AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marie Pavlenko (1451)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Et le désert disparaîtra

Si ma petite-fille Jeanne ne m'avait pas parlé de Marie Pavlenko, son auteure préférée, je n'aurais sans doute jamais lu Et le désert disparaîtra et cela eut été dommage tant j'ai apprécié ce bouquin, véritable fable écologiste !

Samaa, 12 ans vit dans un monde devenu un désert, un monde post-apocalyptique où la vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre, un monde qui pourrait être le nôtre, très vite, si nous ne changeons pas notre rapport à la nature. Son peuple, nomade, survit en traquant les derniers arbres, pour pouvoir ensuite négocier le précieux bohis, l'arbre coupé, contre de l'eau gélifiée, de l'oxygène en bouteille, de la nourriture, des médicaments… Seuls les hommes, les chasseurs peuvent assumer cette tâche et pour cela, ils doivent aller de plus en plus loin pour débusquer ces arbres isolés. Samaa n'a qu'un rêve, elle ne veut plus jouer le rôle qu'on lui a assigné, elle veut faire partie des chasseurs et rit des conseils de l'Ancienne lui demandant de les empêcher de tuer les arbres. Aussi, quand les chasseurs vont repartir, va-t-elle tenter sa chance en les suivant de loin d'abord, espérant ensuite se rapprocher lorsqu'ils seront suffisamment éloignés pour qu'ils soient obligés de la garder avec eux. Mais c'est oublier que le désert a mille visages et elle se perd…

Elle fera alors une rencontre qui changera sa vie à jamais comme celui de sa tribu.

Si Et le désert disparaîtra est un magnifique roman d'aventure et d'apprentissage, il est aussi bien plus que cela !

Dans ce roman, Marie Pavlenko développe plusieurs thèmes dont le respect de l'environnement est le principal, la préservation de la nature étant indispensable pour la survie de l'espèce humaine. Avec cette jeune ado rebelle, elle montre qu'avec du courage et de la détermination, il est possible de changer son destin et peut-être d'en inventer un meilleur pour la communauté. Elle évoque aussi tout le poids des traditions, certaines pouvant être une richesse, la place de la femme dans la société et développe surtout une profonde réflexion au lien qui nous unit à la nature.

Ce livre, empli de poésie est en effet une véritable ode à la préservation de la nature.

Le lecteur s'identifie rapidement à l'héroïne, voit, sent, touche et ressent comme elle. La trouée, l'oasis dans laquelle Samaa se retrouve, est magnifiquement décrite, les sentiments de l'ado transcrits avec finesse et justesse, le tout dans un style simple et efficace. La personnification des éléments naturels et les monologues que Samaa entretient avec eux sont particulièrement réussis, de même que le suspense maintenu de bout en bout.

Et le désert disparaîtra est également un superbe éloge aux livres et à la lecture. le roman ne débute-t-il pas et ne se termine-t-il pas d'ailleurs par la lecture du Livre ?

Marie Pavlenko en profite même, au cours du récit, pour faire un clin d'oeil humoristique avec cet apprentissage de lecture autour d'un livre de recettes !

Ce livre classé roman-jeunesse mérite une audience plus large. Il peut et devrait être lu par tout un chacun tant le message délivré devrait être entendu par tous, à commencer par nos dirigeants. Il faudrait commencer par entendre le message délivré à Samaa par l'Ancienne : « l'avenir n'existera qu'avec les arbres, petite ! », message que nous avons nous aussi oublié et qui pourrait être une première recette simple face au réchauffement climatique déjà bien installé.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          12115
Un si petit oiseau

Il suffit parfois de deux petites secondes pour faire chavirer une vie. C’est ce qui arrive un jour comme un autre à Abby, une jeune fille de vingt ans prometteuse. Sa mère est au volant lorsque le choc surgit. Deux secondes. Et Abby se retrouve amputée de son bras.

Abby qui rêvait avant ses deux secondes de devenir vétérinaire, ne voit plus rien. Ni présent ni futur. Un membre en moins pour un homme ça fait guerrier alors que pour une femme ça la rend monstrueuse. Son moignon, son rognon comme elle l’appelle annihile tous ses rêves. Elle se drogue aux anti douleurs qui l’empêchent de se concentrer, les douleurs fantômes la font souffrir, la réveillent la nuit. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dans ce cataclysme, c’est toute une famille qui est emportée. Il n’y en a que pour Abby. Sa sœur Mellie en souffre, c’est comme si elle aussi était amputée. Amputée de parents aimants et attentionnés. Toute une famille amputée, des victimes collatérales.



Lorsque Abby reçoit un colis d’un inconnu avec un ouvrage de Blaise Cendras « La main coupée », sa vie titube sur le sens à lui donner à nouveau.



S’il suffit de deux secondes pour changer une vie, il suffit aussi d’un si petit oiseau pour réapprendre la liberté et l’envie de vivre.



Ce joli roman est un hymne aux possibles après un drame, à l’envie de vivre quand tout a disparu, à ces jolies rencontres qui vous tombent dans les bras pour vous accorder le droit d’être heureux même si la vie vous a scalpé un bout de chair. Même dans la différence, il y a de la place pour tout ce qui vous définit, une âme n’a nul besoin de deux bras et deux jambes. Juste les couleurs d’une identité où dansent l’envie d’exister pour ce qu’on est et non pour ce que l’on possède.



Beaucoup de tendresse dans ce roman d’une auteure que je découvre avec grand plaisir. Une histoire qui touche avec des personnages qu’on accompagne par la main avec plaisir et attachement.



Commenter  J’apprécie          11313
Un si petit oiseau

Une belle journée de printemps se termine. En voiture avec sa mère, tout est soleil pour Abi, et même si Thomas a préféré s'éloigner d'elle, le monde est une caresse sur son coeur, elle va intégrer l'école de ses rêves pour devenir vétérinaire. Soudain un choc, le crissement suraigu des freins, le fracas de la tôle qui se plie, et « la douleur dans son bras, inhumaine… elle n'arrive plus à respirer, son bras, elle ne comprend pas ce qui se passe dans son bras mais c'est monstrueux. »

« le monde s'est assombri. Il est devenu noir. » C'était le 2 mai.

Abi sera amputé du bras droit, il ne reste qu'un moignon ; moignon fait partie des mots maudits comme manchot, amputé, handicapé, qu'Abi exècre, non seulement pour leur signification mais aussi pour leur sonorité. Pour elle moignon sonne comme rognon. Sa prothèse myoélectrique, si elle remplit sa manche n'allège guère ses souffrances.

Ses parents Elsa et Martin font tout ce qui est humainement possible de faire pour redonner goût à la vie à leur fille. Durant son hospitalisation, ils ont rapidement déménagé pour que leur fille n'ait pas à subir de commentaires de la part des voisins et qu'elle n'ait pas à voir dans leurs yeux leur pitié. Sa mère a réussi à faire aménager ses horaires de travail pour pouvoir la conduire aux rendez-vous médicaux, faire des courses… car Abi ne supporte pas de monter dans un taxi, un bus, le métro, dans une autre voiture que la sienne. Son père Martin est également très présent essayant avec son humour d'alléger l'atmosphère, tout comme la tante Coline, véritable boute-en-train. Pour ce qui est de Millie, sa soeur cadette, ses sentiments sont partagés entre la douleur qu'elle éprouve en voyant sa soeur souffrir et la jalousie vis-à-vis de celle qui, maintenant, retient l'intérêt de tous.

