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Critiques de Marie-Louise von Franz (25)
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Âme et archétypes

J'ai déjà lu certains des articles repris ici, notamment "le processus d'individuation" qui est aussi dans "l'homme et ses symboles".

Cependant c'est tellement intéressant et riche que les relectures apportent plus qu'elles n'ennuient. Afin d'intégrer les notions, c'est extrêmement utile de lire, relire et rerelire, d'ailleurs à chaque fois je trouve des choses qui m'avaient échappé ou moins intéressé en première lecture et qui là m'interpellent...

Si je m'écoutais, d'ailleurs, je citerai quasiment tout, de cet article, lol.



Mais tout les autres articles sont très intéressants. Les analyses de contes sous l'éclairage junguien sont particulièrement éclairantes et parlantes, ça donne envie de lire ses autres bouquins sur le sujet, lol !

Oui je sais, je suis une stakhanoviste je sais... mdr !



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Psychologie et Philosophie : Conférences Zofi..

Avant d’être analyste, mon bon vieux Carl a fait des études de médecine,dans le domaine de la psychiatrie et il a donné ses premières conférences à l’âge de 20 ans. On retrouve dans ce recueil cinq conférences qu’il données pour ses petits potos entre 1896 et 1899.





Un peu Foucault avant l’heure, Carl joue le frondeur, vilain petit canard bien loin d’avoir apaisé son Ombre. Il rassemble donc tous ses potes dans le cadre d’un séminaire sur les fabuleuses Sciences que tous les médecins vénèrent respectueusement, et il leur raconte ensuite que celles-ci forment une catégorie de croyance comme une autre, et encore pas des plus futées parce qu’il y règne un principe d’autorité qui contribue à l’endormissement des têtards plutôt qu’à leur maturation. D’ailleurs, faire un discours dans un cadre aussi bien établi constitue un exercice biaisé mais Carl se joue gentiment des règles de la rhétorique pour mieux faire passer ses idées audacieuses. Une crise d’adolescence comme ça, ça devrait se produire tous les jours jusqu’à la mort. Dans le ton, on n’est jamais bien loin de Cioran.





Bébé Jung est ici tout prêt à poser les bases de ses futurs axes de recherche et la structure s’impose progressivement, s’établissant d’abord par une réflexion sur les limites de la science exacte, puis sur les différentes formes de psychologie (rationnelle, empirique), puis sur la nature et la valeur de la recherche spéculative et enfin sur le christianisme en rapport avec les idées d’un théologien de son temps, Albrecht Ritschl. Je ne sais pas vous mais moi, ce gars-là ne me dit goutte. C’est ainsi, le temps passe, les théologiens meurent mais Carl demeure.

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Aurora consurgens : Le Lever de l'aurore

A 18 ans, je faisais rien de mieux de ma vie que d’apprendre à tenir l’alcool comme une vieille rombière avec les pouilleux de mon lycée. Marie-Louise von Franz a moins perdu son temps que moi : direct, elle rencontre le vénérable Carl Gustav Jung, lui alors âgé de presque soixante ans et avec l’œuvre qu’on lui connaît. C’était bien fait pour elle. Alors que moi, je ne savais même plus décliner le rosa-rosam, Marie-Louise semblait avoir largement renoué avec les habitudes d’une vie antérieure antique et sa connaissance pointue du latin donna l’intuition à Jung qu’elle serait une collaboratrice précieuse. Il n’eut pas tort.





Comme l’envie de se lier avec certaines personnes nous pousse à commettre des aberrations, on se retrouve un jour à jouer à la pétanque tous les après-midi avec les retraités du coin si dans le lot se trouvait le bon numéro du moment. Ainsi naissent les passions. Chacun son truc. Marie-Louise, à 18 ans, je ne suis pas certaine qu’elle se passionnait pour l’alchimie, la mythologie et la symbolique chrétienne mais puisque c’était le domaine de Carl et puisqu’il lui réclamait son aide, elle s’y est plongée aussi sec. Quelques années plus tard, voilà le résultat : on se retrouve avec la traduction de l’Aurora Consurgens, texte alchimique sans doute rédigé au 13e siècle de la plume de Thomas d’Aquin, rien de moins. Précisons que ni la date ni l’auteur ne sont certains mais Marie-Louise expose des arguments suffisamment convaincants pour qu’on admette avec elle cette possibilité. Ça vaut mieux que de dire qu’on n’en saura jamais rien.





