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Critiques de Marie Pellan (24)
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Le hussard noir

Le mois de fevrier est génial ! C'est l'hiver , on passe de longues heures à lire à la maison , et c'est aussi le mois de mon anniversaire et les " femmes de ma vie " me le souhaitent en m'offrant ... des livres !!! Et comme je lis beaucoup ,il leur faut faire preuve de beaucoup de perspicacité pour surprendre un mari et père ...La magie opère, elles sont géniales et savent débusquer des trésors.

Le premier d'entre eux , c'est " le hussard noir ". "Hussard noir " ,pour moi ,ça parle. 3ème République , des hommes vêtus de noir se lancent à travers tout le pays pour répandre ,au nom de l'Etat , l'instruction pour tous , briser un rôle assumé par l'Eglise et donner à la République son rôle fondamental . Et puis , le "Hussard noir ",c'est Charles Péguy,si fier de porter cette lourde charge ,ce si respectable uniforme noir .Et puis , les " hussards noirs " c'est encore des copains , copines et moi ,derniers produits d'une "Ecole normale d'instituteurs " et issus de milieux modestes , heureux de donner leur chance à des enfants qui en manquaient...

Alors , évidemment , ce titre , à lui seul , c'est tout un programme. Une couverture sombre , des chaises de classe.en cercle et un pistolet au milieu ...Comment , une arme en milieu scolaire ? Terrible image.

Thomas Debord est prof en ZEP et il aime son métier , ses élèves mais le découragement le gagne et ,un matin , il commet l'irréparable, la prise en otages de 11 de ses élèves. Tsunami .Incompréhension Condamnation .Déchaînement médiatique . Rouleau compresseur en marche...Les puissances d'écrasement et d'avilissement du peuple se mettent en route. Si les ordres du " haut " sont implacables , ce sont bien ceux d'en " bas " qui les exécutent, portés par les messages de haine véhiculés, sous anonymat , par les réseaux

sociaux , bien pilotés par les chaînes d'information en continu....

Pour l'ancien enseignant que je suis et qui a connu une autre époque, je m'interroge . Où sont passées toutes les vertus de l'école vantées par nombre de grands auteurs , de philosophes ? Les jeunes sont là , ni meilleurs ni pires . Les profs sont là , ni meilleurs , ni pires. Et pourtant,il y a vraiment quelque chose qui cloche . Alors , Stop ou Encore ?

Thomas Debord... le " poète a dit la vérité....il doit être exécuté ".

Ce livre a été écrit par des gens qui évoluent au coeur du système éducatif . Pour y avoir passé une grande partie de ma vie , j'ai reconnu bon nombre de situations . Ce livre est sincère mais désespéré, c'est un cri , un hurlement . Il faut peut-être le lire comme une fiction , je n'en suis pas certain...A force de mépriser les gens , de vouloir les réduire au statut de "sujets "....Attention. L'école, c'est le fondement ,le socle de la société. Debord , simple prof....Ses élèves ? Les hommes et femmes de demain qui n'accepteront pas forcément de rester enfermés dans le préfabriqué du collège Jean Moulin. "Préfabriqué...."...Il y a tant de beaux édifices scolaires fermés aujourd'hui qu'on les remplace par des préfabriqués, beau respect pour notre jeunesse. Ça coûte moins cher et ça se déplace....

Je ne recommande pas ce livre , chacun fera comme il veut , le lire ou pas . Pour moi , c'est fait , je l'ai lu ,j e ne pourrai pas dire que " je ne savais pas ", je l'ai trouvé Enorme et Inquiétant.
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Le hussard noir

Thomas Debord va prendre une de ses classes en otage. Pourquoi ce professeur en arrive-t-il à faire  un tel geste? Il veut tout simplement faire entendre sa voix et mettre en lumière les dysfonctionnements de l'éducation nationale.

Même si l'histoire se passe en huis clos comme vous avez pu le comprendre et qu'il s'agit d'une prise d'otage, ne vous attendez pas à ressentir une tension folle à la lecture du roman. (en tout cas ça n'a pas été mon cas)

L'alternance récit, articles de presse, interview, exemple de tweets dynamise le roman.

Je dirais que ce livre est intéressant plutôt par le fait qu'il aborde des sujets d'actualité, des thèmes qui font réfléchir : rôle de professeur, relation avec les élèves, mesures du plan vigipirate, intérêt des grèves, immobilisme des gens, rôle des médias, l'impact et l'utilisation des réseaux sociaux...
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Le hussard noir

Un texte qui me touche particulièrement car étant moi-même professeure de français dans un collège et avec plusieurs expériences en REP (anciennement ZEP) voire REP+ et plan violence, j'ai beaucoup fréquenté les salles de profs et observé des visages fatigués et des mines désabusées.