Abi a, quant à elle, coupé tous les ponts avec ses anciens camarades de lycée, ne voulant surtout pas voir leur gêne ou croiser leurs regards apitoyés.

C'est un véritable repli sur elle-même qu'elle effectue, se sentant dépendante dans chacun de ses gestes, que ce soit pour préparer ses tartines, pour prendre sa douche, s'habiller ou tout simplement pour lire et tenir les pages de son livre, les médicaments compliquant encore sa lecture. Plus question de devenir vétérinaire et pour elle aucun avenir ne se présente à ses yeux.

Une première diversion va s'avérer décisive : la réception d'un colis sans le nom de l'expéditeur ni lettre accompagnatrice. Il s'agit du livre de Blaise Cendrars « La main coupée », auteur dont elle n'a jamais rien lu. En cherchant sa biographie, elle apprend que ce poète, écrivain, journaliste, soldat au front, est blessé en 1915, amputé du bras droit, réapprend à écrire de la main gauche et devient Blaise Cendrars. Blaise est son frère et la comprendra !

Deux autres livres du même auteur lui arrivent et ses lectures vont lentement faire leur oeuvre de résurrection, de même que Yoru, ce chat que lui a offert sa tante, et la visite d'Aurèle, cet ancien ami qu'elle a connu à l'école primaire et au collège et qui voue une véritable passion pour les oiseaux. Grâce à ce dernier notamment, les choses vont peu à peu changer et l'espoir renaître pour Abi, avec évidemment des hauts et des bas.

Magnifique bouquin, sans concession, Un si petit oiseau, sans jamais sombrer dans le pathos, montre les immenses difficultés physiques mais peut-être encore plus psychologiques que peut engendrer l'amputation d'un membre. Difficultés qui peuvent rapidement devenir insurmontables pour une personne jeune à l'orée de sa vie et pour qui l'avenir s'ouvrait sur plein de promesses.

Outre, le calvaire que subit cette jeune fille avec cette amputation, ce sont les regards des autres, la répugnance ou la pitié à sa vue et les conséquences qui en découlent que l'écrivaine a particulièrement bien décortiqués. Elle aborde avec justesse et finesse les dommages collatéraux engendrés par cet accident. Les parents, bien évidemment, sont les premiers atteints. Même s'ils essaient de montrer un visage serein et font même preuve d'humour, comme le père, devant leur fille, c'est bien évidemment pour la soutenir et lui redonner espoir en la vie mais aussi pour endiguer leur énorme souffrance. Quant à Millie, elle se sent délaissée au profit de sa soeur handicapée, devenue le centre, vers qui semblent aller toutes les marques d'affection et d'intérêt, et la jalousie et le rejet prennent le pas sur l'amour qu'elle porte à sa soeur. C'est donc toute la sphère familiale qui est en péril.

Abi est forte et a une forte personnalité, mais elle est cependant très vite déstabilisée par des regards appuyés sur son bras et cette absence de bras remet en cause chez elle toute sa féminité.

Il lui faudra bien la conjugaison de l'amour des livres, la présence de son petit chat, l'amour de la nature, des animaux, et particulièrement des oiseaux, sans oublier le soutien sans failles de ses parents et de cette tante extraordinaire pour retrouver une forme de confiance dans la beauté du monde et de la vie, et enfin « revivre ».

L'auteure a su magnifier sublimement, avec une sensibilité extrême, cette symbiose entre Abi et la nature. Les descriptions sont de toute beauté.

Un si petit oiseau, métaphore pour désigner Abi et son envol, a été pour moi un véritable coup de foudre et je suis tombée immédiatement sous le charme des personnages. J'ai aimé cette écriture simple, énergique et si juste et me suis régalée à la lecture de ce récit d'une très grande humanité.

C'est un roman jeunesse qui génère d'intenses émotions, et, qui, même aux moments les plus sombres est empreint de luminosité. L'humour décapant dont fait preuve l'auteure participe grandement à cette réussite. Un livre aussi sur l'éveil à l'amour qui ne peut qu'inciter à aller à la rencontre de la vie.

En lisant dans l'appendice que Marie Pavlenko a puisé sa source dans l'accident survenu à sa mère en 2015, le lecteur comprend pourquoi, le sujet est si bien abordé et les sentiments et ressentis si bien restitués.

Marie Pavlenko est une auteure que m'avait conseillée ma petite fille Jeanne. J'avais donc lu Et le désert disparaîtra et l'avais beaucoup apprécié. M'ayant ensuite dit que celui qu'elle préférait était Un si petit oiseau, je ne pouvais que le lire. Quelle découverte ! Je ne peux que lui adresser mille remerciements tant j'ai adoré cette lecture !

Nous n'avons, semble-t-il pas été les seules à tomber sous le charme, puisque Un si petit oiseau a été salué par le Prix Babelio Jeune adulte 2019 et le Prix 15/17 à la Foire du livre de Brive.




Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1027
Rita

Qui est Rita ?



C’est la question que se posent les élèves d’un lycée lorsque cette jeune fille aux splendides cheveux roux et aux yeux verts débarque lors de leur rentrée en terminale. Viggo, Timour, Romane, Sofiane et les autres vont néanmoins très vite se lier d’amitié avec leur nouvelle camarade de classe…sans pour autant voir arriver le drame qui se profile à l’horizon.



Qui est donc Rita… et surtout… que lui est-il arrivé ?



Si on ne sait rien de Rita au début de ce roman pour adolescents, on sait par contre qui est Marie Pavlenko et ceux qui, comme moi, ont lu l’incontournable « Je suis ton soleil », l’excellent « Un si petit oiseau » ou le très bon « Et le désert disparaîtra », connaissent sa superbe plume et lui font une confiance aveugle. Sachant qui était Marie Pavlenko, je me suis donc jeté les yeux fermés dans ce récit qui dévoile progressivement la descente aux enfers de Rita.



C’est sous forme d’interrogatoire que l’autrice donne successivement la parole aux amis de Rita, cherchant à reconstruire le fil des événements, de l’arrivée de Rita au lycée jusqu’à ce terrible drame dont on ignore tout. De chapitre en chapitre, le lecteur découvre les liens d’amitié qui se tissent entre les différents protagonistes, cherchant à entrevoir les indices de ce drame à venir, jusqu’à la prise de parole de Rita, révélation finale d’une gamine livrée à elle-même, qui a vécu le pire alors que l’on n’a rien vu venir…



Ce roman choral repose donc sur des personnages dont l’autrice dresse le portrait au fil des pages, les transformant en témoins qui tentent de reconstituer le fil de l’histoire à nos côtés. Des adolescents issus de milieux sociaux très différents mais qui forment progressivement une bien belle bande, à laquelle il est impossible de ne pas s’attacher. C’est pourtant derrière ce bonheur apparent que se cache un malheur bien réel, mais pas forcément visible…



Derrière ce roman d’amitié, de camaraderie, de premiers émois et de soirées entre copains mémorables, Marie Pavlenko dissimule donc un côté sombre, une descente aux enfers qui frappe de nombreux jeunes, pas toujours issus de milieux défavorisés, et qui nous percute de plein fouet au moment où Rita prend finalement la parole. Derrière les rires et la bonne humeur, l’autrice aborde ainsi des sujets plus durs, tels que la précarité, le deuil, l’alcoolisme, les violences physiques, la quête d’identité et puis ce thème principal que je tairai pour ne rien dévoiler et vers lequel l’autrice vous emmène petit à petit, sous le couvert d’un suspense qui vous incite à vouloir découvrir ce qu’il est arrivé à Rita, parsemant ici et là quelques signes annonciateurs de la tragédie qui couve, toujours avec cette bienveillance qui contribuera à mieux nous cueillir lors de la révélation finale…



De la littérature adolescente, à lire à partir de 13 ans, qui aborde un thème assez méconnu, mais particulièrement glaçant et malheureusement de plus en plus présent au sein de notre société, qui frappe de plus en plus d’adolescentes… probablement à partir du même âge. Un roman qui contribuera donc peut-être à sauver quelques Rita…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          979
Bientôt minuit

Il y a des livres qui vous tentent par leur quatrième de couverture, de bons retours aussi. Et que parfois vous êtes bien obligés de refermer avant la fin car non, vous n’accrochez pas, mais vraiment pas du tout, votre moral en prend un coup et ça vous mine. C’est triste, non les livres qui minent ou vous font bailler ?