La traduction du texte est suivie d’un commentaire qui se construit autour des concepts mis au point par Carl et des savoirs qu’il a rameutés de la symbolique alchimique et chrétienne. De quoi nous cause l’Aurora ? Ce pourrait être la traduction d’une crise intérieure et de sa résolution par franchissement de paliers successifs. C’est qu’il s’agirait de ne pas se casser la gueule en reprenant son souffle :

1) Irruption dans la conscience de l’inconscient (anima) tout boursouflé, revanchard qui veut se faire entendre en empruntant ici l’apparence archétypique de la Sapientia Dei.

2) Nuit obscure de l’âme submergée par la violence d’imposition de cette image, dépression profonde et introversion de l’auteur.

3) Pour se sauver, l’auteur fait appel à des conceptions chrétiennes conscientes. Il se met à prier le Saint Esprit pour purifier la terre noire, c’est-à-dire l’inconscient qui déprime, l’inconscient submergé par la Sapientia Dei, retravaillée à l’aide du langage de l’alchimie. Donc, début de la dialectique entre le Moi et l’inconscient, pour ne pas citer un autre titre de Jung.

4) Vision du hiérogamos, réconciliation des contraires qui aboutit à la stabilité de l’auteur. L’anima semble se construire une identité personnelle, ce qui permet à l’auteur de la rencontrer à nouveau sans sombrer dans la nuit obscure.

5) Elaboration d’une figure intérieure plus grande. Hourrah ! le Soi, figure du filium philosophorum, se cristallise dans la psyché de façon pure, sans être affectée par la corruption de la putain d’inconscience. Les 4 éléments circulent, les 4 éléments s’unissent dans la quintessence. Le Second Adam attend encore timidement au seuil, mais le pas suivant le fera entrer dans l’immortalité.

6) Délivrance du corps lui-même, dans lequel la Sapientia Dei déchue était auparavant enfermée. Résolution achevée du problème de l’unio corporalis. Autant dire, mecton, que c’est vers la mort et sa ribambelle d’anges claironnant que tu te diriges… mais dans la joie absolue.





En quoi ces conneries intéressent un foutu psychanalyste ? Voilà bien le genre de questions que les petits mangeurs du pain du quotidien n’oublient jamais de poser. Eh bien c’est-y pas que c’est intéressant en ce sens que l’Aurora Consurgens pourrait se révéler, à sa petite échelle individuelle, témoin du changement paradigmatique progressif qui se mit en place à partir du dernier tiers du Moyen Age. A cette époque, l’image scolastique médiévale qui considère que la matière n’a qu’une réalité potentielle tant qu’elle ne reçoit pas de forme se trouve de plus en plus souvent contestée. On commence au contraire timidement à reconnaître l’existence du féminin, du corps et de la matière. Dur, dur, à cette époque, quand on est un saint comme Thomas, d’exprimer ce genre d’idées hérétiques dans le langage classique du clerc de notaire, ce qui expliquerait pourquoi l’Aurora est un ramassis condensé d’hallucinations alchimiques et chrétiennes, incompréhensibles à la première lecture. Il fallait bien que l’intuition du renversement à produire s’exprime dans la langue d’un délire onirique pour ne pas envoyer son auteur sur le bûcher, ou n’importe où ailleurs il ne fait pas bon vivre.





Mais le bon Thomas, tout saint qu’il soit, ne savait peut-être même pas ce qu’il faisait. En repassant un peu au peigne fin sa biographie, on comprend qu’il n’était pas trop du genre jouasse, pas qu’on invite aux apéros pour mettre la bonne ambiance. Et donc voilà, l’Aurora aurait constitué un exutoire compensatoire. Peut-être même que cette écriture l’aurait sauvé, contrebalançant une attitude trop intellectuelle, rongée par les limites de la logique, en provoquant une décharge des énergies bloquées par l’étroitesse de la conscience.