Et pourtant ce métier est une véritable vocation pour un grand nombre d'entre nous...

Thomas Debord, un visage à peine familier pour ses collègues, un prof de français pour le chef d'établissement et un illustre inconnu pour le ministère de l'Éducation nationale.

Seuls ses élèves semblent le connaître, pour ainsi dire.



C'est un professeur dont l'épuisement physique et moral est poussé à son paroxysme. La violence qu'il commet n'a d'égale que la violence qu'il subit. Il veut être entendu et qu'on entende les élèves, tous parqués, stigmatisés, des laissés pour compte.



Les enfants sont terrorisés, les parents en colère, le chef d'établissement craint pour la réputation de son établissement...

Un drame se joue dans cette salle de classe. Le retentissement de ce chaos nous plonge, après lecture, dans un silence assourdissant.

Le ministère n'en ressentira pas plus qu'un léger bourdonnement dans les oreilles...
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Le hussard noir

Ne fréquentant pas les réseaux sociaux (à part Babélio!), je ne connaissais pas "M. Le Prof", pseudonyme du co-auteur sur Twitter.



Ne travaillant pas dans le milieu éducatif, je n'étais pas spécialement au fait des réformes récentes, du quotidien difficile des enseignants qui ne peuvent pas exercer leur métier dans de bonnes conditions.



N'habitant certainement pas à Paris ni dans sa banlieue, je ne suis pas personnellement concernée par les ZEP, les REP, l'avenir bouché des jeunes "de la tess", l'exclusion et le mépris auxquels ils font face.



Et pourtant, ce livre m'a touchée, m'a parlé.



Il parle du sentiment d'impuissance, de celui d'être un pion dans une machine imperturbable, de l'impossible inaction face à cela et de la néanmoins impossible révolution...



Que faire alors ? Privilégier son confort, ses proches, sa sécurité matérielle et fermer les yeux ? Suppléer l'Etat en aidant comme on peut les plus démunis dans des associations ? Faire usage de ses droits civiques : se syndiquer, manifester, voter, faire la grève ?



Et si tout cela était à mettre dans le même sac : celui qui conforte le système en place, en disant : "regardez, nous allons dans le bon sens, il y a de belles choses qui sont faites tout de même, et nous ne sommes pas en dictature, chacun peut s'exprimer..."



C'est ce qu'a visiblement pensé le jeune professeur "idéaliste" de ce livre (qui cite Kaczynski) en faisant le choix de prendre une arme, pour tenter de reprendre un tout petit peu le contrôle...



En revanche si quelqu'un qui a lu le livre peut m'éclairer sur le choix de la fin... Qu'en pensez-vous ?







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Le hussard noir

Quand j'ai eu vent de ce livre, je me suis jeté dessus. Voilà quelques années que je suis « Monsieur le prof » connu ici sous le nom « William LaFleur ». Alors quand un bouquin « coup de poing » sort en relation avec mon métier, l'éducation nationale, je ne peux que me précipiter dans la lecture !



« le Hussard Noir » est un blogueur, professeur de français, au bout du rouleau, qui décide de prendre en otage ses élèves pour se faire entendre. Bon voilà pour le résumé rapidos mais clairement, il ne faut pas en espérer plus !



Oui je suis déçu, car ce roman avait de quoi vendre du rêve. En fait, je pense que j'ai été déçu par le coté trop réaliste, voire politique de ce roman. Vous allez me dire que c'était l'intention des auteurs mais ce n'était pas ce à quoi je m'attendais.



On se retrouve avec une critique un peu poussif du système éducatif, poussif dans un sens sans l'être dans toute les directions et surtout que dans un sens. J'adore mon métier, je ne m'y suis pas retrouvé et pourtant, je suis en réseau prioritaire. Je pense que cette situation est vraiment exclusive a cette situation de banlieues parisiennes, ce qui fait que je ne me suis pas retrouvé dans le message des auteurs.



Au niveau de l'histoire, c'est tellement réaliste que ça en devient aussi chiant qu'un reportage de BFM. Ca vend du rêve mais ce n'est que du vent. Rien ne décolle jamais, tout est parfois confus et flou. Clairement, on s'ennuie. Vraiment pas un livre qui nous tient en haleine…



Enfin, l'idée d'insérer différents médias et narrateurs est sympa mais ici, la sauce ne prend pas non plus. Encore une fois, trop réaliste. Qui irait lire les posts chiants des haters du web ?