« Bientôt minuit est une plongée au cœur d’une marge, celle des vieux rendus invisibles, qui sont, et ont envie d’être, jusqu’à la fin. »



Voilà ce que dit la quatrième de couverture.



Moi, ce que j’en dis c’est quand j’ai ouvert ce livre, je suis rentrée dans la quatrième dimension. Il y a des vieux partout, enfermés dans un mouroir qui ressemble à une prison infecte. La cheffe infirmière est un pitbull enragé qui frappe à la moindre broutille. Les infirmiers se trompent de pilulier. Il y a des ongles dans la nourriture cramoisie. Les pensionnaires sont en quarantaine quand ils arrivent. Interdits de visite. Le jardin est fermé à double tour. Impossible de prendre l’air. On fait la file a poil au sous sol pour prendre une douche et on fournicotte dans les lits. Puis il y a des morts, beaucoup de morts et on regarde les gens mourir. Comme si de rien n’était.



On rajoute la démence et que quand on devient vieux on retombe en enfance, pas de bol, tout est pourri dans l’ancien temps pour tous ces pensionnaires. Ça cauchemarde dans tous les sens. On n’est pas loin d’un livre d’horreur mes aïeux.



L’amour de toujours qui revient comme par magie et s’installe dans le mouroir de gaieté de cœur, non, c’est vraiment trop rocambolesque.



Ce qui donne un roman très surréaliste, maussade, déprimant et pas crédible pour un sou.

Commenter  J’apprécie          8211
Et le désert disparaîtra

Reçu dans ma boite aux lettres, cadeau de mon amie Mel.



Quand j'ouvre un livre dont je ne sais rien, je n'ai aucun à priori, je me laisse porter ; le laisse m'emporter. Et une seule envie, être cueillie.

Et, pour être cueillie, je l'ai été. Au delà même de mes espérances. Cette fable m'a transportée, éblouie, chamboulée.



Pourtant, je dois dire que, rétrospectivement, elle avait peu pour me plaire :

. C'est une dystopie et je ne suis pas versée dans ce genre que j'associe à la SF à laquelle je n'adhère généralement pas car elle dépeint souvent un monde dont je ne comprends pas les codes et que je n'ai pas envie de connaître.

. Sur le plan de l'action, rien de remarquable et les faits s'installent avec lenteur, sans coups d'éclat.



Deux arguments de poids pour ce qui me concerne et qui auraient pu aisément me faire passer à côté de ce livre si Mel ne me l'avait offert.

Deux "arguments" qui, finalement, n'en sont pas car :

. cette dystopie fait écho à ce qui me préoccupe dans ma réalité quotidienne ; à une échéance que je redoute, la sentant se rapprocher inexorablement. Et cela en raison de l'inconscience, le consumérisme, l'égocentrisme forcené, l'ignorance volontaire, l'étroitesse d'esprit, propres à une trop grande partie des humains dont la devise pourrait être "Après moi, le déluge !".

. quant à l'action, nous ne sommes évidemment pas dans un polar mais cette action est là et bien là. Elle s'installe lentement, avec patience et persévérance ; des vertus propres à Dame Nature. Et j'étais à des lieues de m'imaginer qu'un tel rythme piano aurait pu me procurer ce flot d'émotions.



Il est vrai que ma sensibilité pour la cause animale et mon attachement à la nature étaient un terrain favorable pour accueillir ce livre. Sans être une extrémiste sur le sujet, je suis comme le petit colibri qui participe à éteindre l'incendie en transportant des gouttes dans son bec : "Je fais ma part".



Dans mon jardin, aucun produit chimique de quelque ordre que ce soit. La nature s'exprime et s'épanouit comme elle le veut. Nos arbres fruitiers (cerisier, pruniers, mirabellier, abricotier, figuier, poirier, pommiers, vigne, fraisiers, framboisiers) nous donnent leurs fruits au rythme des saisons. Leur production fluctue selon les aléas de la météo. Aucun "forcing" de notre part, nous n'intervenons pas et nous satisfaisons de ce qu'ils nous offrent. D'autant que nous devons partager avec les oiseaux et autres bestioles du jardin qui se servent allègrement et sont, souvent, plus rapides que nous. Mais nous l'acceptons de bonne grâce.



Notre petite terrasse sous la glycine ne paraîtra jamais dans un magazine style "Maisons et jardins".

Elle est un joyeux foutoir avec ses gamelles d'eau où s'ébattent les merles ; de graines pour les tourterelles et petits piafs ; de pâtée pour une petite chatte errante qui me gratifie chaque jour de ses ronrons et de ses caresses ; de croquettes qui, à ma grande surprise, font le bonheur du hérisson tout rond qui a élu domicile sous l'énorme pied de glycine et en sort chaque soir tombé pour venir s'y sustenter ; et ses deux transats totalement défraîchis que se sont accaparé mes deux chats pour y buller toute la journée.



C'est un réel bonheur pour moi d'ouvrir, chaque matin, mes fenêtres et jouir de ce spectacle de vie, de plénitude et de paix. Et je me désole à l'idée que ma petite-fille de quinze mois ne puisse connaître cette vérité, cet essentiel.

Voilà pourquoi cette fable écologique - de plus, fort bien écrite - a eu une telle résonnance dans mon cœur et mon esprit.
Commenter  J’apprécie          6713
Je suis ton soleil

En ce jour de rentrée, Déborah quitte l'appartement familial en vitesse, préférant laisser sa mère encore une fois complètement ailleurs. Elle retrouve sa meilleure amie, Éloïse, devant le lycée et, à voir son sourire, elle s'imagine qu'elles seront dans la même classe. Mais que nenni ! Éloïse se réjouit d'être en TL2 avec Erwann. Certes beau gosse mais avec un brocoli sous les cheveux, aux dires de Déborah. Celle-ci se retrouve avec Jamal, alias Mygale-Man, Tania, la peste de service, et un nouveau, Victor, qui la salue dès le premier cours. Très vite, la jeune fille se sent délaissée, par Éloïse qui n'a que le mot Erwann à la bouche, par sa mère qui végète à longueur de journée dans l'appartement quand elle ne découpe pas les magazines, et par son père très occupé par son boulot... et par sa maîtresse, visiblement, qu'elle surprend enlacés au détour d'une rue. On ne peut pas dire que l'année de terminale commence très bien...