Toute cette explication se fait en 200 pages riches d’interprétations symboliques, chrétiennes et alchimiques que vous trouverez difficilement dans les ouvrages de vulgarisation moderne. Ça ne servira peut-être pas à grand-chose de passer tout ça au peigne fin, sinon à vous fournir du matériel universellement déclinable pour l’assaut mystique qui risque de vous saisir à la gorge prochainement.

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Alchimie : Une introduction au symbolisme e..

Impressionnant.

Ici ce sont des cours sur l'alchimie et son symbolisme donnés par Mme Von Franz qui ont été édités.

C'est vraiment passionnant, cela reste accessible car c'est "résumé", et ça ouvre sur ce qui préoccupa et occupa Jung pendant la dernière partie de sa vie.



Dans un langage "parlé" donc accessible, le parallèle "alchimie/individuation" devient évident, quand il est décrit de façon aussi claire, alors qu'au départ, les textes alchimiques c'est quand même, il faut bien le dire, totalement hermétique !



Bref, je me régale vraiment à lire tous les livres de Mme Von Franz (oui vous allez encore en voir d'autres passer dans ma liste, et oui... désolée... ou pas. lol !).
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Les rêves et la mort

Encore un carton plein pour cette auteure !

C'est réellement fascinant de découvrir tous ces rêves de gens tellement différents, toutes ces similitudes, et si, comme elle le dit, le "sens" de tout cela nous reste au final totalement inconnu, il semblerait que l'inconscient, lui, ne considère la mort que comme un "passage".



Au delà de certaines suppositions, à la fin, qui me sont restées hermétiques (sur "s'il y a quelque chose qui survit après, qu'est-ce que c'est ?"), les descriptions de certains rêves m'aident pour les miens, même si chacun est unique.



Sachez, aussi, que si vous rêvez de proches ou d'amis décédés en ayant l'impression que vous avez réellement discuté avec lui, qu'il vous a "rendu visite", et bien vous n'êtes pas les seuls... Je fais partie de ces gens, et il y en a beaucoup aussi dans ce livre... (donc non, vous n'êtes pas fou/folle !). ;)



Il est dommage que Jung reste si "minoritaire" dans les pratiques psy en France (ailleurs je ne sais pas). Dommage, mais, comme je l'ai déjà dit, pas étonnant en regard du travail énorme personnel que ça demande de la part du psy qui voudrait s'y lancer.

Jung a dit un truc du genre "le plus gros défaut de l'être humain, c'est la paresse."

Il n'avait pas tort.

Mdr !
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Mort, régression et renaissance

Ouvrage collectif.

Dans sa partie, M.L. von Franz revient sur les grands principes et archétypes liés au vieillissement et à la mort, d'une façon claire, didactique et très abordable au commun des mortels. J'aime vraiment beaucoup ses écrits, ils sont bien plus lisibles que ceux de Jung proprement dit sur les mêmes sujets. Elle a une capacité de synthèse et de simplification tout à fait étonnante.



Les articles suivants de différents auteurs sont plus ou moins intéressants selon les cas.

Le plus fascinant restent les rêves décrits (bien que je commence à en connaître certains par coeur car ils reviennent dans quasiment tout ce que j'ai lu de M.L von Franz, lol) de ces personnes approchant de la mort.

La grande difficulté quand on fait soi-même des rêves de "mort" vient de plusieurs choses.

Jung, déjà, dit que comme les rêves sont des messages de l "inconscient", forcément le rêveur a du mal à savoir ce qu'ils lui disent, car c'est inconscient, donc ignoré, chez lui. C'est en cela que le regard et l'interprétation, MÊME FAUSSE, de quelqu'un d'autre, peut aider en aiguillant le rêveur qui "sait", (oui cela me parle, non cela ne me parle pas).

Par ailleurs, parfois le rêve parle réellement d'autres personnes, par l'intermédiaire de l'inconscient collectif, ou le "Grand Homme" qui sait tout, hors temps et espace.