Je m'attendais en fait à plus de profondeur, plus de dialogue avec les élèves. On sent qu'ici, ça ne va que dans un sens. En vérité, j'aurais préféré qu'un gamin prennent en otage sa classe pour revendiquer, lui, ses idées plutôt que celle d'un prof qui n'est pas attachant du tout.



Bref, partant d'une bonne intention, ce roman n'est vraiment pas une réussite pour moi. Un mauvais moment passé bien que je ne sois pas allé jusqu'à l'abandon. A vous de vous faire votre propre avis…

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Le hussard noir

William Lafleur ne m'était pas inconnu. J'avais déjà lu un de ses livres " point final" que j'avais beaucoup aimé surtout avec cette fin inattendue !

Ici il s'associe à Marie Pellan , professeur de lettres en zone d'éducation prioritaire) pour nous raconter l'histoire de Thomas Debord, professeur qui va prendre une de ses classes en otage pour dénoncer les dysfonctionnements de l'Education Nationale .

Le récit est rythmé bien que quasi tout le roman se passe dans une salle d'un préfabriqué .

J'ai aimé la description de l'emballement des réseaux sociaux où chacun donne son avis, interprète à sa façon chaque information. C'est tellement notre réalité d'aujourd'hui !

J'ai apprécié aussi d'approcher l'envers du décor d'un négociateur du RAID qui doit se plonger dans la tête du preneur d'otages. D'ailleurs , je crois que c'est le personnage qui m'a le plus touché .

Le seul point négatif serait peut être l'épilogue . Mais après relecture , non ! en fait il reflète bien la réalité!

J'ai passé un bon moment de lecture .
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Le hussard noir

Le Hussard Noir : un véritable coup de génie littéraire.



Partout, vous lirez qu’il s’agit d’un roman « ancré dans le réel ». J’ai beau détester cette expression, je ne peux qu’admettre qu’elle s’applique parfaitement ici. Impossible, en étant soi-même prof, de ne pas voir que le roman a été écrit par des collègues. Chaque ligne respire le vécu. De la description de la cour de récré et des salles de classe, aux préoccupations du proviseur ou des surveillants, on s’y croirait.

Mais l’action du Hussard Noir n’est pas seulement « ancrée » dans la réalité de l’Éducation Nationale, elle l’est également dans notre système médiatique et dans l’actualité de ces derniers mois. Au rythme des hashtags qui nous sont désormais familiers, le quotidien des différents personnages se construit autour de #CyrilHanouna, #JeSuisCharlie, #PasDeVague et autres #BFMTV.



Intermède « Vis ma vie » – Le lendemain du jour où j’ai achevé la lecture du Hussard Noir, sur la route pour me rendre au collège, j’ai éprouvé quelque chose d’assez étrange en écoutant distraitement les infos à la radio… exactement le même sentiment qui nous fait douter, au réveil, lorsqu’on hésite encore entre rêve et réalité : j’avais la nette impression – tout en sachant que cela n’était pas le cas – que l’attentat commis par Thomas Debord avait réellement eu lieu et je m’attendais à entendre parler de cette histoire « pour de vrai ».



[...]



L’intrigue du Hussard Noir ne traite pas seulement du mal-être de certains enseignants. Il interroge aussi plus largement notre rapport aux médias. Le roman décrit parfaitement, avec une sorte de réalisme cynique, la façon dont les médias et réseaux sociaux réagissent à l’annonce de chaque « événement de sécurité publique ». On reconnaît les mécanismes qui entrent en oeuvre à tous les coups et, un peu honteux, on se surprend à reconnaître nos propres réactions.



Mais le Hussard Noir ne fait pas que décrire ces processus. S’inscrivant dans une forme de littérature expérimentale, le roman va plus loin.



« Le Hussard Noir » est le pseudonyme utilisé par Thomas Debord dans le roman. Quand il passe à l’acte, son blog, ses articles publiés sur Le Huffington Post, ses comptes twitter et facebook sont épluchés par les autorités et la presse. Mais, sur Internet (je veux dire, sur le véritable Internet) Thomas Debord aka Le Hussard Noir existe bel et bien ! ...



[extraits] Chronique à lire en entier sur le blog.
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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Le hussard noir

C’est l’histoire d’un mec qui prend une classe en otage. C’est l’histoire d’un prof qui pète une durite contre le système et tente de faire entendre sa voix dans la masse. C’est une voix qui s’élève contre la médiocrité ambiante, l’éducation nationale, le monde politique, le consumérisme, le sensationnalisme, les querelles d’intérêt et j’en passe.