… et elle n'est pas au bout de ses surprises, Déborah ! À partir d'une galerie de personnages absolument exquise, Marie Pavlenko signe un roman jeunesse qui l'est tout autant. Si Déborah peine à trouver sa place dans sa famille qui n'en a plus que le nom, c'est, étonnamment, auprès de Jamal et Victor, très vite devenus inséparables, qu'elle tentera de passer son année de terminale sans trop de heurts. Tout est juste dans ce roman : les sentiments, les émotions, les angoisses et les rêves de ces adolescents en passe de devenir des adultes ; les adultes, justement, qui cherchent à donner du sens à leur vie ; sans oublier Isidore, le chien de la honte. Émouvant, drôle, pétillant, surprenant, attendrissant, drôle, ce roman regorge d'émotions et aborde, tout en délicatesse, divers thèmes tels que l'amour, l'amitié, la dépression, le divorce, l'entraide, l'homosexualité...

Un roman délicieusement lumineux...
Commenter  J’apprécie          652
Rita

Une couverture claquante et une auteure que j'ai découvert l'an dernier dans le recueil de nouvelles "Elle est le vent furieux" ; quand j'ai vu ce livre en évidence dans les coups de coeurs à la médiathèque, ma main s'en est saisi toute seule, un vrai réflexe "pavlenkovien" (pardon, je n'ai pas pu résister).

Marie Pavlenko me renvoie une image d'auteure engagée dans la protection de l'environnement, et qui sait trouver les mots pour s'adresser aux jeunes et les toucher, des mots souvent empreints de poésie mais jamais niaiseux ou simplistes. Les jeunes se reconnaissent dans ses écrits (et pas seulement les filles, comme j'ai pu le lire exprimé de façon fort dédaigneuse dans un autre retour). J'en veux pour preuves les nombreux emprunts de ses romans dans le lycée où j'ai travaillé l'an dernier, et les commentaires enthousiastes de ses lecteurs.



Dans celui-ci, Rita est bien sûr le personnage principal, mais dans un premier temps on ne la connaît qu'au travers de la perception de ses quatre amis : Viggo, devenu plus qu'un ami, Timour, Romane et Léna, et d'un professeur de philosophie, Monsieur Hems. Rita est arrivée dans ce lycée très bourgeois en début de terminale, elle y a fait forte impression avec sa tignasse flamboyante et son aisance à se faire une place dans cette classe de jeunes qui se connaissent depuis des années. Pourtant elle vit dans une HLM avec une mère à la dérive et des soeurs jumelles de neuf ans dont elle doit prendre en charge l'éducation plus souvent qu'à son tour. Elle n'a pas toujours vécu dans la précarité, on l'apprendra assez vite, mais un accident de la vie, comme on dit pudiquement, a fait basculer la famille dans une sale situation.



On sait d'emblée que "quelque chose" de dramatique est arrivée à Rita, et que ses camarades et son prof se sentent très coupables de ne pas avoir su déceler les signes avant-coureurs de cette catastrophe. C'est ce qu'ils expriment tour à tour devant une interlocutrice mystérieuse, dont on ne voit pas les questions, uniquement les réponses des cinq personnages précités.

C'est surtout Viggo qui nous renseigne sur sa relation avec Rita, mais aussi sur sa propre situation familiale guère plus reluisante, lui non plus ne rentre pas dans les standards du public de ce lycée. Ils sont tous les deux boursiers, ce qui va les rapprocher, ainsi qu'une attirance mutuelle. Il y a donc une composante "romance", mais ce n'est pas la seule et de loin, sinon ce livre ne m'aurait pas autant accrochée. Mais elle est importante dans le sens où elle apporte un éclairage supplémentaire sur ce qui est arrivé à Rita.



On entendra aussi la voix de Rita à la fin de l'ouvrage, et elle nous apportera bien des éclaircissements sur ce fameux drame, dont on ne comprend la nature exacte que dans la dernière partie. Je ne veux pas en dire plus, juste que, malheureusement, des drames de cette nature, j'ai eu le malheur d'en croiser dans mon environnement professionnel, et on se sent complètement démuni et crétin de n'avoir rien vu venir.



Je ne dirai pas que ce roman a été un total coup de coeur, parce que quelques détails m'ont paru un peu irréalistes, comme la facilité avec laquelle Viggo et Rita se sont coulés dans cet environnement très favorisé, en général ce n'est pas aussi évident quand on arrive d'un autre monde social. Mais j'ai quand même été très touchée par les personnages et l'écriture, et je compte bien continuer à découvrir l'oeuvre de Marie Pavlenko.
Commenter  J’apprécie          6339
Un si petit oiseau

Voilà le roman d’une vie qui chavire, l’auteure raconte l’histoire d’Abigail , dite «  Abi » une jeune fille de vingt ans , amputée d’un bras suite à un accident de voiture , ( en réalité le drame de sa maman amputée du bras gauche en 2015 ) .



Brutalement , Abigail se souvient du choc: crissement suraigu des freins, vacarme de la tôle qui se plie et fracasse les tympans, passage cul par dessus tête, douleur dans son bras: inhumaine ....



C’est le parcours d’une résilience : découragement d’Abi face à la douleur, au vide abyssal laissé par l’abandon forcé de ses études de prépa - vétérinaire, souffrance , isolement, difficultés pratiques, PEUR des autres , PEUR d’avoir mal, de TOUT , PEUR qu’on la regarde, COLÈRE , doutes et rage , larmes et rires, impuissance de sa maman Elsa, qui a aménagé ses heures de prof au lycée pour être près d’elle, elle voudrait délivrer Abi de sa peine, faire sienne sa douleur...lui rendre sa joie de vivre perdue ...

Mais comment agir et guérir après un tel traumatisme ?

«  Calfeutrée dans sa routine , elle se racornit comme un vieux livre oublié au grenier , subit les intempéries qui transpercent le toit crevé de sa vie... »

«  La féminité écorchée est une monstruosité » ...

Son père Martin , tendre et doux, cache sa peine ,la masque par des blagues qui tombent à plat , se replie dans son atelier , sa sœur Millie , encore au lycée se sent abandonnée : la jalousie et la rancoeur l’envahissent , elle repousse Abi et le regrette aussitôt .

Coline, tante célibataire , pétrie d’amour et de tendresse émue pour Abi ne sait quoi faire pour l’aider. ...

Petits bonheurs , émotions , révolte se côtoient , les souvenirs affluent : la douleur installée , ancrée, la bête fait le dos rond, hirsute ....griffes acérées.



Après une année de révolte et de souffrance , Abi retrouve la capacité à renaître ( grâce à Blaise Cendrars , Auréle, les oiseaux et une randonnée en montagne ) , à apprivoiser à nouveau le monde qu’elle redécouvre ,à le reconstruire à sa hauteur...

Je n’en dirai pas plus bien sûr ..

L’auteure réussit avec talent , à glisser juste ce qu’il faut d’humour décapant, de rire , de dérision, d’espoir pour nous dire que la vie est belle malgré les moments de doute et de difficultés ..



Le regard est incisif, l’écriture simple , claire, fluide, sans pathos ni fioritures, sans détour inutile.. .

Un ouvrage facile à lire , pétri d’émotions , de douleur et d’amour !

«  Ma main coupée brille au soleil dans la constellation d’Orion » ....

Blaise Cendrars.

Commenter  J’apprécie          624
Et le désert disparaîtra

Lu en audio. Très joli conte pour un public jeune, préadolescent. On est immergé dans un univers assez terrible où l'eau, comme beaucoup d'autres choses, est devenue une denrée rare. Surtout pour les populations vivant en dehors de la grande ville.