Mais parfois, ces autres personnes ne font que représenter des parties intérieures du rêveur (Soi, ou Animus, ou Ombre).

Ensuite, la "mort" peut ne concerner qu'une partie "obsolète" de soi.

Bref, tout cela n'est pas simple.

Et il y a très peu d'analystes jungien, eût égard à l'exigence de cette pratique parmi toutes les autres, bien plus simples d'accès pour les escrocs divers qui s'improvisent analystes sans avoir eux-mêmes déblayé devant leur porte, si je peux le dire ainsi (pardonnez moi mon cynisme, mais j'en ai une comme ça dans ma famille, j'ai toujours plaint ses "analysés", les pauvres...)...

Passons...



Je suis donc obligée de procéder toute seule, ou en discutant avec d'autres gens non initiés (je fais un peu comme Jung qui, très seul, parlait de ses rêves à ses étudiants et disait que même s'ils disaient des bêtises, cela l'aiguillait sur le bon chemin, lol). J'écris mes rêves sans tenter trop d'analyser de prime abord. Ce n'est qu'en "murissant" au fil des jours que le sens des rêves particulièrement complexes que je fais en ce moment, m'apparaît peu à peu. Une chose est sûre : le bordel est tel que j'ai grand besoin de remettre de l'ordre dans tout ça ! Mdr !



C'est aussi en lisant tous azimuts, en ce moment, tous les livres de M.L. von Franz, comme à chaque fois que je "creuse" un sujet, que certaines choses me deviennent évidentes sur des rêves de ces dernières semaines.



Mais revenons à nos moutons, à savoir ici "à quoi sert la seconde partie de la vie ?". Et bien c'est le sujet de ce recueil d'articles.

Autant le dire de suite, c'est parfois flippant, cette lecture, à plusieurs niveaux. Cela engage sur un chemin exigeant. Et en plus, comme disait l'autre, un grand pouvoir implique une grande responsabilité.

Et un risque tout aussi grand, à savoir "l'inflation du moi". Se prendre pour dieu est dangereux. Et croyez-le ou non, tout se paie un jour ou l'autre. Sisi.

Bref, une grande honnêteté sur soi est nécessaire, et l'amour de la vérité salvateur.



Donc, tous ces livres de M.L. von Franz, si on les lit avec "sérieux", et dans l'intention de s'en servir pour soi, sont à ouvrir avec précaution et en sachant vers quoi on s'avance...





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Rêves d'hier et d'aujourd'hui : de Thémistocle ..

L'écriture minuscule et la montagne de notes qui se trouvent en fin de livre n'aident pas une lecture déjà ardue au départ.



Si j'ai bien aimé les premiers "rêves" dont il est question, Socrate, etc, celui de Descartes, et on finit sur celui-là, m'a totalement gavée.

Peut-être que ça fait trop de livres de l'auteur que je lis en un court laps de temps, je vais lâcher l'affaire pendant quelques mois...
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Psychothérapie

Il y a de nombreuses choses étranges ces derniers mois, dans ma vie, en plus des drames "normaux", en cette année 2020 assez pourrie, il faut bien le dire.

Si je connais Jung depuis 20 ans, grâce à son livre "Ma vie", essentiellement, je ne m'étais jamais réellement penchée sur son oeuvre et ses théories. Sans doute n'était-il pas encore temps, quand, en début de psychothérapie, on m'a donné ce livre.

J'ai tenté ensuite de lire "l'âme et la vie", mais je me rends compte aujourd'hui que je n'y ai rien compris à l'époque...



J'ai recommencé à m'intéresser à Jung quand je ne suis plus arrivée à lire autre chose que mes livres de Gitta Mallasz, depuis le mois de mai. Dans un de ces livres, je ne sais plus lequel, elle dit que Jung est la personne dont elle se sent le plus proche...

Du coup, après quelques recherches, des rêves très signifiants, et une chose en amenant une autre (ah, sacrées synchronicités !), je me suis penchée sur la partie "alchimique" du travail de Jung. Mais ses "Mysterium conjunctionis" sont extrêmement compliqués. Je me suis donc intéressée à sa plus proche collaboratrice dans ce domaine, cette chère Marie-Louise. Et quelle découverte !



