Pourtant, la prise de conscience du mode de contact au monde extérieur et intérieur, l'exploration des peurs et des frustrations, la mise en contact avec les polarités de la personnalité amènent lentement, au prix de beaucoup de patience et parfois de souffrance, à cet éblouissement du jaillissement de la vie en soi.
A mon sens, cette sorte d'extase qu'apporte la prise de conscience du flot de la vie et de la participation de l'être à ce flux n'est pas vraiment durable. Elle constitue une sorte de jalon lumineux dans un réel qui s'obscurcit à nouveau par moments, mais qui ne pourra plus être aussi désespérant, aussi dramatique, puisqu'il contient aussi cette expérience-là.
Il me semble que des descentes répétées dans l'impasse, dans l'implosion, de moins en moins effrayantes chaque fois, sont nécessaires pour que se consolide progressivement une personnalité qui se reconstitue à partir d'une nouvelle sécurité ontologique, celle d'un être libre au monde et dans lequel la vie circule sans entraves.