Pour se la procurer, ainsi que l'oxygène nécessaire à la vie, il faut la monnayer à cette dernière en échange de bois... récupéré sur les derniers arbres terrestres...

Cercle vicieux.

A partir de là, on va suivre la narratrice, une jeune fille courageuse et émancipée, dans son cheminement vers une plus grande compréhension des cycles de la vie.

C'est bien écrit, simple et démonstratif. C'est une lecture qui gagne à être réalisée à voix haute si j'en juge par la très belle performance de Delphine Cogniard.

Certains trouveront peut être cette fable simpliste, mais qu'ils y réfléchissent avant d'être contraints de la raconter "pour de vrai" à leurs petits enfants.

En attendant, j'ai apprécié ce livre et le conseille fortement.
Commenter  J’apprécie          542
Je suis ton soleil

Le roman porte très bien son nom, et franchement même si j'ai adoré les deux sagas de Marie Pavlenko (Saskia et Marjane), Je suis ton soleil n'était pas forcément destiné à être un coup de coeur pour moi. Et pourtant… il l'est. Une oeuvre tranche de vie que j'ai dévoré en une journée et qu'il est quasiment impossible de lâcher.



L'histoire est assez simple en soit. Une histoire que tout à chacun pourrait vivre, des petits événements qui font échos à tous. Déborah, notre héroïne, entre en terminal. Une année décisive qui va se transformer en une tornade de bouleversements. Entre sa famille qui implose, sa meilleure amie qui s'éloigne, ses nouvelles rencontres et ses études, c'est une bataille pour garder la tête hors de l'eau. Et pourtant, Déborah est un soleil et elle l'est restée tout au long de l'histoire. Même dans les quelques moments où elle avait le moral dans les chaussettes, je n'ai à aucun moment trouvé l'adolescente énervante, gnangnante, puérile…



Le ton est juste tout comme son comportement. Il n'y a pas de trop, on rit comme on s'attriste, l'ambiance est assez souvent légère grâce au franc parlé de Déborah, on plonge, on coule, on remonte à la surface et lorsque les dernières pages arrivent, c'est un moment de bonheur que l'on referme sans pour autant avoir ce sentiment nostalgique de quitter une amie. Parce qu'il y a cet espoir tout au long, cette bienveillance et il est impossible de ne pas avoir confiance en Déborah. Elle arrivera à vaincre !



L'adolescente n'est pourtant pas une super héroïne. Pas ordinaire non plus, il faut l'avouer. Drôle, désopilante, toujours avec une vision des choses et un trait d'humour qui fait sourire. Il faut dire que Déborah a souvent une poisse pas possible, mais tant pis, elle en a pris son parti. A côté de cela, elle est aussi une ado comme les autres, avec ses angoisses, ses colères, ses peurs. Sa famille ne lui facilite pas la vie et elle apprend très vite à grandir. Nous passons très rapidement à une enfant qui bascule tête la première dans le monde des adultes, et cela fait mal.



Mais, Déborah a aussi de la chance (fort heureusement quand même !). Déjà, elle a des amis au top. Victor et Jamal mais aussi Eloïse. Les deux garçons ont été dès le départ une vraie bouffée d'air frais. Et pas seulement pour le lecteur, pour Déborah aussi. Ils sont juste au top, des amis qu'on rêverait d'avoir. La dynamique de ce trio, la façon dont il se forme, son évolution ont été pour moi la cerise sur le gâteau. Eloïse est aussi pas mal du tout, mais elle est aussi le passé de Déborah. Une métaphore en quelque sorte pour moi. Eloïse c'est le passé, l'enfance, la certitude, la chose à laquelle on se raccroche parce qu'on y est habitué. Je ne dis pas cela de façon négative bien entendu. Et là où Marie Pavlenko a vraiment su jouer le coup, c'est de mettre à mal cette relation, de la secouer un peu et nous laisser voir ce qui allait se passer. Et puis, quand même parlons un peu de ce pauvre Isidore, le chien de la honte, ce labrador récupéré par la mère de notre héroïne et qui se voit contrainte de s'occuper de cette boule de poils (qui perd ses poils) et qui bave. Mais là encore, il se tisse une histoire.



Déborah est aussi en explosion familiale. Un moment très dur à vivre et qui est le fil conducteur du roman. J'ai trouvé autant l'évolution de la situation que le traitement vraiment bien ficelé. Je n'appréciais pas vraiment les parents de Déborah au début de l'histoire, car on les voit surtout à travers les yeux d'une adolescente un peu en colère. Et puis, il y a une bombe qui chamboule la vie de ce trio, puis une autre encore plus terrible. La reconstruction a été plus sereine, et on découvre un père et une mère sous un tout autre jour, des êtres humains tout simplement qui font des erreurs que la vie a malmené et qui n'ont jamais trop su comment exprimer tout cela.



Un roman donc qui a été un rayon de soleil pour moi avec une dose d'humour absolument génial (le titre des chapitres, un régal), une héroïne franche, drôle et fragile à la fois, des personnages secondaires attachants, une histoire prenante, douce-amère, vraie et pleine de vie.
Commenter  J’apprécie          531
Elle est le vent furieux

Je suis absolument dégoûtée, parce que j'avais concocté hier une critique que je trouvais particulièrement réussie (un peu de pommade de temps en temps ne peut pas faire de mal !). Mais comme je l'ai écrite en deux temps, et qu'il est impossible de sauvegarder sur Babelio, quand j'ai cliqué sur ok après avoir sué pendant plus d'une heure dessus, et bien elle a tout simplement disparu ! Et bien sûr, impossible de la récupérer...

Je ne la récrirai donc pas en entier, tant pis pour les résumés de chaque nouvelle.

Sachez quand même qu'il s'agit de textes d'auteures jeunesse engagées sur la protection de l'environnement réunis par Marie Pavlenko.

C'est Dame Nature elle-même qui par la plume de Marie Pavlenko introduit et conclut ce recueil, et croyez-moi, elle en a gros sur la patate, surtout après avoir fait un petit tour incognito dans une grande ville où elle a emprunté un tram et déambulé dans les rues. A son retour, elle décide de donner une bonne leçon aux humains qui ont saccagé la Terre, leur unique planète, puisqu'il n'y a pas de "plan B".

Les six nouvelles qui constituent le volume ont pour sujet central les différentes formes de dégradations qu'a subi la nature en raison des activités humaines, et les conséquences qui commencent à se faire sentir dans la vie quotidienne : invasions de singes, éruptions cutanées bizarres, catastrophes climatiques, montée des eaux, saisons déréglées...

Attention, il ne s'agit nullement de science-fiction, mais dans certains cas juste d'une légère anticipation de ce qui risque de nous arriver au cours des prochaines décennies. selon des données très récentes, les phénomènes de dérèglement climatiques majeurs ont été multipliés par 5 au cours des 50 dernières années...à méditer.

Ce recueil devrait être reconnu d'utilité publique et diffusé très largement tant auprès des jeunes que de leurs aînés, il a l'immense mérite de sensibiliser de façon "agréable" (si l'on peut dire) à des thèmes qui nous touchent tous. Il n'est plus temps de réfléchir, mais d'agir.