Honnêtement, j’ai lu ce livre quasiment d’une traite. Non parce qu’il est bien écrit, ça souffre un peu de redite et il n’est pas écrit de manière recherchée, mais parce que les échanges autour d’un grand évènement étaient exposés de manière réelle, où les suppositions, les accusations, les mono-dialogues, les faux débats, vont bon train et n’avancent à rien. Chacun restant sur ses positions.

Etait bien abordé aussi, le métier journalistique et ses erreurs. Tant dans les discours que dans la manière de faire, que ça soit dans la recherche de l’image, du témoignage qui tue ou encore la déformation et répétition des faits.

Outre ceci, j’avoue que je partage aussi quelques idées de ce prof malheureux. Le sensationnalisme, le consumérisme, le clash, le conformisme, l’abandon des profs (que je ne suis), ont en effet de quoi débecter tout être pensant. Et j’ai trouvé d’ailleurs ces sujets plutôt bien abordés quoi que de manière rapide.



Néanmoins, je ne marche pas entièrement avec ce livre parce que niveau facilité, ça se pose là. En effet ce livre, c’est un fait divers retranscrit sans analyse, qui se contente de répéter ce qu’on entend ou lit à longueur de journée dans des journaux en pilotage automatique. Et là en l’occurrence dans les journaux de gauche et du monde des bisounours. Ca va accuser le manque de moyen dans l’éducation nationale oubliant que les élèves et les parents sont autant responsables de l’éducation ; ça va jouer sur le pathos avec la victimisation des jeunes de banlieues et le manque de mixité sociale ; ça va jouer encore sur la fachosphère parce que comprendre ces gens ce n’est visiblement pas possible ; ça va jouer sur les brimades qui feraient plus de mal que de bien ; ça va jouer sur bien d’autres choses, mais en résumé, ça joue beaucoup sur des clichés et tout ça ne va guère plus loin dans le raisonnement. Ca raconte et c’est tout. Et pour bien faire cliché, on parle d’un évènement dans une ZEP (passe encore même si ailleurs il y a des problèmes) en banlieue parisienne, parce que visiblement il n’y a qu’en banlieue et à Paris qu’il y a des problèmes. La France périphérique, des campagnes, connaissent pas. Elle est absente des débats et donc de l’actualité.

Alors je ne dis pas qu’il n’y a pas des ouvertures vers le camp d’en face, mais c’est tellement timide ou tellement pour leur rentrer dans le lard, que ça devient comique.



En clair. J’ai apprécié ce livre pour son exposition du fait divers, mais je l’aurais plus apprécié s’il avait été un peu plus loin dans le raisonnement, s’il ne s’était pas que contenté d’accuser et de victimiser, s’il avait un peu mieux réparti les rôles, s’il avait donné raison et tort à tout le monde. Les auteurs ont bien décrit le fonctionnement du buzz, mis en avant l’immobilisme politique, les débats stériles, les sempiternelles discours, mais ça ne va pas plus loin, hélas... Et j'ai connu des romans qui vont plus loin dans les choses. Des livres comme ça vous en avez 10 par jours en réalité. Sur ce sujet ou sur un autre. A la télé ou sur internet. Ma note 2,5/5. Il est à lire, mais à part deux trois petites choses pas mal du tout, il ne faut pas s'attendre à grand chose.
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Le hussard noir

J'avais déjà lu des écrits de Mr le Prof que je suis sur les réseaux sociaux et j'étais donc curieuse de découvrir ce roman qui trouve forcément un écho particulier en moi étant donné que je fais partie de la grande maison qu'est l'Education Nationale. J'ai trouvé cette fiction tellement réaliste car dans notre combat pour ouvrir les yeux sur les problèmes de notre métier, on nous dit toujours que nos actions ne doivent pas aboutir à prendre en otage nos élèves. Ici la fiction supplante la réalité et ces deux auteurs nous dressent un portrait édifiant mais malheureusement bien réel de notre société et de ses dérives. Je suis très curieuse de voir quelle sera la réaction de personnes ne faisant pas partie du corps enseignants quant à la lecture de ce roman.







Thomas Debord c'est le prof lambda , celui qui a eu la vocation mais qui très vite redescendu de son nuage pour faire face à la réalité et ses barrières. Sa mission première est d'aider les élèves et non de les transformer en moutons. Or le système est tel que les différentes réformes ont conduit la communauté éducative à faire face à des réformes dévastatrices et toutes sauf bonnes pour le développement personnel des élèves. La saturation fait donc partie de la vie de Thomas qui ne voit plus le bout du tunnel et qui en a ras le bol de ne pas être entendu. Il essaie tant bien que mal de faire passer son savoir face à des élèves qui ont de plus en plus d'autres problèmes à gérer. La course aux likes ou aux abonnés/ followers ou aux niveaux de jeux vidéos atteints est bien plus importante que la capacité à réfléchir et à agir, à développer son opinion personnelle et à faire part de ses idées. Thomas a donc décidé de prendre le problème à bras le corps et de faire l'impensable. Il sera analysé, jugé, critiqué , catalogué mais sera t-il seulement écouté?