L'avantage de Marie-Louise von Franz, par rapport à Jung, c'est qu'elle est beaucoup plus didactique et accessible.



Les champs d'investigation des psychanalystes jungiens sont tellement étendus, tellement riches et tellement complexes que, si tout est très clair pour eux, pour les profanes c'est assez difficile à appréhender (et j'ai pourtant beaucoup lu en psychologie, sans être pro, j'ai aussi une culture historique et mythique relativement large, mais bon sang je me sens vraiment toute petite et d'une inculture crasse quand je lis du Jung...). Par rapport à Mme von Franz aussi, d'ailleurs, mais elle explique les choses d'une façon plus simple, et je me sens moins bête.



J'ai réalisé ici que Jung était d'une extrême exigence avec ses élèves. le découvrir à travers les mots de Marie-Louise est vraiment intéressant. Pas étonnant qu'on ne trouve que très peu de psychanalystes jungiens, tant ce travail est exigeant en temps, en travail sur soi, en effacement par rapport à l'analysé, en connaissances pointues sur l'ensemble des mythes, contes, légendes mondiaux, afin de connaître les archétypes collectifs, et en refus de tout "pouvoir" sur autrui. C'est ahurissant. Étonnant. Et éminemment attirant...



Et bien évidemment, aujourd'hui, tout cela me parle énormément. Sans doute ai-je atteint le bon âge, lol.

Bref, ce petit livre, que j'ai mis des plombes à lire tant il est riche et dense, est vraiment bien, instructif, passionnant, et très didactique. Un vrai plaisir. J'ai bien sûr d'autres livres de la dame, que je m'en vais découvrir de ce pas, avec un plaisir non négligeable, une curiosité immense, et une soif d'apprendre qui me rajeunit à un point que je n'aurais pas cru possible...



Où que vous soyez, maîtres Carl et Marie-Louise, merci à vous...



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L'Animus et l'Anima dans les contes de fée

Marie-Louise Von Franz est connue pour avoir été l’une des proches collaboratrices de Carl Gustav Jung de son vivant, et a été l’une des plus représentatives de ses continuateurs. Une partie de son œuvre, éditée aux éditions de la fontaine de pierre, qui édite et promeut les livres liés à la psychologie analytique au public francophone, a pour objet l’interprétation des contes de fées. Issus des conférences qu’elle a animées à l’institut C. G. Jung de Zurich et à la société analytique de Toronto, L’Animus et l’Anima dans les contes de fées est le dixième et dernier volume de cette collection consacrée à l’interprétation des contes de fées.

Cet ouvrage s’intéresse plus particulièrement, comme son nom l’indique, à l’Animus, archétype représentant la part masculine de la femme, et à l’Anima, archétype représentant la part féminine de l’homme. Les contes de fées sont issus de l’inconscient collectif ; en quelque sorte, ils nous présentent le squelette de ces archétypes, car ils sont présentés vidés de leur contenu lié à l’histoire individuelle.

Marie-Louise Von Franz y décortique donc le caractère collectif et universel du fonctionnement de ces deux archétypes. L’illustration au travers de contes de fées du monde entier met en scène le caractère positif et négatif de chacun de ces archétypes et met en garde contre les dangers courus par les personnalités submergées par leur archétype. Au travers de son analyse, nous comprenons quels sont les moyens à notre disposition pour identifier les manifestations et le fonctionnement de ces archétypes, et quels sont les bénéfices liés à leur assimilation. Elle pointe également du doigt les différences entre Anima et Animus, aussi bien quant à leurs rôles respectifs, leurs manifestations, leurs symboles ou les réactions adaptées du Moi pour leur faire face. En plus de l’Anima et de l’Animus, d’autres archétypes jungiens sont abordés, tels que l’Ombre ou le Soi. De même, certains concepts développés dans l’œuvre de C. G. Jung émaillent son discours ; elle évoque notamment le « complexe-mère », le Moi, ou les types et les fonctions associées.