Je ne jugerai pas ici des qualités d'écriture de ces nouvelles, les auteures en sont largement connues (excepté pour ma part Marie Alhinho que je découvre). Toutes sont originales, j'en ai cependant préféré certaines, notamment "Qui sème le vent" ou encore "Nos corps végétaux". J'ai un peu moins apprécié "Récit recyclé", même si l'écriture de Flore Vesco est très poétique et son approche vraiment singulière. "Sauvée des eaux" de Marie Alhinho est écrit en vers libres, façon slam, c'est un texte très noir qui m'a particulièrement interpellée. Quant à "Extinction games" de Cindy van Wilder, c'est un texte que j'aurais aimé plus abouti, plus développé.

Le plus angoissant à mon sens est "Naître avec le printemps, mourir avec les roses", de Marie Pavlenko, parce que j'ai eu l'impression que la situation décrite risque de se produire bientôt si nous continuons à ignorer les signaux avant-coureurs que nous envoie Dame Nature...Enfin, quand je dis "nous", j'ai bien conscience que de nombreux humains comme vous et moi font des efforts au quotidien pour être plus respectueux des ressources naturelles, mais il s'agit d'enjeux qui nous dépassent, c'est aux dirigeants (d'entreprises et d'états) de prendre enfin leurs responsabilités avant que nous franchissions un point de non-retour.

Si vous n'êtes pas encore convaincus que "Gaïa" finira par se venger, je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez "Elle est le vent furieux".



Commenter  J’apprécie          5229
Je suis ton soleil

Le jour de sa rentrée en Terminale, Déborah remarque deux garçons, un qu'elle trouve moche, un qu'elle trouve trop beau.

Gageons que :

- le premier est super sympa et tombera amoureux d'elle

- et que le second est très con (idiot, bourreau des coeurs, voire les deux) et que notre jeune héroïne (pas très belle, à l'en croire) sera amoureuse à sens unique.

Pas si simple...

Depuis que sa meilleure amie se fait rare pour vivre l'Amour, Déborah se sent seule, surtout que ça va mal à la maison : tandis que papa flirte dehors, maman se flétrit dedans.



Ce gros roman de 460 pages commence comme une bluette, puis bifurque vers une histoire d'amitié, plutôt jolie, mais lente et relativement convenue. Tellement lente et tellement convenue que j'ai failli abandonner. Quelques moments de grâce m'ont aidée à tenir : des réflexions émouvantes sur les mamans dépressives, et puis, surtout, les attitudes ultra-réalistes du gros chien poilu-dégueu-puant-collant-compatissant qui vient vous faire des léchouilles quand vous débordez de tristesse.

Un rebondissement dans l'intrigue m'a surprise et noué la gorge. J'étais enfin ferrée, et une lettre poignante m'a fait revoir mon jugement : non, ce roman n'est pas si formaté, l'humour pas si lourd. Derrière l'attitude bourrine-bourrue de Déborah et de ses potes, on trouve plein de douceur, de sagesse, d'écoute respectueuse et d'entraide solide.



Les lecteurs plus âgés qui lisent pas mal de young-adult pourront déplorer un manque d'originalité et des longueurs. J'aurais volontiers enlevé 150 pages : 75 avant le moment clef du livre, et autant après - trop de mygales et trop d'atermoiements de la part d'un des personnages.

Mais les adolescent(e)s de 14 ans et plus devraient s'identifier et apprécier sans réserves.
Commenter  J’apprécie          504
La fille-sortilège

Après avoir récemment beaucoup consommé de littérature plutôt adulte et sombre à souhait, le choc fut rude en abordant cette Fille-Sortilège qui joue davantage dans la catégorie littérature jeunesse, ou au moins « young adult ». Mais bon, qu’à cela ne tienne, ne misons pas sur les étiquettes ou les catégories et plongeons-nous dans le monde plus ou moins merveilleux de la Cité des Six !



Avec La Fille-Sortilège, Marie Pavlenko a une double occasion de se faire plaisir : tout d’abord elle peut reprendre des thèmes qu’elle connaît bien, avec la jeune héroïne en devenir qui découvre la vie et ses malheurs, qui l’ont fait connaître avec Le Livre de Saskia ; et puis elle se permet ici de créer tout un monde de fantasy, à sa guise, aux dimensions de son personnage, riche dans la composition mais limité dans l’espace. C’est en effet dans la Cité des Six, divisée en six Clans de magie (division bien pratique entre Planteurs, Sourciers, Dresseurs, Couteliers, Façonniers et Guérisseurs) que nous rencontrons Érine, fossoyeuse et recéleuse de cadavres de profession, qui s’est retrouvée parmi les ostracisés de la cité, les Orklas. C’est à partir de son gagne-pain et de son histoire personnelle que cette jeune femme va découvrir non seulement l’un des fondements de sa cité natale, mais également les tourments qui la guettent.

Certes, cette façon de découvrir la Cité des Six est des plus classiques, mais avec Marie Pavlenko, cela se révèle surtout efficace et prenant. La création de plantes et d’animaux en tous genres est à la guise de l’auteur, même si cela ressemble souvent à un simple exercice de style, comme si la fantasy demandait forcément ce genre de poncifs. Au moins, l’auteur semble se faire plaisir et le goût de la lire s’en ressent, d’autant que malgré ce relatif cloisonnement à la cité, nous voyageons suffisamment pour ne pas s’ennuyer et s’engluer : le flot d’action nous emporte du début à la fin.

Au niveau du style, Marie Pavlenko a de l’aplomb, il faut le dire, et cela correspond à son héroïne. Les superpositions en cascade dans le feu de l’action m’a souvent gêné, mais l’humour est fin, avec pas mal de second degré, ce qui nous éloigne heureusement du style jeunesse, pour aller vers quelque chose d’au moins plus « young adult ». C’est vrai, les ficelles scénaristiques et symboliques sont parfois bien grosses (notamment quand Érine retient notablement un détail) avec des thèmes éculés (comme la question de la jeune fille qui fugue et a pourtant besoin de rentrer chez elle, pour son bien comme pour celui de son entourage) et peu de choses pour les dissimuler, mais l’ensemble est frais et vraiment vivant, et c’est sûrement ce qui fait la marque de fabrique de cette auteure.



En conclusion, j’ai été ravi de découvrir le style de Marie Pavlenko, alerte et motivant, malgré quelques tics qui, heureusement, ne gâchent pas tout. Là, on en demanderait presque une suite ! Maintenant que le souk a bien été mis dans le petit monde de la Cité des Six, il va falloir aller plus loin, et je serai ravi de lire un autre tome en lien avec cet univers. Finalement, même si, à chaque fois, les romans qui la composent ne sont pas parfaits, j’ai une certaine tendresse pour cette collection Pandore de chez le Pré-aux-clercs et j’ai toujours plaisir à en découvrir un nouvel opus.



Commenter  J’apprécie          501
Un si petit oiseau

Le sujet d'« Un si petit oiseau » de Marie Pavlenko – le traitement littéraire d'un traumatisme dans un « livre jeunesse » signé par une autrice que je n'avais pas lue – m'avait incitée à cette rencontre.

Comme la plupart des lecteurs le disent, d'un tel sujet casse-gueule, Marie Pavlenko s'en sort pas mal.