Les élèves sont évidemment au coeur de ce roman psychologique car ils seront en première ligne. On aura différents profils donc différentes réactions mais aussi différentes problématiques à gérer . L'hétérogénéité permettra donc de voir différents parcours mais aussi différents contextes familiaux. Il est évident que ce roman psychologique est teinté de réalisme ou de situations vécues et c'est ce qui le rend donc encore plus vibrant. Le récit transpire de réalité et de vérités car dans cette histoire on ne triche pas, on n'est plus vraiment dans la fiction sauf sur certains aspects. On va donc suivre ce huit clos pour ces 11 élèves qui peu à peu , un peu à la manière des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, vont quitter cette bulle étouffante pour retrouver leur réalité et leur vie. Mais qu'en ressortira t-il de cette expérience troublante et dérangeante?







Mais Le Hussard Noir ce n'est pas qu'un roman où l'Education Nationale est le personnage central car tout le monde a un rôle à jouer et les auteurs nous permettent de revenir aussi sur les autres personnages de notre société. On retiendra évidemment les journalistes et leur course aux scoops, aux flash infos en dépit de tout bon sens , de morale ou même d'éthique. A travers les divers reportages, les articles et autres formes de communication entourant ce fait divers, on sent bien que l'information est souvent ensevelie sous la masse et que les différents parties n'expliquent rien et noient les vrais problèmes dans des considérations de bas étage. Que dire d'Elodie Mantreau qui est supposée incarner la journaliste qui fera passer le vrai message de ce professeur ? Elle apparaîtra dans deux scènes clés et on s'interroge ensuite sur le discours délivré. Ne parlons pas de la fameuse chaîne d'informations qui tient plus d'une émission de télé réalité que d'une équipe de journalistes à la déontologie irréprochable. Une fois de plus le réalisme est tellement présent qu'on a dû mal à se dire que les faits ne sont que fictifs. La narration l'est évidemment, les personnages aussi mais ils ont une part de vérité en eux qui n'en est que plus troublant.







Dernière cible de ce roman , les réseaux sociaux sont évidemment le nerf de la guerre. Les blogs , les tweets, les commentaires, les partages reflètent tous notre nouveau mode de vie . Nous sommes scotchés à nos portables jour après jour ( et je m'inclus dans le lot) et c'est tellement plus facile de juger derrière son écran au lieu d'échanger avec des discours approfondis et argumentés. Les insultes sont les nouvelles marques de ponctuation et les idées ne vont jamais plus loin que le bout de notre nez. Je trouve que l'idée d'intégrer cette partie de notre société dans ce roman est un excellente idée car une fois de plus le réalisme en est d'autant plus apporté.







Bref, j'ai vraiment apprécié cette lecture car Marie Pellan et William Lafleur mettent des mots sur les maux dont nous souffrons dans notre quotidien . Le hussard noir trouve un écho d'autant plus effrayant et inquiétant que le contexte actuel n'offre guère d'éclaircies dans cette tempête annoncée. On pourrait presque parler d'un docu fiction tellement on peut se retrouver dans cette intrigue. Un livre qui se lit, qui se vit et qui se réfléchit aussi.
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Le hussard noir

Cela fait longtemps que l'on parle du malaise enseignant. Longtemps que tout le monde sait que les "profs", comme on les appelle familièrement, sont à bout : mal payés, déconsidérés, parfois méprisés par leurs élèves, les parents, leur propre ministre, la société entière, accusés d'être toujours en grève ou en vacances, ils sont beaucoup à envisager de quitter le navire. Cela fait longtemps, donc, qu'on sait tout cela. Longtemps, et pourtant rien ne change, si ce n'est dans le mauvais sens.



C'est pourquoi le héros de ce roman décide de faire un choix aussi fou que dangereux : pour être entendu, en France, il n'y a pas de secret, il faut mobiliser du temps d'antenne à la télé et susciter la polémique sur les réseaux sociaux. Plus ça buzze, plus ça indigne, plus ça fait peur, et plus ça fonctionne. Et pour cela, quoi de mieux qu'un enseignant au bord du burn-out retranché dans un préfabriqué avec une dizaine d'élèves pris en otage ?



