Les mots sont de parfaits lieurs, ils appellent à eux les fragments du monde pour créer des passerelles, précaires, certes, mais qui font surgir une phrase, une page, bientôt tout un livre qui tissera une toile, et l’on y entendra battre un cœur, on verra la pensée aller d’un fil à un autre. On écrit pour viser les choses ensemble, lier les êtres, les vies.
— Hélène Dorion, L’étreinte des vents,
cité en introduction
Pierre ressent l’ivresse de la liberté. D’abord le sentiment d’être immensément petit dans l’infinie grandeur du désert de neige, puis la fierté de pouvoir vivre dans cette nature grandiose austère. Tout est oublié : son travail, qui est plus difficile qu’il ne l’aurait cru ; la différence entre lui et ces hommes qui l’ont invité. Dans la toundra blanche, ils sont tous égaux.
(Alto, p.144)