La somatisation du choc d'un accident mutilant, retentissant jusqu'aux gestes infimes du quotidien, dans le regard des autres et dans son propre regard porté sur soi, est très bien rendue (il y a de la « documentation »/vécu/témoignage derrière...). La colère et l'incompréhension qui habitent la jeune fille sonnent juste, et c'est presqu'un exploit. L'évolution vers l'acceptation de la « chose », de cette nouvelle vie, au sein d'une famille aimante et à côté d'un amoureux hors pair, respire les bons sentiments et ne peut que transmettre « du positif ». A la pelle. Un peu trop même.



Et c'est pendant cette partie-là du livre que ma lecture a commencé à dérailler.



Jusqu'à en avoir marre de ces simagrées bien-pensantes, de ces intérieurs léchés, de ces fêtes en famille harmonieuses, de cette famille-sur-laquelle-on-peut-compter-coûte-que-coûte, toujours à l'écoute, qui se met en quatre pour que ça aille mieux et pour limiter les dégâts ; j'en ai eu marre de ces dialogues (souvent invraisemblables, loin du réalisme et de la froideur apparente des ados d'aujourd'hui) ; j'en ai eu marre de la facilité, en quelque sorte, de « s'en sortir », de finir par s'en sortir, dans un tel milieu bienveillant, dévoué et confortable, destiné à amortir la chute et à déterminer le personnage à se relever. (Vous l'aurez imaginé autrement, dans un tel contexte ?)



Frappée par cette tiédeur me rappelant certains films français actuels (peu regardables, faits « entre soi » et « pour soi », se donnant bonne conscience et se voulant divertissants), je me suis mise à rêver :



Comment la même expérience de vie pourrait-elle être vécue dans un milieu hostile ? Dans la solitude ? Dans une famille difficile, voire peu aimante ? Dans la précarité ? Dans la cité d'aujourd'hui ? Dans un noyau familial multi-générationnel hétéroclite ? (Qui étoufferait encore plus le personnage tombé à terre ? Ou qui saurait parfaitement contenir le drame et apprendre à le gérer ? Qui aurait d'autres moyens pour ramener vers la vie un corps et une âme meurtris ?) Et comment l'écriture de Blaise Cendrars pourrait-elle résonner dans une autre tête que celle de cette-Abigail-là ? Je sais, je risque qu'on me réplique : « mais ça serait un autre livre ! » Eh oui, j'aurais voulu un autre livre, avec le talent de Marie Pavlenko : ça ne serait pas trop lui en demander, elle en est capable. Je ne lui demanderais pas de faire une galipette et de se transformer en Edouard Louis, mais j'attends ce livre que j'ai imaginé sans cesse, en second plan, pendant ma lecture d'« Un si petit oiseau ». Un livre n'ayant pas peur de politiser la souffrance qui reste une grande question de société, et dans lequel plein d'autres sensibilités, moins bien nées, pourraient se refléter. Avec le réalisme qui s'impose.



Pour l'instant, « Un si petit oiseau » va bien aux filles sages et proprettes des beaux quartiers, avec des lectures dirigées, choisies en connaissance de cause par leurs cadres des parents. Pour la démocratisation de la douleur dans la littérature jeunesse, on attend encore...
Commenter  J’apprécie          4910
Je suis ton soleil

En un mot: Sublime.

En deux mots: Sublime et émouvant.

En trois mots: Sublime, émouvant et hilarant.

Je vous ai dit que ce livre était sublime? Non, parce que... c'est important.





"Je suis ton soleil", ça parle de quoi? De la vie, tout simplement.

Parfois pluvieuse, parfois brumeuse. Parfois nuageuse, parfois venteuse.

Et caché derrière ces intempéries, il y a un rayon de soleil: Déborah.

Cette histoire c'est la sienne, celle de son année de terminale.





Ce livre est un régal de la première à la dernière page.

L'humour de Marie Pavlenko (ou celui de Déborah, comme vous voulez) est subtil et brillant tout en étant simple et naturel. Un mélange parfaitement équilibré qui m'a fait sacrément rire! J'ai bien dit rire et non sourire! J'ai même pleuré de rire à un moment donné! (le passage des spaghettis... je n'en dirai pas plus). Et ça, en lisant, ça ne m'est pas arrivé depuis très très très longtemps. Du pur bonheur en barre!

Oh, et... le "théorème de la scoumoune"… ! Ça, c'est carrément ex-ce-llent. Et tellement vrai! Enfin... en ce qui me concerne... lol. Je ne vous l'explique pas mais vous invite vivement à venir le découvrir dans le livre.

C'est un livre zéro défaut (oui comme le fond de teint, sauf que pour le fond de teint ce n'est pas vrai)

J'ai complètement adhéré au ton employé.





Un récit juste et authentique.

Dès les premières pages j'ai été replongé en adolescence avec une crédibilité déconcertante.

Chaque mot, chaque action, chaque réaction, chaque pensée et chaque sensation sont authentiques. Marie Pavlenko connaît les mots justes et dépeint avec brio cette adolescente de 17 ans ainsi que tout le monde qui l'entoure.

En plus d'un ouvrage dynamique, elle nous offre une plume aboutie qui lie poésie, simplicité et naturel (sans oublier son humour détonnant, oui, j'insiste).

Sa plume m'a fait songer à Pierre Bottero par moment. (croyez moi Marie, venant de ma part c'est un sacré compliment car je vénère cet auteur!).

Alors attention, pas de méprise, je tiens à dissiper les doutes si il y en a, je ne parle absolument pas de copie, à aucun moment, que ce soit au niveau de l'histoire (les deux n'ont rien à voir l'une avec l'autre) ou au niveau de la plume. Je parle simplement de cette capacité à écrire naturellement un texte poétique en tout simplicité. Et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est soit un don soit beaucoup beaucoup de travail.





Au niveau des personnages, j'ai bien entendu adoré Déborah. Elle m'a beaucoup touché et ému. Qu'est ce qu'elle m'a fait rire! Elle a été mon soleil. Jamal et Victor sont également très attachants, ils ont tous deux de belles personnalités et m'ont fait craquer. Des types bien. Des amis comme on en veut. Quant aux parents de Déborah, et bien, leur histoire est si proche des miens qu'ils n'ont pu que m'atteindre. Il y a aussi Éloise, Carrie et Mme Chemineau. Trois personnages secondaires féminins au grand coeur. Tout le monde a son rôle à jouer. N'oublions pas Tania, la pouf***** de la classe (on en a toutes eu une, celles qui nient ont le nez qui pousse). Et Isidore! Spécial dédicace à toi, chien de la honte! lol.

Des personnages criant de réalisme. Il ne peut pas en être autrement pour moi en tout cas tant la proximité du récit avec mon expérience personnelle a été troublante par moment. Que ce soit au niveau des personnages, de leur histoire et de leur personnalité, ou encore au niveau de certaines réflexions ou situations.





En conclusion, on passe des rires aux larmes (et oui, on pleure aussi). "Je suis ton soleil" est le récit simple d'un moment de vie mais tellement beau et authentique. Et parfois dans la vie, la pluie vient s'incruster sur votre visage, la brume envahit votre esprit, les nuages brouillent vos pensées, mais il est là. Il est là le soleil. Cherchez bien. Un grand philosophe a dit "il en faut peu pour être heureux" (C'est pas un grand philosophe? Oups je croyais... lol). La vie n'est pas toujours rose mais les bonheurs les plus simples sont souvent les meilleurs. Simples. Simples comme des coquillettes.





Un coup de coeur!

Commenter  J’apprécie          472
Et le désert disparaîtra

Quand le désert avance, c'est la vie qui s'en va

Et c'est notre souffrance qui coule entre nos doigts

Dans ces dunes immenses qui donc y survivra ?