Voilà donc une idée plutôt originale pour ce roman co-écrit par deux enseignants qui dressent un constat amer mais parfaitement juste sur le métier de professeur aujourd'hui, et sur le fonctionnement de la société. C'est d'ailleurs le grand point fort de ce roman : la parodie des réseaux sociaux et des médias est particulièrement réussie, et l'on y retrouve notamment une satire savoureuse de ce café du commerce qu'est devenu Twitter et des chaînes d'informations en continu, BFM TV en tête.



La construction du personnage principal est elle aussi intéressante, presque vertigineuse : le blog de Thomas Debord, évoqué à plusieurs reprises dans le roman , existe réellement, et a été alimenté pendant de longs mois comme s'il s'agissait d'un véritable blog d'enseignant. Même chose avec son compte Twitter, qui a su maintenir parfaitement l'illusion et auquel des centaines de personnes se sont abonnées en pensant échanger avec un professeur de ZEP en chair et en os. On a rarement vu un être de papier avoir une existence si concrète, fût-elle simplement virtuelle.



Cependant, même si l'intrigue est intéressante, l'ensemble demeure un peu superficiel, notamment dans la deuxième partie du roman où le rythme et les idées semblent un peu s'essouffler. Les caractères des personnages secondaires, nombreux (le proviseur, les élèves, le négociateur du RAID, la journaliste...) sont également trop rapidement esquissés et semblent bien fades vis-à-vis du héros, d'autant qu'ils disparaissent quasiment tous de l'intrigue une fois terminé le chapitre qui leur est consacré.



Côté style, rien de bien flamboyant, même si l'on peut apprécier de retrouver çà et là la patte de celui que l'on connaît mieux sous le pseudonyme de Monsieur Le Prof sur Twitter et Facebook. L'ensemble se lit tout de même agréablement, mais l'œuvre aurait été bien plus percutante si elle avait été davantage approfondie, en particulier dans les derniers chapitres, qui s'enchaînent beaucoup trop rapidement et donnent l'impression d'une fin bâclée, mal préparée et finalement peu convaincante.



En somme, voilà un roman intéressant, plutôt prenant malgré quelques longueurs, mais qui aurait gagné à être davantage travaillé, notamment sur la fin. Poursuivez vos efforts, Monsieur Le Prof, vous pouvez mieux faire.



Ouvrage reçu en service de presse. Un grand merci aux éditions Flammarion et à Monsieur Le Prof.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Le hussard noir

J'ai vraiment été aspiré par l'histoire.

L'éducation nationale et le sujet des années scolaires font souvent débat à la maison et on arrive souvent à la même conclusion, il faut que ça change... Sauf qu'au final, chacun reprend sa vie, petit thé, petit café et le débat est rangé au placard...



Dans ce livre, le débat est au coeur du sujet. Il faut que ça change, d'une façon ou d'une autre. Et c'est ce que veut faire le professeur, Thomas Debord. Même si sa façon n'est pas idéale, même s'il n'est pas sûr que ça fonctionne, il préfère tenter quelque chose plutôt que de continuer à ne rien faire.



Les chapitres sont ponctués d'informations classiques, de Tweet et de commentaires vis à vis de la décision du professeur et de sa prise d'otage. Les commentaires sont vraiment bien écrit, on a l'impression d'être entre deux Tweet quand il se passe quelque chose dans le monde... Puis l'avis des différents personnages rend le récit encore plus immersif, on peut forcément se retrouver dans l'un des personnages finalement.



Les chapitres sont bien écrits, l'histoire défile et on ne veut plus s'arrêter, on espère, on croise les doigts, on s'attache autant à ce professeur maladroit qu'à ces élèves prisonniers... On voudrait entrer dans le récit, faire pause et leur dire de regarder l'opportunité fabuleuse que leur donne leur professeur de français... Mais c'est facile à dire de l'extérieur.



En tout cas, j'étais sur les fesses en lisant les dernières lignes de ce livre. Je ne m'attendais pas à ça et je ne savais pas à quoi m'attendre en fait de toute façon.



Je le recommande sans hésiter, c'est vraiment un livre prenant et passionnant.
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Le hussard noir

Je suis sur les réseaux sociaux M.Le Prof depuis plusieurs années, et j’avais beaucoup aimé son premier livre Point final. J’avais donc hâte de lire son second roman écrit avec Marie Pellan.



Pour l’histoire en bref : un prof en ZEP, fatigué de ne pas être entendu par sa hiérarchie et d’être trimballé de réforme en réforme décide de s’engager dans une action plus spectaculaire que les grèves. Il va donc décider de prendre sa classe en otage…



J’ai adoré ce roman et je suis rentrée dedans dès les premières pages pour ne plus avoir envie de le lâcher. J’ai aimé ce suspens très fort qui vous pousse à tourner les pages pour connaître la suite.