Ce livre est agréable à lire et relativement facile à aborder, à condition d’avoir quelques rudiments des concepts principaux de la psychologie analytique. Sous une fausse simplicité, le discours et la portée des éclairages de Marie-Louise Von Franz sont profonds, et amènent à une plus grande compréhension des mécanismes de fonctionnement de la psyché humaine. Ils amènent à s’interroger sur sa propre pratique et son expérience personnelle, en posant des mots sur ce que l’on pourrait considérer comme une connaissance intuitive.

Ce livre est une invitation à méditer sur ce que l’on est, où l’on en est ; ils nous apporte des éléments pour déjouer le piège de la projection en l’autre des images de l’autre sexe qui sont en nous. De cette manière, il nous aide à entreprendre une démarche pour entrer dans une relation plus réelle avec l’autre.
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Alchimie et imagination active

De nombreux fantasmes entourent, encore aujourd'hui, l'alchimie. Les franc-maçons et les occultistes y font abondamment référence mais j'ai croisé peu de personnes sachant vraiment ce qu'est l'alchimie et je n'ai jamais croisé personne capable d'expliquer clairement ce qu'est l'alchimie. Pourtant j'ai pu discuter une fois avec une prétendue "pointure" qui m'a énormément déçu...



Ce livre rend compte du travail colossal effectué par Jung, puis par ses disciples pour étudier, expliquer l'alchimie, et en tirer la substantifique moelle.



Après avoir lu ce livre, je peux dire : je ne connais rien à l'alchimie, mais je connais dans les grandes lignes ses procédés, ses objectifs, ses idées fondatrices, ses croyances.



Ce livre est aussi une occasion de se faire une première idée de ce qu'est "l'imagination active", technique thérapeutique employée par Jung.
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L'interprétation des contes de fées

interprétation des contes de fées par une proche de Jung. Elle y ajoute le contexte social de l'époque du conte analysé. très intéressant, voire passionnant. Écriture agréable à lire, toujours compréhensible. A mon sens, très au dessus de Bruno Betterheim
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La Femme dans les contes de fées

Celle qui a été l'assistante de Carl Jung pendant une trentaine d'années, propose une analyse des personnages féminins issus des contes classiques. Il y est question de psychologie, mais aussi de mythologie et de symboles.



J'ai apprécié que les contes analysés soient retranscrits dans le texte, que plusieurs versions d'une même histoire soient présentées, permettant de voir comment les représentations varient en fonction des pays ou des époques, et que des parallèles soient établis avec des mythes plus anciens, grecs ou autres.



Toutefois, il ne faut pas oublier que le livre a été écrit en 1972 et est basé sur des théories élaborées plusieurs décennies auparavant. On ne peut pas dire que la perspective très "essentialiste" de la théorie de Jung et ses archétypes sexuels vieillissent très bien! La représentation des genres est vraiment datée et m'a plus d'une fois fait rouler des yeux. Quelques références à l'alchimie et à la numérologie m'ont également fait décrocher par moment.



Dans l'ensemble, c'était tout de même très intéressant. C'est bien vulgarisé, mais ce n'est pas non plus une lecture légère. C'est un texte riche, écrit par une femme érudite qui, comme bien d'autres, n'a probablement pas reçu l'attention qu'elle méritait.
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La Psychologie de la divination

Tentatives d'explications du phénomène de synchronicité dans les cultures, par les nombres et le symbolisme, autrement appelé l'art de la divination. Tentatives parce que la divination est, et sera toujours un phénomène inexplicable. On pourra toujours en délimiter les contextes géographiques et culturels, supposer des prédispositions génétiques, mais jamais les neurosciences ne pourront observer sa véritable origine. Ce livre est une belle approche de ce mystère.
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Nombre et Temps - Psychologie des profondeu..

