Soirée rencontre avec Marie-Magdeleine LESSANA
autour de son livre : "En suivant la mer"
PROGRAMME
? Rencontre, lecture, débat, dédicace et
verre de l?amitié en présence de l?auteur.
Qui n'a eu à connaître, de près ou de loin, les remous, les dévastations d'une relation entre une mère et sa fille, entre une fille et sa mère? Chaque amour n'est-il pas à un endroit, ou à un moment, contaminé par une passion de possession et d'exclusivité, où l'élan d'un amour sans limites peut se renverser en une haine mortelle, et s'apaiser en une tendresse retrouvée? Mais la relation d'une femme à sa mère semble le terrain privilégié où le fait d'habiter un corps féminin mobilise toutes sortes de tourments entre elles.
La mer est une joie, la mer est une chance. Joie pour les autochtones, chance pour les visiteurs et les commerçants.
En cette fin du jour, les couleurs se fondent entre elles du mauve au vert sur un horizon immense de paix et de désolation. Cette incroyable beauté contamine notre silence par des sensations de lente disparition.
J'admire ceux qui organisent avec soin des bonheurs à leur mesure.
Ecrire un voyage, c'est s'apercevoir qu'écrire est un voyage
J'ai pris le pli de ne pas rester, de continuer ma route des côtes, des plages, des vagues, des gens et surtout de l'inattendu.
L'écart entre les zones riche ultra-protégées et celles ouvertes à tous est de plus en plus grand et de plus en plus déplaisant. C'est cet écart-là qui vous atteint sur cette côte du littoral méditerranéen l'été. Vacances obligent.
Quand je fais connaissance avec un lieu, je me règle sur des personnes dont je comprends les gestes. A mille signes comportementaux on peut saisir une affinité ou un rejet, sans même échanger quoique ce soit.
Je ne peux pas ne pas m'arrêter à Trouville que je connais bien, ne serait-ce que pour faire un geste, une pause devant l'ancien palace un peu délabré, Les Roches Noires, en vénération, je ne recule pas à prononcer ce mot. Oui, vénération pour l'écrivain Marguerite Duras, qui a toujours été ma référence vivante, inépuisable, la seule parmi mes contemporains : une amie.
Cette mère semble avoir été blessée non seulement par la vie de sa fille, mais par l'audace de cette fille à vouloir avec son art lire et calmer le malheur de sa propre mère. Quel était ce malheur ? Peut-être celui de la perte de sa mère ? Peut-être celui de la perte de son propre fils ? A quoi il faut ajouter la perte de son frère. (...).
Camille fut persécutée à distance par la place d'exilée que lui avait réservée sa mère. Elle ne put affronter cette mère en face, en son corps, dans le ravage. (...).
La prise de corps de la sculpture s'est effectuée sur le chemin du corps maternel à atteindre. Mais ce n'est pas l'art de Camille qui a fait obstacle à sa féminité, c'est sa position "ravie" d'exilée.