On retrouve pas mal de points communs entre ce roman et point final : le huis-clos, l’aspect thriller à suspense et le rôle omniprésent des réseaux sociaux. Qui sont je pense autant de raison pour lesquelles j’ai apprécié ma lecture.



En revanche j’ai été totalement surprise par la fin et j’ai trouvé le renversement de situation un peu trop brusque. J’aurais aimé une autre issue !



Et vous vous aimez les livres ou le suspense est très fort ?
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Le hussard noir

J’ai trouvé le roman beaucoup trop dans le pathos, et trop mou en même temps. Je n’ai senti aucune passion, aucun frisson, juste l’habituel discours à indigner le parisien de gauche sur l’absence d’ascenseur social, et bon faut quand même l’avouer, on commence à en être bien habitué, donc à l’Ouest, rien de nouveau.



Le gros problème à mon sens dans l’histoire, est que le narrateur ressasse trop, et nous dit comment penser : Oui il faut taper sur les membres du gouvernement, des dictateurs ! Oui les journalopes sont des rapaces ! Oui Snapchat c’est de la merde ! En soi je suis d’accord, mais il faudrait tout de même nous laisser interpréter un minimum, non ?



J’ai donc tendance à penser qu’il s’agit d’une histoire dans le même style que La journée de la Jupe, mais si je ne devais choisir qu’un des deux, ça serait la journée de la jupe.
Lien : https://cyberlecture.wordpre..
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Le hussard noir

Quel noirceur ! Je suis prof, et bien heureusement je ne partage pas les idées de Thomas... Qui par désespoir en vient à prendre ses élèves en otage.
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Le hussard noir

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Le hussard noir

Déjà auteur de livres témoignant avec humour de son quotidien, William Lafleur de son nom complet s’associe ici à sa collègue Marie Pellan pour présenter un roman choc sur l’enseignement en France. Leur protagoniste, Thomas, est un jeune prof comme il y en a tant : parachuté en REP (les anciennes ZEP) en début de carrière, son enthousiasme et ses idéaux d’égalité des chances se heurtent à la réalité d’un quartier où l’avenir des jeunes semble bouché sans espoir d’éclaircie. Épuisé, isolé après un burn-out, l’enseignant se résout à employer la violence pour faire entendre son message.



L’idée n’est pas si farfelue quand on connaît les difficultés croissantes auxquelles sont confrontées les enseignants et les cas de suicide et de dépression. Le sentiment d’impuissance qui se mue en violence, les convictions et les doutes du preneur d’otages, tout cela est bien rendu dans le livre, de même, me semble-t-il , que tout le processus de négociation avec le RAID. Ce qui m’a surtout paru très juste dans le récit, c’est le traitement des médias et des réseaux sociaux, les commentaires haineux, arrivistes, stupides, la récupération politique à tout-va, l’ambition éhontée de la journaliste Élodie Montreau, la simplification et la dissimulation, la course au clic, la fascination morbide et le voyeurisme charognard incarnés par Romain. Tout cela témoigne d’une fine compréhension des mécanismes des réseaux sociaux et de la psychologie de leurs utilisateurs.



En revanche j’ai trouvé le pamphlet du preneur d’otages confus et naïf. Certaines de ses récriminations sont totalement d’actualité avec un discours proche de ce qu’on a pu entendre dans les manifestations de gilets jaunes, mais de la part d’un prof de lettres, on aurait pu attendre un peu plus de subtilité. Difficile du coup de sympathiser avec lui, même si on ressent un réel intérêt pour l’avenir de ses élèves.



Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
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Le hussard noir

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio, merci !



Thomas Debord est professeur de français en ZEP. Chaque jour, il voit les défaillances du système scolaire, les élèves qui perdent leur intérêt, le manque de moyens. Il s'indigne contre les réformes, manifeste pour des améliorations, sans succès. Il passe alors à un moyen extrême: prendre en otage une de ses classes. C'est le seul moyen pour qu'enfin on les écoute, pour que les choses bougent, pour que ses élèves aient leur chance. Il n'a que quelques heures pour faire entendre sa voix, à ses risques et périls...