Assurément la désobéissante et dégourdie Samaa, 12 ans, fille de chasseur.

Tu dois rester au campement dans le cercle des femmes, les bêtes rodent.

Chasseuse tu voudras, chasseuse tu seras.

Le « bohis » se découvre dans des trous immenses après des lunes de marche.

Brusquement, tu comprendras « l'ancienne ». le peu d'arbres survivants ne peuvent être abattus, même pour leur « bohis » qui permet à la tribu de survivre.

Et surement le désert disparaitra…



Avec cette dystopie estampillée « roman jeunesse », Marie Pavlenko avertit que lorsque tu es dans le désert depuis trop longtemps, tu t'demandes à qui ça sert toutes les règles un peu truquées du jeu qu'on veut te faire jouer les yeux bandés.

Sans doute à la folie des hommes, « Un géant qui nous aurait abandonné en laissant ses poubelles derrière lui. »



Quand il ne restera plus rien, « lire faisait naitre des choses qui n'était pas là. »

Mais il subsistera toujours une petite graine...







Commenter  J’apprécie          444
Elle est le vent furieux

Je souhaite remercier Flammarion et Babelio pour l'envoi de ce livre, une vraie découverte pour moi. J'ai adoré ce recueil de nouvelles , ne faisant pas partie de la tranche d'âge concernée , cela m'a permis de connaître ces 6 autrices de talent. J'ai particulièrement aimé la nouvelle de Cindy van Wilder, son style et son univers , je vais donc creuser avec ses autres livres . Ce livre est une pépite , a la fois moderne et réactif, il devrait être une véritable prise de conscience sur les problèmes liés à l'environnement et a ce que nous faisons à la nature . Bravo et merci
Commenter  J’apprécie          372
Et le désert disparaîtra

J’aime toujours autant la plume de Marie Pavlenko ! L’auteure sait toujours jongler entre poésie, messages engagés, émotions, douceur et délicatesse. Cette fois-ci, elle nous plonge dans un monde post-apocalyptique où le désert a envahi la Terre. Les humains restants n’ont pas connu la vie d’avant. Ils ignorent ce que sont les forêts, les lacs, les animaux, les livres, l’oxygène et l’électricité. En outre, ils ne se posent pas de questions. Hélas, leur vie est particulière : ils respirent un air spécial, évoluent dans un désert stérile, consomment des barres protéinées et de l’eau gélifiée. Dans de telles conditions, survivre est difficile. D’ailleurs, les nouveaux nés ne survivent généralement pas. Dans cette étrange communauté de nomades, les fonctions sont établies dès la naissance. Chacun a sa place dans le camp et les personnes jugées trop vieilles pour participer sont rejetées. Voilà un univers effroyable dans lequel je n’aimerais pas mettre les pieds ! Bien que j’aurais aimé en savoir plus, notamment sur les grandes villes, j’ai été ravie de découvrir la tribu de la jeune Samaa. Avec une narration juvénile, parfois agaçante mais franche, cette dernière nous présente son monde, sa perception de la vie d’antan et d’aujourd’hui et ses rêves de devenir une chasseuse. Oh, non, pas une chasseuse d’animaux… Ces derniers sont rarissimes et ne sont pas bons à manger ! Samaa veut devenir comme son père et son ami Solas : une chasseuse d’arbres !



Très vite, on comprend que les Hommes sont responsables de leur propre perte (ce qui ne change pas si on regarde notre propre monde)… En effet, pour acheter des rations et divers objets permettant de survivre, le clan de Samaa va débusquer les rares arbres pour les abattre, puis les vendre. L’Ancienne du village, une vieille femme exilée, les a pourtant avertis : la nature donne la vie. Après avoir bravé l’interdit en endossant le rôle d’un Homme (le « sexe faible » n’a pas le droit d’être chasseur), notre jeune héroïne va découvrir les secrets du désert, faire face aux créatures qui y vivent, puis va tomber nez à nez avec Naïa. Cet arbre ébranlera ses certitudes, puis changera radicalement sa vision des choses. Avec brio, Marie Pavlenko propose un texte fort : on est dans les sensations et l’émotion. Il est aisé pour le lecteur d’imaginer ce monde désertique ainsi que l’épopée de l’adolescente. On identifie les bêtes croisées, on se questionne sur l’avenir de la demoiselle et on se demande si les choses vont redevenir comme autrefois. J’ai été touchée par les comparaisons ingénues mais adorables de Samaa, notamment lorsqu’elle parle de l’arbre ou de Tewida-les-yeux.



En plus d’être féministe et écologie, cette ode à la vie m’a fait passer un très bon moment de lecture. Cela dit, je pense que cela ne plaira pas à tous les lecteurs, car le rythme du récit est très lent. L’onirisme est ultra-présent ! Il ne se passe rien de plus que ce qu’indique le résumé. Si la lenteur de ce conte ne me dérange pas, je regrette que l’on n’approfondisse pas plus certains éléments ou que l’on propose plus d’action ! Toutefois, ce n’est pas grave : le message est passé et j’ai été bercée par le son des dunes…
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          364
Et le désert disparaîtra

Samaa vit avec les siens dans une tente, dans l’immense désert qu’est devenu la terre. Certes, des villes existent encore, mais elles sont pour des privilégiés qui consument le peu de nature qui restent. La tribu de Samaa vit de la chasse…. Ils chassent les rares arbres qui existent encore, qu’ils échangent contre de l’oxygène et de l’eau gélifié enrichi, avec les gens de la ville.



Ils sont obligés de s’enfoncer de plus en plus dans le désert pour découvrir le peu d’arbres existants.



Seule, l’Ancienne ose traiter les chasseurs d’assassin, elles les asticotent sans cesse. Elle, elle sait qu’il faut préserver les arbres, sinon tous les humains disparaîtront, mais peu l’écoutent. Ils pensent qu’elle fabule.



Samaa, lors de la prochaine chasse se prépare à les accompagner. Le jour J, elle récupère son sac qu’elle a préparé et suit de loin les chasseurs. Malheureusement, elle les perdra et se perdra.



Elle se retrouvera au fond d’une faille. Elle va découvrir un arbre, ainsi qu’une mare d’eau. En plus d’une drôle de compagnie.



Elle va faire la connaissance avec l’arbre, elle cherchera à comprendre comment il survit. Elle suivra ses racines. Elle comprendra qu’elle est à l’abri du soleil cuisant grâce à lui, elle luttera contre le froid, grâce à la paillasse qu’elle fera des branches et des feuilles, elle n’aura plus besoin de l’eau gélifié, elle a de l’eau pour assouvir sa soif. Elle connaîtra la pluie, pour la première fois de sa vie.



Mais, jour après jour, les barres énergétiques dont elle se nourrit, diminuent.



Comment sortira-t-elle de ce gouffre ? et comment réagira sa tribu ?



Un véritable hymne à la nature. Une rencontre entre une jeune fille et un arbre. Quoi de plus poétique ?



Magnifique ! Ce livre est dédié à la Jeunesse de 9 à… 99 ans et plus.
Commenter  J’apprécie          360




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Marie Pavlenko Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le tome 1 du Livre de Saskia

Qui est l'auteur de ce livre?

Marie Pavlenko
Veronica Roth
Marilou Aznar

10 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : Le livre de Saskia, tome 1 : Le réveil de Marie PavlenkoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}