ne sais pas qui vous êtes, non. Je chercher un indice, je retourne la carte postale et je lis :
« Nicolas de Stael, 1954 ».
Je connais quelques-unes de vos œuvres d'art abstrait, mais pas votre visage ni l'histoire de votre vie.
Le temps est loin depuis 1954, d'où êtes--vous ? M'auriez-vous remarquée si vous aviez été de notre époque, m'auriez-vous entendue ? Je ne le saurai jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Il est plus grand, plus fort, plus beau que tous les autres et la puissance spirituelle en lui dépasse de beaucoup tout cela.
Commenter  J’apprécie          00
J’ignore encore ce qui vous a amené à ce geste ultime du désespoir : tombé par la fenêtre, jeté dans le vide.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marie Léonor Barral (3)Voir plus

¤¤

{* *}