C'est un roman très différent de ce que je peux lire habituellement. Parcouru de tweets, d'articles de presse, d'interviews TV. Parfaitement ancré dans le réel. Tout semble terriblement vrai : les revendications du professeur désespéré de l'éducation nationale, les réactions des anonymes, des haters, des médias, de la police. Le scénario est plus que plausible, traité avec méticulosité. À travers la voix de Thomas Debord, les auteurs en profitent pour faire passer des opinions fortes. Problèmes de moyens, d'effectifs, de dépression des professeurs, d'enclavement des minorités, de mixité sociale. Critique des médias, du traitement des affaires de terrorisme, de la récupération politique. Rien n'est épargné. Ironie du livre : alors que le professeur ne se sent pas entendu, le lecteur ne peut que l'écouter. Alors qu'il se sait pris pour un monstre, on ne peut que faire preuve d'empathie, le comprendre, chercher à l'aider. Jusqu'au bout, j'ai été tenue en haleine, j'ai espéré une certaine fin. Quand arrivent les dernières pages, on est ramenés à une réalité amère... Finalement, c'est le livre de la triste vraie vie. Une excellente lecture !
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Le hussard noir

[ S U E U R S F R O I D E S ]



Je viens de terminer ce roman et comment vous dire. J'en ai eu des sueurs froides... Pourquoi ?

C'est l'histoire d'un prof de lettres en ZEP qui n'en peut plus du système éducatif français. Alors un jour, il décide d'utiliser la violence pour faire entendre sa voix. Il prend en otage ses élèves un beau matin pour faire réagir le système et le Ministère.



Je suis enseignante alors ce texte résonne en moi. Tout ce qui est dit dans ce roman est vrai. Tellement vrai que du coup ce roman devient quelque chose de possiblement réel. Un jour, un enseignant pourrait en arriver là pour faire réagir le Ministère. Oui parce que les moyens légaux dont on dispose ne servent à rien. Aucune grève, aucune manifestation n'a abouti depuis des années... Alors j'en ai eu des sueurs froides tellement c'est criant de vérité.

Je ne suis pas pour la violence loin de là. Mais dans ce roman c'est mon quotidien qu'on met en scène. Et au fil des pages je me suis prise d'affection pour ce "terroriste" parce que je comprends le fond même si je ne cautionne pas la forme.

Bref j'ai été scotchée et pour moi il ne s'agit pas seulement d'un roman. C'est un rapport non-officiel sur la situation de la société et de l'éducation aujourd'hui. Un rapport qui n'a pas été commandé par l'administration, qui est spontané et qui a été rédigé par des personnes de terrain.

Un jour quelqu'un le fera... Et c'est triste d'en arriver là. Triste que les grandes instances là-haut ne comprennent pas et ne réagissent pas.



Je conseille ce roman à tous. Aux gens qui travaillent dans ce milieu car c'est criant de vérité. Aux gens qui n'y travaillent pas parce que c'est criant de vérité et qu'il faut ouvrir les yeux. J'espère que cela ne donnera pas de mauvaises idées mais j'espère aussi que les politiques le liront ce roman même si je doute qu'ils y accordent grand intérêt...
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Le hussard noir

Une tache noire, qui se répand, s'étale.

Cette tache c'est l'éducation nationale française. Cette tache c'est l'indifférence, la peur, l'insomnie, la solitude, le sentiment d’impuissance, c'est le vacarme assourdissant des réseaux sociaux et des médias. Et avant que cette tache n'ait tout envahi dans son esprit jusqu'à sa passion de transmettre, un professeur a décidé de crier. Ou plutôt deux professeurs, Marie Pellan et William Lafleur ont décidé de crier à travers un récit haletant livrant une photographie et une analyse de la société française et de son système éducatif.



Ce livre dénonce, accuse, mais s'attache pourtant à traiter de façon bienveillante, presque objective, chacun des personnages.



Ce livre c'est aussi un cri d'amour de deux profs pour leurs élèves, qu'ils ne considèrent d'ailleurs pas uniquement comme des élèves, mais comme des individus avec une histoire, une vie, un fonctionnement propre à chacun.



Ce livre ce n'est pas seulement le livre de deux profs, c'est le livre de deux écrivains, qui bouleversent.
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Le hussard noir

Thomas Debord est professeur en ZEP, il aime son métier et ses élèves mais il est lassé des réformes qui détruisent le système éducatif, du gouvernement qui dégrade les conditions de travail et la vie dans les banlieues. Un matin, armé, il décide de prendre sa classe en otage pour protester contre ce système. Ce livre est un huis-clos dans la salle de classe, le lecteur est pris entre les élèves otages, le professeur qui tente de se faire entendre, l’équipe du RAID qui négocie et les médias et réseaux sociaux qui s’emballent. La tension et le suspens sont palpables tout au long du roman. C’est un livre qui se lit vite et fait réfléchir.
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