L'original de l'ouvrage a été publié en 1970 et Jung nous a quitté en 61, chargeant Marie-Louise Von Franz de publier ses notes et travaux sur les nombres comme formateurs de la réalité, par le biais d'un inconscient collectif Ce livre est absolument essentiel, "un monument" pour tous les chercheurs sur les dimensions et propriétés des nombres rythmant le macro et microcosme.
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La Femme dans les contes de fées

Comme à son habitude Marie-Louise Von Frantz sait nous captiver dans cette étude symbolique pertinente et ô combien habile. En dehors se son inspiration jungienne, elle a su introduite une patte toute personnelle dans ses oeuvres, et celle-ci ne fait pas exception selon moi. Elle nous entraîne dans l'exploration de la féminité mythique avec talent, ce livre reste pour moi une référence dans le domaine.
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L'interprétation des contes de fées

Il est des livres que l'on ne comprend pas, même lorsque le propos semble nous parler. J'avais déjà été initié aux concepts jungiens, ce qui ne m'a pas vraiment aidé pour aborder ce livre que j'ai trouvé assez ardu. Non pas que l'auteure n'ait pas su expliciter les idées jungiennes appliquées aux contes de fées, mais plutôt que l'ensemble m'est apparu comme plutôt flou, sans doute trop "profond" pour moi ! Soyons honnête, je sais que je n'ai pas tout saisi, mais je sais que ce livre contient des éléments très intéressants, qui m'ont sans doute échappé. C'est étrange, mais il est des livres dont nous connaissons la valeur mais que nous ne comprenons pas ! Celui-ci en fait partie, en ce qui me concerne en tous cas. J'ai trouvé l'approche freudienne de Bettelheim bien plus pertinente...
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L'Ane d'Or. Interprétation du Conte d'Apulee

Ce livre contient une belle critique des grandes religions monothéistes et patriarcales. Il met en évidence l'apport et la nécessité du côté féminin de la religion et du divin.



Au niveau de l'individu, il aide à comprendre la psychologie jugienne et la progression de l'individuation à travers les rencontres successives de l'ombre, de l'anima, de l'animus, puis du soi.
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Reflets de l'âme : Projections et recueilleme..

Une lecture au dessus de mon niveau (psychologie, philosophie, mythologie, symbolisme, christianisme).

Ce que j'y ai trouvé, une explication remontant aux premières civilisations de ce que nous appelons "dieu", "bon génie" ou ange gardien. 80% de l'ouvrage est consacré à cette étude comparative de cette notion dans les mythologies anciennes et les religions.

Ardu mais très intéressant.
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La Voie des Reves

J'ai adoré "La Voie des Rêves" de Marie Louise von Franz, (entretien avec Fraser Boa). Leur échange était fluide, intéressant et pertinent. Tous les sujets ont été abordés, et Marie Louise von Franz nous offre une véritable opportunité de plonger dans l'univers de la psychanalyse jungienne et de nous ouvrir à ses concepts. C'est une lecture incontournable. En fait, c'est le premier livre que j'ai lu avant de débuter mon exploration de la psychanalyse jungienne, et cela a été une révélation pour moi. Ce livre contient un matériel incroyable qui a grandement enrichi ma compréhension de cette approche.
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Alchimie : Une introduction au symbolisme e..

Ce commentaire aborde avec fluidité le contenu du livre, qui traite de l'alchimie en tant que symbole et de sa relation avec la psychologie. L'ouvrage explore de manière approfondie comment les symboles et les métaphores alchimiques peuvent être employés pour appréhender la croissance personnelle, la métamorphose intérieure ainsi que les défis de l'âme humaine. Marie Louise Von Franz analyse les archétypes, les rêves et les processus psychologiques, lesquels sont brillamment mis en lumière à travers les récits et les symboles tirés de l'alchimie.



Ce livre se distingue par sa clarté et son approche pédagogique, puisqu'il est le résultat des cours et conférences que l'auteure a dispensés à Zurich de manière orale. Cette approche confère à la lecture une grande accessibilité, tant pour les néophytes que pour les initiés. En outre, les illustrations présentes dans l'ouvrage contribuent à faciliter la compréhension des concepts abordés. Enfin, les notes complémentaires offrent aux lecteurs l'opportunité d'approfondir leurs connaissances et de mieux appréhender les nuances du sujet traité.
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